Les Caves un peu trop populaires

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 13 janvier 2016

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :

Laurent (B),
Sébastien,
moi,
Charles,
Laurent (R),
Vincent,
et Richard.

La réunion était prévue aux Caves Populaires. Comme l'adjectif le laisse supposer, il y a beaucoup de monde dans ce café. Laurent, qui était là depuis 19h15, a vu beaucoup de monde sortir, mais aussi beaucoup de monde entrer et il n'a jamais vu l'affluence baisser. Comme il y avait trop de bruit et comme je n'ai pas vu s'il y avait des tables pour manger, nous avons changé de lieu et nous sommes allés dans une pizzeria voisine, la Mafiosa.

Nous avons mangé une assiette de charcuterie, une assiette de fromage, des pizzas, des tortellinis (qui sont des raviolis de petite taille et non pas des pâtes en forme de tortillons), d'autres pâtes, des salades et des tiramisu. Nous avons bu de l'eau, du vin (rouge et rosé), de l'amaretto et du cafe.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Vincent s'est enquis auprès de Laurent (R) de l'avancement des articles et tutoriels sur Perl 6. Laurent explique que les tutoriels qu'il a diffusés sur programmez.com sont des traductions de tutoriels de Moritz Lenz. Au début, ce sont des traductions fidèles, mais au fur et à mesure que Laurent les traduit, il se sent plus à l'aise avec Perl 6 et il adapte le contenu des tutoriels pour leur apporter quelques améliorations.
Retour à Perl 5. Charles a découvert le bout de code suivant :
```
  [ $x => $y ]->[ $x <= $y ]
```
Quel est le but de cette formule ? Réponse : il calcule le maximum de $x et $y. Explication : l'opérateur => est la « grosse virgule » qui, dans ce cas, peut se remplacer par une virgule normale. On obtient donc :
```
  [ $x , $y ]->[ $x <= $y ]
```
Maintenant, la première paire de crochets [ ... ] est une référence de tableau et [ ... ]->[ ... ] accède à un élément du tableau référencé. On peut donc écrire
```
  ( $x , $y )[ $x <= $y ]
```
Si $y est plus grand que $x, l'expression dans les crochets restants sera vraie, donc égale à 1 et l'accès au tableau renverra $y. Si c'est $x qui est le plus grand, alors l'expression est fausse, donc zéro et l'accès au tableau renverra $x. Hélas, pour trouver le minimum, il faut écrire
```
  [ $x => $y ]->[ $x >= $y ]
```
et l'on perd la symétrie. [ C'est faux, on peut conserver la symétrie. Il suffit d'écrire
```
  [ $x => $y ]->[ $y <= $x ]
```
]
Et maintenant, quel est le plus efficace,
```
  [ $x => $y ]->[ $x <= $y ]
```
ou
```
  $x => $y ? $x : $y
```
Charles pense que c'est la première formule, Sébastien pense que c'est la seconde. Il précise que pour avoir une réponse définitive, il faut analyser les deux formules avec B::Concise mais à vue de nez, la seconde formule a besoin de deux opcodes, un pour la comparaison et un pour l'opérateur ternaire. À l'inverse, la première en nécessite au moins cinq, pour la construction de la liste, pour la transformer en référence, etc.
Charles a écrit un programme en Perl pour traiter les tickets de carte bleue. En scannant le ticket, puis en l'analysant à l'OCR et en faisant la correspondance avec son relevé de compte, il arrive ainsi à savoir où il en est. Il le propose à Laurent (B) mais ce dernier n'est pas intéressé. Il préférerait un logiciel capable d'analyser les tickets de caisse des supermarchés pour répartir les dépenses dans les différents comptes de la comptabilité de l'association.
Quelques participants à la réunion sont confrontés à une montée de version de Perl 5, ce qui provoque parfois des messages d'avertissement dans les scripts qui, jusque là, fonctionnaient sans anicroche. C'est dû à des fonctionnalités dépréciées ou à des fonctionnalités rétrogradées au statut « expérimental ». Quelle est la différence ? Une fonctionnalité dépréciée est destinée à être supprimée d'une prochaine version de Perl 5. Une fonctionnalité expérimentale est très vivement déconseillée, mais elle restera disponible, à condition que les programmeurs soient conscients que certains cas d'utilisation posent problème. C'est pour cela que l'utilisation de cette fonctionnalité déclenche un avertissement. Sébastien rappelle quelles sont les fonctionnalités expérimentales dans la dernière version de Perl. Il y a le $_ lexical, le smart match et, par voie de conséquence, le given ... when qui est basé sur le smart match. C'est dommage, le given...when est l'une des nouveautés de la 5.10 que j'utilise le plus.

Internet

Informatique

Comme c'est le début de l'année, nous avons échangé les vœux pour le nouvel an. L'un des participants raconte qu'il a reçu le message de vœux de son grand-grand-grand chef. Dans ce message, par deux fois l'auteur associe la nouvelle année (2016) au nombre 365. Sébastien fait remarquer que ce n'est pas la première fois que des informaticiens ont des problèmes avec les années bissextiles. J'approuve, j'ai lu plusieurs articles à ce sujet dans le Forum sur les Risques Technologiques. Sébatien mentionne en particulier un problème avec les Zune et un autre problème affectant des consoles Sony. Remarquons que ce dernier bug est provoqué non pas pas la présence d'un 29 février dans une année bissextile, mais par son absence dans une année normale. Le programmeur fautif a testé si l'année était divisible par 2 au lieu de 4. Lorsque la console a été mise en circulation fin 2006, le bug du « 29 février 2006 » était déjà passé, donc il a fallu attendre le « 29 février 2010 » pour qu'il se manifeste.
Sébastien décrit l'architecture technique de sa boîte. Le matériel est réparti en trois « plates-formes ». Ce qu'il appelle « plate-forme », ce n'est pas une architecture matérielle ou un framework de développement, comme avait l'air de le croire Vincent. C'est en réalité un ensemble cohérent de serveurs capable de fonctionner indépendamment des deux autres « plates-formes ». Ainsi, si par exemple un serveur de base de données plante dans une plate-forme, les deux autres plates-formes continuent à fonctionner comme si de rien n'était et donc, les deux tiers des clients de la boîte ne s'aperçoivent de rien.
Il faut se méfier des nuances de vocabulaire, même entre mongueurs. Par exemple, quelqu'un a parlé d'un logiciel de pointage. Deux autres ont compris qu'il s'agissait du logiciel incorporé dans une pointeuse, pour noter l'heure à laquelle les différents employés arrivent au travail et s'en vont le soir. Non, il s'agissait en fait d'un logiciel destiné à mesurer le temps consacré aux différents projets en cours dans la boîte, ce que les deux autres appellent un logiciel de suivi des temps. Vous savez, ce genre de logiciel où vous devez donner, dès le 26 du mois, le détail de tout ce que vous avez fait entre le 1^er et le 31.

Divers

Un certain nombre de participants ont vu le dernier épisode de la Guerre des Étoiles, le Réveil de la Force. C'est l'occasion de reprendre les critiques sur la chronologie des épisodes, que Laurent et moi avons déjà émises lors d'une réunion précédente.
Une autre critique, que je ne retrouve pas dans les comptes-rendus précédents, concerne la toute première séquence de Un Nouvel Espoir, le premier film sorti. Dans la séquence de l'interception du vaisseau rebelle par Darth Vader, il y a une scène mettant en présence la princesse Leia et Darth Vader. Et, malgré toute la puissance de la Force, malgré tous les midichloriens qui grouillent dans son corps, Darth Vader ne remarque pas qu'il est en présence de sa propre fille. Et que dire de la scène de l'Empire contre-attaque où Leia roule une pelle à son frère Luke ? Ce n'est pas des choses à faire ! Vous me direz que Luke n'était pas au courant de sa relation familiale avec Leia. Certes, mais comme le fait savoir Leia lorsqu'elle révèle la vérité dans le Retour du Jedi, de son côté, elle était au courant depuis le début. Donc, quand George Lucas déclare que la Guerre des Étoiles fait suite à une idée qu'il a eue à 14 ans et que lorsqu'il a commencé à écrire le premier film, il avait déjà la vision complète de la triple trilogie, je réponds que ce sont des bobards. Lucas n'avait aucune intention de faire de Luke et de Leia les enfants cachés de Darth Vader. De même, le film était censé se suffire à lui-même. Lucas n'avait pas le dessein de réaliser une trilogie ou une triple trilogie. Il faisait un film et, s'il remportait un quelconque succès, il ferait la suite, comme c'est arrivé maintes et maintes fois dans l'industrie du cinéma. C'est seulement lorsqu'il a vu que le succès dépassait très largement les prévisions qu'il a décidé d'inclure le film dans une série de 9 et de lui attribuer le numéro 4. L'entrée sur Lucas dans la page de TV Tropes mentionnée ci-dessus confirme mes suppositions. Également, il peut être intéressant de lire l'archive d'un article sur le scénario original de la Guerre des Étoiles (ce titre désignant ici le titre original du film, pas la série complète).
Nous comparons l'univers de la Guerre des Étoiles avec celui de Star Trek. Dans la Guerre des Étoiles, il n'est question que de conflits entre les différents protagonistes. À l'inverse, dans Star Trek il s'agit d'une confédération de planètes avec une structure et des règles, à commencer par la Prime Directive. À ce propos, Sébastien mentionne une émission diffusée sur Nolife, décrivant les principes juridiques présents dans l'univers de Star Trek. Cette émission, dont le résumé laissait supposer qu'elle serait rébarbative, s'est révélée passionnante. Le conférencier présentant l'émission a écrit un livre sur le sujet. Dans les quelques jours qui ont suivi l'émission, le livre était épuisé.
Sébastien a comparé le monde de Star Wars à celui de Mad Max Fury Road. J'avoue que je ne souscris pas à ses avis, ou alors je les ai mal compris, ou alors je n'ai pas saisi son ironie. Il admet que le scénario est un peu léger, il pourrait tenir, comme il dit, « sur un demi ticket de métro ». En revanche, il admire les images et la façon dont le film a été filmé. Il admire également la façon dont, en quelques séquences, Mad Max Fury Road présente le monde dans lequel le film se situe, alors que pour la Guerre des Étoiles, il faut des dizaines de jeux, des centaines de livres et vraisemblablement des milliers d'articles pour décrire le monde. [ Je trouve au contraire que le véhicule des gens des sables, le landspeeder de Luke et le bistrot de Mos Eisley permettent de bien faire découvrir le monde de Star Wars. D'un autre côté, je ne peux pas comparer avec Mad Max Fury Road, je ne l'ai pas vu. Quant aux centaines de livres et aux milliers d'articles, ils décrivent une galaxie complète sur plusieurs millénaires, tandis que Mad Max Fury Road ne concerne qu'une époque bien précise et une région bien précise de la Terre. ]
Nous avons parlé des précédents films de Mad Max. Comme ils sont sortis en 1979, 1981 (et non pas 1982 ainsi que Allo Ciné l'indique) et 1985 (celui avec Tina Turner)) respectivement, Sébastien n'a pas pu les voir à leur sortie, il avait moins de 10 ans à la sortie du dernier. C'est Vincent et moi qui les avons vus à peu près à leur sortie. Nous nous souvenons d'un film post-apocalyptique, qui se passe dans le désert, avec un puits de pétrole isolé dans un camp fortifié, défendu par des gentils et assiégé par des méchants. Mais alors que Vincent affirme que c'est le premier de la série, j'assure que c'est le deuxième. Pour moi, le premier prend place dans un monde encore civilisé, dans le désert australien certes, mais où il y a encore des routes en asphalte, des bourgades et des habitants dans ces bourgades. Max est un flic. Lui et ses collègues se déplacent dans des voitures avec des marques du genre patrol, chase et intercept. Après un certain temps de discussion, Vincent se range à mon avis.
Sébastien reprend les explications qu'il a déjà données à son retour de Geekopolis. Il parle des scientifiques qui analysent la technologie et les mondes des films et romans de science-fiction à l'aune de nos connaissances actuelles. Il y a notamment l'« exomythozoologie » ou quelque chose comme cela, qui étudie les monstres extra-terrestres. Dans cette veine, j'ai lu un livre sur la technologie du Guide du Routard Galactique mais, comme on peut s'y attendre, l'exercice n'était pas convaincant.
Sébastien rappelle l'exposé qu'il avait vu à Geekopolis sur les villes, notamment le fait que les grandes villes comme Métropolis, Coruscant ou la ville du Cinquième Élément ont une organisation en superposition verticale de plusieurs strates tandis que les villes que nous connaissons ont plutôt une organisation horizontale en quartiers (Neuilly-Auteuil-Passy à l'ouest pour les quartiers chics, Belleville à l'est pour les quartiers populaires). Vincent signale qu'il y a une organisation verticale car c'est plutôt au dernier étage que l'on trouve les duplex, les lofts et les penthouses avec piscine privée, tandis qu'au rez-de-chaussée, on trouve les studios. C'est une organisation verticale, je veux bien, mais c'est une organisation concernant les bâtiments et non pas la ville entière. Lorsqu'un habitant aisé du dernier étage veut aller en ville, il doit passer par le rez-de-chaussée et croiser éventuellement l'occupant de l'un des studios, alors qu'à Métropolis ou à Coruscant, un habitant d'une strate supérieure peut trouver moyen pour éviter tout contact avec des personnes d'une classe sociale inférieure.
Laurent (R) intervient pour signaler que l'organisation verticale des bâtiments a changé du tout au tout avec la généralisation des ascenseurs. Avant, les appartements aisés se situaient à l'entresol et le dernier étage était réservé aux chambres de bonnes.
Nous avons parlé de Jules Verne, salué comme un écrivain de science-fiction dont les visions se sont réalisées. Oui, si l'on veut, mais il ne faut pas pousser. Je mentionne le Chateau des Carpathes, où il est question d'images en relief. Cela amène certains à prétendre que Jules Verne avait prévu les hologrammes. Mais quand on lit le roman, on s'aperçoit que Jules Verne était très loin du compte. Le système qu'il a imaginé consistait en une image plate, avec un jeu de miroirs convenablement disposés, de façon que l'on obtienne une image qui apparaisse en relief. Rien à voir avec le fonctionnement des hologrammes. Un autre exemple que je n'ai pas donné en réunion, le Rayon Vert. J'ai lu une publicité dans les années 1970 prétendant que Jules Verne « avait prédit l'effrayant laser ». Tout d'abord, en quoi le laser est-il effrayant, lorsque l'on laisse tomber les rayons de la mort des films des années 1950 et les sabres-laser de Lucas ? Ensuite, le rayon vert dont il s'agit n'a rien à voir avec les lasers. Il s'agit d'une illusion d'optique lorsque l'on regarde un coucher de soleil. Alors que le ciel est coloré de diverses nuances de rouge au voisinage du soleil couchant, le dernier rayon que l'on perçoit est de couleur verte paraît-il. Rien à voir avec un oscillateur utilisant le pompage électro-magnétique pour produire des rayonnements cohérents. Rien à voir avec la lecture d'un CD-ROM, l'impression d'un listing, l'animation d'un exposé, le découpage d'une tôle, la télémétrie, le traitement du déchirement de la rétine, et ainsi de suite.
Et il y a l'exemple de De la Terre à la Lune et Autour de la Lune. Que dire de la propulsion par canon ? Certes, Jules Verne avait pensé à ajouter des coussins d'eau pour amortir le choc au départ, mais c'était absolument irréaliste. Tandis qu'Hergé, lui, a vu plutôt juste avec Objectif Lune et On a marché sur la Lune. Certes, il a écrit ces deux albums dans les années 1950 et, pour la fusée, il s'est inspiré des V-2, un modèle de fusée qui avait déjà prouvé son fonctionnement.
Quelqu'un a évoqué un dessin animé, je ne sais plus lequel, qui est remarquable par le niveau de détail des dessins et des animations. Et bien sûr, en pseudo 3-D. J'approuve en expliquant que ce dessin animé a fait mieux que les Shadoks. Laurent (R) n'est pas d'accord. Pour lui, le dessin animé les Shadocks était un exercice de style pour obtenir le dessin le plus dépouillé et le plus simple possible.
Y a-t-il un œuf de Pâques dans le dernier film de Sylvester Stallone, Creed ? Lorsque j'ai posé la question, tous les autres m'ont répondu que non. En voyant une affiche pour le film, mentionnant The Italian Stallion, j'ai cru que c'était une allusion au tout premier film de Stallone, alors qu'il s'agit en fait du surnom de Rocky. Je précise que c'est un film NSFW où, pour paraphraser Sébastien, « les costumes des scènes d'action peuvent être dessinés sur un demi ticket de métro ». Mais je détaille dans ce compte-rendu les étapes qui m'ont conduit à cette erreur. Lorsque je consulte IMDB sur ma machine personnelle et sur ma machine au bureau, j'ai un fonctionnement différent. Dans un cas, j'ai les titres originaux, dans l'autre cas j'ai les titres traduits en français. Et ainsi, j'ai vu que le premier film de Stallone s'appelait l'Étalon Italien en français et The Party at Kitty and Stud's en version originale. Et d'après IMDB, à la suite du succès de Rocky, le film est ressorti avec un nouveau titre tirant avantage de Rocky, The Italian Stallion.
Contrairement à une réunion déjà ancienne, il y a une majorité de mongueurs qui disposent de la télévision chez eux. Néanmoins, certains ont avoué que si l'on ne tenait pas compte de leur conjoint et de leur famille et si la décision leur incombait entièrement, ils ne rachèteraient pas forcément un poste de télévision.
Après la sortie du restaurant, j'ai fait un bout de trajet en métro avec Sébastien. En attendant sur le quai, nous avons regardé un plan du réseau et nous avons discuté de la géographie et de la toponymie de Paris. Ainsi, Sébastien trouve justifié le nom de la « Porte de Clichy », qui jouxte la commune de Clichy mais il trouve moins approprié le nom de la Place de Clichy qui se trouve nettement à l'intérieur de Paris. Dans la même veine, je raconte qu'une fois, je devais passer un entretien d'embauche rue de Grenelle. J'ai pris le métro jusqu'à la Motte-Picquet-Grenelle, qui dessert le boulevard de Grenelle et qui se trouve pas loin du quai de Grenelle, mais qui n'a aucun rapport avec la rue de Grenelle. Heureusement, j'avais pris beaucoup de marge pour mon rendez-vous et j'ai eu quand même le temps de faire tout le trajet à pied et d'arriver à l'heure à mon entretien. J'aurais mieux fait de descendre Rue du Bac.