Spectacles et shadoks

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 12 octobre 2022

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Laurent (R),
Laurent (B),
Emmanuel,
Richard,
Sylvain,
et moi.

Nous avons mangé du couscous, deux pizzas orientales, une pizza calzone un tiramisu, deux mousses au chocolat et une tarte fine. Nous avons bu de la bière (Amstel), une margarita (cocktail, pas pizza), du rosé, un déca et un café normal.

Nous avons parlé d'Internet, informatique et points divers.

Internet

La semaine précédente, c'était la réunion en ligne de l'association, qui cette fois-ci n'a pas eu lieu sur IRC mais sur Discord. J'ai eu un peu de mal à me connecter au serveur et il a fallu qu'Emmanuel intervienne pour que je réussisse à participer à la réunion. Une fois la réunion terminée, j'ai voulu faire comme avec IRC, me déconnecter de la session. En fait, j'ai l'impression que le fait de quitter le serveur Discord ne correspond pas à une déconnexion mais à la résiliation d'un abonnement. Il faudra donc que je recommence toute la manip de connexion la fois prochaine...
Pour l'accès à Internet, passer de l'ADSL à la fibre est un gain important pas seulement quantitatif, mais qualitatif. Lorsque j'utilisais l'ADSL, j'avais un miniCPAN pour me permettre d'installer sans peine des modules Perl. Lorsque je rafraîchissais mon dépôt, il y avait parfois un temps d'attente d'une vingtaine de minutes pour charger la centaine de Mo de Lingua::StanfordCoreNLP. Lorsque j'ai eu la fibre, l'une des premières actions a été de rafraîchir mon miniCPAN et d'attendre le chargement de Lingua::StanfordCoreNLP. Cela a pris juste une dizaine de secondes ! Et en fait, après une montée de version de ma machine, j'ai abandonné le miniCPAN, le chargement des modules est si rapide ! Plus besoin de miniCPAN, de miroir Ubuntu ou autre.
Cela dit, l'installation de la fibre n'est pas toujours une bonne expérience pour tout le monde. Il arrive que certains installateurs peu scrupuleux chargés d'installer la fibre pour un client débranchent le client voisin, plutôt que de chercher un faisceau de fibres disponible.
L'une des nouveautés de ces dernières années est le métavers. Mais cela a du mal à décoller. C'est pourquoi Google demande à ses employés de passer du temps dans le métavers pour lui donner un semblant de légitimité.
Au travail, j'ai suivi un exposé sur le métavers. En réalité, le conférencier a beaucoup plus parlé de la réalité virtuelle, de la réalité augmentée et de la réalité étendue. Au fait, qu'est-ce que la réalité étendue ? En quoi se différencie-t-elle de la réalité augmentée ? Je n'ai pas réussi à donner des explications claires et à me souvenir des explications du conférencier. Peut-être simplement parce que ces deux expressions sont, en fait, synonymes.
Une légère dérivation sur cette question. Il faudrait peut-être définir la réalité. L'un des participants a précisé que définir la réalité dépendait du choix de chacun de prendre la pilule rouge ou la pilule bleue. Un autre participant, qui a plus de 45 ans (*) a fait remarquer qu'à son âge, c'était plutôt la pilule bleue.
(*)plus de 45 ans, cela ne va pas vous avancer beaucoup pour filter la liste des participants. Je l'ai fait exprès pour vous ennuyer.

Informatique

Concernant l'informatique, il n'a pas été question de technique, nous avons parlé des réunions. Ainsi, un participant mentionne un T-shirt avec la mention :
Je sors d'une réunion qui aurait pu être remplacée par l'envoi d'un mail.
Un autre mentionne des réunions d'équipe. Au début de chaque réunion, quelqu'un pose la question :
Y a-t-il un sujet à traiter lors de cette réunion ?
Et si la réponse est négative, alors la réunion se termine immédiatement. Finalement, quelqu'un cite un personnage de Dilbert qui convoque des réunions pour la simple raison qu'à chaque réunion, il y a des biscuits Pépito à la disposition des participants.
Nous avons évoqué un article récent sur le dernier vendeur de disquettes. Il n'y a plus de fabricants de disquettes, mais il y a toujours des clients, notamment dans l'aéronautique où certains appareils équipés de lecteurs de disquettes sont encore en fonctionnement. Lorsque j'ai lu cet article, il y avait une blague que je n'ai pas retrouvée ensuite. La blague met en scène un enfant dans le bureau de son grand-père, qui fait cette réflexion :
Grand-Père, tu as fait des impressions 3-D de l'icône de sauvegarde ?
Laurent me fait remarquer que certains interprêtent l'icône de sauvegarde comme étant un distributeur de boissons.

Divers

Une autre technologie ancienne ne se contente pas de végéter, elle renaît de ses cendres, la technologie des disques vinyle. Comment expliquer ce regain d'intérêt ? Pour les jeunes qui sont nés à l'époque des lecteurs MP3, des téléphones multi-fonctions (ou smartphones) et de la musique dématérialisée, les disques vinyle présentent des avantages émotionnels qui dépassent largement les inconvénients pratiques. Il y a le fait de posséder quelque chose de matériel. Il y a les jaquettes, dont certaines sont devenues iconiques. Et paradoxalement, il y a le son analogique. C'est un son différent du son numérique, car le son analogique comporte des imperfections. Toutefois, pour les jeunes qui n'ont connu que le son numérique, l'impression est que ce son différent est un son meilleur que celui auquel ils sont habitués.
Et pour les plus vieux comme nous, il nous est arrivé de vendre des disques vinyle dans des braderies à l'époque où ils n'étaient pas encore revenus à la mode. Quand on constate qu'aujourd'hui, un disque des Beatles peut avoir un prix à 3 chiffres sur ebay...
Une technologie ancienne qui n'est pas près de revenir, c'est les ampoules à incandescence. Maintenant, seuls les tubes fluorescents dits « néon » et les ampoules à LED sont autorisés à la vente. Avec le recul, chaque fois qu'une nouvelle technologie apparaissait dans le domaine de l'éclairage, on nous assurait que cette nouvelle technologie apportait un gain énorme en efficacité énergétique et en durée de vie de l'ampoule et que la nouvelle technologie était beaucoup plus écologique. Cela a été le cas des ampoules à halogène qui, en fait, font gagner environ 20 % sur la consommation d'énergie, guère plus, et assez peu en durée de vie des ampoules. Il y a eu les lampes fluocompactes qui n'ont pas été évoquées lors de la réunion et qui font réellement gagner en consommation d'énergie. Je ne les ai jamais aimées, car la lumière qu'elles émettaient était désagréable et parce qu'elles contenaient du mercure, tout en étant cataloguées d'écologique. Pour moi, mercure et écologie ne vont pas dans le même sens. Et finalement, il y a les ampoules à LED qui, à ma connaissance ne contiennent pas de matériaux toxiques. L'inconvénient des ampoules LED est le fait que leur spectre lumineux est différent de celui de la lumière solaire, avec un peu trop de bleu.
L'intérêt énergétique des LED peut se révéler un cadeau empoisonné. Je cite une anecdote assez ancienne sur des feux de signalisation routière dans une région avec des hivers froids et enneigés. Tant que les feux étaient équipés d'ampoules à incandescence, la neige ne collait pas au feu et les automobilistes pouvaient voir la signalisation sans problème. Depuis que les feux sont équipés de LED, la neige colle et les automobilistes ne voient plus la signalisation.
Nous avons évoqué les concerts et la différence qui peut exister entre ces concerts et la musique que l'on écoute à la radio, sur Internet ou sur une chaîne hifi. Ainsi, un participant a assisté à un concert d'Alanis Morisette et a été déçu. Elle est arrivée sur scène, elle a chanté les chansons du programme et elle est repartie. C'est tout. À l'inverse, dans un concert de Phil Collins, l'artiste a plusieurs fois engagé la conversation avec le public. La conversation était assez limitée et concernait peu de spectateurs, mais au moins il y avait un échange entre Phil Collins et son public. Finalement, nous mentionnons Elton John pour dire qu'il n'y a rien à voir entre écouter ses chansons chez soi et aller à un concert. Elton John est ce que l'on peut appeler une bête de scène.
Il a été question des groupes dont le but est de rendre hommage à des groupes historiques. Il y a du bon et du moins bon. Parfois, le bon et le moins bon viennent du même groupe, lors de deux concerts différents.
L'un de ces groupes hommages s'est donné un but inhabituel. Il s'agit de The Analogues. Leur but est de donner des concerts pour, enfin, présenter les chansons des Beatles qui n'avaient jamais été jusque-là jouées en public. En effet, en 1966, les Beatles ont décidé de ne plus jouer en concert et de ne travailler qu'en studio. Les Analogues présentent donc ces chansons en concert, en utilisant le matériel et les instruments d'époque et en reproduisant ainsi un son conforme à l'original. Lors d'un concert, ils sont une vingtaine de musiciens à se relayer pour interpréter les titres des Beatles. Je fais remarquer que s'ils avaient voulu interpréter les titres des années concerts avec un son conforme à l'origine, il aurait fallu plus d'une vingtaine de personnes. En effet, il aurait fallu compléter le groupe avec quelques centaines, voire quelques milliers, de gamines hurlant pendant tout le concert.
Des concerts, nous passons à d'autres spectacles, les recontres de foot-ball et de rugby. Dans certains stades comme le Stade de France, voir un match de foot-ball peut être frustrant, si l'on est trop loin de la pelouse. Il est alors impossible de voir convenablement les actions sur le terrain. Dans d'autres stades, comme l'Arena de la Défense, il y a des écrans géants projetant les images de la rencontre, ce qui permet aux spectateurs de regarder l'action soit en direct s'ils sont assis à une place suffisamment proche, soit sur le grand écran s'ils sont placés trop loin.
Laurent (R) se souvient (partiellement) d'une rencontre de rugby entre l'équipe de France et celle d'Irlande, à Dublin. Laurent était placé sur un siège au beau milieu des supporters irlandais. Mais les supporters irlandais entourant Laurent ont fait preuve de fair-play. Dans le coin de Laurent, et vraisemblablement dans les autres tribunes, l'ambiance a été amicale, joyeuse et... alcoolisée. Ce fut une bonne expérience pour Laurent. Le seul point négatif est que son cerveau embrumé par les vapeurs d'alcool n'a pas retenu si la victoire a été française ou irlandaise.
Nous parlons de problèmes d'état-civil, tout d'abord avec les confusions entre prénoms. Les problèmes peuvent avoir plusieurs origines. Lors de la déclaration de la naissance, le père peut se rendre à la mairie et déclarer un prénom autre que celui convenu avec la mère du bébé, soit involontairement (après avoir arrosé abondamment la naissance au bistrot sur le chemin de la mairie), soit parce qu'il n'aime pas le prénom que sa femme souhaitait. Ou bien le fonctionnaire de l'état-civil peut mal comprendre et, par exemple, noter un prénom composé comme Jean-Luc, alors que le père voulait déclarer un prénom principal Jean et un prénom secondaire Luc, ou l'inverse, noter deux prénoms Jean et Luc alors que les parents souhaitaient Jean-Luc. De telles erreurs n'arrivent pas seulement à la naissance. On cite une personne qui voulait refaire sa carte d'identité et s'est présentée à la mairie pour effectuer le changement. Comme pièce justificative, il fournissait une photocopie de son acte de naissance. La photocopie était mauvaise et l'employé de l'état-civil a cru lire un trait d'union entre les deux prénoms. L'intéressé a eu beau tenter d'expliquer que c'était la mauvaise qualité de la photocopie, l'employé de l'état-civil n'a rien voulu savoir. L'usager a alors annulé sa demande, puis est allé à la préfecture pour refaire sa demande de renouvellement et là, cela s'est bien passé, il a bien eu son prénom principal et son prénom secondaire séparés par une virgule.
Il y a des problèmes également avec les noms de famille. J'ai ainsi connu une personne qui m'a raconté que dans son acte de naissance et dans ses papiers d'identité, son nom comportait deux « r » alors que ses parents avaient un seul « r » (ou l'inverse). Un peu comme si M. et Mme Dupont avaient un enfant Basile Dupond. Et tant que Basile habitait chez ses parents, peut-être recevait-il son courrier à l'adresse :
Basile Dupond
chez M. et Mme Dupont
C'est déjà arrivé à d'autres personnes, mais ce n'était pas un problème d'état-civil, c'était juste une erreur de saisie du guichetier à l'occasion de l'ouverture d'un compte en banque.
En conclusion, l'un des participants a rappelé qu'il y avait en moyenne 5 % d'erreurs dans les actes d'état-civil, malgré les nombreuses vérifications appliquées.
Nous avons brièvement évoqué l'affaire récente de tricherie dans le monde des échecs.
Nous avons un peu plus longuement parlé de la pénurie de carburant apparue récemment. C'est un exemple de prophétie auto-réalisatrice. Si la rumeur court qu'il va y avoir une pénurie d'essence, alors les automobilistes font la queue aux stations-services pour faire le plein et ces stations-services se retrouvent rapidement à court de carburant. Richard donne un autre exemple de prophétie auto-réalisatrice. Une personne est assise sur une chaise et on demande à quatre autres personnes de soulever la chaise avec la personne. Si l'on fait croire que la personne assise est lourde, alors les quatre cobayes hésiteront à bander leurs muscles et ils ne pourront pas soulever la chaise. Si on laisse penser que la personne assise est légère, alors les quatre cobayes auront suffisamment de vigueur pour la soulever avec la chaise.
Nous parlons des pannes d'ascenseur, dans certains cas des pannes récurrentes, à tel point que les réparations sont plus fréquentes que les entretiens. Et si vous êtes coincés dans un ascenseur en panne, il est plus sûr d'appeler le PC de sécurité de l'immeuble où vous vous trouvez que d'appuyer sur le bouton d'appel censé prévenir l'installateur de l'ascenseur. Finalement, certains font remarquer qu'à l'intérieur de l'ascenseur, on trouve la mention :
N'utilisez pas l'ascenseur en cas d'incendie.
Un peu trop tard pour avertir les occupants de l'immeuble ! [ Je ne suis pas complètement d'accord avec cette réflexion. Lorsque vous prenez l'ascenseur, vous lisez l'avertissement et, même s'il n'y a pas d'incendie, vous le retenez. Et si un incendie se produit réellement, alors vous vous souvenez de l'avertissement et vous prenez l'escalier, sans prendre la peine de vérifier que l'avertissement est toujours présent dans l'ascenseur. ]
Dans les bâtiments recevant du public, ce n'est jamais la même cage d'escalier qui permet d'aller dans les étages et de rejoindre les niveaux du sous-sol. Pourquoi ? Laurent (B) réalise en cours de réunion la raison. Dans le cas où il faut évacuer le bâtiment à cause d'un incendie, où ledit incendie a provoqué l'arrêt du courant et de l'éclairage normal et où la fumée empêche les occupants de profiter de l'éclairage de secours, alors les personnes situées dans les étages descendront l'escalier jusqu'au bout et sauront alors qu'elles se trouvent au rez-de-chaussée. De même, les personnes des sous-sols monteront l'escalier jusqu'à la fin et se retrouveront elles aussi au rez-de-chaussée.
À propos des escaliers, quelqu'un cite une maxime shadok :
Avec un escalier prévu pour la montée, on réussit souvent à monter plus bas qu'on ne serait descendu avec un escalier prévu pour la descente.
Je fais remarquer que cette maxime se rapproche d'une gravure célèbre de Maurits Escher, montrant un escalier où la montée comme la descente ramènent les personnes à leur point de départ.
Nous avons rappelé plusieurs maximes et proverbes nous venant des shadoks.
Rappelons que l'apparition des shadoks est due en partie au fait que l'ORTF avait construit une machine électro-mécanique destinée à faciliter la production de dessins animés. Les performances de cette machine étant celles d'un premier prototype, il fallait que les dessins soient très simples. Très vite, le dessin animé a coupé la France en deux, la première moitié (dont mon père) détestant les shadoks, l'autre moitié (dont je faisais partie) adorant le dessin animé. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que lorsque j'ai eu un PC avec lecteur de DVD, c'est l'un des premiers DVD que j'ai achetés et regardés.
Concernant leur caractère, les shadoks sont inspirés des Français, toujours en train de râler. À l'inverse, les gibis ont pris pour modèles les Britanniques : d'une part leur nom, rappelant le sigle « GB », d'autre part leur chapeau melon. Le chapeau melon des gibis, outre le fait que cela rappelle les Britanniques, était une préfiguration des forums Internet. Lorsqu'un gibi avait un problème, il le poussait dans son chapeau melon et le problème était répercuté dans les chapeaux melons de tous les autres gibis. Lorsqu'un autre gibi avait la solution, il la poussait dans son chapeau et la solution se retrouvait dans le chapeau du premier gibi.
Il existe un dessin animé presque aussi minimaliste, la Linea. Pour ce dessin animé comme pour les shadoks, j'attends le moment où un éditeur de DVD les ressortira en version remasterisée 4K, même si, du coup, j'ai le DVD des shadoks en double.