Après Open Source Experience 2022

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 9 novembre 2022

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :

moi,
Laurent (R),
Sylvain,
Kai,
et Emmanuel.

Nous avons mangé une pizza orientale, des côtes d'agneau, une salade de la mer, du bœuf avec des pâtes ou des frites, du fromage de chèvre une mousse au chocolat, un tiramisu, une tarte aux pommes avec boule de vanille. Nous avons bu un Blue Lagoon, un cocktail aux fruits, un Apérol, un Orangina, du rosé, des décas et du cognac.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Laurent, Emmanuel et moi revenons du salon Open Source Experience. Parmi les gens qui se sont arrêtés à notre stand, il y a eu une personne qui nous a posé une question technique. Comment écrire une fonction qui reçoit deux tableaux et qui en renvoie deux autres aux programmes appelants ? Il avait cherché dans un guide de programmation et il n'avait pas trouvé la réponse. Joignant le geste à la parole, il a sorti de sa sacoche... le guide Perl de Sylvain, dernière édition. Pendant que Laurent B répondait à la question en codant un programme exemple, Laurent R a photographié la couverture du guide pour l'envoyer à Sylvain. Le SMS n'est pas passé, donc Sylvain est mis au courant à son arrivée au restaurant.
À noter que dans le paragraphe précédent, j'ai bien fait attention pour le compte-rendu à parler de tableaux et non pas de listes. En effet, ce n'est pas la même chose. Mais comme il arrive souvent que les programmes Perl convertissent implicitement des tableaux en listes ou inversement, de nombreuses personnes (dont je fais partie à l'occasion) font la confusion. Donc si la question du visiteur avait été
Comment écrire une fonction qui reçoit deux listes en paramètres et qui renvoie deux autres listes ?
la réponse d'un puriste aurait été l'une ou l'autre de :
Ce n'est pas possible. Un sous-programme reçoit toujours en paramètre une seule liste appelée @_ et la valeur de retour est soit un scalaire, soit une liste, mais une seule.
ou bien
Vous voulez dire « deux listes » ou « deux tableaux » ?
Il paraît que la Perl Foundation est devenue la Perl and Raku Foundation ? En fait c'est plus compliqué que cela. Aux États-Unis, une société possède un nom principal, auquel peuvent s'ajouter une ou plusieurs dénominations commerciales. Ainsi, des membres de la communauté Perl ont créé une société dénommée Yet Another Society (YAS). Rapidement, cette société a adopté la dénomination commerciale Perl Foundation. Puis récemment, elle a également adopté deux autres dénominations commerciales, Perl and Raku Foundation et Raku Foundation.

Internet

Informatique

Il existe un dicton en informatique :
Il y a deux catégories d'admins système : ceux qui ont commis une grosse bourde d'exploitation et ceux qui vont en commettre une.
Les admins système de la réunion échangent quelques anecdotes sur leurs erreurs passées. Il y a celui qui a bidouillé le contenu de ld.conf ce qui a provoqué des segmentation faults et joyeusetés similaires sur des commandes aussi anodines qu'un ls pour lister des fichiers. Il y a celui qui s'est entraîné à écrire des scripts CGI (donc dans /xxx/yyy/cgi-bin) et qui les supprime avec rm -rf à l'issue de ses tests, sauf que le rm -rf a été lancé depuis l'écran de ligne de commande ouvert sur le répertoire /etc. Il y a celui qui arrête sa machine avec un halt ou un shutdown en ligne de commande, sauf que la session n'était pas sur la machine locale, mais sur un serveur. Il vaut mieux arrêter les machines avec l'utilitaire graphique, ce qui réduit grandement les risques de méprise.
Même s'il arrive que les admins système commettent des erreurs, ce n'est pas très fréquent, heureusement. Il existe des lignes de conduite permettant de réduire les risques. Par exemple, partitionner un disque et positionner l'attribut noexec sur certaines partitions. Du coup, ça passe mal lorsqu'un pur développeur demande à un admin sys de mettre en production une application et que l'admin sys constate que la machine virtuelle fournie par le développeur et destinée à héberger la nouvelle application est munie d'un disque virtuel avec une seule partition contenant tous les fichiers : exécutables, données, configuration...
Dans le même ordre d'idées, nous déplorons l'attitude de certains utilisateurs de Windows ou de Linux qui déclarent :
C'est ma machine. J'ai le droit de faire tout ce que je veux. Donc je me connecte systématiquement avec le compte admin (ou root).
Nous évoquons également un utilisateur de Linux qui utilise cette méthode en trois étapes pour traiter un problème de programmation :
1. effectuer un chmod 777 sur certains fichiers et retester,
2. retester en utilisant su ou sudo
3. demander de l'aide sur les forums et les listes techniques.
Emmanuel, pourtant admin sys de formation, a effectué de temps en temps des missions de développement. À une occasion, son supérieur hiérarchique lui a imposé une règle de développement : le corps d'une fonction ne doit pas dépasser 10 lignes (ou était-ce 15 lignes ?). Y avait-il une contrainte implicite sur la longueur des lignes, limitées à la valeur traditionnelle de 80 caractères ? Emmanuel note que les programmes existants ne respectaient pas la règle des 10 ou 15 lignes, certaines fonctions en étant très loin. Je fais remarquer que le langage APL pourrait être la solution, puisque ce langage utilise de nombreux caractères mathématiques ou inspirés des mathématiques pour remplacer les mots-clés.
APL et Raku utilisent des caractères Unicode de type mathématique ou ponctuation. Existe-t-il des langages qui vont plus loin et qui utilisent des émoticônes ? Oui, c'est le cas de Raku. Laurent et moi avons vu apparaître dans une version récente une nouveauté concernant l'utilisation des fils d'exécution (threads). Si une variable est partagée entre plusieurs fils, il peut être nécessaire d'effectuer certaines opérations de façon ininterruptible ou, comme on dit habituellement, de façon atomique. Dans ce cas, on utilise les opérateurs habituels, préfixés avec l'émoticône d'un atome.
Quel éditeur de source utilisez-vous ? Parmi les participants à la réunion, c'est plutôt Vim. Personnellement, ainsi que je l'ai déjà expliqué, j'utilise Emacs en mode Viper. Quant à Kai, son éditeur préféré est VScode, qui dispose entre autres d'un mode Emacs appelé « Awesome Emacs ».

Divers

C'est le moment des élections de mi-mandat aux États-Unis. Cela nous rappelle les élections présidentielles de novembre 2020. Immédiatement après ces élections, les évaluations donnaient Trump gagnant et tous les commentateurs, tous les journalistes et même quelques porte-paroles du parti démocrate présentaient les raisons de l'échec de Biden. Puis au fur et à mesure que le dépouillement progressait, la tendance s'est inversée et finalement Biden est sorti vainqueur des élections. Que s'est-il passé ? Était-ce une fluctuation aléatoire qui a provoqué ces erreurs d'appréciation ? Non, c'est un problème créé par la méthode de dépouillement. Les bureaux de vote ont commencé par dépouiller les bulletins déposés dans les urnes pour terminer avec les bulletins par correspondance. Or les républicains ont plutôt tendance à se rendre aux bureaux de vote tandis que les démocrates préfèrent dans l'ensemble voter par correspondance, d'où l'effet temporaire mais net de filtrage des résultats.
Les jours récents ont vu également les élections au Brésil. Bolsonaro refuse de se considérer comme vaincu. Il précise néanmoins qu'il obéira à la constitution, ce qui signifie dans le cas présent qu'il quittera le pouvoir et le laissera à Lula.
C'est également le début de la Coupe du Monde au Qatar, un pays connu pour son attitude souvent contraire aux droits de l'homme. Faut-il boycotter cette coupe du monde ? Kai a reçu un argumentaire contre le boycott, mais il ne se souvient plus du détail. Et en fait, il y a une certaine incohérence car si certains appellent au boycott de la coupe du monde, personne n'appelle au boycott des matchs auxquels participe le PSG, équipe financée par des fonds qataris.
Cela rappelle à Laurent R une ancienne coupe de France. À l'époque, il travaillait comme informaticien dans un cabinet d'avocats. Le cabinet avait été engagé pour traiter une affaire pour l'équipe de foot-ball de Bordeaux. L'affaire ne s'était pas réalisée, pour des raisons indépendantes du travail de Laurent et de ses collègues avocats. Les dirigeants du club avaient néanmoins tenu à exprimer leur reconnaissance et avaient envoyé une quinzaine de billets pour la finale de la coupe de France, un billet pour chaque personne de l'équipe de projet. Les billets sont bien arrivés au cabinet d'avocats, mais ils n'ont jamais atteint les avocats juniors ni les informaticiens à qui ils étaient destinés, ils ont été préemptés par les associés à la tête du cabinet.
Nous avons très peu parlé de la guerre en Ukraine. Nous avons juste parlé de la pénurie de moutarde et quelqu'un a signalé qu'il connaissait une personne qui était prête à accueillir des réfugiés ukrainiens, à condition que ceux-ci aient emporté dans leurs bagages... des graines de moutarde.
Nous évoquons des touristes en provenance de la province et qui viennent visiter Paris. Certains trouvent que
Paris, c'est moche.
Et même après avoir visité la capitale et avoir vu le panorama que l'on peut voir du haut de la Tour Montparnasse, ils continuent à penser que
Paris, c'est moche.
À l'inverse, il y a les parisiens qui, un jour ou l'autre, se retrouvent contraints de déménager à l'extérieur du boulevard périphérique et qui sont tout étonnés de voir que, en banlieue aussi, il existe des magasins, des salles de spectacle, des restaurants et autres endroits intéressants. Et il y a même certains parisiens qui considèrent que les arrondissements à deux chiffres, c'est déjà la province.
Nous avons évoqué le problème de la définition de certaines espèces animales, déjà évoqué il y a longtemps. Ainsi c'est le même mot anglais owl qui sert à désigner tous les rapaces nocturnes, alors qu'en français, les rapaces nocturnes sans aigrettes (hulotte, effraie, harfang) s'appellent des « chouettes » et les rapaces nocturnes avec aigrettes (petit duc, moyen duc, grand duc, etc) s'appellent « hiboux ».
Hélas, certains ne connaissent pas la définition exacte des hiboux et des chouettes. Il y a la blague Carambar :
Quel est l'animal le plus heureux ?
C'est le hibou, car sa femme est très chouette.
Bon, d'accord, c'est une blague Carambar, donc il ne faut pas y voir une description didactique et exacte de la faune européenne. Plus préoccupant, on cite également le cas d'un instituteur qui avait donné à ses élèves un exercice consistant à relier d'un trait de crayon le mâle et la femelle dans une liste de mots du genre :
```
               jument  coq
         chien             vache
  cheval                        hibou
  guenon                        poule
      chouette             chienne
              taureau  singe
```
Un élève avait tracé 7 traits pour relier deux à deux les mots associés, tout en laissant soigneusement de côté le hibou et la chouette, car ce sont deux espèces différentes, voire deux groupes d'espèces différents. L'instituteur avait compté une faute, car dans son idée, il fallait relier ces deux mots. L'élève a ainsi appris que connaître la vérité et avoir raison, ce n'est pas toujours la même chose.