Encore un peu de science-fiction

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 11 décembre 2013

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'heure d'arrivée approximative :

Sébastien,
Laurent (B),
moi,
Richard,
et Théo.

Nous avons mangé des salades au chèvre chaud, aux magrets de canard ou aux lardons des aiguillettes de canard, du coq au vin, des saucisses au couteau, des profiterolles et une île flottante. Nous avons bu de la bière (Brunehaut), de la vodka, de la limonade et un Ricard.

Nous avons parlé de Perl, informatique et points divers.

Perl

Le hackathon patch -p1 s'est bien passé : pas de mort, aucun fight. Vous pouvez voir quelques photos sur Internet. Les seuls problèmes ont été quelques incompréhensions. Par exemple, il est d'usage dans un hackathon d'effectuer quelques stand-ups de temps à autre, pour que chacun explique en quelques secondes ce sur quoi il a travaillé pendant les deux ou trois heures précédentes et ce qu'il a pu réaliser pendant ce temps. Or, deux mongueurs français (je ne donnerai pas les noms) ont exposé leur utilisation de Perl pendant leur carrière professionnelle.
S'il n'y a pas eu de fight (pour reprendre le terme utilisé par Laurent), il a failli en avoir. Il y a eu une discussion animée à propos de Dist::Zilla qui a failli dégénérer. Heureusement, Sawyer est intervenu, en parlant calmement et doucement, pour expliquer aux protagonistes qu'ils avaient chacun le droit d'avoir leur opinion, mais qu'il ne fallait pas faire passer son opinion personnelle pour un fait avéré.
Sébastien n'a pas participé à cet échange sur Dist::Zilla. Si cela avait été le cas, il aurait fait partie des opposants à ce logiciel. L'un des reproches est que Dist::Zilla intervient en amont de la procédure habituelle de Perl. Parmi les fichiers primaires, il n'y a ni Build.PL ni Makefile.PL. Ces deux fichiers sont remplacés par un fichier de configuration dzil.ini. Et c'est ce fichier de configuration qui permet de générer Build.PL ou Makefile.PL. Certes, lorsqu'un module Perl construit avec Dist::Zilla est chargé sur CPAN, l'auteur a inclus le fichier Makefile.PL ou Build.PL dans la distribution. Mais lorsque l'on clone le dépôt GitHub d'un tel module Perl, alors les fichiers xxx.PL n'y figurent pas et il faut les générer avec dzil. Donc, il faut avoir installé Dist::Zilla ainsi que ses très nombreuses dépendances. Et il y en a beaucoup plus que, par exemple, pour Moose.
Laurent s'étonne que Sébastien considère que Moose a peu de dépendances. Il se souvient que lorsqu'il a voulu installer le one-liner d'Olivier pour calculer les dates successives de nos réunions, cela avait installé Moose et cela avait pris une demi-heure. Il n'a plus cherché à réinstaller Moose depuis. Sébastien explique que lorsque Laurent a installé Moose, cela devait être la version 5.8 (*), dans laquelle de nombreuses fonctionnalités faisaient appel à des modules externes. Avec la version 5.10, de nombreuses fonctionnalités sont incluses dans la distribution de base, donc il y a beaucoup moins de dépendances externes.
(*) Sébastien veut sûrement parler de la version de Perl, car Moose n'en est qu'à la version 2.1005.
Un avantage de Moose, c'est qu'il adopte le MRO C3. Pour ceux qui n'ont pas compris, « MRO » signifie Method Resolution Order. C'est un pragma disponible sous Perl depuis la version 5.9.5 et qui admet deux valeurs : « dfs » pour Depth First Seach et « c3 » dont je ne connais pas l'interprétation complète, mais je sais qu'il y a moins un « C » pour la « cohérence ». La méthode DFS est la méthode traditionnelle en Perl et dans de nombreux autres langages. Elle pose des problèmes lorsque le diagramme d'héritage des classes est (plus ou moins) en forme de losange :
```
  A
 / \
B   C
  \ /
  D
```
Lorsque la classe petite-fille D reçoit un appel de méthode, l'ordre de recherche est D, B, A, C. Donc, si les classes A et C implémentent cette méthode, alors c'est celle de A, la classe basique, qui sera exécutée et non pas celle de C, la classe dérivée. La méthode C3 évite ce problème et permet d'avoir une recherche D, B, C, A ou D, C, B, A. Et dans les deux cas, c'est la méthode implémentée dans C qui sera choisie de préférence à celle implémentée dans A. La méthode C3 a vu le jour dans le langage de programmation Dylan.
Lorsque Damian Conway a écrit Perl Best Practices, il a écrit un module Class::Std pour traiter à la fois l'encapsulation au moyen des « objets inversés » (inside-out objects) et le MRO C3. Hélas, il y avait un bug dans l'implémentation du MRO, bug pour lequel j'ai créé un ticket et soumis un patch en 2006, mais le module n'a jamais été corrigé.
Sébastien ajoute que c'est une habitude de Damian : écrire un module pour exposer une nouvelle idée et se désintéresser ensuite de ce module. Ainsi, pour Perl Best Practices, il a créé quatre modules Getopt:: dont seulement deux fonctionnent. Les deux autres sont des distributions vides de code, des placeholders.
L'objet de Perl Best Practices, était de proposer 256 pratiques, mais pas de les imposer. Mais au moins, cela nous faisait réfléchir et chacun pouvait établir son argumentaire pour ou contre chacun de ces points. Le point qui m'a le plus rebuté dans PBP c'est le point concernant la fonction substr lorsque l'on veut modifier la chaîne de caractères. Damian refuse le substr en partie gauche :
```
my $chaine = "Toto va à l'école";
substr($chaine, 5, 2) = "est";
```
et il préfère la variante à quatre arguments :
```
my $chaine = "Toto va à l'école";
substr($chaine, 5, 2, "est");
```
Ses arguments sont que le substr en partie gauche peut faire peur à des débutants et que c'est un poil plus lent que le substr à quatre arguments. Or quand j'étais un débutant absolu en Perl et que je lisais Programming Perl (deuxième édition), ce n'est pas de la peur que j'ai ressentie en découvrant les substr en partie gauche, c'est de l'excitation. Et à un autre endroit de PBP, Damian promeut l'usage d'un module qu'il a créé pour l'occasion, Regexp::MatchContext, en expliquant que dans ce module, les fonctions sont lvaluables et que c'est super ! [ La suite de ce paragraphe n'a pas fait l'objet d'une discussion lors de notre réunion, mais apporte des réfutations sur les autres arguments de Damian. ] Pour l'argument de la performance, on peut remarquer que lorsqu'il est question des substr en partie gauche, une différence de quelques nanosecondes a une importance notable, mais à la page 100 (dans la VO, ou 102 dans la traduction), lorsqu'il reconnaît qu'une boucle for de style Perl peut se révéler moins efficace qu'une boucle de style C, alors l'écart de plusieurs nanosecondes est balayé sous le tapis. À un autre endroit de son livre, il critiquait une construction syntaxique parce qu'elle ne montrait pas clairement qu'elle mettait à jour tel ou tel argument. Or, c'est le cas du substr à quatre arguments. Des deux programmes suivants, lequel montre le mieux que la chaîne $chaine est modifiée après son initialisation ?
```
my $chaine = "Toto va à l'école";
my $verbe = substr($chaine, 5, 2);
substr($chaine, 5, 2) = "est";
```
```
my $chaine = "Toto va à l'école";
my $verbe = substr($chaine, 5, 2, "est");
```
Pour en revenir au substr, il y a des choses que l'on peut faire avec un substr en partie gauche et qu'on ne peut pas faire avec un substr à quatre arguments. Par exemple,
```
my $chaine = <a href='http://99-bottles-of-beer.net/'>"99 bottles of beer"</a>;
substr($chaine, 0, 2) --;
say $chaine;
```
qui imprimera 98 bottles of beer (je n'ai pas essayé d'itérer, je pense qu'il y aura des problèmes lorsque le programme atteindra le nombre 9). Lors de la réunion, nous nous sommes posé la question de savoir ce que donnerait un substr en partie gauche d'un .=. Personnellement, je n'avais pas de doute à ce sujet, mais d'autres participants à la réunion étaient moins assurés. Nous avons essayé
```
my $chaine = "Toto va à l'école";
substr($chaine, 5, 2) .= "est";
```
et comme je m'y attendais, nous avons eu la chaîne "Toto vaest à l'école". Sébastien a cherché à savoir comment ce programme était exécuté, grâce à l'argument de ligne de commande -MO::Concise ou quelque chose d'approchant. Lorsque Laurent a vu le résultat, il a dit qu'il ne savait pas lire le résultat. Quant à moi, je sais le lire (c'est de l'ASCII 7 bits, après tout), mais je ne comprends rien du tout à ce que je lis.
Laurent a cherché à retrouver un phénomène curieux dont nous avions discuté au restaurant lors des Journées Perl à Albi, en 2008. Il nous semble qu'il s'agissait d'un fonctionnement particulier du tri, qui utilisait un premier algorithme lorsque le nombre d'éléments à traiter était en-deçà d'un certain seuil et un autre algorithme lorsque le nombre d'éléments à trier était au-delà de ce seuil. Nous avons essayé avec un programme du genre
```
@x = sort { 0 } (1..20); say join " ", @x;
```
Sébastien ne se souvient plus de cette discussion. De plus, en 2008, il était déjà possible d'utiliser le pragma sort qui date au moins de la version 5.8.8 et qui permet de choisir l'algorithme quicksort ou l'algorithme merge sort sans préciser de condition sur la taille de la liste à trier.

Informatique

Sébastien évoque la légalité de la cryptographie en France. L'utilisation de la cryptographie par les particuliers a été légalisée en 1998. Mais en 2012, juste avant le passage du flambeau de Nicolas S. à François H, est paru un décret qui remet en cause l'utilisation de la cryptographie par les simples citoyens.
Sébastien va changer d'appartement. Dans l'un de ceux qu'il a visités, il a remarqué un mur blanc, idéal pour y afficher les images d'un vidéo-projecteur. En mentionnant ce fait à l'actuelle propriétaire (une femme ayant atteint la cinquantaine), il a découvert qu'elle était elle aussi passionnée de jeux vidéo. En discutant sur ce sujet, elle a qualifié Sébastien d'un terme légèrement péjoratif tel que « touriste », car Sébastien n'a qu'une seule console PS/3, alors qu'elle en a deux. Notons que Sébastien va rattrapper son retard, puisqu'il a l'intention d'acquérir prochainement une PS/4. [ À mon avis, la personne en question va elle aussi en acquérir une, donc le retard ne sera pas beaucoup diminué. ] En conclusion, c'est avec cette personne que Sébastien a fait affaire et il est convaincu que leur intérêt commun pour les jeux vidéo a fait pencher la balance dans le bon sens.
Et maintenant qu'il a trouvé à se loger, la préoccupation de Sébastien est de savoir comment aménager la salle où se trouve le mur de projection. En effet, le vidéo-projecteur doit être à l'opposé du mur blanc, tandis que les enceintes acoustiques doivent être du côté de ce mur. Et aussi bien le vidéo-projecteur que les enceintes doivent être reliés à la console de jeux. Donc, où est l'endroit optimal pour placer la console ? Est-il possible d'établir une liaison sans fil entre la console et, soit les enceintes, soit le vidéo-projecteur ?

Divers

Sébastien nous a montré également sur un plan de ville son ancien appartement, son nouveau et son lieu de travail. La réaction de chacun des autres participants a été un « Grrrrr » intérieur. En effet, aussi bien pour l'ancien logement que le nouveau, Sébastien a un trajet de 3 à 5 mn, entièrement en marche à pied, sans avoir besoin de prendre les transports en commun.
Nous avons parlé des jumeaux et plus (triplés, quadruplés, etc). L'analyse du code ADN permet-elle de différencier l'un de l'autre deux jumeaux homozygotes ? On peut déjà les différencier par leurs empreintes digitales, mais l'ADN suffit-il ? Après tout, les deux individus proviennent du même ovule et du même spermatozoïde, donc ils ont les mêmes gènes. Aucun des participants à la réunion n'a pu se targuer d'être un expert dans ce domaine. Néanmoins, Sébastien a émis une hypothèse selon laquelle ce qui différencierait le code génétique de deux jumeaux serait l'état des télomères, c'est-à-dire des extrémités des chromosomes. En effet, au fil du temps, les télomères s'usent et s'abîment. C'est donc peut-être de ce côté qu'on peut trouver une différence entre deux jumeaux. [ Et en lisant un ancien numéro de Crypto-Gram, j'ai découvert un article expliquant qu'il est possible de faire un test ADN pour différencier deux jumeaux, mais ce test coûte beaucoup plus cher qu'un test ADN normal. En revanche, le principe de ce test n'est pas détaillé. ]
Et les jumeaux hétérozygotes ? Pour Sébastien qui lit Pour la Science, pour Laurent, Théo et Richard qui lisent sans doute des publications de même niveau, il y a autant de différence entre deux jumeaux hétoérozygotes qu'entre des frères et sœurs. Et il y a autant de chances d'avoir des jumeaux de même sexe que d'avoir un garçon et une fille. Pour moi qui lis TV Tropes, je sais qu'une paire de jumeaux hétérozygotes est toujours, ou presque, une paire garçon-fille. Pensez à Luke et Leia, mais vous trouverez sans peine de nombreux autres exemples. C'est cela, la science selon Hollywood.
Et puisqu'il était question d'empreintes digitales et de code génétique, nous mentionnons le fichage des particuliers en France. Il y a quelques années, les autorités ont commencé à constituer un fichier des empreintes digitales de toute la population française. Alors qu'il n'était prévu que de prendre les empreintes d'un doigt et dans des circonstances précises, le fichage a consisté à prendre les empreintes des dix doigts, dans des occasions qui n'étaient pas forcément prévues par la loi. Cela s'est pratiqué pendant un certain temps, puis le Conseil Constitutionnel a poussé une gueulante et a obligé les autorités constituées à mettre ce fichier à la poubelle.
Cette anecdote montre que le Conseil Constitutionnel sert quand même à quelque-chose. Au début, c'était prévu pour offrir une place aux présidents en retraite. Mais de Gaulle, Pompidou et Mitterrand n'y ont pas participé, ou alors, pas longtemps. Jacques C., bien qu'il soit encore de ce monde, n'est plus réellement en état d'y participer. Nicolas S. a eu des ennuis avec cet organisme pendant son mandat, donc il y avait peu de chance qu'il y soit bien accueilli lorsqu'il a quitté l'Élysée. Quant à VGE, il y a effectivement participé de façon active, mais maintenant, il a d'autres sujets d'intérêt. Donc, le Conseil Constitutionnel a cessé d'être un organisme de façade et est en train de devenir l'équivalent français de la Cour Suprême des États-Unis.
En revenant aux fichiers pour ficher la population (empreintes digitales ou autres), Sébastien mentionne le fait que de 1940 à 1944, de tous les pays européens occupés par l'Axe, la France a été celui où la déportation des juifs a été la plus inefficace. Seulement un quart de la population juive française a fini dans les camps de concentration, alors que dans les autres pays, le résultat était... plus élevé (je n'ai pas voulu écrire « meilleur »). Mais si à l'époque les autorités avaient disposé d'un fichage de même niveau que celui qui a été conduit ces derniers temps, la France aurait eu des résultats plus élevés.
Il a été question d'une prothèse pour aveugles, qui analyse l'environnement de la personne aveugle et transcrit cela en signaux sonores. Laurent et Sébastien comparent cela à Daredevil, moi aux chauves-souris et aux dauphins. Nous n'avons pas les mêmes références culturelles...
Il a été question des élections municipales à venir, notamment celles de Paris. Il paraît que pour l'UMP, en plus des vingt listes officielles, il y a seize listes dissidentes. Sébastien rapproche cela d'une campagne d'affiches il y a un certain nombre d'années. L'UMP, ou peut-être était-ce encore le RPR, avait repris l'illustration d'une bagarre dans le village d'Astérix, avec le slogan :
Vous en avez marre d'avoir la droite la plus bête ?
Nous aussi.
On peut donc dire que la situation n'a pas tellement progressé depuis cette époque.
Puisqu'il est question d'Astérix, puisque la saison est aux huîtres, à quoi pensez-vous lorsque l'on associe les deux sujets ? Laurent pense à la séquence de Astérix Gladiateur où Astérix et Obélix font du bateau-stop et où, pour passer le temps, ils font un concours du plus gros mangeur d'huîtres en entassant les coquilles vides, de la même manière qu'ils entassaient les casques lors des bagarres contre les Romains. Pour ma part, cele me fait penser à un épisode de Astérix et les Normands où Obélix avoue qu'il a l'estomac un peu lourd et à l'occasion duquel nous apprenons qu'il a coutume de manger les huîtres entières, y compris la coquille.
Il a été question de Gravity, sorti il y a un peu plus d'un mois. Sébastien reconnaît que l'intrigue est assez ténue. L'intérêt du film repose plus sur les images et les séquences très bien filmées. Sébastien mentionne notamment une séquence où la caméra fait apparaître tout le chantier orbital dans un plan panoramique. Une fois le tour de panorama terminé, la caméra entame un deuxième tour, plus rapide, marqué par l'apparition en arrière-plan des débris qui vont semer le chaos dans le chantier. Dans cette optique, Gravity se rapproche de 2001, Odyssée de l'Espace. Mais on n'y voit pas d'os en train de tournoyer comme Joël aurait pu s'y attendre. Quant au scénario, si l'on gomme les détails (*), c'est ni plus ni moins que celui du premier Alien, une femme cherchant à survivre face à l'adversite.
(*) Notamment, Sandra Bullock ne retourne pas dans la station orbitale pour récupérer le chat.
Sébastien et Laurent ont passé en revue les quatre films Alien (pas moi, je n'ai vu que le premier). Le premier, tourné par Ridley Scott, était un film d'horreur donc destiné à faire peur. Sur ce plan, cela a bien réussi, malgré certains hics. Notamment, je me souviens avoir bien rigolé en voyant la terreur de l'équipage du Nostromo lorsque le Face-Hugger a laissé couler de... l'« acide moléculaire ». Mais le reste du film, c'était bien inquiétant et bien réussi.
Le deuxième film, Aliens, est en fait un film d'action par James Cameron. Les aliens ne font plus peur, ils servent juste d'opposants aux Space Marines. Le troisième, Alien 3, a été tourné par David Fincher, un inconnu à l'époque, mais qui a acquis ses lettres de gloire ultérieurement. Quant au quatrième, Alien Resurrection, il a été réalisé par Jean-Pierre Jeunet, qu'Hollywood a fait venir d'Europe pour faire un film de commande comme cela arrive parfois. Magré cela, Jean-Pierre Jeunet est arrivé à ajouter sa marque au film, avec notamment une petite dose d'humour.
Je mentionne un film de John Carpenter, Dark Star, dans lequel une séquence peut être vue comme une parodie du premier Alien. L'un des personnages est en effet aux prises avec un alien dans la soute du vaisseau spatial. Notons que Dark Star date de 1974, tandis que Alien date de 1978. Il s'agit donc d'une parodie rétroactive. Ce film est la parodie de trois films célèbres de la SF, dont deux rétroactivement.
1. Comme je viens de l'écrire, c'est une parodie rétroactive de Alien. Remarquons que TV Tropes fait remarquer que c'est le même individu, Dan O'Bannon, qui a écrit le script de Dark Star et la première version de celui d'Alien.
2. 2001 Odyssée de l'Espace comporte un ordinateur qui devient schizophrène. Dark Star comporte un ordinateur qui devient mégalomane.
3. Et je vous laisse deviner quel est l'autre film parodié rétroactivement. Le sujet de Dark Star est :
  le Dark Star est un vaisseau spatial dont le rôle est de détruire les planètes qui se trouvent sur une trajectoire instable.
  Maintenant, changez dark en son quasi-synonyme black et qualifiez l'adjectif « instable » par l'adverbe « politiquement ». Vous n'avez toujours pas trouvé ? Laurent, si, semble-t-il. Il a répondu à ma devinette avec
  Alderaan n'a jamais existé.
Nous avons parlé également de Peter Falk, le célébrissime lieutenant Columbo. Sauf que Peter Falk a tourné de nombreux films en dehors de cette série. Selon IMDB, il y en aurait 134. J'en ai vu deux d'entre eux. Le premier, Ne tirez pas sur le dentiste, raconte les aventures de deux hommes, réunis par le fait que la fille de l'un va bientôt épouser le fils de l'autre. L'un des deux personnages principaux est un dentiste tout ce qu'il y a de plus inoffensif, tandis que l'autre est un agent secret, adepte de l'action. Je ne me souviens pas du titre de l'autre film, je sais juste qu'il racontait un cambriolage chez Brinks.
Quelqu'un d'autre a évoqué un film avec Peter Falk que je n'ai pas vu, où il était question d'un ange qui essayait d'intervenir sur Terre. Après quelques hésitations, nous avons retrouvé le titre du film, c'est les Ailes du Désir.
Et pendant la conversation, un vague souvenir s'est manifesté dans ma tête. J'ai dû voir aussi un film où Peter Falk porte l'uniforme américain. En passant en revue un site tel que Allo Ciné ou IMDB, les autres participants ont émis l'hypothèse qu'il pourrait s'agit de Un Château en Enfer. Les détails me sont alors revenus en mémoire. Ce film raconte l'histoire d'une dizaine de soldats américains pendant la Bataille des Ardennes et qui se retrouvent isolés du reste de l'armée. Ils sont hébergés par un châtelain, Jean-Pierre Aumont, et la femme de celui-ci a un commmencement de liaison avec le capitaine américain. Notons que dans le résumé que nous avons consulté lors de la réunion, la Bataille des Ardennes est désignée par l'expression « la Bataille de Bulge ». Visiblement, le traducteur ne sait pas que bulge désigne à la base une verrue et que c'est l'un des termes utilisés pour une irrégularité sur un front militaire. [ On parle du « saillant de Koursk », de la « poche d'Orel » et de la « poche de Falaise », mais pour les Américains, c'était la « verrue des Ardennes ». ]
Et la fin de Un Château en Enfer ressemble assez à celle des James Bond, surtout ceux avec Roger Moore. En effet, dans ces films, sur les dix dernières minutes du film, il y en a au moins cinq consacrées à détruire le décor. Le château de Jean-Pierre Aumont dans un cas, ou le repaire du méchant qr/Dr No|Blofeld|Scaramanga|Stromberg|Drax|Max Zorin/ dans l'autre. Sébastien me dit que j'ai oublié Autant en Emporte le Vent. Certes, ce film comporte l'incendie d'Atlanta, mais cette séquence se passe pendant la première moitié du film. Apparamment, Sébastien a trouvé que le film traînait en longueur et il est parti avant la fin, longtemps avant la fin. Il n'a donc pas entendu la dernière réplique de Clark Gable :
Frankly, my dear, I don't give a damn.
[ Ce n'est pas exactement la fin du film, car c'est suivi par un monologue intérieur de Scarlett. Mais on n'est plus à quelques minutes près sur un film de plus de trois heures. ]
Il a été question de Patrick McGoohan. Son rôle le plus marquant est celui de la série le Prisonnier. Mais il a tourné dans d'autres séries et dans des films. Dans les autres séries, on peut citer deux épisodes de Columbo, dont un que j'ai vu et dans lequel il jouait un colonel à la tête d'un collège militaire. On peut citer également Destination Danger, où il joue le rôle de John Drake, un agent secret. Il existe une polémique pour savoir si John Drake de Destination Danger est bien la même personne que le Numéro 6 du Prisonnier. Sébastien, qui connaît mieux Destination Danger que moi, explique que c'est une certitude pour lui. J'ai retenu deux arguments. Les deux personnages ont la même voiture et la fin de la première série ressemble beaucoup au générique de la seconde.
Et Patrick McGohan a tourné également dans Destination Station Polaire Zebra. Le résumé que nous donne Sébastien nous laisse penser que c'est un film à surprises et à rebondissements. Je ne cherche donc pas à en savoir plus ni, a fortiori, à vous dévoiler ces rebondissements.
Nous avons évoqué la filmographie de Johnny Halliday. Il nous semblait qu'il avait fait ses débuts au cinéma pendant les années 1980, avec entre autres un film de Jean-Luc Godard, Détective. En fait, il a commencé bien avant, à l'époque du yé-yé et de l'idole des jeunes, avec D'où viens-tu Johnny. Et n'en déplaise à Joël, il n'a pas servi de doublure à Jane Fonda dans Barbarella.
À un moment de la soirée, la radio a diffusé une musique de film. Richard a utilisé une application de reconnaissance musicale qu'il a installée sur son smartphone et il a ainsi appris que c'était la musique du film Only God Forgives. Curieusement, il s'agit d'un film récent, 2013, mais la musique est typique des années 1980.
Pour changer des films, Sébastien a évoqué une série télévision, Das Boot. C'est l'histoire d'un équipage de sous-marin de la Kriegsmarine pendant la Seconde Guerre Mondiale. La série comporte une demi-douzaine d'épisodes de cinquante minutes chacun. Évidemment, la plupart des scènes se passent à l'intérieur du sous-marin, donc c'est assez oppressant. Et alors que les protagonistes sont des Allemands de l'époque nazie, la série est suffisamment prenante pour que l'on ressente de l'empathie, voire de la sympathie, avec les marins.
Cette série m'a fait penser à deux films. Le premier est Lebanon, un film sur l'intervention israélienne au Liban en 1982. Si les scènes de Das Boot sont oppressantes, alors que dire de ce film ? En effet, à part un plan extérieur au tout début du film et un autre à la fin, toutes les séquences de Lebanon sont filmées à l'intérieur d'un char ou à travers le viseur de canon de ce char.
L'autre film auquel Das Boot me fait penser est Opération Jupon avec Cary Grant et Tony Curtis. Comme Das Boot c'est l'histoire d'un sous-marin de la Seconde Guerre Mondiale, mais cette fois-ci, dans l'Océan Pacifique et avec un équipage américain. Même si j'ai oublié de préciser que le réalisateur était Blake Edwards, rien qu'avec le titre et la présence de Tony Curtis au générique, Sébastien a tout de suite compris que l'ambiance était totalement différente dans ce film, en d'autres termes, c'est une comédie. Depuis que j'ai un ordinateur avec lecteur DVD, j'ai essayé de me procurer un exemplaire de ce film, sur le site de vente d'une « enseigne culturelle bien connue » (en 4 lettres). Et le film est disponible soit en zone 1 à un prix de zone 1 (donc un peu plus cher que la normale mais encore abordable), soit en zone 2 à un prix spéculatif (qui peut atteindre 3 chiffres avant la virgule). De quoi donner l'envie de pirater le film. [ En fait, j'ai essayé encore une fois dans la semaine qui a suivi la réunion et j'ai trouvé un DVD de ce film, avec un prix à un seul chiffre avant la virgule. Mais c'est en version anglaise uniquement, sans aucun sous-titre, même pas des sous-titres anglophones. Vous êtes prévenus. ]
Et Sébastien a fait la liste des films qu'il attend dans un avenir proche :
- The Europa Report, un film sur une mission d'exploration sur une lune de Jupiter,
- Albator, qui reprend la série TV en dessin animé des années 1970--1980,
- Le Vent se Lève, de Miyazaki, l'un des auteurs japonais préférés de Sébastien.