Avec Rosetta et Philae

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 12 novembre 2014

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :

moi,
Sylvain,
Sébastien,
Laurent (B),
Richard,
Théo,
Charles,
et Stéphane, 20 minutes avant que je parte.

Nous avons mangé de la soupe du jour, des salades aux magrets ou au poulet, des pavés, de l'andouillette, de l'agneau en cocotte, des îles flottantes, du fromage blanc à la confiture et du pain perdu. Nous avons bu de la bière (Leffe entre autres), de la vodka, du Ricard et de la limonade.

Nous avons parlé de Perl, Internet et points divers.

Perl

Lorsque Sylvain m'a demandé quelles étaient les nouvelles dans le monde Perl, je lui ai parlé de mon module DateTime::Calendar::FrenchRevolutionary. Je viens de trouver un bug dans ce module, un bug qui date de 4 ans. En voici la description, avec une bonne dose d'anthropomorphisme pour faciliter les explications. Il y a quatre ans, j'ai décidé de convertir les chaînes de caractères comme « Vendémiaire » ou « Floréal » en UTF-8. J'ai converti de même les fichiers de tests du sous-répertoire t. Et quand j'ai lancé les tests, tout a bien fonctionné. Il y avait juste un petit problème avec search.cpan.org (ou en fait, pod2html) et Emacs, qui ne comprenaient pas que c'était maintenant de l'UTF-8. J'ai donc inséré des lignes :
```
=encoding utf8
```
(version 0.09) et
```
# -*- encoding: utf-8 -*-
```
(version 0.10) dans les différents fichiers pour que pod2html (donc les sites comme search.cpan.org) et Emacs comprennent qu'il s'agissait de fichiers codés en UTF-8. Ce que je ne savais pas à l'époque et que j'ai compris il y a une semaine ou deux, c'est que malgré les apparences l'interpréteur perl continuait à considérer que c'était du Latin-1. Selon perl la différence entre la version 0.07 et les versions 0.08 à 0.11, c'est que les mois s'appelaient dorénavant « VendÃ©miaire » et « FlorÃ©al ». Mais comme perl voyait les mêmes valeurs dans les fichiers t/25-format.t et similaires, il en concluait que le test réussissait. Donc, par la suite, lorsque mon script donnant la date du jour s'exécutait, il envoyait « VendÃ©miaire » en Latin-1 à mon xterm, lequel croyait recevoir de l'UTF-8 et m'affichait « Vendémiaire ». J'ai découvert le pot-aux-roses lorsque j'ai écrit un nouveau script qui affichait les chaînes avec un
```
printf "%-30s", $date->strftime("%Ej");
```
et qui mangeait un ou deux espaces par moment, puis quand j'ai utilisé length pour en avoir le cœur net. Du coup, il va falloir que j'ajoute
```
use utf8;
```
dans la plupart de mes fichiers Perl, pour que Perl comprenne comme Emacs et pod2html qu'il ne s'agit plus de Latin-1. [ Et je me permets d'ajouter deux liens intéressants fournis par Xavier au moment où je diffusais ce compte-rendu. ]
Lors des cours et des présentations de Perl qu'il donne, Sylvain illustre le niveau de détail que l'on peut obtenir avec CPAN en montrant qu'il est possible d'écrire des scripts tenant compte de la réforme grégorienne, en 1582 pour la moitié de l'Europe et en 1752 pour le Royaume-Uni et ses colonies. Et Sylvain reprend le script que j'avais inséré dans ma présentation de DateTime, basé sur l'anecdote de la mort de Shakespeare et de celle de Cervantès, qui ont eu lieu toutes deux à la date du 23 avril 1616.
Plus tard, en montrant des photos, Sébastien nous a fait voir la courverture d'un livre ACMEncyclopedia 2012. Ce livre, écrit pas un Japonais, tente d'énumérer tous les modules curieux ou amusants de CPAN, donc en grande partie les modules ACME::xxx. Mais le livre cite d'autres modules, comme DateTime::Calendar::Mayan.
Ce qui nous amène à évoquer encore un module de calendrier, DateTime::Calendar::Pataphysical. En 2003, lorsque le projet DateTime a été lancé, BooK voulait écrire un module de calendrier 'pataphysique. Mais, comme l'a dit Sébastien, « il a trop procrastiné » et c'est un autre qui l'a écrit. Je n'ai pas pu dire qui c'était, le nom qui me revenait toujours à l'esprit était celui de Joshua Hoblitt, alors qu'en réalité c'était Eugene van der Pijll. Depuis, Eugene a disparu du devant de la scène et BooK a pu obtenir le statut de co-mainteneur. Il en a profité pour diffuser une nouvelle version du module, prenant en compte un patch que j'avais fourni lorsque j'avais créé un ticket sur RT en 2008.
Dans la communauté Perl, Mark Keating a récemment reçu un Silver Camel. Qu'est-ce que c'est ? Nous connaissons les White Camels, mais pourquoi silver ? Il semblerait que Mark Keating ne soit pas éligible pour un White Camel, car il est membre de TPF. En revanche, le Silver Camel est une nouveauté, pour laquelle il n'existe aucune règle, aucun usage et aucune jurisprudence, donc il était possibe d'en attribuer un à Mark Keating.

Internet

Charles s'est fait avoir récemment par un spam. Il a reçu un message portant le nom de son cousin, alors qu'il attendait plus ou moins des nouvelles de lui. Et donc il a commis l'erreur de lire ce message et d'y répondre. En fait, certains spams n'ont même plus besoin d'une réponse pour s'assurer qu'une adresse est vaide. Ces messages comportent des images sous forme de balise <img href='...'> et donc l'ouverture du message provoque une requête pour charger les images, ce qui permet au serveur de savoir que le message a été lu par un humain. Donc, un nouveau conseil dans la lutte contre le spam est qu'il faut désactiver le chargement automatique des images, même si vous avez l'ultra-haut débit.
Charles a désactivé le chargement automatique des images pour une autre raison : il ne veut pas que ces images encombrent sa boîte mail. Sébastien lui rétorque que les images sont chargées dans le cache du navigateur web associé (Firefox pour Thunderbird ou Internet Explorer pour Outlook), pas dans le répertoire associé à la boîte mail. Donc les images sont purgées de temps à autre et cela ne risque pas de saturer le disque de la machine de Charles. Et c'est la même chose si Charles utilise une solution de webmail, comme Gmail, tout passant par le navigateur Internet.
Nous avons évoqué les virus, les vers et les chevaux de Troie. Charles en était resté aux pratiques des années 1980-1990, où les pirates s'amusaient à s'introduire sur des systèmes pour les faire planter, pour y détruire des fichiers ou pour leur faire adopter un comportement qui dérange l'utilisateur légitime (affichage de slogan, par exemple). Sébastien lui répond que la donne a changé et que maintenant, les pirates tiennent à passer totalement inaperçus lorsqu'ils s'introduisent sur un système. Ils notent l'adresse et les caractéristiques de ce système et ultérieurement, vendent ces informations à quelqu'un qui cherche à diffuser du spam ou à lancer un DDOS. L'esprit aventurier des débuts a été remplacé par les lois du marché...
Nous nous demandons où en est le déploiement de IPv6. Pour faire le lien avec les problèmes de piratage évoqués précédemment, Sébastien explique que IPv4 fournit un mécanisme de réseau privé avec des adresses en 192.168.x.y ou en 172.16.x.y, ce qui n'existera plus avec IPv6 où toutes les adresses seront des adresses a priori publiques. C'est donc une mesure de protection qui n'existera plus avec IPv6.
Nous avons parlé des sous-réseaux, privés ou publics, dans Internet. Au début on utilisait les notions de classes : classe A pour 256³ adresses, classe B pour 256² adresses et classe C pour 256 adresses. Maintenant, on utilise plutôt la notation avec un slash. Par exemple, /28 pour un sous-réseau avec 16 adresses. Ou plus exactement 14 adresses, car sur la plage de 16, il y en a une pour le sous-réseau entier et une autre pour l'adresse broadcast. Ainsi, un sous-réseau /30 ne disposera que de 2 adresses et un sous-réseau /31 est inutilisable, n'ayant aucune adresse en dehors de l'adresse du sous-réseau et de l'adresse de broadcast.
Laurent a configuré un logiciel en lui donnant l'adresse du firewall. Cette adresse était x.322.z.t, par exemple 123.322.45.56. Cette adresse a été acceptée. Mais c'est comme s'il n'y avait pas de firewall. Laurent pense que le logiciel a interprété cela comme un nom de domaine à analyser par DNS et non pas comme une adresse IPv4 numérique.
Au sujet des escroqueries à la carte de crédit, il faut dire que certaines victimes facilitent la vie des escrocs. Allez sur Twitter et demandez les tweets du genre J'ai reçu ma carte de crédit. Certains tweets de ce style sont accompagnés de la photo de la carte, avec le numéro et la date de validité parfaitement lisibles. Certes, il manque le code à trois chiffres, mais une grande partie du chemin est déjà faite.
Laurent a acheté les domaines paris.pm et genoble.pm, même s'il n'a pas eu d'avis enthousiaste de l'association. Pour pouvoir les acquérir, il a dû justifier sa demande, étant donné qu'il s'agit de noms de villes connues. Il aurait demandé un nom de domaine avec des mots anodins, il n'aurait pas eu besoin de fournir d'explications.
Nous avons évoqué les bitcoins. Les bitcoins sont obtenus par un procédé mathématique particulier calculant des clés de hachage. Au début, il y a environ quatre ans, un simple PC de bureau permettait de créer ces bitcoins. Mais maintenant, comme on peut le voir sur les forums consacrés aux bitcoins, il faut des circuits ASIC dédiés à cette tâche. Sébastien mentionne des utilisateurs de bitcoins qui ont adopté cette monnaie sur des critères plutôt libertaires, puisque cette monnaie n'est contrôlée par aucun gouvernement. Ces mêmes utilisateurs emmagasinent des bitcoins dans l'espoir que le cours va augmenter, pour les échanger lorsque le cours sera au plus fort. Ainsi, ces utilisateurs connus par Sébastien pratiquent la spéculation tout en défendant des idées libertaires.
Bitcoin n'est pas exempt de défauts. D'ailleurs, le créateur de Bitcoin Satoshi Nakamoto ne le cache pas dans ses écrits. Néanmoins, il y a certains aspects qui sont intéressants et pourraient être repris pour d'autres besoins. Par exemple, la méthode de confirmation des transactions par une chaîne de confiance.

Divers

Le soir même de la réunion, un événement important se produisait à 500 millions de kilomètres du Maldoror : la sonde Rosetta larguait l'engin Philae qui, ensuite, se posait sur une comète. Ceux qui avaient un smartphone ont suivi l'événement sur le site de l'ESA ou sur le flux Twitter de Rosetta et celui de Philae.
Hélas, les harpons qui devaient servir à ancrer Philae sur la comète n'ont pas fonctionné comme souhaité. Laurent met cela sur le compte du nom « Philae » attribué à l'engin. Si l'ESA avait choisi de l'appeler Achab, les harpons auraient très bien fonctionné.
Pour Sylvain, c'est le nom de Rosetta qui est à revoir. Pour lui, cela évoque une vieille femme à la peau ridée et acariâtre.
Et d'une manière générale, nous avons convenu que le nom de la comète était imprononçable. En fait, personne à la réunion n'a retenu le nom de la comète. Personne, sauf moi, qui ai rappelé que la comète s'appelle « Eyafjallajökull ». Effectivement c'était imprononçable, puisque Sébastien a tenté de rectifier ma prononciation. Sébastien a également émis des doutes sur ce nom, puisqu'il signifie « le lac sur la montagne de feu ». [ Et si vous demandez à d'autres personnes, certaines vous donneront un nom du genre « Churyumov-Gerasimenko », d'autres vous indiqueront « 67P ». ]
Quelqu'un nous a traduit un texte issu du site du Daily Mail. Ce texte mèle allègrement les sujets à la mode, sur le créationnisme, le refus d'admettre que le climat se réchauffe tout en saupoudrant de considérations pseudo religieuses. [ Je ne sais pas si c'est une parodie ou si l'auteur du texte était sincère. Je pense qu'il s'agit d'une parodie, mais j'ai l'impression que les autres participants à la réunion étaient d'un avis contraire. Il est vrai que c'est difficile à déterminer. On a déjà vu des sites sincères mentionner des sites les parodiant dans leur pages « liens externes ». ]
Nous avons parlé de la réaction des internautes sur l'événement. De nombreux internautes ont adressé leurs félicitations à la NASA. Laquelle a estimé indispensable de mettre en gros sur son site :
Rosetta, ce n'est pas une sonde à nous !
puis d'ajouter qu'ils sont heureux pour l'ESA du succès de la mission et qu'ils ont quand même trois instruments hébergés sur l'atterrisseur.
Sébastien évoque une différence notable entre la NASA et l'ESA. La NASA est financée par l'État fédéral américain, donc elle cherche à en mettre plein la vue aux citoyens américains, pour que ceux-ci plaident la cause de l'agence auprès de leurs sénateurs et de leurs représentants, lesquels seront plus enclins à donner un avis positif lors du vote du budget de la NASA. À l'inverse, l'ESA est financée par l'Europe, donc ce financement est beaucoup moins dépendant de l'opinion publique. Donc, là où la NASA est contrainte de faire du sensationnel, l'ESA peut privilégier l'aspect scientifique de ses missions. On pouvait voir cette différence notamment lors des lancements de la navette et d'Ariane 5. La navette était dotée d'une vingtaine de caméras qui filmaient le lancement sur toutes les coutures, tandis que la fusée Ariane n'en avait que 4 ou 5 pour la filmer.
Nous avons évoqué une autre installation scientifique, le LHC et son prédécesseur le LEP. Laurent et Sébastien s'intéressent de longue date à cet accélérateur de particules et ils en connaissent les caractéristiques. Le tunnel du LEP, qui est maintennant le tunnel du LHC, se trouve à cheval sur la France et la Suisse. Il y a quatre détecteurs situés à intervalles réguliers sur le parcours. Il n'y a pas de bureau de douane à l'endroit où le tunnel passe de France en Suisse et vice-versa. Pourtant, c'est louche tous ces protons qui quittent la France pour la Suisse et qui y reviennement quelques micro-secondes plus tard et repartir après un délai similaire. Et il y a d'anciens accélérateurs de particules à côté du LEP / LHC dont la fonction est maintenant de commencer le travail pour l'accélérateur principal en lui fournissant des particules déjà accélérées.
Charles pense que les particules sont accélérées jusqu'à 0,9999 c, tandis que Laurent et Sébastien sont d'avis que la vitesse est plutôt 0,98 c. Compte tenu de la relation entre la masse m d'une particule en mouvement et sa masse au repos m₀ :
```
        m
         0
m = ----------
           2
          v
    1 - -----
           2
          c
```
on voit que la masse d'une particule est multipliée par 25 selon Laurent et Sébastien, par 5 000 selon Charles.
Nous avons parlé des mauvaises affaires d'Areva. Areva a fait l'acquisition de trois mines d'uranium. Or ces mines présentent des problèmes : concentration d'uranium moindre que prévu, minerai exigeant un procédé coûteux pour en extraire l'uranium. De plus, alors qu'on prévoyait une pénurie d'uranium, la tendance s'est renversée et l'évolution du prix de l'uranium n'est plus à la hausse. D'où une perte d'un montant total de trois milliards d'euros pour Areva, si j'ai bien retenu. [ S'agit-il de cette information vieille de trois ans ? ] Charles propose de se rembourser en supprimant la retraite-chapeau du dirigeant responsable, qui se monte à 800 000 euros par an. Nous lui faisons remarquer pour retrouver l'équilibre, il faudrait suspendre le versement de la retraite-chapeau pendant plus de 3 000 ans.
Cela me rappelle une discussion tenue à la fin de l'année dernière et une occasion que j'ai ratée. Sébastien nous avait donné le prix de son nouvel appartement au mètre carré. Disons 6 000 euros au mètre carré. Si j'y avais pensé à temps, je me serai exclamé :
Tu veux dire 600 000 anciens euros ?!
Pour les plus jeunes, voici comment interpréter ma réplique manquée. En 1960, la France a changé d'unité monétaire, en adoptant le nouveau franc, également appelé « franc lourd » dont la valeur était 100 anciens francs. Les deux unités ont cohabité officiellement jusqu'en 1963, année où l'ancien franc a disparu et où le nouveau franc est devenu le franc. Mais cela n'a pas empêché de nombreux Français de continuer à parler en anciens francs ou, avec une certaine hypocrisie, en centimes. Et cela, non seulement parmi les vieilles personnes, mais aussi les jeunes générations. Au fur et à mesure du temps, les Français se sont accoutumés à leur nouvelle unité monétaire pour les prix quotidiens (baguette de pain, ticket de métro, caddy de supermarché), mais dès que l'on évoquait le prix d'une voiture ou d'un logement, les gens multipliaient par 100 « parce que 80 millions d'anciens francs, cela me parle mieux que 800 000 francs », ce qui avait le don de m'horripiler, surtout lorsque mon interlocuteur était plus jeune que moi et n'avait pas connu l'existence légale des anciens francs. Et on pouvait arriver à des situations à la limite de l'escroquerie comme la publicité radio pour une loterie, qui promettait un gros lot de :
700 millions d'anciens centimes.
Si vous faites le calcul, cela ne fait que 70 000 francs, soit à peine plus de 10 000 euros. C'est cette manie que j'aurais bien voulu parodier et stigmatiser avec mon exclamation lors de cette réunion.
Pendant les années 1970, à l'époque où le taux de change entre le dollar et le franc tournait autour de 5 francs pour 1 dollar, une série télévisée est apparue aux États-Unis. Elle racontait les exploits d'un ancien pilote d'essai de la NASA, qui a été victime de l'écrasement de son planeur supersonique. Il a subi une opération très coûteuse de 6 millions de dollars (mais financée par le gouvernement) pour lui greffer des prothèses bioniques. Il est devenu ainsi The Six-Million Dollar Man. Et quand la série est arrivée en France, comment l'a-t-on appelée ? l'Homme qui vaut 30 millions ? Non, c'était l'Homme qui valait trois milliards.
Nous avons discuté de l'utilisation des drones par les particuliers. On a signalé depuis quelques jours le survol de certaines centrales nucléaires par des drones amateurs. À notre avis, ce genre d'activité est sûrement interdit et même si cela n'est pas encore arrivé, il ne faudra pas s'étonner si un tel drone est abattu. Surtout si son opérateur lui a collé un bonnet rouge.
Dans le but de respecter la vie privée d'autrui, il est permis à un amateur d'utiliser son drone au-dessus de son jardin et à une hauteur inférieure à 20 mètres si je me souviens bien. Et si vous habitez un immeuble, vous avez droit de faire voler votre drone à 20 mètres au-dessus de vos bacs Riviera.
En discutant des drones en général, Laurent s'est aperçu que Charles croyait que tous les drones avaient des tailles similaires, celle des joujoux vendus par Parrot. C'est faux, il n'y a qu'à voir le Reaper, dont la taille dépasse celle de certains avions de tourisme et même de certains avions de combat actuels : envergure 20,12 m, longueur 11 m.
Un sujet voisin sur lequel Charles a aussi des problèmes à percevoir les ordres de grandeur, c'est la taille des missiles. Ainsi, Laurent révèle à Charles que le missile Magic de Matra a approximativement la taille de trois des tables du Maldoror (soit 2,75 m). Et pourtant, Charles travaillait chez Matra à l'époque du développement et de la mise au point de ce missile. Il entendait les annonces des tirs d'essai au haut-parleur, mais il n'a jamais fait attention aux photos montrant des munitionnaires fixant un missile sur un avion.
Et nous avons demandé à Charles quelle était l'énergie cinétique d'une gifle. Il a été capable de répondre
```
 1     2
--- m v
 2
```
mais sans donner de valeur numérique.
Suite à une information sur Slashdot [ qui concernait en fait l'Empire contre-attaque] j'ai appris que quelques années plus tôt, des volontaires avaient sorti une version amateur de la Guerre des Étoiles. Cette version reprend plan pour plan le film de Lucas, mais c'est en réalité un collage de courtes séquences d'une quinzaine de secondes chacune, tournées avec les moyens du bord par des amateurs recrutés sur le web. On me rappelle qu'il existe également une version en art ASCII de la Guerre des Étoiles et on m'apprend qu'il existe une version où chaque plan correspond à un seul mot du dialogue et ces plans sont triés par ordre alphabétique. Je ne suis pas sûr que je pourrais regarder cette version plus de quelques minutes.
Si j'ai oublié la version art ASCII de la Guerre des Étoiles, en revanche je conserve précieusement dans mon répertoire personnel une copie des Caribous de l'Espace et de Super-Caribou. Cela m'a permis il y a quelques mois de les envoyer à Laurent qui avait perdu ces fichiers et Laurent profite de la réunion au Maldoror pour renouveler ses remerciements.
Pour en revenir au cycle de la Guerre des Étoiles, Laurent fait remarquer que la plupart des épisodes sont découpés en quatre parties, correspondant à un lieu différent. Ainsi l'Empire contre-attaque se découpe en :
1. l'évacuation de la base de la planète Hoth,
2. cache-cache dans le champ d'astéroïdes,
3. la rencontre avec Yoda sur Dagobah,
4. le face-à-face à la Cité des Nuages sur Bespin.
tandis que l'Attaque des Clones se découpe en :
1. du rififi sur Coruscant,
2. la mystérieuse planète Kamino,
3. retour à Tatooine,
4. la bataille de Géonosis.
Entre l'épisode 2 l'Attaque des Clones et l'épisode 3 la Revanche des Sith, il y a eu quelques histoires décrites dans des dessins animés, groupés sous l'appellation Clone Wars. Le dernier épisode des Clone Wars explique ainsi pourquoi Palpatine a été capturé par Grievious et pourquoi, au début de l'épisode 3 Obi-Wan et Anakin sont obligés de monter un raid pour délivrer le chancelier. J'avoue que cela ne m'avait pas manqué lorsque j'ai vu le film. J'ai appris que Palpatine était prisonnier en lisant le résumé oblique traditionnel et je n'ai pas cherché plus loin à comprendre comment cela s'inscrivait dans la trame narrative du cycle.
Quant à la transition entre l'épisode 3 et l'épisode 4, elle pose de gros problèmes de cohérence. Il est prévu que les deux enfants de Darth Vader puissent grandir sans que leur père puisse savoir où ils se trouvent et qui les élève. Et qui choisit-on pour ce faire ? Le sénateur Organa, un partisan ouvertement proclamé de la rébellion contre Palpatine et Owen Lars, le propre demi-frère de Darth Vader. Laurent me répond que les scénaristes de la Revanche des Sith avaient pour contrainte de terminer le film par :
1. la transformation d'Anakin Skywalker en Darth Vader,
2. l'adoption des deux enfants d'Anakin par le sénateur Organa et l'oncle Owen.
En revenant au premier épisode, Laurent évoque la figure controversée de Jar-Jar Binks et la place qu'il tient dans le premier épisode. Il est là pour introduire un peu de comique dans les scènes tendues. Comme le fait remarquer Laurent, on avait déjà le même genre de personnage dans l'épisode 4 avec C-3PO et, dans une moindre mesure, avec Han Solo.
Richard évoqué un classique de la science-fiction, Planète Interdite. Même si ce film date des années 1950, ses effets spéciaux ont très bien vieilli.
Nous avons parlé d'un film beaucoup plus récent, car il vient de sortir, Interstellar. Côté scénario, ce film reprend des éléments de 2001, Alien, Solaris, Gravity et ainsi de suite. Et alors ? Je fais remarquer que j'ai déjà mentionné la critique accusant Avatar de s'inspirer de Pocahontas et de la réponse disant que la trame de Pocahontas, celle de Danse avec les Loups et celle d'Avatar avaient beaucoup de ressemblance, mais que cela n'ôtait rien aux mérites de chacun de ces films. Même si cela n'a pas été mentionné lors de la réunion de 2010, je rappelle que j'ai écrit en remarque dans ce même compte-rendu que Planète Interdite avait pompé son scénario sur la Tempête de Shakespeare [ et j'ajoute un nouveau commentaire pour rappeler d'une part que Shakespeare s'est souvent inspiré de légendes ou de contes déjà existants et d'autre part que j'ai lu récemment que Forbidden Planet avait de son côté inspiré Star Trek. ] Lors de la réunion, quelqu'un a donné une citation d'Hitchcock, dont je n'ai pas trouvé trace sur Internet. Hitchcock aurait dit qu'il n'existe en fait que cinq histoires de base. Mais si l'on se limite au théâtre de boulevard, alors il ne reste plus qu'une seule histoire fondamentale : « le mari, la femme et l'amant ». [ En consultant mes notes, j'ai retrouvé en revanche que Donald Knuth attribuait à Mark Twain l'idée de réduire toutes les blagues et histoires drôles à une douzaine de blagues fondamentales. C'est dans le paragraphe 1.2.6 de Fundamental Algorithms, tome 1 de TAOCP. Voir également le Ton Beau de Marot, pages 213 à 222, où Douglas Hofstadter tente d'extraire la « ur-joke » d'une série d'histoires à deux balles. ]
L'équipe d'Interstellar a embauché l'astronome Kip Thorne pour s'assurer que les lois scientifiques sont correctement représentées. Néanmoins, le réalisateur n'a pas pu s'empêcher de coller du bruitage sur certaines scènes spatiales. Sébastien contraste cela avec 2001, Odyssée de l'Espace, qui fait attention à ce genre d'erreur. [ Cela dit, il y a quelques erreurs mineures. Voir les paragraphes Factual Errors et Revealing Errors dans la fiche du film sur IMDB et le paragraphe Artistic License (*) dans la page du film sur TVTropes.
(*) ne pas confondre avec la licence de Perl. ]
Ce soir-là, il y avait de la soupe au potiron et Sylvain en a pris. Mais pas Sébastien, qui se souvient de son enfance où son père achetait un potiron entier au marché et où les menus des jours suivants était à base de potiron. Et encore moins Laurent. En tant que membre d'une AMAP, il reçoit en ce moment pendant plusieurs semaines d'affilée des potirons et donc doit manger des plats basés sur ce légume pendant tout ce temps.