Le début d'une nouvelle errance ?

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 11 novembre 2015

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :

Laurent (B),
moi,
Sébastien,
et Richard.

Nous avons mangé des assiettes au chorizo avec soit du miel, soit de la guacamole et du kiwi, ou bien des tartines au Saint-Nectaire avec ou sans jambon, des gateaux au chocolat et un crumble avec de la banane et je ne sais plus quels autres fruits. Nous avons bu du vin et du jus de myrtille.

Nous avons parlé de Perl (en fait du groupe Paris.PM), Internet informatique et points divers.

Perl

Au soir de la réunion, le lieu n'était pas défini. Nous nous sommes donné rendez-vous rue du Grand-Prieuré, au voisinage du Maldoror, dans le but d'essayer l'un des bars, restaurants ou brasseries du coin. À vingt heures pile, Laurent, Sébastien et moi avons décidé de prendre place à la Barette Rouge, un restaurant à une dizaine de mètres du Maldoror et qui a ouvert dans l'année. De la sorte, si quelqu'un venait plus tard, il n'aurait pas de mal à nous retrouver, rien qu'en jetant un coup d'œil dans les vitrines éclairées. Et effectivement, Richard est entré sans aucune hésitation dans le restaurant pour nous rejoindre.
Le restaurant est bien en soi, mais inadapté à nos réunions. Il y a deux tables de quatre, plus une table basse avec des banquettes, permettant un nombre variable de convives, mais ne dépassant pas la demi-douzaine. Dans le cas présent, nous étions quatre, donc cela convenait, mais il arrive que nous soyons plus nombreux et il sera alors difficile de faire une grande tablée pour tous les participants.
D'autre part, c'est un bar à vin, donc assez peu fourni en bière. Là encore, dans le cas présent, cela ne nous gênait pas, car il n'y avait qu'un ou deux buveurs de bière qui ont accepté de boire du vin. Mais pour un groupe de Mongueurs qui se respecte, il faut de la bière.
Pour la prochaine fois, nous envisageons de suivre la proposition de Richard, un bar ambiance Amérique des années 1960, Breakfast in America. Heureusement que Richard habite dans un quartier central de Paris, car s'il avait fallu se baser sur les propositions des trois banlieusards, il y aurait eu des problèmes de réseau de transport.

Internet

Sébastien a évoqué un virus qui sévit sur Linux. Curieusement, ce virus n'accomplit pas de méfait sur les systèmes contaminés, mais il bloque des vulnérabilités et améliore ainsi le fonctionnement du système. Un virus pour la bonne cause en quelque sorte. J'ai déjà lu des discussions sur ce sujet, soit sur Slashdot, soit sur le Forum sur les Risques technologiques (en fait, il s'agissait d'un ver et non pas d'un virus). Certains trouvaient que ce n'était pas une bonne idée, car le virus peut être bugué et provoquer quand même des problèmes sur le système infecté. Ou alors, il peut y avoir une incompatibilité entre la configuration d'un système et les actions du virus. Finalement, en règle générale, il n'est pas souhaitable de faire des opérations de cette espèce sans avertir l'administrateur de la machine et lui donner le moyen de contrôler la mise en œuvre de la modification.
Il a été question des différents usages de TCP et de UDP. Rappelons qu'UDP a été ajouté à TCP/IP sous l'influence d'un Français parti travailler aux États-Unis et qui avait travaillé précédemment sur le réseau Cyclades. Même si TCP, avec son mécanisme de connexion permanente, est plus attirant qu'UDP, une partie importante de TCP/IP repose sur UDP, à commencer par les requêtes DNS. De plus, des utilisations d'UDP se sont développées ces dernières années, utilisations auxquelles on ne pouvait pas penser lors des développements de TCP/IP : jeux massivement multi-joueurs, diffusion de vidéo, pour ne citer que ces deux applications.

Informatique

Nous ne sommes plus au Maldoror, donc nous n'avons pas les codes d'accès au Wifi. Mais la personne de la « Barette Rouge » nous a donné les codes nécessaires. La réception du réseau n'étant pas fameuse, certains ont voulu essayer de lancer leur smartphone en l'air pour, disent-ils, améliorer la réception. Finalement, ils ne l'ont pas fait.
Il a été question de l'historique de la connectique sur les ordinateurs, en commençant par les ports série et les ports parallèles sur les PC de première génération. Il y a eu ensuite le SCSI, présent sur les Macintosh et les serveurs, mais pas sur les PC Intel destinés à être des stations de travail. Et il y a eu les ports USB. Pour le commun des mortels, les ports USB sont apparus aux alentours de 2002, lorsque les iBook sont sortis. En fait, si vous regardez de près une carte-mère de 1998 environ, vous verrez que la connectique USB existait déjà. Apple a voulu aussi lancer une nouvelle connectique parallèle, le firewire, mais cela n'a pas pris et le firewire est quasiment tombé dans l'oubli.
Il est question également des rapports entre Apple et Next. Après son expulsion de chez Apple, Steve Jobs s'était retrouvé à travailler chez Next. Quelques années plus tard, Apple a racheté Next. Certains ont prétendu qu'en fait, c'était Next qui rachetait Apple. Et c'est ainsi que Steve Jobs est revenu à la tête d'Apple. Puis il y a eu des rumeurs selon lesquelles les machines Apple fonctionneraient sous NextStep. Devant les réactions d'inquiétude du public, Apple a fait machine arrière et a abandonné ce projet. À la place, ils ont sorti la nouvelle version de MacOS, appelée OSX (le « X » devant être interprété comme un 10 en chiffres romains) faisant suite à la version MacOS 9. Mais derrière la façade, il s'agissait de NextStep. Avant que Next soit racheté par Apple, NextStep fonctionnait sur plusieurs architectures, dont l'architecture Intel. Avec la métamorphose de NextStep en Mac OSX, la version Intel a disparu de la scène mais Apple a continué à la tenir à jour et à la faire évoluer en interne. Puis quand Motorola a abandonné la production des Power-PC et qu'IBM n'était pas en mesure de tenir le rythme pour Apple, alors Apple a sorti des machines basées sur des processeurs Intel, avec la version à jour de NextStep / Mac OSX.
L'un des sujets à la mode en ce moment, c'est le deep learning. L'un des participants mentionne que dans le cadre de son travail, il va utiliser une version allégée de cette technologie, version qu'il appelle surface learning. Un autre participant a prétendu comprendre qu'il s'agissait d'accéder à Wikipedia avec une tablette Microsoft.
Parler des défauts de JavaScript nous aurait occupés pendant plusieurs heures. Nous avons seulement parlé du fait que JavaScript ne connaît pas la notion d'entier, il utilise uniquement les flottants, y compris pour indexer des tableaux. Puis Sébastien nous montre une vidéo d'une communication éclair au sujet de quelques problèmes de conception en Ruby et en JavaScript.
Cela dit, l'arithmétique flottante n'est pas forcément plus lente que l'arithmétique entière. Richard et Sébastien discutent des processeurs de la famille 68000 utilisés sur les anciens Macinstosh, certains ayant un coprocesseur flottant permettant de multiplier des flottants aussi rapidement que des entiers.

Divers

Nous avons parlé des vegans (en français, je crois que l'on dit « végétaliens » avec un « l »). Nous en connaissons deux dans la communauté Perl : Autarch et Sawyer X. Alors que les végétariens acceptent de manger des produits animaux qui ne sont pas de la viande : œufs, miel, lait, les vegans refusent de consommer ces produits qui résultent de l'exploitation de l'animal par l'homme. Dans cette optique, les vegans acceptent-ils de consommer de la farine provenant d'un champ labouré par une charrue attelée à une paire de bœufs, ou bien exigent-ils que la charrue soit attelée à un tracteur à moteur ? Et que se passe-t-il si le conducteur du tracteur est vêtu d'un gilet en laine et d'une veste en cuir ? Arrêtons de divaguer. Les vegans ne tiennent pas compte des outils et des engins utilisés pour obtenir le produit alimentaire, ils ne considèrent que la nature intrinsèque du produit.
Pour la majorité omnivore de la population, la mode actuelle est au « sans gluten ». J'ai cru comprendre que le gluten était un allergène pour 1 % à peine de la population, mais c'est devenu un argument de vente pour une part importante des consommateurs. Du coup les produits naturellement sans gluten pourraient utiliser cet argument sans rien changer au processus de production, en changeant juste les étiquettes. Par exemple, on pourrait avoir des bouteilles d'eau minérale
sans gluten, sans sucres rajoutés.
Sébastien évoque un de ses collègues, qui s'alimente avec une espèce de mixture composée d'une poudre que l'on dilue dans l'eau, ce qui résulte en une pâte immonde que l'on ingurgite à la cuillère. Certes, cela contient tous les nutriments nécessaires à un être humain, mais ce n'est pas de la nourriture. Le gars ne mange pas, il ne se nourrit pas, il se sustente. C'est d'autant plus regrettable que nous sommes en France avec une diversité et une qualité importantes de la cuisine. Le nom du produit est « Soylent », une allusion délibérée au titre anglophone du film connu avec Charlton Heston.
Comme certains ont pris de la mousse au chocolat et comme nous parlions de vegans, nous avons remarqué que les vegans ne pourraient pas manger de mousse au chocolat, puisque la recette utilise des blancs d'œuf pour faire de la mousse. Sébastien mentionne un article de Pour la Science, extrait d'une série sur la cuisine analysée du point de vue de la chimie moléculaire et de la physique. Dans l'article mentionné, l'auteur expliquait que l'on pouvait remplacer l'albumine (blanc d'œuf) par d'autres substances pour faire de la mousse. Ainsi, il est possible d'utiliser de la gélatine pour faire de la mousse au chocolat (mais si la gélatine est d'origine animale, cela ne résoudra pas le problème des vegans). De même, on peut faire de la mousse avec d'autres aliments que le chocolat, y compris de la viande.
Nous avons parlé également de physique, en l'occurrence de la relativité. Laurent a repris la remarque qu'il a déjà faite, selon laquelle la relativité restreinte consiste à partir du principe que la vitesse de la lumière dans le vide est constante, à faire des démonstrations mathématiques dans tous les sens et à en déduire la conclusion finale qui est que la vitesse de la lumière dans le vide est constante. Sébastien fait remarquer que cela montre au moins que la théorie de la relativité restreinte est cohérente et qu'elle ne contient pas de contradiction. D'autre part, la constance de la vitesse de la lumière dans le vide est déduite de l'expérience de Michelson et Morley, qui ont cherché à déterminer la vitesse de l'éther (support supposé de la lumière, et non pas la substance anesthésique connue).
Je parle quant à moi des fondements de la relativité générale. Habituellement, tout texte décrivant la relativité générale pour les néophytes commence par décrire l'expérience de pensée de l'ascenseur. Supposons un ascenseur hermétiquement clos, avec une personne à l'intérieur, ne disposant pas de la vue vers l'extérieur. Passons sur l'alimentation en oxygène de la cabine d'ascenseur, c'est juste une expérience de pensée. L'expérience consiste à comparer le cas où l'ascenseur est posé sur le sol d'une planète et le cas où l'ascenseur se situe dans l'espace interstellaire et où un démon le tire avec une accélération constante. La relativité générale postule que l'occupant de l'ascenseur n'est pas capable de différencier les deux cas. Or je pense à deux façons de procéder. La première consiste à tenir deux fils à plomb à bout de bras. Dans le cas de l'espace interstellaire, les deux fils à plomb seront parfaitement parallèles, tandis que dans le cas de la planète, les fils se rejoindront à 6 000 kilomètres de là environ (dans le cas de la Terre). L'autre possibilité consiste à accrocher une masse à un peson et à mesurer le ressort lorsque le peson est près du sol et lorsqu'il est au plafond. La longueur sera la même dans le cas de l'espace intersidéral, elle sera différente à la surface de la planète.
Au sujet de la physique plus traditionnelle, celle de Galilée, nous avons rappelé que Galilée a eu des ennuis, certes, mais il n'a pas été brûlé. Certes, son travail sur la physique remettait en cause les dogmes enseignés à l'époque par l'Église, mais Galilée était un laïc (et non pas « civil » comme nous avons dit) et il a pu avoir des appuis pour s'éviter le pire. En revanche, Giordano Bruno était un clerc, donc ses travaux (dont l'expérience consistant à faire tomber un objet du mât d'un navire se déplaçant) lui ont valu le bûcher.
Puisqu'il était question de bûcher et d'Église, nous avons parlé du film le Nom de la Rose avec Sean Connery dans le rôle de Guillaume de Baskerville, Michael Lonsdale dans le rôle du supérieur de l'abbaye et Ron Perlman (c'est Sébastien qui se souvenait de son nom) dans le rôle de Salvatore.
N'importe comment, comme le dit Sébastien, c'est un film avec Sean Connery, donc c'est un bon film. Je ne suis pas d'accord. Il y a un film que je n'ai pas vu, mais dont j'ai entendu parler, c'est Zardoz. Sébastien ne connaît pas.
Pour en revenir à la physique évoluée, nous évoquons une autre expérience de pensée. Soit une planète suffisamment éloignée de la nôtre pour exclure toute relation matérielle, mais pour laquelle la communication est instantanée ou, au moins, rapide. Comment savoir si cette planète est en matière normale ou en anti-matière. Je rapproche cela d'une autre expérience de pensée, qui est l'argument initial de l'Univers Ambidextre de Martin Gardner : en utilisant les mêmes postulats de départ, comment s'assurer que nous pouvons leur donner nos règles d'orientation (tire-bouchon de Maxwell, rotation de la polarisation de la lumière par l'acide tartrique, etc) et qu'ils comprennent ces règles. La solution pour l'anti-matière et, peut-être pour l'orientation (il faudrait que je relise l'Univers Ambidextre) est la rupture de la symétrie CT. En termes simplistes, la symétrie CT (=charge-temps) consiste à dire que si l'on filme une expérience et que l'on projette le film à l'envers, alors on pourrait obtenir un résultat analogue en faisant la même expérience avec des particules de charge opposée, c'est-à-dire en remplaçant par exemple les électrons par des positrons. La quasi-totalité des expériences obéit à la symétrie CT, mais il en existe quelques-unes qui permettent de savoir s'il s'agit d'un film à l'envers avec des charges opposées ou non.
Un autre point, c'est le début de la chronologie du big bang. Entre l'instant t=0 et l'instant t=10^-43 s, se situe l'ère de Planck. La seule chose que l'on sait de cette ère de Planck, c'est que les lois de la physique telle que nous les connaissons ne sont plus valides. En particulier, me dis-je, rien ne prouve que le temps s'écoulait à la même vitesse, ni même que le temps existait. Donc comment peut-on savoir que cela a duré 10^-43 seconde ? Et ne pourrait-on pas poser l'origine de la chronologie à la sortie de l'ère de Planck ? Comme l'étape suivante se situe à 10^-35 seconde, le décalage serait d'une partie pour 100 millions, donc largement inférieur à l'incertitude sur la mesure de cet instant. En d'autres termes, il n'y aurait absolument rien à changer à la chronologie à partir de cet instant.
Sébastien nous décrit le modèle standard des particules élémentaires. Ce modèle n'inclut pas les particules liées à la gravitation. Pour cela, il existe la théorie des supercordes. Mais comme aucune expérience n'est en mesure de confirmer ou d'infirmer cette hypothèse, cela relève de la métaphysique, pas de la physique.
Pas évoqué en réunion : pour des raisons qui n'ont rien à voir avec la réunion, j'ai lu ou relu certains livres de Jean-Pierre Petit. Mentionnons notamment Plus vite que la lumière pages 25 et 34 pour le Temps de Planck et l'Univers gémellaire pages 18 à 22 pour une opinion sur la théorie des super-cordes.
Sébastien évoque Seul sur Mars. C'est un film à voir, mais ce n'est pas pour autant un grand film qui marquera l'histoire du cinéma. Comme je n'ai pas encore vu ce film, Sébastien préfère ne pas entrer dans les détails pour me laisser le découvrir sans me gâcher la surprise.
Et le film que tout le monde attend, c'est le Réveil de la Force. Compte tenu de l'affluence prévue, Laurent n'a pas l'intention d'aller le voir pendant la première semaine. Il attendra la deuxième semaine pour aller le voir à la séance du dimanche à 10 heures du matin. Sébastien fait remarquer que le dimanche matin, à 10 h, il est en train de dormir. Laurent répond que c'est justement parce que la majorité des Français dort le dimanche matin qu'il pense avoir de la place au cinéma.