La loi de Sattinger entre en application

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 14 janvier 2004

La voix du secrétaire (Jean) avec la participation d'Eric (glb)

Présents à la réunion :

Philippe (BooK) qui, rappelons-le, travaille en ce moment pour David L,
Guillaume,
Philippe (Blayo),
Jérôme (un collègue de BooK et de Sniper et qui travaille aussi pour David),
Dimitri (un autre collègue de BooK et de Sniper et qui travaillait aussi pour David),
Emmanuel,
Eric (Cholet),
Eric (glb),
Stéphane,
Nicolas (Chuche),
Sylvain,
Charles,
David (notre tsar),
D@vid (la cravate),
Briac,
et moi.

Nous avons mangé de la soupe gratinée, des spaghetti bolognaise et carbonara, des blue cheeseburgers, des bacon cheeseburgers, de l'autruche, de la tartiflette, des œufs mayonnaise et une salade. Stéphane a pu manger un dessert, vraisemblablement une dame blanche comme à son habitude. Et nous avons bu de la Beamish, de la Leffe, de la Stout, de la Kriek, de la Pécheresse, de l'Orangina et une margarita.

Nous avons parlé de Perl, Internet, informatique et du reste.

Perl

La plupart des personnes impliquées dans la rédaction et la relecture des articles étaient présents, à commencer par Charles et Sylvain. Il a donc été question de l'article que Charles a rédigé sous OpenOffice.org. Lorsque Charles s'est proposé pour écrire un article, il a noté dans les consignes de rédaction que les formats acceptés étaient POD et HTML. Il a donc rédigé son article sous OpenOffice.org et l'a sauvegardé en HTML. Ce que nous n'avions pas réalisé, c'est que le logiciel insère de nombreuses balises <font> et qu'il utilise les entités HTML comme é, ce qui rend le source HTML difficile à lire. Il est possible de lire le document sur un navigateur comme Mozilla mais il est alors impossible de corriger les erreurs. Ou alors, il faut ouvrir une autre session avec un éditeur de source pour les corrections, mais BooK trouve cela gênant, compte tenu des manipulations supplémentaires et des risques d'erreurs. Quant à utiliser OpenOffice.org, tout le monde n'a pas forcément ce logiciel sur sa machine et ceux qui l'ont n'ont pas forcément la même version. Est-ce que le HTML généré par OOO dans une version 1.0.x est le même que celui généré dans une version 1.1.y ? D'autre part, il y a toujours le risque qu'une modification mineure dans OOO se traduise par une modification importante du source HTML, ce qui serait considéré par CVS comme une modification de fond en comble du texte.
L'avantage de POD, c'est que les marqueurs de formattage sont très légers et qu'ils ne nuisent donc pas à la lecture par un humain. POD ne permet pas de faire de la mise en page évoluée comme le permettent HTML et L^AT_EX, mais pour la rédaction des articles de Linux Magazine, nous avons tout ce qu'il faut avec POD. C'est vrai, le résultat d'un pod2html est plutôt moche, mais on peut se construire son propre générateur de HTML en confiant à POD::POM le soin d'analyser le fichier POD en entrée. Il est même possible de définir plusieurs styles HTML, par exemple un style pour la publication dans Linux Magazine et un autre pour la version sur notre site web.
Une autre revue, Login:, vient de sortir un hors-série spécial Perl (n°22). Hélas, dans les kiosques, la revue est sous pochette plastique, il est donc impossible d'évaluer l'intérêt des articles avant d'acheter le numéro. Quelqu'un l'ayant acheté juste avant la réunion, nous avons toutefois pu jeter un coup d'œil. Nous avons donc remarqué les points suivants.
- Les articles sont illustrés par des photos qui ont un lien très vague avec le sujet. Par exemple, l'article sur la modularité montre un PC en différents morceaux : le clavier, le boîtier de l'UC, l'écran. Ou bien, pour l'article décrivant les programmes CGI, sous-titré « mettez de l'intelligence dans votre serveur », la photo montre un homme souriant béatement devant une baie de machines.
- Lorsque les photos collent avec le sujet, ce n'est pas forcément mieux. Ainsi, une photo portant la légende « Larry Wall, créateur de Perl » nous montre une charmante demoiselle à la chevelure brune et au chemisier uni rouge vif (et nous qui pensions que Larry Wall portait la moustache et des chemises hawaïennes). Une autre photo montre, selon la légende, « Larry Wall lors d'une séance de dédicace ». La photo montre bien le Larry que nous connaissons, en compagnie de Tom Christiansen et de Jon Orwant. Mais rien n'indique au néophyte Perl lequel des trois est Larry ni qui sont les deux autres.
- Les informations données sont inutiles ou inexactes. Par exemple, lorsqu'il est question des Perl Mongers, l'auteur écrit : « peut-être y a-t-il un groupe près de chez vous ». Aucun mot sur notre association, ni sur les groupes de Paris, Marseille, Lyon et Toulouse, ni sur le site central des Mongers ni sur la carte des groupes recensés. Et pourtant, nous avions pris contact avec Login: à l'occasion de Linux-Expo en 2003.
- Les articles ont été rédigés dans l'optique d'une parution échelonnée sur plusieurs numéros. C'est pour cela que l'auteur a découpé l'un d'eux en deux parties. Mais comme ces articles ont été publiés tous ensemble dans un même numéro, il aurait fallu recoller les deux morceaux de l'article. Cela n'a pas été fait.
- Un point positif dans la comparaison avec Linux-Magazine (le seul que nous ayons trouvé). Les exemples de code sont en noir sur blanc, alors que dans Linux-Magazine, ils sont en orange foncé sur orange moyen.
C'est la consécration pour Stéphane ! Il a soumis un patch pour le développement de Parrot et ce patch a été accepté. Quelqu'un avait envoyé un patch pour la gestion des objets avec des attributs entiers, puis Stéphane a étendu cette gestion objet aux attributs réels, chaînes et PMC.
La prochaine apocalypse portera sur les mécanismes de programmation objet en Perl 6. Les mécanismes objet de Perl 5 ne sont ni plus ni moins que des verrues ajoutées aux mécanismes de programmation procédurale qui existent en Perl depuis très longtemps. Perl 6, en revanche, est spécifié avec l'idée qu'il y aura de la programmation objet. Compte tenu des quelques remarques traînant par ci par là dans les apocalypses précédentes, nous savons déjà qu'il existera des multiméthodes. La notion de multiméthode est une extension de celle de méthode. Lors de l'appel d'une méthode, l'algorithme de dispatch examine la hiérarchie des classes du premier paramètre et seulement du premier paramètre pour savoir quel bout de code il faut exécuter. Dans le cas d'une multiméthode, l'algorithme de dispatch se base sur la hiérarchie de classes de plusieurs objets pour déterminer le code à exécuter. Stéphane nous explique qu'il faut définir une topologie dans les hiérarchies de classes pour que le dispatch choisisse la fonction correspondant à des classes qui soient aussi proches que possible des paramètres d'appel de la multiméthode. Charles fait remarquer que le langage Erlang comporte déjà un mécanisme de multiméthodes. Ce sujet, ainsi que de nombreux autres sur la programmation objet, sont traités dans le livre de Damian Conway. Également, le même Damian a écrit un module correspondant, Class::Multimethods.
Philippe (Bl) demande s'il existe un moyen de définir des classes de type « singleton », c'est-à-dire des classes dans lesquelles il n'y a qu'une seule instance possible. Il existe effectivement Class::Singleton. Comme le fait remarquer Stéphane, CPAN nous offre un choix étendu de modules facilitant la programmation objet dans l'espace de nommage Class::. [ Une autre façon de procéder, à laquelle je n'ai pas pensé lors de la réunion, consiste à programmer les méthodes de manière qu'elles n'utilisent que des données de classe. Même s'il est possible de créer plusieurs instances, toutes ces instances réagiront de façon identique à l'appel de telle ou telle méthode avec tels ou tels paramètres. C'est ainsi que j'ai procédé pour traiter le multilinguisme dans la dernière version de mon module de calendrier républicain, où chaque langue est associée à une classe singleton. ]
Nous avons été stupéfiés d'apprendre la mort de Iain Truskett (SPOON). D'autant plus qu'il est inhabituel d'entendre dire qu'un individu de 24 ans puisse mourir d'un arrêt cardiaque. David (L) évoque le cas d'une personne de 33 ans, qui était partie se balader en vélo. Au retour, le gars s'était senti mal. Il avait jeté son vélo sur la pelouse de sa maison, s'était précipité pour appeler quelqu'un, mais n'avait pas pu atteindre son téléphone et prévenir les secours. [ Pour en revenir à Iain Truskett, c'était un participant actif à la liste DateTime. Il a produit plusieurs modules pour ce projet et même quelques rapports de bug. ]
Nous avons parlé de Linux Expo 2004 (ou plutôt Linux Solutions), de l'Atelier Perl Francophone (et des divers noms suggérés) et, plus généralement, des réunions techniques. Comme nous l'avons déjà évoqué, il faut dissocier les réunions techniques des réunions sociales du mercredi. Nous avons déjà fait l'expérience avec la présentation de T_EXmacs. Un autre problème avec les réunions techniques est que l'orateur doit la préparer. Pour pallier ce problème, BooK propose une solution originale : concevoir la présentation comme un lightning talk, sur une durée de cinq minutes, tout en prévoyant une session de questions-réponses à l'issue de la présentation. Compte tenu de la session de questions-réponses, la contrainte des cinq minutes n'est pas aussi rigoureuse que lors de YAPC ; si l'orateur dépasse la limite et parle pendant 7 ou 8 minutes, cela ne remet pas en cause les interventions suivantes et l'horaire de la demi-journée. Du coup, préparer un discours de cinq minutes environ représente un effort beaucoup moins important que de préparer un discours de trente minutes ou un discours de cinq minutes exactement.
BooK nous raconte qu'il est allé rendre visite à grinder sur les lieux de son travail. Là, il a jeté un coup d'œil sur la bibliothèque technique et il a constaté que David avait l'un des trois volumes de Best of The Perl Journal. Il a alors ouvert le livre et a montré aux collègues de David : « On parle de moi là, là et là. »

Internet

Youssef a fait installer le Wifi à la Taverne. BooK, Jérôme, Guillaume et Eric (echo) ont essayé de se connecter au réseau. Cela n'a pas été concluant. Eric a eu recours au GPRS pour pouvoir accéder à Internet. Cela me rappelle un livre que j'ai acheté en 1987 et qui m'a suivi sur tous les sites où j'ai travaillé : Murphy's Law, and other reasons why things go wrong par Arthur Bloch. Parmi les corollaires de la loi de Murphy, il y a la loi de Sattinger :
It works better if you plug it in.
c'est-à-dire
Ça marche mieux quand c'est branché.
À l'époque, Sattinger faisait allusion au courant à 220 ou 115 volts. Au XXI^e siècle, la loi s'est étendue à Ethernet.
BooK évoque le site furnitureporn.com dont il a été question il y a bien longtemps. [ Attention ! Vous n'avez accès à ce site que si vous êtes majeurs et doué du sens de l'humour. ]
Nous avons également évoqué un autre sujet ancien : le « strip-bataille navale ». Je signale qu'à l'occasion d'un compte-rendu, j'avais fait une recherche dans Google et que j'avais trouvé deux pages : le compte-rendu précédent où j'avais mis par écrit les règles de ce jeu et une page perso de BooK, vraisemblablement sa page de Perl Monks. Cela ne constitue pas un Google-whack, car le mot « strip-bataille » ne figure pas dans le dictionnaire (et en plus, il y avait déjà deux hits à l'époque). On pourrait penser à un jeu « strip-bataille » dérivé du jeu de cartes de la bataille. BooK a essayé, c'est aussi long et ennuyeux que la bataille.
D@vid a un site perso sur laquelle il y a peu de trafic. Ce site comporte entre autres une page sur la célébration des quinze ans du bistrot Tartempion ou Trucmuche, bistrot que fréquente D@vid. Par curiosité, il a recherché dans les logs par quel moyen les visiteurs avaient trouvé sa page web. Il s'est aperçu que certains internautes trouvaient sa page en soumettant une requête « quinze ans » à un moteur de recherche. Que faut-il penser des mœurs de ces internautes ?

Informatique

Stéphane est venu à la réunion avec un livre expliquant comment écrire un compilateur optimisant. Cela amène Philippe (Bl) à demander ce que Stéphane pense de la « bible », Compilateurs, principes, techniques et outils de Aho, Sethi et Ullman. Il répond que ce livre a fait son temps. Pour la partie génération de code, la technique a beaucoup évolué depuis la rédaction du livre. Pour la partie analyse lexicale et syntaxique, compte tenu des nombreux outils, on peut se débrouiller sans connaître de fond en comble les algorithmes utilisés.
Nous avons parlé d'un examen de certification Windows. Dans cet examen, les questions sont du genre : « Quelle est la couleur de la boîte de dialogue indiquant... ? ». Le but de ce genre de question est de faciliter la tâche des futurs techniciens de hot-line. Lorsqu'un utilisateur téléphone, il vaut mieux poser des questions simples et directives sur la couleur de la boîte de dialogue affichée que de lui demander de décrire lui-même ce qui s'affiche sur l'écran.
On a tendance à considérer que les utilisateurs de Linux sont plus doués pour régler leurs problèmes techniques que les utilisateurs de Windows. Nicolas en doute. Il donne l'exemple d'une question typique d'un linuxien sur Usenet ou (horreur !) un forum sur le web : « Toi qui connais Linux, j'ai le problème suivant : quand je clique sur le bouton de la souris, cela ne fait pas ce que je veux. » À une telle question, Nicolas aimerait rétorquer :
-- Quelle distribution Linux ?
-- Quelle application ?
-- Et que veux-tu que cela fasse ?
Les linuxiens sont peut-être assez doués pour la technique, ils ont beaucoup de lacunes pour la communication verbale ou écrite.
En jetant un coup d'œil sur le portable d'Eric (echo), nous avons pu apercevoir des fichiers logs comportant des caractères arabes mélangés avec des caractères latins. Il nous explique que lorsqu'il a voulu travailler avec Unicode, il pensait pouvoir modifier une ou deux applications et laisser tout le reste dans l'état. Il s'est aperçu en fait que, de proche en proche, il était obligé de modifier toutes les applications qu'il utilise pour les faire fonctionner en Unicode. Et comme il travaille sur un réseau local à son travail, il faudrait faire migrer vers Unicode les machines de ses collègues.
À cette occasion, il a jeté un coup d'œil sur la façon dont Perl se débrouille avec Unicode. Le support d'Unicode est dû essentiellement à Jarkko (mais sans oublier Sadahiro Tomoyuki, Autrijus Tang et Dan Kogai) et c'est très bien fait. Je précise qu'il y a aussi un module standard, Encode, responsable en grande partie de l'augmentation de taille de la distribution Perl entre la version 5.6.1 et la version 5.8.0. Et encore, ajoute Eric, la distribution standard ne fournit pas tous les encodages existants. On peut en ajouter d'autres, disponibles sur CPAN.
L'écriture arabe est orientée de droite à gauche. Cela a l'air anodin comme cela, mais cela signifie que les programmes permettant l'affichage et la saisie de texte doivent prévoir un algorithme bi-directionnel car les nombres continuent à s'écrire de gauche à droite. Du coup, nous obtenons un fonctionnement déroutant, même avec un simple xterm -u8. Lorsque l'on veut aller en début de ligne, on retrouve le curseur à droite, le déplacement du curseur à l'écran ne suit pas forcément les flèches du clavier, quant à faire glisser la souris pour sélectionner du texte...
Un autre aspect surprenant de l'écriture arabe est que les lettres ont plusieurs formes (ou « glyphes » pour utiliser le terme approprié). L'alphabet arabe possède 28 lettres, mais 22 d'entre elles ont quatre glyphes différents, selon que leur position est initiale, médiane, finale ou isolée. Jérôme raconte qu'il a reçu un jour un message de remerciement et qu'il a réussi à déchiffrer le « merci » dont la traduction mot-à-mot serait : « tu es grand ». Quant à moi, le seul mot que j'ai réussi à décrypter correspondait à « Coca-Cola ». En fait, j'étais aidé par le fait que les caractères arabes correspondants étaient en blanc sur fond rouge et qu'il y avait un trait blanc sinueux juste en-dessous.
Mandrake recrute. Emmanuel a vu la fiche de poste mais elle ne correspond pas à son profil. Guillaume et moi lui répondons que ce n'est pas forcément un obstacle. Dans certains cas, la fiche de poste peut être le résultat d'une rédaction hâtive et dans d'autres cas elle peut décrire un mouton à cinq pattes, telle l'annonce parue en 1995 environ qui demandait un développeur ayant 5 ans d'expérience en Java. Donc, même si le profil ne correspond pas exactement au texte de l'annonce, il peut correspondre à ce que demande réellement la boîte qui recrute.
Devant l'importance acquise par iTunes, le service de distribution de fichiers audio par Apple, Microsoft a réagi en dénonçant la position de monopole de fait d'Apple. Ce communiqué ajoute que Windows laisse le libre choix aux utilisateurs, ce que iTunes ne permet pas. Les participants à la réunion trouvent que le gars de Microsoft à l'origine de ce communiqué est plutôt gonflé. Au fait, quel choix de format audio offre Windows ? Il y a WMA. Et il y a, semble-t-il, le format PCM, mais la plupart de ceux qui participaient à cette discussion ne le connaissaient pas.
Quelqu'un relate une séance de formation où l'on enseignait PHP à de jeunes informaticiens. À un moment, l'un des étudiants a montré un appel de fonction tout ce qu'il y a de plus procédural et a demandé à quel objet cette méthode était associée. Il semblerait qu'il y a encore du chemin à faire pour assurer la maîtrise de techniques de programmation. La conversation dérive vers la définition de la programmation orientée objet en opposition à la programmation procédurale. Le critère évoqué lors de la réunion est le fait que le déroulement du programme n'est pas du tout linéaire, car à chaque appel de méthode, le pointeur d'instruction se retrouve à un tout autre endroit du programme. Mais c'est déjà le cas en programmation procédurale avec les appels de fonction, non ? [ En réfléchissant à cette discussion ultérieurement, il me semble que s'il est vrai que le pointeur se ballade aux quatre coins du programme en programmation procédurale, c'est beaucoup plus intense en programmation objet. D'autre part, il existe des mécanismes en programmation objet qui n'existent pas en programmation procédurale : l'encapsulation et le dispatch des méthodes en fonction de l'héritage. ]
Lorsqu'il faut communiquer son mot de passe à quelqu'un d'habilité, Briac (à moins que je confonde avec Nicolas ?) a du mal à le donner. En effet, au bout d'un temps d'apprentissage relativement bref, il tape mécaniquement sans regarder les touches ni se remémorer les caractères associés. Pour donner le mot de passe, il est obligé de simuler la frappe tout en regardant son clavier. J'ai le même problème avec les terminaux de carte bancaire, je tape les quatre chiffres de mon code personnel mécaniquement sans regarder. Un jour, faute d'avoir fait un retrait au DAB du coin, j'ai dû régler mon épicier avec ma carte. J'ai tapé mon code comme d'habitude et cela a été refusé. C'est alors que je me suis aperçu que le clavier de son terminal était un clavier de type calculatrice, avec 1,2,3 en bas, tandis que les distributeurs de billets dont j'ai l'habitude ont des claviers de type téléphone, avec 1,2,3 en haut. Qu'ils sont chanceux, ceux dont le code personnel est composé uniquement des chiffres 4, 5 et 6 !
Nous avons évoqué les problèmes d'espace associés aux machines de bureau et aux machines portables. L'inconvénient des machines de bureau, c'est leur encombrement. Cela dit, quel gain de place et quel bonheur si vous disposez d'un écran plat avec votre machine de bureau ! L'avantage des portables, c'est, bien entendu, leur portabilité. Et un peu aussi leur faible encombrement. Cela dit, un portable de 2,2 kilogrammes, ce n'est pas toujours très commode lorsque l'on a besoin de transporter autre chose dans son sac. Quelle que soit leur masse, les portables ont un défaut : le fait que l'écran soit solidaire du clavier. Soit on se retrouve le nez sur l'écran pour taper du texte, soit on est obligé de tendre les bras au maximum pour avoir un écran à la bonne distance. Il existe une machine qui cumule les inconvénients des deux familles. Elle ressemble à un portable, mais l'écran est plus large que le clavier. Du coup, cette machine est intransportable (l'écran n'étant pas protégé comme il faut) et il est impossible de disposer à sa guise l'écran et le clavier, puisqu'ils sont solidaires.
Ce qui me dérange dans les portables, c'est l'absence de pavé numérique. En revanche, plusieurs autres participants n'utilisent jamais le pavé numérique et les claviers de portables leur conviennent très bien (à part le fait, signalé ci-dessus, qu'ils sont solidaires de l'écran).
Nicolas évoque la surprise qu'il a eue avec une distribution Linux (je ne sais plus laquelle). Il voulait mettre à jour des autorisations par visudo. Il s'attendait donc à se retrouver sous vi puisque c'est l'éditeur de texte par défaut. En fait, il s'est retrouvé sous nano !
Je fais remarquer que, dans un mode vraiment dégradé où libcurses plante, ou bien où l'on se retrouve sur une console papier, vi est encore trop luxueux. Il faut alors utiliser ed. Nicolas signale qu'il a réellement vécu un incident où vi était indisponible. Il a alors utilisé sed pour réparer les fichiers de configuration de la machine. Il déteste ed et moi je déteste sed.

Divers

Qu'y a-t-il au cinéma en ce moment ? David (L) nous conseille d'aller voir le Retour. Je n'ai pas retenu les détails, je me souviens juste qu'il s'agit d'un père qui revient auprès de ses enfants après plusieurs années d'absence. Je crois que c'est à ce moment-là que Stéphane a fait remarquer les implications psychanalytiques de son nom, qui évoquent un « père rare ». Ce à quoi BooK a répondu que lorsqu'il aura un fils en âge de se marier, lui aussi pourra tirer partie de son nom et pousser un « Ah ! » de satisfaction lorsqu'il fera connaissance de sa bru.
Un autre « retour », le Retour du Roi. Comme pour les Deux Tours, je ne suis pas allé voir ce film, ce qui m'a permis de ne pas être déçu. Philippe (Bl) l'a vu. Il a trouvé lamentable la scène où Legolas attaque un oliphant (animal semblable à l'éléphant, en plus gros et avec la peau plus épaisse). Dans cette scène, Legolas grimpe sur le dos de l'oliphant, tue tous ceux qui s'y trouvent puis tue l'oliphant lui-même, d'une simple flèche dans la nuque. J'ai entendu dire que toutes les séquences avec Saroumane avaient été supprimées. Nicolas explique que c'est pour les réintégrer dans la version DVD. J'ai l'impression que c'est un phénomène qui est en train de se développer : lorsqu'un cinéaste tourne un film, il supprime des scènes de la version pour les salles de cinéma dans le seul but de proposer ces scènes en bonus dans le DVD qui sortira quelques mois plus tard. [ En cherchant des liens pour ce paragraphe, j'ai trouvé celui-ci. Admirez la maîtrise de l'écriture des liens hypertexte et la qualité de la typographie ! ]
Il y a également Master and Commander, un film sur la marine à voile de la fin du XVIII^e siècle ou du début du XIX^e. Dans le film, comme dans le livre qui en est l'inspiration, les gentils sont les Anglais. En revanche, dans le film, les méchants sont français tandis que dans le livre, les méchants sont américains. Le film est politiquement correct, vous l'avez bien compris.
Il a été question à un autre moment de ceux qui réécrivent l'histoire. L'exemple le plus connu est le Ministère de la Vérité dans 1984, qui n'hésite pas à réécrire les articles des journaux des années précédentes parce que « l'Oceania a toujours été en guerre contre l'Eurasia, jamais l'Estasia, tout le monde sait cela ! ». Il y a aussi les photographes des démocraties populaires, qui retouchaient les photos pour enlever un ex-dirigeant tombé en disgrâce mais qui oubliaient d'enlever son ombre portée. Et il y a enfin les États-Unis, qui déclaraient début 2002 : « la France est notre meilleur allié », en raison du déploiement de troupes françaises en Afghanistan aux côtés des Américains et qui, fin 2002, déclaraient...
L'un des participants a été pressenti pour se costumer en bisounours rose à l'occasion de l'Atelier Perl Francophone. Pour vous donner un indice, c'est l'un des rares participants à avoir déjà de la fourrure sous le menton. À noter qu'il n'hésite pas à se déguiser. C'est ainsi qu'un jour, il a traversé Pau déguisé en abeille. Une semaine plus tôt, il avait pris un verre dans un bar avec une autre personne et au cours de la conversation, pour des raisons que je n'ai pas retenues, il avait sorti : « Tu as honte d'être avec moi aujourd'hui ? Éh bien nous nous retrouverons la semaine prochaine ici à la même heure et là tu auras vraiment honte. » Et c'est pour réaliser cette promesse qu'il avait rejoint le bar costumé en abeille.
Une autre occasion où il se costume, c'est lors de certaines soirées chic. Il se pointe à une soirée habillée en feignant d'avoir compris « soirée costumée » et apparaît sur le pas de la porte déguisé. Immanquablement, cela jette un froid dans l'assistance. Puis il s'absente quelques minutes, histoire de se changer et de réapparaître avec une chemise blanche et un nœud papillon tout ce qu'il y a de plus classique. Car il avait prévu son rechange et l'avait emporté dans un sac...
Stéphane rappelle qu'il a transmis à la liste Paris.PM un message de David Cantrell sur le prochain Italian Perl Workshop. Mais s'il évoque ce message lors de la réunion, c'est à cause de la citation qui figure dans la signature. La voici en V.O. :
Capitalism is the extraordinary belief that the nastiest of men, for the nastiest of reasons, will somehow work for the benefit of us all.
-- John Maynard Keynes
Dans le même ordre d'idée, nous avons évoqué les « contrats de projet », dont il était question aux actualités. Il s'agit d'un CDI à durée limitée (rappel, CDI signifie « contrat à durée indéterminée). Comme le contrat de projet est un CDI, il n'y a pas de prime de précarité, comme c'est le cas pour les CDD.
L'un des participants à la réunion, qui se déplace en métro, a filmé un groupe de rappeurs qui chantent et font la manche. Ce qui est original, c'est que ces rappeurs ont la quarantaine ou la cinquantaine et qu'ils sont d'origine yougoslave.
Un autre personnage curieux, c'est celui qui sévit sur la ligne 7 et qui ne fait pas la manche. Certains l'ont vu monter dans une rame et la traverser en exhibant un panneau en carton où il racontait ses problèmes. D'autres, comme moi, avons eu droit à son discours. Il raconte ainsi que la DST, aidée par des partis de gauche, répand des gaz soporifiques dans son appartement pour qu'il se réveille tard le matin, qu'il arrive en retard à son travail et qu'il se fasse renvoyer. En outre, quand il a fait son service militaire, les mêmes individus déclenchaient exprès des bagarres dans lesquelles il se trouvait impliqué. Délire de la persécution ?
Eric (glb) évoque le théâtre de l'invisible et Augusto Boal. Voici en bref le principe de ce théâtre.
Le théâtre de l'invisible consiste à transporter un spectacle dans un lieu public autre que le théâtre. Les acteurs répètent une agression sexuelle dans le métro, un vol à l'étalage dans un supermarché... et transforment le spectacle en action véritable par la représentation in situ. Les spectateurs sont pris à partie par des comédiens et deviennent ainsi protagonistes.
[ Ici, c'est Eric qui explique. ] J'émettais l'hypothèse que certaines « scènes » vues dans les transports parisiens étaient certainement de ce genre : des acteurs qui se livrent à leur art en ayant des spectateurs qui ne savent pas qu'ils sont spectateurs (!). Je me fonde principalement sur la diction sub-normale des personnes que l'on entend parfois clamer leur vérité dans les transports en commun (principalement durant les heures de pointe :). L'une des règles du théâtre de l'invisible est de ne jamais dire aux spectateurs-acteurs qu'ils ont assisté à une « pièce ».
Cette forme de mise-en-scène fait plus généralement partie du « Théâtre de l'Opprimé », et a des prérogatives politiques (éducation, ...). [ Et je reprend le curseur. Jean ]
Stéphane a vu un site web avec la photo de Winston Churchill, armé d'un tommy-gun. Il ne connaissait pas cette photo. Elle a connu la célébrité un certain temps et les services de propagande nazie l'avaient même reprise pour en faire une affiche Wanted en comparant Churchill à Al Capone.
Comme il était question, avec le Wifi, de transmission de données par micro-ondes, Jérôme évoque une expérience qui a eu lieu à la Réunion et où l'on a essayé de transmettre de l'énergie par micro-ondes. Ce système présente peut-être des risques pour les oiseaux qui traverseraient le faisceau, non ? Ce n'est pas demain la veille que nous aurons un tel système à l'intérieur de la maison.
BooK a parlé de la nouvelle mode qui affecte les chats : le lion's cut, une nouvelle façon de tailler la fourrure évoquant la crinière d'un lion.
Un peu en retard, David (L) a offert un cadeau à Eric (echo). Du spam ! Du vrai spam ! Pour ceux qui ne connaissent pas, ça se mange et c'est l'abréviation de spiced ham. Et ça vient d'Amérique, même si ce sont des britanniques qui ont composé un hymne à son honneur. [ Voir la couverture de TPJ 18, été 2000. ]