À quelques dizaines de mètres du Maldoror
Un historique de toutes nos réunions
Table des matières
La voix du secrétaire (Jean)
Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :
- Laurent (B),
- moi,
- Richard,
- Sébastien (Maddingue),
- Olivier,
- Stéphane,
- Théo,
- et David (L).
Le Maldoror
étant fermé, nous avons dû décider d'un autre
restaurant où nous retrouver.
Une année précédente,
nous avions jeté notre dévolu sur
la Pharmacie,
un bistrot à vin à l'angle de la rue du Grand Prieuré
et de la rue Jean-Pierre Timbaud.
Nous avons fait de même cette année. En revanche,
nous n'avons pas coincé de message sur papier dans le
rideau de fer du Maldoror pour le bénéfice des
retardataires. Ce n'est pas grave, avec les
téléphones portables et avec Twitter, nous avons
pu nous retrouver.
Nous avons mangé une assiette de foie gras, une terrine de saison, des entrées
au nom curieux et au saumon, des entrecôtes, des râbles de lapin,
des mi-cuits au chocolat ou au caramel.
Nous avons bu du vin (conformément à la catégorie du restaurant),
un jus d'ananas, de l'eau et, quand même, une bière artisanale.
Notons que Laurent et moi, nous nous sommes retrouvés un peu avant au
Kawaï Café,
à quelques centaines de mètres. Et nous y avons bu un
shinigami,
un cocktail à la vodka, au saké et à la fleur de sureau.
Nous avons parlé de Perl,
Internet,
informatique
et points divers.
-
C'est l'avant-veille des
Journées Perl 2013,
donc nous en avons parlé, d'autant plus
que nous sommes assez nombreux à
nous y rendre
par le train
et comme il y a un
préavis de grève
pour le 13 juin,
le voyage risque d'être difficile.
[ Cela dit, je suis en train de rédiger
le présent paragraphe du compte-rendu
dans le
TGV
qui m'emmène à Nancy
et qui est parti à l'heure à peu de choses
près. Finalement, j'ai dû avoir de la chance
sur ce coup-là.
]
-
Il y a eu une discussion entre Stéphane et Sébastien
à propos des dernières nouvelles de
Perl 6.
Je n'ai pas tout écouté. J'ai cru comprendre
que l'un des interpréteurs de Perl 6
fonctionnait sur la machine virtuelle
de Java
ou de JavaScript
et que les performances étaient au rendez-vous.
Elles sont en effet 6 à 15 fois meilleures
que sur Parrot.
-
La conférence
YAPC::NA
vient de se tenir à
Austin.
Il y a eu bien sûr une
keynote
de Larry Wall.
Il a annoncé qu'il avait un problème grave
de santé. Nous nous posons alors
la question de sa succession.
Certains sont d'avis que l'absence
de Larry ne provoquera pas
l'abandon du développement de Perl 5
ni de Perl 6. Il y aura du monde
pour relever le flambeau.
[ Je n'y ai pas pensé lors de la réunion,
mais l'existence de personnes pour relever
le flambeau n'est pas un gage de réussite.
Prenons par exemple l'empire
d'Alexandre.
Il y avait quatre généraux, passés dans l'histoire sous le nom des
« diadoques »,
pour prendre la suite d'Alexandre à la tête
de l'empire de Macédoine.
Devinez ce qui s'est passé...
]
-
Sébastien a évoqué l'accueil qui a été
fait à la nouvelle console de jeux
de Microsoft,
la Xbox One.
Les futurs utilisateurs ont appris
que pour pouvoir jouer à des jeux sur
cette console, il fallait
que la console soit connectée
à Internet. Cela, même si
le jeu en question est un jeu à une seule
personne, comme un jeu d'arcade.
Certes, on peut déconnecter la console
d'Internet, mais il faut qu'elle soit
connectée au moins une fois par période
de 24 heures.
Autre chose : chaque fois que l'on
démarre la console, cela démarre automatiquement
la caméra Kinect qui,
rappelons-le, est capable d'identifier
jusqu'à 6 personnes dans la pièce
où elle se trouve et qui peut même
fonctionner dans le noir.
Quand elles ont appris toutes ces caractéristiques,
certaines personnes ont poussé des hauts
cris et ont évoqué des problèmes de respect
de la vie privée.
Microsoft n'a pas compris pourquoi ces
gens se mettaient en colère. Puis ils
ont accepté d'adapter un peu les caractéristiques
de la console et ont annoncé qu'il serait
possible de « désactiver certaines
fonctionnalités » (sans préciser lesquelles
ni comment).
Y a-t-il une solution pour ceux qui tiennent
absolument à leur vie privée ? Oui,
répond Sébastien. Cette solution
s'appelle Xbox 360.
[ Depuis la réunion, l'affaire a
progressé.
]
-
Il y a eu une assez longue discussion sur le bouddhisme.
Le bouddhisme est-il une religion ou une philosphie ?
Pour Sébastien et Stéphane, il s'agit d'une
philosophie, proposant des techniques de méditation
à ses adeptes. À un moment, Stéphane a parlé d'un
« panthéon sans dieux » et à un autre
moment de « croire rationnellement ».
Laurent a relevé des contradictions dans chacune de
ces deux expressions. Lorsque Sébastien
a mentionné le fait que Bouddha était un
homme sans aucun attribut divin,
Laurent a mentionné la tradition de sa
naissance, selon laquelle cette naissance
s'est produite sous un arbre particulier
et Bouddha est sorti du corps de sa mère
par la cuisse. Sébastien a répondu que le bouddhisme
n'avait jamais cherché à éradiquer les superstitions
existantes. Donc, si les fidèles ont des traditions
et des légendes qui ne sont pas incompatibles
avec les règles de vie du bouddhisme, alors
pourquoi ne pas les garder ?
Mais au niveau des personnalités de premier
plan du bouddhisme, en particulier le
Dalai Lama,
le bouddhisme est dénué d'éléments religieux.
Par ailleurs, Sébastien (ou Stéphane ?) cite
une phrase du Dalai Lama,
expliquant que si la science arrivait à mettre en défaut une
idée enseignée par le bouddhisme, alors il
abandonnerait cette idée.
-
Ainsi donc, le bouddhisme enseigne des pratiques
de méditation. Des scientifiques ont voulu examiner
ces pratiques et ils ont analysé les fonctions vitales
de moines tibétains en train de méditer.
Tout d'abord, une légère incompréhension entre scientifiques
et moines : les scientifiques ont posé des électrodes
sur le crâne des moines pour mesurer leur activité cérébrale.
Mais pour les moines, tout se passe dans le cœur. Donc, les électrodes
sur le crâne n'ont pas d'utilité pour eux. Ensuite,
Stéphane cite le déroulement d'une expérience avec un moine
en train de méditer. Le scientifique, qui surveillait les
paramètres vitaux du moine, s'est aperçu que les valeurs mesurées
sortaient du domaine des valeurs acceptables. En d'autres termes,
le moine était sur le point de passer de vie à trépas.
Le scientifique a commencé à s'affoler, puis le moine lui
a posé la main sur le bras dans un geste d'apaisement et pour
lui signifier que tout se passait normalement.
-
Il existe une autre expérience qui, pour l'instant, n'a pas
pu avoir lieu. Il paraît que quand un moine tibétain meurt,
son cœur conserve certaines propriétés vitales pendant
trois jours. Il faudrait donc analyser le corps d'un moine
qui vient de mourir pour vérifier cela. Mais jusqu'à présent,
cela nécessitait un équipement lourd, impossible à déplacer
vers une lamasserie avec un faible préavis. Depuis peu, on
devrait pouvoir faire les mêmes observations avec un équipement
portable, nettement plus léger. Donc, dans ce cas, il sera possible
d'observer le cœur d'un moine récemment décédé. Apparamment,
cela n'a pas encore été effectué.
-
Nous parlons de la
coupure de la télévision grecque.
La raison invoquée est une raison économique. En arrêtant
de faire fonctionner la télévision, cela permet de mettre à la
porte les employés et de ne plus les payer.
J'évoque une autre possibilité. Compte tenu de la
démographie grecque
et du faible
taux de fécondité,
la coupure des programmes du soir est un bon moyen pour
faire remonter cette fécondité.
[ Je tire cette hypothèse de mes souvenirs de la
crise du pétrole de 1973,
où il était question d'arrêter les émissions
de la télévision française un soir par semaine pour économiser de l'électricité.
Certains avaient fait remarquer que cela risquait d'aboutir à une
augmentation de la natalité. Cela dit, transposer cela à la situation
de 2013 n'est pas valide, car la télévision n'a plus le rôle prépondérant
qu'elle avait il y a 40 ans pour occuper nos soirées.
Quelqu'un a évoqué la
panne de courant de New-York en 2003
et ses conséquences démographiques éventuelles sur la natalité. Mais
à titre de comparaison, ce n'était pas le cas
pour une panne antérieure, en 1965.
]
-
De la Grèce, nous avons enchaîné vers les problèmes financiers
de la planète. Comme nous l'explique Sébastien,
depuis les années 1970, plus aucune monnaie n'est
basée sur l'or. D'autre part, il est critique
quant aux résultats du FMI. Par exemple,
les pays d'Amérique du Sud ont été en crise
au début du XXIe siècle.
Et c'est seulement à partir du moment où
ils ont cessé de suivre les instructions
du FMI qu'ils ont réussi à recouvrer
une économie saine.
-
Sébastien et Laurent ont un peu parlé de
Japan Expo.
Selon les termes de Laurent, c'est
un procédé de compression (de personnes)
très très efficace.
-
Si Sébastien a abordé ce sujet, c'était pour
comparer avec
une autre exposition,
Geekopolis.
Il avait l'intention d'y faire une apparition
le temps d'acheter des tickets pour le film
Ghost in the Shell.
Mais lorsqu'il a vu qui participerait à cette exposition,
il a décidé d'acheter un billet couvrant
les deux jours et il n'a pas regretté.
-
À cette exposition,
il y avait une
De Lorean,
complète avec les
extensions
de Doc Brown
ainsi qu'un diorama représentant la
base de
Cosmos 1999,
ainsi que quelques-uns des appareils
« Eagle »
de la série.
Il y avait aussi quelques
statues en Lego,
dont un droïde de Star Wars en grandeur nature,
R2D2
si je me souviens bien,
ainsi qu'une tête de
Darth Vader,
plus grande que nature, puisqu'elle
devait faire dans les 2,5 m.
-
Sébastien a assisé à un exposé
sur la sociologie des mégapoles,
de New York à
Coruscant,
(pour reprendre le titre du
livre
du conférencier)
en passant par
Métropolis
et Trantor.
Coruscant et Métropolis
sont organisées en strates
horizontales, chaque strate
correspondant à une classe sociale.
New York et Trantor ont également
une séparation des classes sociales,
mais cette séparation fait plus
apparaître des zones que des strates.
Laurent rappelle la géographie de
Trantor qui, à l'apogée de l'Empire,
c'est-à-dire peu de temps avant l'épisode
des deux Fondations, était entièrement
couverte de bâtiments urbains, à l'exception
de quelques jardins. De même, à Coruscant, il ne restait plus
qu'une montagne qui émergeait de la ville
et qui n'était pas touchée par les
constructions.
-
Un autre exposé a analysé certaines créatures
de la Science-Fiction. Ainsi, le présentateur
a examiné les
vers
de Dune
pour les comparer avec le
ver de l'espace
qui a failli manger le
Faucon Millénaire,
avec Han Solo
et la princesse Leia
dans l'Empire Contre-Attaque.
Alors que le ver de
l'Empire Contre-Attaque
est plausible, moyennant quelques
hypothèses pas trop tirées par les
cheveux, les vers de
Dune
ne résistent pas à l'analyse.
Comme ils vivent sur le sol
d'une planète à peu près tellurique,
avec une gravité du même ordre que la nôtre,
leur poids est beaucoup plus important
que celui du ver de
l'Empire Contre-Attaque
et donc, il ne peuvent pas résister
et ils s'effondrent sous
leur propre poids.
-
Une partie de l'exposition était
consacrée au style
Steampunk.
Dans le monde où nous vivons,
la révolution industrielle a commencé
avec l'utilisation de l'énergie
de la vapeur, mais celle-ci a été
supplantée à la fin du XIXe siècle
par l'énergie électrique, puis par
une cohabitation du pétrole et de l'électricité.
Le courant steampunk
part de l'hypothèse que l'énergie
de la vapeur n'a pas été supplantée
ainsi par d'autres énergies et que
le monde moderne continue à utiliser
la vapeur.
Le désintérêt vis-à-vis du pétrole
s'accompagne de l'absence des matières
plastiques. Du coup, le style steampunk
est très marqué par l'utilisation du cuivre
et du cuir, ainsi que du bois.
C'est ainsi que l'on a pu voir certains
bricoleurs contruire des
PC dans le style steampunk,
ou simplement un
clavier mécanique
comme sur les premières machines à écrire.
Bien entendu, il ne faut pas chercher
trop loin et se demander comment fonctionne
l'affichage et les circuits logiques.
-
Paradoxalement, le steampunk
est associé à
Jules Verne,
alors que les romans technologiques (*)
de cet auteur font la part belle à l'électricité.
Sébastien mentionne un roman dans lequel
l'auteur mentionne la propulsion diesel
mais j'ai oubié le nom de cet ouvrage.
Dans le cas du
sous-marin électrique
de Vingt Mille Lieues sous les Mers
et des aéronefs
de Robur le Conquérant
et de Maître du Monde,
on peut se demander comment les batteries
sont rechargées. Sébastien a donc qualifié
cette électricité d'« électricité magique ».
(*) Je qualifie ces romans de « technologiques »,
car contrairement aux idées reçues, la
majeure partie de l'œuvre de Jules
Verne est constituée de romans plus axés sur
les voyages. Allez chercher dans
Michel Strogoff
une technologie plus évoluée que le télégraphe,
allez chercher dans
le Tour du Monde en 80 Jours
une technologie plus évoluée que la machine à
vapeur des trains et des navires...
Remarque : une erreur très répandue est que
le Tour du Monde en 80 jours
comporte un épisode en ballon. Comme vous pouvez le constater en accédant au texte intégral
sous forme électronique, le mot « ballon » apparaît une seule fois dans
tout le roman et de façon négative. D'après
TV Tropes,
la confusion provient du
film de 1956
avec David Niven
et Shirley Mac Laine.
-
À l'exposition, il y avait également
« Goomi »,
l'auteur de la bande dessinée
The Unspeakable Vault of Doom.
Cette bande dessinée
reprend les personnages du
mythe
de Cthulhu,
mais en prenant le contre-pied
du climat d'angoisse que
Howard Phillips Lovecraft
et ses successeurs faisaient planer sur
les romans. Ainsi,
Nyarlathopeth
est devenu un farceur
qui aime jouer des tours à
Cthulhu
et aux autres.
Du coup, confronté à des joueurs qui connaissent
ce site Internet, un
gardien des arcanes de
l'Appel de Cthulhu
aura des difficultés
pour mener son scénario avec le climat
qui est requis pour ce jeu.
-
Lorsque Laurent et moi étions au
Kawaï Café,
Laurent m'a fait remarquer que la décoration
comportait entre autres plusieurs affiches
de groupes japonais de variété.
Je lui demande s'il connaît le groupe
Happa Tai,
qui a sorti en 2001 ou 2002 une chanson
Yatta!.
Laurent connaît bien
cette exclamation,
mais sans l'associer à une chanson.
Cette chanson était une parodie des
boys bands
qui étaient à la mode à cette époque.
Mais comme le dit
l'article de Wikipedia,
faute de comprendre
les paroles
ou d'en avoir la
traduction,
les spectateurs en dehors
du Japon ont été nombreux à ne
pas se rendre compte qu'il
s'agissait d'une parodie.
-
Nous avons discuté des révélations
sur PRISM
et sur la NSA.
En fait, cela fait de nombreuses
années que l'on se doutait que la
NSA espionnait tout le monde.
Souvenez-vous
d'Echelon
et de Carnivore
(qui est en fait plutôt associé au FBI)
Comme le fait remarquer Laurent,
en reprenant les arguments des partisans
de la surveillance à outrance,
« Si la NSA n'a rien fait de mal,
elle n'a rien à cacher. »,
donc nul doute bien sûr que toute la lumière
sera faite sur cette affaire.
-
Selon Stéphane ou Sébastien, la NSA a
été créée pour contrebalancer la CIA.
Cela dit, son activité n'était pas uniquement
l'espionnage au bénéfice du gouvernement
américain, mais également l'espionnage
industriel au bénéfice des entreprises
américaines.
-
Le bilan de la CIA depuis sa création
est assez peu flatteur. Les seuls succès
importants qu'elle ait eus ont été
quelques coups d'état en Amérique Latine,
notamment le
renversement d'Allende
le 11 septembre 1973.
[ Et encore, même en Amérique Latine,
la CIA a subi des échecs. Comme je l'ai
appris lors de mes dernières vacances
à Cuba, il y aurait eu
638 tentatives d'assassinat
dirigées contre Fidel Castro
et elles ont toutes échoué. Quelle est la proportion
de tentatives montées par la CIA ?
Peut-être pas 100 %, mais pas loin.
]
-
Pour en revenir à la surveillance tous
azimuths, que ce soit par des agences
d'espionnage ou par des sociétés commerciales,
quelqu'un fait remarquer que l'on peut
prédire les divorces un an à l'avance rien
qu'en analysant les dépenses du mari et de
la femme réglées par carte de crédit.
Ou alors, on peut détecter les excès de vitesse
sur route en épluchant les relevés de localisation
des téléphones portables ou les tickets de péage
d'autoroute.
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Mongueurs de Paris, le 15 octobre 2013
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