Réunion retardée pour éviter la grève

Un historique de toutes nos réunions

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mercredi 17 septembre 2025

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :

Emmanuel,
moi,
Richard,
Sylvain,
et Sébastien.

Nous avons mangé une entrecôte au poivre, des pizzas soleil, sainte-Marie et calzone sans fromage, une crème caramel, des mousses au chocolat et un tiramisu. Nous avons bu de l'orangina, un kir, de la bière et un déca. Le lemoncello était offert par la maison, mais il avait un drôle d'arrière-goût.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Une question qui m'est venue, parce que, à la suite du hackathon du 24 mai dernier avec Open Food Facts, j'ai étudié comment utiliser Moose dans un de leurs programmes. En programmation objet, est-il possible de détruire une instance de propriété dans une instance d'objet ? Supposons que l'on ait une classe Piéride::du::Chou. Une instance de cette classe a une propriété permanente stade pour indiquer si l'instance est une chenille, une chrysalide ou un papillon, et une propriété facultative cocon. Lorsque la classe est instanciée, l'instance n'a pas de propriété cocon et sa propriété stade est initialisée à chenille. Lorsque l'instance est modifiée et que sa propriété stade passe à la valeur chrysalide alors le programme instancie la propriété cocon. Puis lorsque l'instance passe au stade papillon, alors la propriété cocon n'a plus lieu d'être. Le programme devrait détruire la propriété cocon. C'est possible avec la programmation orientée objet avec bless et c'est possible avec Moose. Mais est-ce bien en ligne avec le dogme de la programmation objet ? Je n'ai pas essayé avec Corinna ni avec d'autres langages à commencer par Raku et ma connaissance de la programmation objet a été acquise sur le tas, je n'ai pas eu de cours sur ce sujet. Certes, il est possible d'alimenter la propriété cocon à undef, nil ou NULL selon le langage, mais parfois ce succédané n'est pas satisfaisant.
En cherchant ce que nous pourrions distribuer à notre stand de Open Source Experience, Emmanuel a pensé à diffuser le Guide Perl de Sylvain. Tout d'abord, la version PDF comporte 129 pages. Il n'est pas réaliste de la proposer en version papier. Nous la diffuserons sous forme électronique à tout visiteur disposant d'une clé USB. D'autre part, il faudrait que Sylvain mette à jour son document pour tenir compte des nouveautés apparues dans l'intervalle, comme Corinna pour la programmation orientée objet.
Nous avons parlé d'un australien qui n'est pas Damian Conway et qui connaît le Klingon. Après un peu de recherche, nous avons trouvé qu'il s'agit de Paul Fenwick, créateur de autodie (actuellement maintenu par Todd Rinaldo, qui est américain, pas australien). autodie est un module qui implémente en Perl la philosophie klingon, en ajoutant implicitement un or die après un grand nombre d'opérations. Paul Fenwick avait présenté ce module lors de plusieurs conférences Perl, dont une conférence YAPC::Europe.

Internet

Nous avons échangé quelques blagues trouvées sur Internet. L'une d'elles reprend un dessin avec Tintin et le capitaine Haddock :
-- Pourquoi les trains espagnols sont-ils silencieux ?
-- Parce que la bielle de Cadix a l'essieu de velours.
Une autre, sous forme textuelle uniquement, dont voici une transcription approximative :
Mon rêve, c'est d'avoir un cheval et de l'appeler "Le Naturel". Et de temps en temps, chasser mon cheval.
En quittant le domaine des blagues et en passant aux nouvelles récentes, il est question d'un nouvel impôt, qui taxerait les pauses pipi à la télévision. La justification en est que lorsqu'un téléspectateur appuie sur la touche "pause" de la télécommande de sa xxxbox, l'émission est sauvegardée temporairement. Il s'agit donc d'une copie privée !!!! Donc d'une pratique soumise à la taxe. Déjà que l'on taxe les disques durs des serveurs qui stockent des programmes et des bases de données qui n'ont rien à voir avec la musique ni avec l'audio-visuel...
Le fait d'appliquer sur tout et n'importe quoi des taxes sur la copie privée provoque un « effet rebond ». De nombreuses personnes pensent :
Puisque j'ai déjà payé l'amende sur la copie privée, je ne vois pas pourquoi maintenant je devrais m'abstenir de pirater du contenu sur Internet.
Nous avons comparé les nombres d'abonnés des principaux diffuseurs de VOD. Le premier est Netflix, suivi par Amazon Prime, puis Disney+. Cela dit, les abonnés à Amazon Prime sont-ils abonnés pour la vidéo ou bien pour les options concernant la livraison des objets achetés ?
Un site web que je lis de temps en temps et qu'Emmanuel lit régulièrement, c'est xkcd. Et pour nous assurer de ne pas passer à côté d'une astuce cachée, nous lisons également le site explainxkcd. C'est un site qui fonctionne sur le principe des wikis, avec une poignée d'administrateurs et une foule de contributeurs plus ou moins réguliers. Traditionnellement, chaque fois qu'une nouvelle page paraissait dans xkcd, les administrateurs de explainxkcd créait une page sans aucune explication et les contributeurs remplissaient cette page. Il y a quelque temps, dans le but de faciliter la tâche aux contributeurs, les administrateurs ont décidé d'initialiser chaque nouvelle page avec une explication générée par intelligence artificielle. Bien sûr, l'IA louperait les subtiles allusions humoristiques de Randall Munroe, mais au moins il y aurait un canevas explicatif sur lequel les contributeurs humains et cultivés pourraient se baser. À l'usage, les contributeurs humains ont demandé aux administrateurs de revenir à l'ancienne méthode, car ils perdent beaucoup de temps à corriger ce que l'IA a compris de travers.

Informatique

En même temps que nous avons parlé de Paul Fenwick, nous avons évoqué l'alphabet Klingon et de son adoption par Unicode. Il y a eu plusieurs tentatives pour faire adopter cet alphabet par Unicode, mais pour l'instant sans succès. Les fans de Tolkien ont une once de succès avec les cirth et les tengwar, les propositions n'ont pas été rejetées pour l'instant.
Suite à la remarque sur le guide Perl de Sylvain, nous avons réfléchi sur la programmation objet, ou plutôt sur les programmations objet. En effet, au fil des décennies, la façon d'utiliser la programmation objet varie de manière plus ou moins importante. Ainsi, lorsque j'ai appris Perl en 1998 et lorsque j'ai participé à la traduction de Perl Best Practices, en 2005, l'utilisation de l'héritage multiple était admise. Certes, on mettait en garde les apprentis-programmeurs sur l'existence de chausses-trappes dues à l'héritage multiple. Mais le fait de savoir que l'héritage multiple est disponible permettait d'affirmer que le langage correspondant était un langage puissant avec toutes les fonctionnalités désirables. Maintenant, la composition de classes se fait au travers des rôles ou des traits et on admet qu'un langage de programmation évolué puisse avoir un système de programmation objet sans héritage multiple.
Il n'y a pas que les pratiques de la POO qui évoluent. Les frameworks à la mode changent d'un lustre à l'autre, voire d'une année à l'autre. J'ai ainsi vu se succéder
1. CGI
2. Maypole
3. Catalyst (et Jifty si vous voulez plus simple)
4. Mojolicious (et Dancer2 si vous voulez plus simple)
Cela nous amène à dire qu'un informaticien est soit incompétent, soit obsolète. En effet, un petit jeune sortant juste de ses études connaît les techniques et outils au goût du jour, mais n'a aucune expérience pratique de leur utilisation, tandis qu'un informaticien avec un peu de bouteille sait utiliser ses outils et ses méthodes... qui ne sont plus d'actualité.
Nous avons eu une divergence de vue sur la question de savoir si notre métier a beaucoup changé ces dernières décennies. Sébastien estime qu'il n'y a pas eu de changement, les quatre autres estimons que notre profession a beaucoup changé. À la réflexion, Sébastien s'intéressait au « quoi » en négligeant le « comment », tandis que nous autres privilégions le « comment » sans prêter attention au « quoi ». Outre les exemples ci-dessus, nous avons évoqué les aspects suivants :
- Dans certains langages de programmation, le style de codage a changé. Les idiomes utilisés il y a 20 ans sont tombés en désuétude au profit de nouveaux idiomes. Nous avons cité PHP, nous aurions pu citer Perl avec la notation d'objet indirect et avec les typeglobs pour ouvrir et lire un fichier. Mais c'est toujours du code PHP ou du code Perl.
- La programmation CORBA, remplacée maintenant par les webservices ou les websockets (je ne sais plus lesquels). Mais il s'agit toujours d'exécuter du code sur un ordinateur A pour les besoins de l'ordinateur B.
- La livraison d'un logiciel sur un site client. Actuellement, le fournisseur envoie au client une archive auto-extractible, ou un lien vers un serveur de téléchargement pour récupérer une telle archive. Il y a 35 ans, la livraison se faisait en envoyant une personne en métro, en train ou en voiture chez le client, avec une bande magnétique sous le bras ou dans le coffre à bagages et une copie papier du JCL ayant permis de charger la bande, pour que le service informatique du client sache comment la bande est formattée. Mais dans les deux cas, il s'agit de livrer sur un site B un logiciel écrit sur un site A.
- De nos jours, les applications fonctionnent dans des conteneurs. Dans le temps, IBM proposait un système d'exploitation permettant de créer des machines virtuelles. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit de disposer de n machines logiques sur une machine physique.
Nous aurions pu ajouter de nombreux autres exemples :
- Dans les années 1980, le développement d'application et l'utilisation ultérieure se faisaient sur une architecture mainframe + terminaux passifs. C'est seulement en 1992 que j'ai eu une « station de travail intelligente » (un PC) pour un projet qui a duré 3 mois et c'est en août 1994 que le couple serveur + PC a définitivement remplacé le couple mainframe + terminal passif dans ma vie professionnelle. J'ai commencé à programmer avec un clavier et un écran, lorsque je programme maintenant, c'est toujours avec un clavier et un écran.
- Jusqu'en 1997 dans mon cas, lorsque l'équipe de développement n'était pas sur le même site géographique que ses clients ou ses utilisateurs, la communication se faisait par téléphone et par fax. Ensuite, sans totalement abandonner le téléphone, les échanges s'effectuaient par messages électroniques, à peu près jusqu'en 2009. Ensuite, nous avions recours à un logiciel CRM et à un logiciel de communication comme Skype. Dans tous les cas, c'est juste de la communication verbale ou écrite entre fournisseurs et clients.
- Lors de mes années d'étude, ma filière n'avait pas de spécialisation réseau. J'ai eu tout au plus un heure ou deux de présentation sommaire des réseaux informatiques. Il était question d'Ethernet, de token ring, de lignes spécialisées, de Transpac et de commutation de paquets. C'est seulement en 1997, simultanément au travail et chez moi (avec un modem 56K) que j'ai découvert TCP/IP, le paramétrage du netmask et de l'adresse du DNS, le « ggggrrrrriou-boing-boing-ssssshhhhhh », les services FTP, HTTP, SMTP, POP3 et autres. J'avais déjà utilisé Telnet en 1994, mais sur une ligne spécialisée, sans que je prête attention à cette couche logiciel et sans que je fasse le lien avec cette chose exotique appelée « Internet ». Paquets commutés ou datagrammes, dans les deux cas ce sont des données échangées entre ordinateurs.
- À l'heure actuelle, il existe le CI/CD (continuous integration / continuous deployment) : chaque fois qu'un programmeur aboutit à un état cohérent sur les programmes qu'il développe, il effectue un commit dans le gestionnaire de sources, ce qui déclenche dans la foulée la compilation des programmes, des tests automatisés et si tout se passe bien, un passage en production. Et ce, à n'importe quelle heure de la journée. Sur le premier site où j'ai travaillé, en 1985, plusieurs projets de développement avaient été lancés en parallèle et le mainframe n'était pas dimensionné en conséquence. Les compilations étaient mises en file d'attente et la file d'attente était ouverte de midi à 14 heures, ainsi que le soir à partir de 18 ou 19 heures. C'est donc seulement le lendemain que nous pouvions tester nos modifications, voire corriger les erreurs de compilation. Quant au déploiement en production, cela faisait l'objet d'une réunion de projet. Peu importe, dans les deux cas c'est un cycle développement / tests / mise en production / utilisation.
- Lorsque j'ai commencé à travailler, il était évident que je devais aller sur le site de mon employeur ou sur le site du client. Il était irréaliste d'installer un terminal passif à mon domicile et de tirer une ligne spécialisée pour me connecter au mainframe du client. Avec l'arrivée d'Internet dans les domiciles privés et avec l'utilisation de stations de travail, il est maintenant possible de travailler depuis son domicile, ce qui est devenu la règle en mars 2020 pour les raisons que l'on connaît. Mais c'est toujours du travail en informatique (programmation ou administration système).
Compte tenu de ces différents exemples, je vous laisse déterminer si de votre point de vue le métier d'informaticien a changé ou non en quelques décennies.
En revenant sur les avatars successifs de la programmation orientée objet, notons le cas particulier de Objective C. Ce langage a été développé par Apple pour avoir un typage dynamique des variables. En effet, dans le système d'exploitation Mac OS classique, il fallait un moyen pour que l'objet « contenu du presse-papier » puisse être selon le cas un texte ou une image.
La mention d'Objective C et de son architecture orientée objet m'a rappelé la lecture de Masterminds of Programming paru chez O'Reilly. Ce livre présente des entretiens avec les auteurs de quelques langages de programmation de premier plan. Voici le résumé un peu caricatural de quatre chapitres :
- Objective C : la POO avec C++, c'est complètement pourri, regardez Objective C, voilà comment il faut faire de la POO.
- C# : la POO avec C++, c'est complètement pourri, regardez C#, voilà comment il faut faire de la POO.
- Java : la POO avec C++, c'est complètement pourri, regardez Java, voilà comment il faut faire de la POO.
- C++ : je suis fier d'avoir ajouté de la POO à C, je suis content du résultat.
Réflexion de la compagne d'un Mongueur :
C'est qui cette Aurélie qui te file des bouquins ? Je la connais ?
(Réflexion peut-être apocryphe, mais on s'en fiche.)
Il y a quelque temps, le développeur de la première version du jeu Prince of Persia a retrouvé quelques disquettes contenant les fichiers sources assembleur du jeu. Il les a publiés sur Github. Il semblerait qu'il ait eu des problèmes avec l'encodage des caractères. Il s'agissait de l'ASCII 7-bits, mais avec le bit de poids fort positionné à 1, ce qui fait que les éditeurs modernes compatibles avec Unicode ne pouvaient pas comprendre. D'où l'utilité de programmes comme hexdump.
Le téléphone de Richard a récemment reçu une mise à jour qui l'a fait passer à la version 16 d'Android, version qui n'apporte rien d'intéressant. Suite à cela, nous avons comparé nos téléphones pour savoir à quelle version ils sont. L'un des téléphones est à la version 7. Un autre, le mien, est à la version 4.4.2. Cela fait 9 ans que je l'ai, il fonctionne encore et je n'ai donc aucune raison pour en changer. Cela étonne les autres participants que mon téléphone fonctionne encore et surtout qu'il fonctionne avec sa batterie d'origine. J'avoue que je constate quelques bizarreries avec la batterie. Notamment, quand le téléphone affiche une charge à 4 % et que je branche le chargeur, aussitôt la charge monte à 35 % (ou similaire). On me répond que c'est le signe que l'une des cellules de la batterie a cessé de fonctionner.

Divers

Nous avons déplacé la réunion du 10 au 17 septembre pour éviter la grève du 10 septembre. Remarquons toutefois qu'il y a une autre grève prévue pour le 18 septembre. Nous nous informons pendant la réunion des conditions de circulation du lendemain. Nous découvrons des informations bizarres. Certaines lignes sont ouvertes seulement sur une partie du trajet. Par exemple, la ligne 6, qui va habituellement de Nation à Charles-de-Gaulle-Étoile en passant par le sud, sera ouverte uniquement de Nation à Place-d'Italie. Et pourquoi pas le reste de la ligne ? D'autres lignes seront ouvertes à partir d'une certaine heure, par exemple à partir de 17h. Et dans d'autres cas, certaines lignes fonctionneront sur toute la longueur d'un terminus à l'autre, mais sans marquer l'arrêt à certaines stations de correspondance (déjà vu il y a cinq ans, mais en dehors d'un contexte de grève). Pourquoi ces mesures surprenantes ? Je pense qu'il faudrait connaître les indicateurs de performance (ou KPI) de la RATP et on verrait peut-être que les bizarreries du service minimum du 18 septembre correspondent à une mise en application de la loi de Goodhart.
Les lignes automatisées (14, 1 et 4) fonctionnent normalement. Je rappelle que cela n'a pas toujours été le cas. Il y a eu notamment la journée du 2 juin 1999 que j'ai déjà racontée.
Et quand le métro fonctionne ? Il y a aussi des dysfonctionnements. Par exemple, lorsqu'un contrôleur tombe sur un touriste de bonne foi qui a eu du mal à comprendre la tarification des transports en commun parisiens et qui se retrouve sans titre de transport, le contrôleur n'hésite pas à lui coller une amende. Si le touriste tente de s'expliquer en anglais, comme par hasard le contrôleur ne connaît pas cette langue. On peut comparer cela avec le métro japonais. Sébastien était à Tokyo dans la situation évoquée ci-dessus, il n'avait pas de titre de transport valide, faute d'avoir compris comment cela fonctionnait. Il s'en est expliqué auprès du contrôleur, qui s'est contenté de débiter le prix du billet sur la carte de Sébastien, sans ajouter une quelconque amende.
Notons que lorsqu'un parisien ou un habitant de la région parisienne n'a pas de titre de transport valide, il a quand même payé 70 % du prix du transport par l'intermédiaire de ses impôts locaux et des contributions de l'entreprise où il travaille.
Et de là, passons au transport aérien et à la catastrophe permanente qu'est la perte des bagages. Si vous avez le choix entre un vol direct et un vol par correspondance, préférez le vol direct, la probabilité de la perte des bagages est moins élevée que s'il y a une correspondance. On cite des voyageurs qui ont subi la mésaventure suivante. Au moment où l'avion du premier tronçon entame sa descente, le personnel de bord indique aux voyageurs que, pour ceux qui ont une correspondance, le transfert des bagages est automatique. À l'arrivée à l'aéroport de correspondance, les voyageurs se dépêchent de passer les portiques de sécurité vers la zone d'embarquement du deuxième tronçon. Une fois les portiques franchis, ces voyageurs voient à travers la vitre des compagnons de voyage munis de leurs bagages et leur faisant de grands signes. Ils comprennent alors que leurs bagages n'ont pas été transférés, mais qu'ils sont en train de tourner sur le carrousel de livraison. Les voyageurs ont donc été obligés de franchir la sécurité dans l'autre sens, de prendre leurs bagages, de franchir la sécurité une nouvelle fois et de réenregistrer les bagages pour le second tronçon du voyage.

Annexe : plus ça change...

Lorsqu'il a été question de la comparaison entre l'informatique des anciens temps (années 1980 et 1990) et l'informatique contemporaine (env 2025), Sébastien a cité l'adage
Plus ça change, plus c'est la même chose.
en l'attribuant à « un grand philosophe, Snake Plissken ». J'ai vu le premier film mais pas le second, il n'est pas étonnant que je ne me souvienne pas de cette citation.
En fait, ce n'est pas Snake Plissken (ou le dialoguiste / scénariste du film) qui a inventé cette citation. Je l'ai lue dans un certain nombre de sites web et de livres, certains antérieurs à la sortie du film en 1996. Par exemple, je l'ai trouvée aux pages 233, 242 et 623 de Ma Thémagie de Douglas Hofstadter, publié en 1998 par Interéditions, ISBN 2-7296-0234-8, mais paru en 1985 en version originale.
Dans les sources anglophones, on trouve plusieurs formulations :
The more things change, the more they stay the same.
The more it changes, the samer it gets.
Curieusement, alors que le reste du texte est en anglais, on trouve souvent cette citation partiellement ou entièrement en français :
As the old saying goes, The more it changes, the samer it gets (plus ça change...).
As the old saying goes, plus ça change, plus c'est la même chose.
Paradoxalement, dans Ma Thémagie, traduction française de Metamagical Themas, cette citation figure en anglais à la page 233
The more it changes, the samer it gets.
Elle est toutefois en français en pages 242 et 623.
J'ai un livre en anglais qui répertorie un certain nombre de citations et d'adages. Il s'appelle If it ain't broke... / The unwritten laws of life, l'auteur est Hugh Rawson, l'éditeur Penguin, ISBN 0-14-027911-3. Le livre mentionne une « loi d'Héraclite », expliquant qu'on ne voit jamais deux fois la même rivière, car les gouttes d'eau qui constituent la rivière ont changé d'une fois sur l'autre. Il cite quelques corollaires, dont un attribué à Alphonse Karr en janvier 1849 :
The more things change, the more they remain the same (plus ça change, plus c'est le même chose).
avec l'article « le » au lieu de « la » dans la version originale. Cette attribution est confirmée par certains sites dont plusieurs sites anglophones.
Le film de Visconti, le Guépard, contient deux citations assez voisines, l'une de Burt Lancaster :
Les choses devront changer, pour rester telles quelles
l'autre d'Alain Delon
Si nous voulons que les choses restent telles quelles, il faudra les changer.
Un peu plus éloigné, mais encore en rapport avec le changement, une citation d'Edgar Faure
L’immobilisme est en marche et rien ne peut l’arrêter.
Également, dans Murphy's Law (Arthur Bloch, Methuen, 0 417 04380 5 pour la version initiale, Arthur Bloch, Mandarin, 0-7493-0146-5 pour la version étendue), la loi d'Osborn, qui rappellera à certains leurs travaux pratiques en physique-chimie
Variables won't; constants aren't.
(Déjà citée dans deux comptes-rendus précédents. Et ne pas confondre avec la règle d'Osborn.)
Remarquons qu'une des versions anglaises utilise un comparatif pour same (the samer it gets). Cela me rappelle un autre comparatif insolite,
Tous les animaux sont égaux, mais certains sont plus égaux que d'autres.
écrit par Orwell dans la Ferme des Animaux.
Les publicitaires aiment bien les slogans basés sur les paradoxes, qui permettent de marquer les esprits. Les comparatifs insolites font donc partie de l'arsenal coutumier des publicitaires, même si cela devient un mécanisme éculé. L'exemple le plus connu, qui a donné lieu d'ailleurs à un sketch de Coluche, c'est :
Laver plus blanc que blanc.
Cela dit, le paradoxe peut avoir une explication rationnelle.
Une autre citation avec un comparatif insolite, c'est celle de Numérobis dans Astérix et Obélix, Mission Clépoâtre
C’est trop calme… j’aime pas trop beaucoup ça… J’préfère quand c’est un peu trop plus moins calme…
Voici enfin deux citations qui nous font passer des comparatifs paradoxaux aux superlatifs insolites, Un de mes professeurs avait utilisé un superlatif qui, au lieu de renforcer l'adjectif auquel il s'appliquait, l'affaiblissait :
C'est une méthode très universelle.
et la citation bien connue de Winston Churchill :
La démocratie est le pire des systèmes, à l'exclusion de tous les autres qui ont pu être expérimentés dans l'histoire.