La troisième réunion en huit jours

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 10 avril 2013

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :

Laurent (B),
moi,
Sylvain,
Sébastien (Maddingue),
Théo,
et Stéphane.

Nous avons mangé des salades au chèvre chaud ou aux lardons, une bavette, de la langue de veau et des magrets. Nous avons bu de la bière (Angelus), de la limonade, du Coca Cola, du pastis, de la vodka et une boisson que je n'ai pas pu identifier mais qui ressemblait à du Porto (même couleur, même verre ballon).

Nous avons parlé de Perl, Internet, informatique et points divers.

Perl

Cette réunion fait chronologiquement suite à deux réunions impromptues. La première, le mercredi précédent, avait pour but principal le transfert du matériel d'exposition de Laurent, qui ne participera pas à Solutions Linux, à moi, qui y participerai. L'autre réunion impromptue a eu lieu le lundi, l'avant-veille de la présente réunion, car Brian D Foy était présent pour quelques jours en France, entre autres pour participer au marathon de Paris.
Il a été très légèrement question de Solutions Linux. J'ai signalé à Laurent que la veille ou l'avant-veille, j'ai reçu un message demandant des renseignements sur notre association, pour alimenter la plaquette du salon. Sauf que ce n'était le site sur lequel nous devons donner ces renseignements n'est pas le site des organisateurs du village associatif, mais celui des organisateurs de la partie commerciale. En effet, ce site permet de demander des badges VIP, en précisant qu'ils doivent être réservés « à vos clients et à vos prospects ». Une autre remarque, c'est que le code utilisateur repose sur une faute d'orthographe : c'est « MONGEURS », au lieu de « MONGUEURS ». Quand est-ce que les gens feront attention à ce qu'ils lisent ?!
Nous avons également parlé d'OSDC.fr. Cette année, la conférence ne se tiendra plus à l'espace George V, mais au centre culturel du Beffroi à proximité de la mairie de Montrouge. Il y aura plus de place. Notamment, il sera possible de s'installer sur le toit-terrasse, nettement plus étendu que la mini-terrasse de l'espace George V.
Et nous avons parlé des conférences en général. Cela faisait suite à une discussion sur IRC à propos des codes de conduite dans les conférences. S'il y a eu des épisodes douteux dans les conférences Perl (personnes se présentant torse nu sur la scène, par exemple), il n'y a pas eu de débordement. En revanche, lors d'une conférence PyCon récente, une participante a relevé des propos qu'elle a jugé sexistes. Sa réaction a été d'épancher sa colère sur Twitter, donc au vu et au su de la planète entière. Selon le code de conduite, elle aurait dû en référer aux organisateurs et le problème aurait été réglé localement.
Aucun rapport avec les conférences : Laurent cite un tweet de « Petdance » (ni lui ni moi n'avons pu nous souvenir sur le coup qu'il s'agissait de Andy Lester) :
J'aimerai bien avoir les sous pour une migration de PostgreSQL vers Oracle !
Et lorsqu'on lui a demandé pourquoi il voulait migrer de PG vers Oracle, il a répondu qu'il ne souhaitait pas le faire, il souhaitait simplement avoir les sous pour le faire. C'est différent.
Stéphane a évoqué Perl 6. Il a expliqué que dans son exploration du langage, il était en train de refaire toutes les erreurs que l'équipe de développement de Perl 6 avait déjà faites. En évoquant l'article que Stéphane avait promis avec Marc pour décembre 2012, j'ajoute qu'effectivement, il a commis la plus importante des erreurs de l'équipe Perl 6, promettre des choses et ne pas les livrer dans un délai raisonnable.
Toujours est-il que le cas de l'article sur Perl 6 qui devrait paraître dans Gnu/Linux Magazine France n'est pas réglé. Enchaînant sur la presse informatique en général, Sébastien nous décrit une différence essentielle entre GLMF et les autres titres. Dans GLMF, il n'est pas rare de voir des articles de 8 pages, voire plus. Dans les autres revues, un article long, c'est un article de trois pages. Cela ferait tout juste une « Perle de Mongueurs » dans GLMF.

Internet

Stéphane a découvert Internet lorsqu'il travaillait chez Sun, au début des années 1990. Lorsque l'Internet grand-public a commencé à pointer le bout de son nez en France, Stéphane a été l'un des premiers à souscrire un abonnement chez un fournisseur d'accès. À la même époque, il y avait eu une émission sur France Inter au sujet d'Internet. La substance de cette émission pourrait se résumer à : « Internet, nous ne comprenons pas très bien ce que c'est, mais c'est super ! » Sébastien trouve qu'aujourd'hui, 15 ou 20 ans plus tard, on pourrait entendre exactement la même chose en écoutant France Inter.
Sylvain nous parle lui aussi de ses premières tentatives pour utiliser le web. Il avait écrit une page web en HTML et l'avait chargée sur un site. Ensuite, il avait emmené ses parents dans un cyber-café et leur avait montré que n'importe qui pouvait lire sa page. Les parents de Sylvain ne connaissaient pas Internet et le web. Ils ont demandé à Sylvain si c'était lui qui avait écrit le programme du PC (c'est-à-dire le navigateur) et comment cela se faisait que ledit programme soit présent sur l'ordinateur du cyber-café.
Toujours à propos des âges héroïques d'Internet, nous avons évoqué les commandes uucp et associées. Il y avait tout d'abord uucp, Unix-to-Unix copy. Il me semble qu'il y avait uux, Unix-to-Unix execute. Toutes ces commandes sont tombées dans l'oubli, à part deux qui ne servaient pas pour faire communiquer deux machines, mais qui servaient pour encoder des fichiers sous une forme robuste : uuencode et uudecode. D'autre part, les adresses étaient constituées d'une liste de serveurs, chaque nom étant séparé du précédent par un point d'exclamation (bang), d'où le nom bang path. Un traceroute était très simple à coder. Il aurait pu se résumer à :
```
s/!/\n/g;
```
[ En réalité, je suppose que même avec un bang path, un traceroute est un peu plus compliqué qu'une commande sed. ] Il reste un héritage de cette époque. Si vous affichez les en-têtes complets des messages électroniques, vous pouvez voir par quelles étapes le message que vous avez reçu est passé.
Stéphane a évoqué les différences entre les codages analogiques et les codages numériques. Partant du fait que les codages numériques ne sont pas brouillés par du bruit thermique (ou alors, il faut qu'il y ait vraiment beaucoup de bruit), il nous a soutenu que les transmissions numériques étaient intrinsèquement sures et ne pouvaient pas donner lieu à une faille de sécurité. Cela dit, il reconnaît ne pas être un physicien et d'autre part, lors de la réunion, les autres participants se sont amusés à lui embrouiller les idées, notamment en jonglant avec les termes « digitaux » et « numériques ». Finalement, Laurent a clos la discussion en évoquant l'attaque Man in the Middle [ qui, à mon avis, serait même plus facile avec une transmission numérique par paquets de données qu'avec une transmission analogique en continu ; mais je suis à peine plus physicien que Stéphane ] .

Informatique

Nous avons évoqué l'apparition des jeux vidéos. Selon Stéphane, le premier jeu vidéo aurait été un jeu électro-mécanique projetant des ombres et des taches lumineuses sur un écran. [ Et selon les termes employés par Stéphane, il me semblait que le mot « écran » désignait un écran pour films super-8 et pour diapositives plutôt qu'un écran de télévision. Mais j'ai peut-être mal compris ses propos. ] Selon Sylvain, qui a lu cela dans « Se coucher moins bête » le premier jeu vidéo aurait été une console de jeu avec de l'électronique analogique. La question est assez difficile à traiter, car tout dépend de ce que l'on appelle « jeu vidéo ».
Une autre question à laquelle il est difficile de répondre est de savoir combien il existe de joueurs de jeux vidéo sur la planète. Sébastien et Laurent ont essayé de fournir une évaluation avec le nombre de consoles vendues, tout en sachant que certains joueurs ont plusieurs consoles et que d'autres consoles servent à plusieurs enfants d'une même famille. Je n'ai pas retenu leurs estimations, mais je me souviens quand même qu'ils estiment que les joueurs sur console sont beaucoup plus nombreux que les joueurs sur micro-ordinateur.
Dans un tout autre domaine, nous avons évoqué les différents interpréteurs shell d'Unix. Stéphane raconte ainsi que lorsqu'il était aux États-Unis chez Sun Microsystems, il avait été confronté à un problème curieux. Certains scripts shell plantaient pour une raison inexpliquée. Puis quelqu'un avait compris pourquoi ces shells plantaient : il commençaient par un commentaire, c'est-à-dire par un dièse. En effet, si le premier caractère d'un script shell était un dièse et que la ligne n'était pas un shebang, alors les machines Sun utilisaient l'interpréteur csh au lieu de l'interpréteur Bourne shell sh. L'action corrective de Stéphane avait donc consisté à ajouter un passage à la ligne au début de chaque script.
Les utilisateurs de Linux sont habitués à bash, le « Bourne-again » shell, un shell beaucoup plus évolué que la plupart des autres, aussi bien pour la syntaxe que pour la sémantique et pour l'interaction avec l'utilisateur. Et même, l'utilitaire /bin/sh est un lien (« en dur » ou symbolique) vers /bin/bash. Mais un jour, les responsables des distributions Debian et Ubuntu ont décidé que /bin/sh pointerait vers un shell plus léger et plus proche de POSIX, le shell dash. Et c'est alors que sont apparus les « bashismes », les erreurs contenues dans des scripts qui reposent sur les fonctionnalités avancées de bash et qui n'existent dans aucun autre shell.
Il y a de nombreux autres shells disponibles. Laurent a déjà utilisé tcsh, un shell avec la même syntaxe que csh, mais avec des fonctionnalités interactives plus agréables pour l'utilisateur. Il y a le Korn shell ksh, disponible sur les Unix propriétaires et le pdksh, son équivalent domaine public pour les Unix libres. Il y a zsh, dont l'un des adeptes est Marc et il y a ash qui selon moi est « un développement complètement à l'opposé de zsh » et qui est selon Laurent le shell par défaut de busybox et même un lien « en dur » vers busybox. [ Laurent était sérieux lorsqu'il a dit cela. Pas moi. ]
Quand je travaillais sur HP-UX en 1993, au début toute l'équipe utilisait le Bourne shell des années 1970. Puis, un jour, certains ont modifié leur profile pour utiliser ksh et la quasi-totalité de l'équipe a suivi. J'ai été l'un des derniers à migrer vers ksh, car j'avais réussi à obtenir certaines fonctionnalités de ksh grâce à une utilisation inventive des fonctionnalités plus réduites de sh. Ainsi, alors que ceux qui avaient migré vers ksh utilisaient des alias avec :
```
alias cd01=cd /un/chemin/tres/long/et/complique/a/taper
```
j'avais défini dans mon .profile
```
export cd01='cd /un/chemin/tres/long/et/complique/a/taper'
```
et je l'utilisais en tapant la commande :
```
$cd01
```
ce qui donnait le même résultat. (Déjà évoqué il y a plus de 7 ans.)
Il me semble avoir signalé dans une précédente réunion que j'avais l'intention de migrer de Ubuntu 10.04 vers xubuntu 12.04. C'est fait depuis le mois de mars. À cette occasion, j'ai récupéré la configuration d'un certain nombre de logiciels que j'utilise de façon assez importante (par exemple le courrier électronique) et je suis reparti de zéro pour d'autres logiciels que j'utilise moins, comme IRC. C'est ainsi que j'ai changé de client IRC et que mon nouveau client m'a proposé par défaut d'utiliser mon login jf. Donc, à la réunion IRC du premier avril dernier, je n'étais plus désigné par j2n mais par jf. Laurent s'en est bien aperçu, mais il n'y a pas prêté grande importance. J'ai réinstallé la plupart des logiciels que j'utilise fréquemment. Le seul problème bloquant que j'ai rencontré, c'est que la version courante de lualatex ne permet pas d'utiliser une figure intégrée écrite en MetaPost. [ Mais c'est en cours de résolution. ]
Laurent, lui, utilise les versions béta de Mageia. Ce qui veut dire qu'il met à jour son système une fois par mois environ.
Revenant à MetaPost, Laurent me demande pourquoi j'utilise ce logiciel pour dessiner plutôt que d'autres. J'utilise le langage MetaPost plutôt que d'autres comme PostScript ou Inkscape, car j'ai de la documentation sur papier pour MetaPost et je n'en ai pas pour les autres. [ Ce que je n'ai pas dit en réunion, c'est que pour dessiner sans passer par un script, j'utilise the Gimp. ]
Au travail, Laurent s'occupe de ClearCase, un outil de gestion de versions. Ce qu'il aime beaucoup dans ClearCase, c'est que un certain nombre de commandes reprennent les noms des commandes Unix :
- ct ls pour lister des fichiers,
- ct rm pour supprimer des fichiers,
- ct diff pour comparer des fichiers.
À un moment, la conversation a porté sur l'endianness des processeurs. Sébastien a pu nous apporter ses lumières, car c'est un sujet qu'il connaît, entre autres parce qu'il utilisait déjà des Macintosh, longtemps avant l'arrivée de Mac OSX. Il a donc connu l'époque des processeurs 680x0, du 68000 au 68040. Il connaît également l'architecture SPARC. Il a également évoqué les processeurs « bi », qui peuvent au choix travailler en big-endian ou en little-endian. Désolé, je n'ai pas retenu les détails. Il me semble qu'il existe même des architectures middle-endian, pour les systèmes 32-bits ou plus.
Il a été question de vi, dans ce cas le programme d'origine de Bill Joy, pas les clones qui lui ont succédé. À l'époque des liaisons séries et des modems à 300 bauds il convenait de renseigner aussi complètement que possible les définitions termcap des terminaux auxquels vous aviez accès. Cela permettait à vi d'optimiser le nombre de caractères transmis sur la ligne. Ainsi, si vous faisiez Ctrl-D ou Ctrl-U pour paginer d'une demi-page, vous pouviez voir les étapes de rafraîchissement de l'écran. Cela commençait pas l'effacement de la moitié des lignes, accompagné du glissement vers le haut (pour Ctrl-D) ou vers le bas (pour Ctrl-U) des lignes restantes, puis vous pouviez voir les nouvelles lignes apparaître caractère par caractère. Alors que maintenant, avec les terminaux graphiques et les liaisons haut-débit entre machines, le rafraîchissement est instantané.
L'un des participants cite une « métacommande » que lui avait montrée un gourou de vi. Vous être en mode saisie dans l'éditeur. Et soudain, vous décidez de revenir au début de la ligne. Comment faire de façon simple ? Il suffit de faire ESC uu. ESC pour revenir en mode commande, un premier u (comme undo) pour défaire la dernière action, qui a consisté à taper tout le texte de la ligne, puis un deuxième u pour défaire le undo, c'est-à-dire rétablir le contenu de la ligne. À une différence près, le curseur ne se trouvant plus en fin de ligne, mais au début. Je fais remarquer qu'il existe 0 (le chiffre zéro) en mode commande pour revenir en première colonne et ^ (accent circonflexe) pour revenir sur le premier caractère de la ligne après avoir sauté les blancs du début, mais on me répond que 0 ne répond pas au besoin et ^ pose des problèmes sur certains terminaux.
Notons que cette astuce ne fonctionne pas sous vim, qui admet plusieurs niveaux de undo. Cela a d'ailleurs posé des problèmes à certains, car ils ne savaient pas comment effectuer un redo sous vim. Il semblerait que la fonction Redo de vim soit déclenchée par Ctrl-R. [ J'aurais dû en profiter pour chanter les louanges d'Emacs en mode viper. C'est un clone de vi très puissant dans lequel uu effectue un Undo-Redo. Et je m'en sers assez souvent, alors que le Undo multi-niveau d'Emacs standard ne m'a quasiment jamais servi. ]
Sylvain en profite pour évoquer un rêve. Il rêve d'un éditeur de texte qui permettrait de manipuler les Undo et Redo sans se restreindre à la succession linéaire des commandes. Prenons un exemple. Il a écrit 8 paragraphes et à la fin de chacun, il a tapé ESC pour passer en mode commande puis o pour reprendre la saisie. Ainsi, chaque fois qu'il tape u, cela enlève un paragraphe. Puis s'il tape Ctrl-R plusieurs fois, cela rétablit les paragraphes en mode LIFO. Mais s'il tape 8 fois u pour revenir au premier paragraphe et qu'il retape la version corrigée dudit premier paragraphe, alors il ne peut plus taper 7 fois Ctrl-R pour récupérer les 7 paragraphes suivants, il a complètement perdu leur saisie. Il rève donc d'un éditeur de texte où l'on pourrait choisir la commande sur laquelle on veut faire porter le Undo, sans être obligé de choisir la dernière de la liste chronologique.
La question a été posée de savoir comment désactiver l'indentation automatique sous vim. J'ai pensé à
```
:set noautoindent
```
mais le problème a l'air plus compliqué que cela. [ Et pourtant, cela fonctionne sous Emacs en mode viper, je viens de vérifier à l'instant. ]

Divers

Nous avons évoqué les badgeuses sur le lieu de travail. En général, il s'agit de badgeuses de sécurité pour le contrôle d'accès. Si des badgeuses servent à noter le temps de travail, elles doivent être présentées comme telles. Un employeur n'a pas le droit de s'appuyer sur les archives d'une badgeuse de sécurité pour évaluer le temps de travail et l'assiduité de ses employés.
Un des participants à la réunion évoque le changement des badgeuses sur le site où il travaille. Peu de temps avant le début du chantier pour installer les nouvelles badgeuses, les personnes travaillant sur le site ont reçu un message de la direction ou des services généraux contenant, entre autres, la remarque suivante
Comme vous avez pu le constater, le chantier a pris du retard, car il a fallu adapter la charte graphique.
À vrai dire, nous ne voyons pas le rapport entre une badgeuse et la charte graphique de l'entreprise.
J'évoque les badgeuses de suivi des temps, qui étaient en service à la SEP pour les salariés (pas pour moi, j'étais prestataire extérieur). Tous les salariés de la SEP devaient pointer le matin en arrivant, le midi en partant manger à la cantine, de nouveau en sortant de la cantine et le soir en quittant le travail. Une collègue, qui avait des problèmes pondéraux, suivait un régime très strict et entre autres, elle ne prenait pas de repas à midi. Mais elle était quand même obligée de pointer, sinon elle se faisait rappeler à l'ordre par l'administration. Donc, au milieu de la journée, elle quittait son bureau, allait jusqu'à la pointeuse à trois ou quatre minutes de marche, pointait une première fois, attendait une minute, pointait une seconde fois et revenait travailler. Et surtout, il fallait bien qu'elle attende une minute entre les deux pointages, sinon il n'y en avait qu'un seul d'enregistré.
Nous avons parlé de tricherie au poker. Certains joueurs ont un complice, qui observe de loin les cartes d'un adversaire, et qui communique par radio leur observation au tricheur. Stéphane a lu récemment un article sur une affaire de ce type et il en a conclu que c'était un mode de triche tout nouveau. Je ne suis pas sûr que ce soit si récent. En fait, je tendrais même à dire que c'est plutôt vieux comme technique. Elle apparaît déjà au début du film Goldfinger, sorti sur les écrans en 1964.
Un sujet voisin est la surveillance vidéo dans les casinos. Stéphane assure qu'il y a des caméras pour surveiller les salles. Laurent pense plutôt que la surveillance se fait table par table et non pas à l'échelle de la salle. Et cette surveillance est graduée en fonction de l'évolution des jeux et en fonction également des joueurs présents autour de la table. Comme l'a dit un autre participant, si une table de jeu réunit Bernard M., Jérôme K. et Jérôme Ca, il est sûr que la table sera l'objet d'une surveillance attentive.
Nous avons parlé du DSM4, un sujet que j'ignorais totalement. Ce sigle désigne un catalogue de médicaments pour malades psychiatriques. Ce catalogue est conçu de façon que si un patient pratiquant l'automédication le lit, il reconnaîtra ses symptômes à plusieurs endroits du catalogue et il sera ainsi amené à acheter des médicaments qui ne lui seront pas utiles. Et on annonce la nouvelle version du catalogue, le DSM5, avec un tas de nouveautés (nouveau nom, nouvel emballage, nouveau prix, molécule inchangée).
Cela non plus, ce n'est pas nouveau. Si l'on passe du domaine des maladies psychiatriques au domaine des maladies générales, les dictionnaires médicaux peuvent faire des ravages chez les lecteurs profanes. J'en veux pour exemple le premier chapitre de Trois Hommes dans un bateau où l'auteur, Jerome K Jerome (non, pas celui mentionné plus haut) découvre qu'il est affecté de toutes les maladies, à l'exception de l'inflammation de la rotule.
Nous sommes plusieurs à avoir des problèmes de livraison en Colissimo. Sébastien signale que plusieurs colis commandés à Amazon ne lui sont jamais parvenus. Et comme par hasard, à chaque fois c'était au mois de juillet ou au mois d'août, lorsque ce sont des stagiaires qui s'occupent des colis. Heureusement pour Sébastien, lorsqu'un client dépose une réclamation pour un colis qui ne lui est jamais arrivé, Amazon renvoie le colis. Mais peut-être qu'au bout d'un certain temps, Amazon s'apercevra que Colissimo n'est pas fiable et ils auront recours à un autre transporteur.
Moi, c'était un envoi de la FNAC. Un jour de juillet, j'ai reçu l'avis jaune pour retirer le colis à la poste. Je me présente au bureau de poste pour retirer ce colis, mais l'employé de la poste n'a pas réussi à le trouver. L'employé a donc pris mon nom et mon adresse et a promis de me contacter lorsqu'il aurait trouvé le colis. Compte tenu de la saison, je pars en vacances. Je reviens deux semaines plus tard et je relève mon courrier et mon répondeur : rien. Je me pointe au bureau de poste pour demander où en est mon affaire. Là je tombe sur un jeune employé, donc vraisemblablement un stagiaire, qui me réponds avec un air et un ton moqueurs et méprisants que j'aurais dû venir dans les deux semaines après la remise de l'avis et que si je me pointe trois semaines après la remise de l'avis, c'est entièrement de ma faute si je n'ai pas le colis. Alors que c'est un employé de la poste qui n'a pas trouvé mon colis. Ultérieurement, le colis a été retourné à la FNAC qui m'a contacté pour savoir comment faire. Je leur ai donné l'adresse d'une personne de ma famille, qui habite dans un village desservi par une agence postale en laquelle j'ai plus confiance que dans la poste de Courbevoie. Et je n'ai eu aucun problème pour recevoir le colis.
Laurent attendait un colis. Le jour où le colis est arrivé, il a eu droit à un avis sur papier blanc annonçant que le livreur de Colissimo repasserait le lendemain pour une nouvelle livraison. Mais à la différence de l'avis sur papier jaune, l'avis sur papier blanc ne permet pas de retirer le colis au bureau de poste. Le lendemain, alors que Laurent était à son domicile, le livreur est passé et Laurent n'a pas entendu la sonnette, que vraisemblablement le livreur n'a pas daigné actionner. À la place, Laurent a eu droit à un avis sur couleur jaune, qui lui permettait d'aller retirer son colis le lendemain à partir de 16 heures. Laurent nous détaille le calendrier pratique de l'expédition d'un colis via Colissimo, que le destinataire soit chez lui ou pas pendant la journée.
1. Lundi : expédition du colis
2. Mercredi : 48 heures plus tard, arrivée du colis à la poste de destination, le livreur tente de le distribuer. Dépôt d'un avis de passage sur papier blanc.
3. Jeudi : nouveau passage de l'incapable de Colissimo et dépôt d'un avis sur papier jaune.
4. Vendredi : le destinataire peut retirer son colis à partir de 16 heures. Inutile de se présenter le matin, il faudra attendre l'après-midi.
Comme on peut le voir, le délai d'acheminement et de remise du colis se révèle en pratique beaucoup plus long que ce que promet Colissimo, « livraison en 48 heures (délai en jours ouvrables) ». [ Il semble qu'il y ait un problème similaire aux États-Unis et en Terre du Milieu. ]
La quatrième victime est Sylvain. Pour éviter les problèmes tels que ceux de Sébastien, Laurent et moi, Sylvain demande l'envoi d'un colis dans un « point-relais », c'est-à-dire un commerçant qui accepte de garder le colis au nom du destinataire et qui le lui remettra lorsqu'il se présentera. L'avantage est que les horaires d'ouverture du magasin sont mieux adaptés que ceux de la poste, que le commerçant est toujours à son magasin (sauf le lundi, jour de fermeture) et que les stagiaires du commerçant sont plus consciencieux. Ainsi, en prenant le déroulement ci-dessus, si le commerçant a un horaire de fermeture suffisamment tardif, alors le destinataire peut récupérer son colis dès le mercredi soir. Un jour, alors qu'il avait un colis à retirer au point-relais, Sylvain s'est par hasard levé un peu plus tard que d'habitude. Il a donc quitté son domicile vers 9 h du matin, à l'heure où le point-relais devait ouvrir, comme il était indiqué sur le site web de l'entreprise de point-relais. Il décide donc de faire un détour pour retirer son paquet. En arrivant devant le magasin, il trouve porte close. Il s'est alors renseigné au magasin voisin, qui a répondu que le magasin point-relais avait coutume d'ouvrir entre 10 h 30 et 11 h. Inutile de dire que cela n'a pas fait plaisir à Sylvain.
Il a été question des adresses imprécises. Je ne me souviens plus des détails, je me souviens que cela a dérivé vers une anecdote concernant Victor Hugo. À une certaine époque, il habitait à Paris, dans une avenue qui portait son nom, car à l'époque, il n'était pas indispensable d'être mort pour avoir une avenue à son nom. Donc certains de ses correspondants écrivaient comme adresse :
Victor Hugo,
en son avenue,
Paris
Dans la même veine, j'ai entendu une anecdote à propos d'Edward VIII. Lorsqu'il était en visite à Paris, il lui arrivait de prendre le taxi et de demander au chauffeur : « Conduisez-moi à l'avenue Papa. » Comme vous l'avez deviné, il s'agissait de l'avenue George V (à prononcer « Georges cinq » et non pas « Georges vé » comme certains le font).
Laurent nous a raconté un souvenir de l'époque où il habitait à Grenoble. Dans un restaurant-pizzeria dont il était un habitué, un jour, il a évoqué une recette inédite, les cannelloni au chocolat. Puis il a repris la plaisanterie de temps en temps lors de ses visites ultérieures. Et un jour, le restaurateur lui a annoncé : « Dans un an, je te fais des cannelloni au chocolat. » Pas de chance : ce n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, Laurent a dégainé son agenda et a pris note de la date. Pendant l'année qui a suivi, Laurent n'a pas manqué de rappeler : « Dans 11 mois, les cannelloni au chocolat. », « Dans 10 mois, les cannelloni au chocolat. » Le jour venu, le restaurateur a fait venir Laurent ainsi que quelques autres habitués et leur a présenté un menu entièrement à base de chocolat. Et le dessert était, comme promis, des cannelloni au chocolat. Laurent ne regrette pas cette soirée, mais il ne conseille pas ce plat à ceux qui ont des goûts plus traditionnels.