Après la présentation de RPerl

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 12 décembre 2018

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Emmanuel,
Laurent (B),
moi,
Sylvain,
Richard,
Laurent (R),
et Sébastien.

Nous avons mangé des nems au poulet, des ravioles, du saumon fumé, de l'andouillette, une entrecôte, du canard confit, une crème brûlée et des fondants au chocolat. Nous avons bu des mojitos, des cocktails Diderot, de la bière, du rosé, un panaché, des cafés et même, semble-t-il, un « Vittel-Perrier ».

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Fin novembre, nous avons eu la visite de Will Braswell, qui nous présenté sa création, RPerl. Nous ne savons pas trop quoi penser de RPerl. Nous avons eu droit à une démo montrant un modèle graphique du système solaire. Avec Perl normal, la démo rame dur. Avec RPerl, nous avons peine à distinguer les planètes en train d'orbiter, tant elles vont vite. Le gain de vitesse est phénoménal. D'un autre côté, Will a sûrement choisi une démo donnant des résultats spectaculaires et écarté d'autres démos qui auraient montré une accélération moindre.
Nous nous demandons s'il n'y pas d'autres moyens d'accélérer les calculs. Nous pensons à PDL, dont l'équivalent chez Python est NumPy. PDL n'est pas la panacée. Tout d'abord, l'un d'entre nous a essayé de l'utiliser mais n'y est pas arrivé. D'autre part, PDL sert à faire quelques calculs sur beaucoup de données (stockées dans d'énormes vecteurs ou d'énormes matrices). Mais PDL n'est pas adapté pour faire beaucoup de calculs sur quelques données, comme la simulation du système solaire : en comptant 10 corps célestes suivis chacun en position et en vitesse, cela fera 40 ou 60 valeurs à traiter, selon que la simulation se fait dans un plan ou dans l'espace.
Un point qui a intéressé Laurent (R), c'est le fait que RPerl puisse se mélanger avec du Perl traditionnel. En regroupant toutes les fonctions à optimiser dans un même module, on peut adapter ce module pour le rendre compatible avec les principes de RPerl, compiler ce toto.pm en un binaire toto.pmc et l'appeler dans le programme principal avec un simple
```
use toto;
```
Depuis assez longtemps, les interpréteurs Perl successifs savent charger des modules binaires en .pmc. Cela fait partie d'une expérience tentée il y a plusieurs années pour créer un compilateur Perl. À l'époque, Sébastien en avait entendu parler.
Où auront lieu les prochaines Journées Perl ? Laurent (B) a eu vent d'une conversation à Glasgow entre Laurent (R), moi et une troisième personne venant de Sophia-Antipolis et qui s'était déclarée prête à organiser les Journées Perl en 2019. Laurent (B) avait prévu de contacter cette personne, mais outre ce qui est exposé ci-dessus, il n'avait que son prénom et une initiale, « Jean-Baptiste M ». Heureusement, il a pu s'adresser à l'autre Laurent, qui a pu se débrouiller avec ces informations fragmentaires et à retrouver le nom complet de cette personne. Laurent a donc pu envoyer un message à Jean-Baptiste, qui lui a répondu avec trois arguments qui n'incitent pas à l'optimisme :
Ah ! J'avais complètement oublié !
Je suis tout seul sur place pour m'en occuper.
Pour diverses raisons, le moment n'est pas le bon.

Internet

Nous avons parlé du développement du protocole https qui tend à remplacer http. Cela a été facilité par Let's Encrypt, qui permet à tout un chacun d'avoir gratuitement un certificat. Une autre raison pour cet essor de https, vraisemblablement plus importante, est que Google a annoncé qu'il privilégiera les sites en https par rapport aux sites en http.
Une nouvelle Freebox est annoncée. La bonne nouvelle, c'est que l'abonnement inclut Netflix. La mauvaise nouvelle, c'est que cet abonnement est plus cher que les précédents. Est-ce que le surcoût correspond au prix d'un abonnement Netflix ?
Netflix possède un catalogue important de vidéos, mais ce catalogue présente un problème. Régulièrement, Netflix épure ce catalogue en supprimant certaines entrées. Pas les titres les plus célèbres et les plus courus, évidemment, mais les titres épurés sont des titres qui peuvent intéresser quand même nombre de personnes. De plus, ces titres ne sont pas disponibles sur support physique, il est donc impossible de les acheter aujourd'hui pour les regarder dans un an ou deux.
Le catalogue d'Amazon Prime est beaucoup moins fourni que celui de Netflix, mais pour Laurent (B), il n'y a pas photo, c'est chez Amazon Prime que se trouve la vidéo de Good Omens de Terry Pratchett et Neil Gaiman.
Il y a eu un bref échange entre Laurent (B) et moi, dans lequel nous avons appris que l'un des principaux personnages du roman s'appelle « Crowley » dans la version originale et « Rampa » dans la version française. Je me permets de développer ici cette information et de donner quelques explications complémentaires. Dans la VO, dans les toutes premières pages, le nom est orthographié « Crawly » et nous comprenons qu'il s'agit du démon sous forme de serpent dont il est question au chapitre 3 de la Genèse. Mais dans les chapitres suivants, cela devient « Crowley ». Puis un jour, j'ai lu The Annotated Pratchett File et j'ai appris que le nom « Crowley » avait été adopté pour provoquer une confusion avec le nom d'un occultiste du début du XX^e siècle. Le traducteur pour la VF a donc été confronté à un dilemme. Comment trouver un nom qui évoque la reptation et qui puisse provoquer la confusion avec un occultiste ? Il a adopté le nom de « Rampa », qui est celui d'un gourou du milieu du XX^e siècle, tout aussi polémique que Aleister Crowley. Cela me conforte dans l'opinion que j'ai exprimée à plusieurs reprises par le passé que la traduction automatisée peut servir de dépannage, mais que pour une traduction littéraire vraiment bonne, il faut un humain.
Nous avons évoqué les serveurs DNS célèbres. Il y a 8.8.8.8 chez Google. Il y a aussi 1.1.1.1 chez Cloudflare et 9.9.9.9 soutenu par IBM. Ce dernier serveur DNS a la particularité de bloquer les sites malfaisants.

Informatique

Nous avons parlé des anciens temps de l'informatique, à l'époque où l'on mesurait la performance des ordinateurs en MIPS ou en MFLOPS (millions d'instructions ou d'opérations flottantes par seconde). Maintenant, certains téléphones sont plus performants que les grosses machines d'il y a quelques décennies. Et en fait, la mesure de performances qui intéresse le plus grand monde, c'est juste la durée de décharge de la batterie.
À cette époque, les écrans étaient encore des tubes cathodiques, avec une mention particulière pour les meilleurs d'entre eux, les écrans Trinitron. Sans entrer dans les détails techniques, signalons que le masque à trous pour filtrer les électrons est remplacé par une série de fils verticaux. Et pour maintenir ces fils, il y a selon le cas une ou deux bandes horizontales au travers de l'écran. Si l'on affiche une image très blanche, on peut deviner l'emplacement de cette bande ou de ces deux bandes. Un autre point à rappeler, un écran avec une diagonale de 17 pouces pouvait peser jusqu'à 15 kg.
Toujours au sujet de cette époque, Sébastien se souvient d'une documentation imprimée sur papier. Le début de cette documentation était agréable à lire, avec une typographie bien étudiée. Puis en tournant les pages, il est arrivé à la spécification de RTF, par Microsoft. Et là, horreur, c'est imprimé en Courier, sans aucun soin pour la mise en page.
Il existait déjà des consoles de jeux, comme la NES de Nintendo. Cette console n'est pas oubliée, il existe des tutoriels montrant comment programmer des jeux pour cette machine ou similaire. À l'époque, vous aviez 40 Ko pour programmer votre jeu dans sa totalité, alors qu'aujourd'hui, n'importe quelle appli pour téléphone portable nécessite au minimum 200 Mo.
Parmi tous les sites prenant pour thème le calendrier de l'Avent, il en existe un, Advent of Code, qui propose des devinettes à résoudre avec un programme. Vous pouvez utiliser n'importe quel langage de programmation pour résoudre ces problèmes, le site ne cherche pas à imposer tel ou tel langage plutôt qu'un autre.
Sébastien raconte une réunion avec ses collègues de travail. À un moment, il a été question d'un fichier présent dans un répertoire Git, mais qui n'était pas déclaré dans Git. Ou, pour utiliser les termes employés dans la réunion,
Le fichier n'est pas « gité ».
Sébastien, observant la physionomie de la personne en face de lui, l'a distinctement « entendu penser » à un calembour et il a immédiatement réagi en s'exclamant :
Non ! Surtout ne le dis pas !

Divers

Sans aucun lien avec le sujet précédent, nous avons évoqué Jacques Brel et sa chanson Ne me quitte pas. C'est le genre de chanson archi-connue pour laquelle nous ne faisons plus attention aux paroles. Lors de la réunion, nous avons consulté la page de Wikipédia sur le sujet et nous avons ainsi appris que, selon Jacques Brel, ce n'est pas une chanson d'amour. C'est une chanson sur une rupture amoureuse, donc la relation amoureuse, elle est finie, donc la chanson, elle ne parle pas d'amour.
Nous connaissons les plaisanteries associées aux shadoks, même si certains participants à la réunion n'étaient pas nés lorsque le dessin animé a été diffusé à l'ORTF. En revanche, pour les générations postérieures à la nôtre, l'univers des shadoks est difficilement compréhensible et si nous évoquons les plaisanteries shadoks traditionnelles en présence de ces jeunes, les allusions tombent dans un goufre d'incompréhension et de perplexité.
Dans la même veine, il a été question d'une chanson évoquant le rembobinage d'une cassette audio avec un stylo, chose inconnue des jeunes de maintenant qui ne connaissent que le téléchargement et le streaming. Il y a d'autres exemples de choses simples qui ont disparu en quelques décennies. D'ailleurs, j'ai chez moi un poster que l'on m'a offert et qui donne en résumé :
Si toi aussi, tu as...
[...]
rembobiné tes K7 avec un stylo
écouté des faces A et des faces B
[...]
et si tu t'es levé pour changer de chaîne,
alors tu es vintage
Il a été question des serveurs de bar et de café. Une personne, appelons-la Basile, assise dans un café s'est fait heurter le pied par un serveur qui passait le long de la chaise du client pour porter des consommations un peu plus loin en salle. Le serveur a-t-il présenté ses excuses ? Non, il a commencé à enguirlander Basile en lui lançant qu'il fallait qu'il range ses pieds au lieu de les laisser traîner en plein milieu du chemin. Quelqu'un a fait la réflexion que cela ne serait pas arrivé aux État-Unis. Là-bas, en effet, les serveurs sont rémunérés uniquement au pourboire. Les clients sont obligés de laisser un pourboire, mais ils ont toute latitude pour augmenter ou diminuer la valeur de ce pourboire. Dans de telles circonstances, Basile aurait choisi de verser le strict minimum pour bien montrer qu'il n'était pas content du service. Les serveurs américains en sont bien conscients, c'est pourquoi ils restent polis en toutes circonstances avec les clients.
Nous avons parlé des trajets en région parisienne. Ainsi, pour venir de Cergy jusqu'à Paris, quelqu'un a mis dans les deux heures. Vingt minutes pour faire la portion de trajet jusqu'au pont de Gennevilliers et une heure et demie pour faire le restant. À commencer par la traversée dudit Pont de Gennevilliers, que certains surnomment le « parking de Gennevilliers » entre 7 h et 10 h puis de nouveau entre 17 h et 20 h. Il faut dire qu'avec le récent problème du mur de soutènement qui s'est effondré, la partie droite de la chaussée est neutralisée et le trafic habituel doit se faire sur deux voies seulement. En fait, c'était le cas ces derniers mois, mais pas ces derniers jours. En effet, quelqu'un au Service de l'Équipement a eu la bonne idée de faire repeindre le marquage au sol à cet endroit, pour rétablir trois voies, même si leur largeur a fortement diminué.
Ou alors, il y a les transports en commun. C'est ainsi que nous avons tenté de comparer les bus et les tramways. Les bus partagent la chaussée avec les véhicules individuels, tandis que les trams roulent en site propre. Donc les trams ne sont pas bloqués par les embouteillages. Sauf lorsque la voie du tram croise une rue et ainsi les trams peuvent être quand même bloqués à un croisement. Le déplacement en bus a quand même parfois des avantages par rapport au déplacement en tram. Si un bus tombe en panne, les bus qui arrivent derrière peuvent déboîter et le dépasser. Tandis que si un tram est en panne, les autres sont obligés d'attendre derrière lui.
Et le métro ? Nous avons tous remarqué que les usagers du métro parisien sont stressés et qu'ils affichent des visages moroses. En revanche, pour ceux qui ont pris le métro à Lyon, les usagers sont nettement plus à l'aise et beaucoup moins stressés.
Faut-il en conclure que les habitants de la région parisienne ne sont pas capables de faire preuve de sentiments positifs ? Un des participants a vu un reportage sur les attentats de novembre 2015, ce qui lui fait penser que les parisiens peuvent quand même faire preuve de générosité et d'altruisme et qui nous permet de reprendre espoir. Une séquence de ce reportage était le témoignage d'un lieutenant-colonel des Sapeurs-Pompiers, qui était intervenu dans l'un des cafés pris pour cible par les terroristes. Dans ce café, il y avait une quarantaine de victimes. À raison de 30 secondes par personne, le lieutenant-colonel prévoyait que certaines victimes devraient attendre une vingtaine de minutes. Or les premières victimes qu'il a examinées lui ont dit :
-- Moi, c'est juste une blessure au bras / à la jambe. Allez plutôt voir s'il y a des blessés graves chez les autres.
Une autre séquence concernait des personnes au Bataclan. L'une d'elles comprend que l'on peut se dissimuler dans un faux-plafond. Elle en fait part aux personnes de son groupe et certains commencent à grimper dans le faux-plafond. Dans le groupe, il y a une personne plutôt corpulente qui annonce :
-- Pour moi, ce n'est pas la peine, je n'arriverai jamais à grimper.
Toutes les autres personnes réagissent en déclarant que la prochaine à monter sera elle, la personne corpulente. Cela prendra le temps qu'il faudra, mais les autres personnes ne tenteront pas de se mettre à l'abri tant qu'elle n'y sera pas elle-même.
Comme le mois dernier, nous avons discuté du film Bohemian Rhapsody. Mais moins longtemps, d'autant plus que nous n'avons quasiment rien dit de nouveau. J'ai juste rappelé de vive voix la comparaison avec J'ai infiltré le Ku Klux Klan qui figurait dans le compte-rendu en italiques pour signaler que cela n'avait pas fait partie de nos conversations.
À l'époque du cinéma muet, il y avait dans de nombreux cinémas un pianiste qui accompagnait le film avec diverses mélodies. Il ne s'agissait pas pour autant de ce que nous appelons « la bande originale du film », car les pianistes avaient une mélodie pour les scènes de suspense, une autre pour les poursuites, une troisième pour les scènes sentimentales, indépendamment du film. Ces mélodies étaient donc réutilisées d'un film sur l'autre.
Cela nous a amenés à évoquer les films récents quasiment muets. Tout le monde a en mémoire The Artist. J'évoque également la Dernière Folie de Mel Brooks. Alors que The Artist se termine par une séquence parlée de quelques minutes, le film de Mel Brooks ne contient qu'un seul mot prononcé par... le mime Marceau.