TeXmacs, une première mondiale

Un historique de toutes nos réunions

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Table des matières

• mercredi 13 février 2002 (précédent)
• mercredi 13 mars 2002 (le compte-rendu de Stéphane)
• mercredi 10 avril 2002 (suivant)
• Tous les comptes-rendus

mercredi 13 mars 2002

La voix du secrétaire (Jean)

• David le conférencier,
• David, le bioinformaticien américain du mois dernier,
• un autre David (si j'ai bien compris son prénom), qui était là le mois dernier,
• notre Czar-président David,
• notre trésorier D@vid,
• David surnommé Sniper,
• Stéphane le vice-conférencier (notre Stéphane habituel),
• Olivier,
• Gérald,
• BooK,
• Jicé,
• François,
• Briac,
• Eric,
• Samuel (Moun's),
• Sylvain,
• Emmanuel,
• et moi.

La majeure partie de la réunion était la présentation de T_EXmacs. Stéphane m'a transmis son point de vue et celui de David, joints en annexe au présent compte-rendu. Il a également été question de Perl et de sujets divers.

T_EXmacs

• Nous avons assisté à une première mondiale lors de cette réunion. En effet, T_EXmacs venait le jour même de passer à la version 1.0, et c'était donc la première présentation d'une version stable de T_EXmacs.
• Une autre présentation est prévue, le samedi 16, à la Villette. Cette présentation sera orientée un peu plus vers les utilisateurs lambda (*), qui ne pratiquent pas la programmation.
  (*) Rien à voir avec les lambda-expressions de Scheme. Et le jeu de mots était involontaire. Je l'ai remarqué en me relisant.
• Pour l'instant, le développement de T_EXmacs est assuré par une équipe très réduite. Il y a l'auteur, Joris van der Hoeven, qui travaille dessus depuis 5 ans et David (le conférencier). Également, Stéphane commence à s'y impliquer et il a éliminé quelques bugs (il a dit « fixé », ce qui signifie exactement l'inverse en bon français). Il est question également d'un Espagnol prénommé Alvaro, qui a créé le wiki du site web du projet.
• L'organisation est quasiment inexistante. Cela se comprend étant donné que jusqu'à une date récente, il n'y avait qu'une personne sur le projet. Mais comme les effectifs sont en train de gonfler, il faudrait quelque chose d'un peu plus structuré. Pour l'instant, il n'y a pas de mailing-list pour les développeurs, ceux-ci communiquent entre eux par le wiki ou par courrier électronique. Également, les sources ne sont pas centralisés dans un serveur CVS, les développeurs s'échangent les patchs au fur et à mesure.
• Il existe néanmoins une FAQ. La première question concerne le rapport entre T_EXmacs et T_EX. En gros, c'est seulement une histoire de nom (tout comme la ressemblance entre Java et Javascript : j'ai lu que cette ressemblance se limitait aux 4 premières lettres).
• En fait, T_EXmacs a quand même repris un élément important de T_EX : les polices utilisées sont générées par METAFONT. Pour les besoins de la démo, David et Stéphane se sont arrangés pour générer toutes les polices nécessaires avant le début de la séance. Sinon, habituellement, les polices sont générées au fur et à mesure des besoins, donc au cours d'une session T_EXmacs. Lorsque cela se produisait dans le temps, l'affichage se gelait et l'utilisateur pouvait penser que sa machine était plantée, alors qu'elle est simplement en train de mouliner. Pour éviter cette méprise, Joris a programmé l'affichage d'une pop-up. Le problème, c'est que la gestion de la pop-up n'est pas standard et il est impossible de faire quoi que ce soit d'autre lorsqu'elle s'affiche. Le remède était donc pire que le mal. Stéphane a rétabli l'état antérieur, en attendant de programmer quelque chose de plus ergonomique. À noter que les pop-ups ne comportaient pas de publicité.
• Un autre point commun, c'est l'historique des deux logiciels. Knuth est un mathématicien et il a programmé T_EX pour disposer d'un logiciel de traitement de texte qui lui convenait et qui lui permettrait de mettre en page lui-même ses textes, sans avoir besoin de faire d'innombrables allers-retours chez l'imprimeur. Joris est lui aussi un mathématicien, et lui aussi il s'est mis à programmer T_EXmacs parce que les logiciels actuels ne lui convenaient pas : T_EX est en mode batch, c'est-à-dire que lorsque l'on tape son document, on ne sait pas à quoi il ressemblera. Il y a bien Lyx (ou son avatar KLyx), mais le résultat graphique est peu satisfaisant.
• Sur ce dernier point, les opinions divergent. François signale qu'il n'a pas besoin d'un affichage nickel, il lui suffit d'un affichage approximatif. Et Philippe raconte que lorsque des mathématiciens discutent du boulot par messagerie électronique, ils s'envoient des formules mathématiques sous forme de source L^AT_EX, et ils se comprennent parfaitement comme cela, sans avoir besoin de mettre en page la formule. Pour appuyer les dires de BooK, j'ai trouvé ce message dans les archives de mathématiques :

  Message-ID: <1016733201.3c9a1e1114964@royal.mail.gb>
  From: j.stirling@royal.society.ac.uk
  To:  l.euler@akademy-st-petersbourg.ru
  Date: Fri, 13 Mar 1730 (OS) 17:30:51 +0000 GMT
  Sender: j.stirling@royal.society.ac.uk
  MIME-Version: 1.0
  Content-Type: text/plain
  Content-Transfer-Encoding: 8bit
  X-transport-agent: RFC 1149
  Subject: Calculer une factorielle
  
  Le calcul d'une factorielle néceffite en général de nombreufes
  multiplications pour un nombre très-grand. Mais j'ai découvert 
  une formule très-magnifique & très-rapide pour peu que 
  l'on ait une table de logarithmes.
    $$\forall n\in {\bf N^*},  
    n!\approx\left({n\over e}\right)^n \times\sqrt{2\pi n}$$
  Pour de faibles valeurs de n, la multiplication 
  des nombres confécutifs entr'eux refte la
  meilleure méthode, mais pour n suffifamment grand,
  ma formule est préférable.
  
  Refpectueufement,
  
  James Stirling
  

  Et tout le monde comprend qu'il veut dire
• Il y a vaguement quelques points communs avec Emacs. Comme Emacs, il est prévu que T_EXmacs fasse tout, y compris Tétris et le courrier électronique. Emacs s'appuie sur le dialecte E-lisp du langage Lisp et T_EXmacs s'appuie sur Scheme, un autre dialecte de Lisp. Comme Emacs, T_EXmacs requiert un espace important dans la mémoire vive de la machine. Eric a regardé le résultat d'un ps sur la machine d'Olivier, et il a constaté que T_EXmacs prenait 38 Mo. Cela dit, il a vu sur cette machine qu'Apache prenait 71 Mo par instance et il y en avait une demi-douzaine. Quant à Emacs, il ne prenait « que » 9 Mo.
• Un autre point commun avec Emacs est que les utilisateurs confirmés peuvent tout faire au clavier. Les touches de fonction par défaut sont les mêmes que pour Emacs, par exemple C-a pour aller au début de la ligne. Et comme pour Emacs, il est possible de redéfinir l'attribution des touches ou des séquences de touches avec quelques lignes de (E-lisp|Scheme).
• Comme cela se pratique lorsque l'on compose un document avec XML, le contenu et la présentation sont découplés. On met en page le document en lui appliquant une CSS (cascading style sheet), et on peut changer de CSS à tout instant. Dans le cas de T_EXmacs, une CSS est une collection de macros Scheme. Certains demandent si ces macros peuvent, par exemple reformatter le disque dur. David répond en nous montrant qu'il existe un sous-menu sécurité, avec trois éléments :
  1. ne jamais exécuter les macros au chargement du document,
  2. demander confirmation pour exécuter les macros,
  3. exécuter les macros dès le chargement du document.
  Certains mauvais esprits proposent de renommer le programme « MS T_EXmacs ».
• Certaines opérations sont plus faciles à faire avec T_EXmacs qu'avec T_EX ou L^AT_EX. David nous cite l'exemple de la mise en page d'un texte sur plusieurs colonnes. Il nous fait la démonstration d'une autre fonction, l'ajustement des interlignes. Il prend deux formules qui occupent beaucoup de place verticalement, et il les met sur deux lignes successives, et les décale progressivement dans le sens horizontal. Et sous nos yeux ébahis, nous pouvons constater que dès que l'écart horizontal le permet, l'écart vertical diminue automatiquement et les deux formules sont présentes à l'écran sans se chevaucher. Si je me souviens bien, cela donnait à peu près ceci.

  Avant

  Après

  (Une petite remarque : je n'ai pas encore installé T_EXmacs, et j'ai composé les formules avec T_EX, et je les ai disposées avec un outil graphique.)
• Joris a commencé à programmer T_EXmacs il y a maintes années. À cette époque, X n'était pas aussi développé que maintenant. C'est pourquoi T_EXmacs utilise la Xlib et rien d'autre. Joris a écrit lui-même tous les widgets dont il a eu besoin.
• Stéphane a lu Design Patterns et en lisant les sources de T_EXmacs, il a constaté que c'était la méthode que Joris avait utilisée. En revanche, pour les fonctions de bas niveau, comme les entrées-sorties, la situation n'est pas aussi brillante. Joris n'est pas habitué aux entrées-sorties telles qu'on les pratique dans le monde Unix. C'est l'un des points sur lesquels Stéphane va se pencher dans l'avenir immédiat.
• Le programme comporte également de nombreux system(cmd). Notamment, il est possible d'ouvrir une session shell (comme dans Emacs), mais en réalité, c'est une succession d'appels à la fonction system(). De même, il est possible de faire référence à un document par son URL, et dans ce cas, le programme le charge avec un system("wget..."). Pas très optimisé, tout cela.
• Le programme est multilingue. Il est possible de sélectionner telle ou telle langue pour l'affichage des menus. C'est ainsi que David nous a montré les menus en anglais, en russe (et en caractères cyrilliques) et en tchèque.
• Un autre gadget bien pratique, c'est l'affichage de la table des matières. Tout d'abord, il ne faut pas être surpris si les numéros de page sont remplacés par des points d'interrogation. C'est en fait que l'affichage du document se fait en mode « papyrus », sans marquer les limites entre les pages (ce qui permet d'accélérer l'affichage). Les numéros de page n'ont donc pas de signification dans ce mode d'affichage. En revanche, même dans ce mode, la table des matières comporte des liens hypertexte, ce qui permet d'accéder rapidement à l'endroit désiré du document.
• David nous a fait une démonstration de l'anti-aliasing, démonstration qui m'a rappelé la définition du sel :

  Le sel, c'est ce qui donne un mauvais goût à la soupe quand il n'y en a pas.

  Éh bien c'est pareil,

  l'anti-aliasing c'est ce qui provoque un affichage hideux quand on ne l'utilise pas.

• De nombreuses fonctions sont prévues pour le futur et Stéphane espère que nous y participerons, puisqu'il y aura moyen de le faire en Perl. Entre autres, il suggère l'écriture d'un convertisseur pod2texmacs. Un autre sujet qui l'intéresse, c'est l'utilisation de T_EXmacs pour faire de la « programmation raisonnée » (c'est la traduction qu'il a trouvée pour le Literate Programming de Knuth ; c'est vrai que « programmation littéraire » fait curieux).
• Merci aux deux conférenciers, mais aussi à Olivier et à Sniper, qui ont prêté leurs portables respectifs pour la démo, ainsi qu'à notre président David, pour le vidéo-projecteur qui a permis à tous, même à ceux du fond, de lire sans problème ce qui était affiché à l'écran.
• Une remarque d'ordre général sur la démonstration et sur les futures réunions du même type. Il serait souhaitable de les dissocier de nos réunions mensuelles « bière, bouffe, potins ». Lors de la présente réunion, il y a eu plusieurs occasions où des participants ont relâché leur attention et ont entamé une discussion parallèle sans aucune relation avec le sujet de la présentation. C'est ce qui se passe habituellement, il y a toujours plusieurs fils de discussion simultanés, sauf lors des réunions quasi-désertiques. Mais cela ne choque personne lors des réunions « bière, bouffe, potins », tandis que cela peut gêner un conférencier qui voit, ou qui croit voir sa bonne volonté mal récompensée. Il faudrait que ces exposés aient lieu dans un autre cadre, sans table, les sièges disposés en rang l'un derrière l'autre et non pas en vis-à-vis.
• Une remarque, qui s'applique à T_EXmacs et à la démonstration. Les formules mathématiques présentées lors de la démo ne me disaient pas grand-chose. Soit il s'agissait de formules pipeau, dont l'intérêt est purement typographique et qui n'ont aucune signification mathématique, soit il s'agissait de formules que seuls Joris et ses pairs sont capables de comprendre. J'aurais aimé voir des formules un peu plus reconnaissables, comme les solutions d'une équation du second degré, ou une variable aléatoire gaussienne, enfin quelque chose que l'on rencontre après un minimum d'études, et que l'on reconnaît même après de longues années.

Perl

• Peu de temps avant la réunion, Shlomi Fish a diffusé la première spécification publique de Rindolf. Je l'ai lue et Briac a participé à une discussion (Perl Monks ?) et l'a peut-être également lue. Nous ne sommes pas convaincus de l'utilité de cette entreprise. Néanmoins, si Shlomi Fish arrive au terme de sa démarche, cela constituera une réussite, d'autant plus que nous doutons fort qu'il trouve de l'aide concrète pour coder Rindolf.
• Philippe, ainsi que quelques personnes dont il n'a pas cité le nom, avancent bien sur le module Games::Golf. Ce module servira pour les compétitions de Golf Perl, aussi bien pour les joueurs que pour les arbitres. Dave Hoover est partie prenante dans ce développement, car il s'occupe de PGAS (Perl Golf Administration System), une base de données dans laquelle sont stockées toutes les archives des compétitions passées. Avec cette base de données, il sera possible de faire des statistiques et de voir l'évolution des résultats de tel ou tel joueur.
• Philippe essaie aussi de faire fonctionner des programmes Perl sur Windows 95. Il rencontre un certain nombre de problèmes, notamment du genre comment intercepter les erreurs standards (STDERR) et les rediriger dans un fichier.
• Il évoque également la procédure traditionnelle d'installation d'un module Perl. Sous Unix, il suffit de faire :

  perl Makefile.PL
  make
  make test
  make install
  

  Mais make n'existe pas sous Windows. Il a donc recours à une solution de contournement assez laborieuse. Sniper lui apprend qu'il existe un programme nmake qui remplit le même rôle. Ce programme est disponible librement chez Microsoft.
• À ce propos, il semblerait que pour les modules pur Perl (c'est-à-dire sans XS), l'étape make soit facultative. En effet, grâce aux dépendances, l'étape make test commence si nécessaire par faire la même chose que make tout court (création de blib, etc).
• Nous avons évoqué certaines figures marquantes de la communauté Perl. Notamment Piers Cawley, dont les mensurations dépassent celles de Greg McCarroll et qui n'a pas besoin de table pour poser son portable : il tient sans problème sur sa cuisse.
• Philippe évoque également Greg McCarroll, en particulier le soir à Amsterdam où il l'a vu ainsi qu'Andy Wardley sous l'influence de substances psychotropiques. Savoir que quelqu'un comme Greg ou Andy se mettent dans ce genre de situation, cela lui fait perdre ses complexes quant à la qualité de son code.
• Eric évoque Ingy, qu'il a vu à TPC et que nous avons vu à YAPC::Europe. Alors qu'il a fait des réalisations remarquables, il n'a pas pour autant la grosse tête. C'est également un joyeux drille, toujours prêt à faire la fête sans se prendre au sérieux.
• Alors que tout le monde les associe, en raison notamment de leur collaboration pour Fido et le Lama, il n'y a pas plus différent que Randal et Tom, nous explique Eric. Tom est du genre à émailler sa conversation de citations latines, tandis que Randal est beaucoup plus au raz des pâquerettes et ne dédaigne pas des franches rigolades de temps en temps. Il n'hésite pas, comme je le rappelle, à se faire photographier en compagnie de Mr Potatoe Head et à mettre cette photo sur son site web.
• Eric raconte l'attitude de Tom, qu'il a vu notamment à TPC. Il lui a semblé que Tom jouait un peu le rôle de la star adulée par ses groupies, simultanément flattée et incommodée de cette admiration. Également, on sent que Tom estime qu'il n'a rien à apprendre de personne sur Perl. Un jour, il risque de rencontrer un autre génie de Perl, et il ne saura pas profiter pas de cette rencontre pour découvrir Perl sous un angle novateur.
• Il semblerait que la grande mode de Perl Monks soit passée. Eric avoue qu'il n'y va presque plus, car il a l'impression que c'est un site fréquenté essentiellement par des débutants. Stéphane évoque le cas de BooK, « qui n'a même pas un robot pour se connecter à Perl Monks, et récupérer de temps en temps deux points d'expérience ». Cette importance accordée aux points d'expérience amène un léger sourire désabusé sur le visage d'Eric...

Autres sujets

• Il y a eu une discussion au sommet (notre président David et Eric et d'autres) sur les logiciels de mailing-list : Majordomo pour le fonctionnement quotidien, MHonArc pour l'archivage, et Sympa pour les deux fonctions. Olivier évoque l'ergonomie de Google, qui affiche les archives en deux cadres. Le cadre de droite affiche les messages d'un fil de discussion, en le découpant éventuellement en groupes de dix messages. Le cadre de gauche affiche la liste de tous les messages du fil de discussion, ainsi qu'une représentation schématique des liens entre messages et chaque message comporte un lien hypertexte permettant de visualiser le message correspondant dans le cadre de droite. Il est question des algorithmes, ou plutôt des heuristiques, permettant de savoir si tel ou tel message fait suite à tel autre message. Mais cela ne fonctionne pas toujours très bien. Quelqu'un avait posé une question sur les expressions régulières, avec un sujet libellé ainsi :

  RE: problème avec les quantificateurs.
  

  et le logiciel avait interprété RE: comme la marque d'une réponse, alors qu'il s'agissait de l'abréviation d'« expression régulière ».
• La discussion a enchaîné sur les dérapages dans le fonctionnement des mailing-lists. Il y a par exemple ceux qui partent en vacances sans se désabonner, mais qui programment une réponse automatique d'absence. Un logiciel de courrier bien écrit ne renvoie jamais une réponse automatique aux messages en priorité bulk, c'est-à-dire envoyés par les mailing-lists. De plus, le logiciel conserve en mémoire la liste des adresses auxquelles il a envoyé une réponse automatique au cours des dernières 24 heures, de manière à ne pas en envoyer trop souvent au même destinataire. Le problème, c'est que les programmes de courrier électronique ne sont pas toujours bien écrits et ne respectent pas toujours ces deux précautions. Dans le meilleur des cas, ils polluent les mailing-lists. Dans le pire des cas, ils écroulent le serveur, à cause des réponses automatiques aux réponses automatiques déclenchées par une réponse automatique faisant suite à une réponse automatique qui...
• David, le conférencier, a eu un problème inattendu pour sa démonstration. Il utilise habituellement un clavier Dvorak et la machine sur laquelle il travaillait (Olivier ou Sniper ?) était configurée en AZERTY. Y a-t-il dans l'assistance quelqu'un qui sait comment utiliser xmodmap ? Non, personne ne savait. À noter que BooK sait taper à six ou sept doigts sans regarder le clavier, mais moi je tape à huit doigts, sans regarder. En revanche Philippe sait passer sans problème d'un clavier AZERTY à un clavier QWERTY, ce que je suis incapable de faire (je n'ai pas essayé récemment, mais cela ne fait aucun doute).
• Philippe a apporté quelques exemplaires de la revue Hebdogiciel, qui paraissait dans les années 80, à l'époque des Atari, des TO7, des sauvegardes sur cassette audio, des programmes en Basic, voire en langage machine. Il évoque notamment un article paru à la une du numéro 138. Cet article présentait une machine avec des caractéristiques fabuleuse pour l'époque (lecteur de disquettes 5"1/2, processeur Z80, deux prises Midi, un connecteur RS232, 512 Ko de mémoire vive, etc. et même un gestionnaire de bureay). Dans le numéro suivant, l'article de la première page révélait qu'il s'agissait d'un canular, que c'était trop beau pour être vrai. Malgré cela, la revue avait eu un procès pour information mensongère. La rédaction s'en est néanmoins tirée parce que l'article comportait une note « en bas de page » précisant que cette machine n'existait pas. Si j'ai mis des guillemets, c'est parce que, comme BooK nous l'a montré, cette note figurait à la page des bandes dessinées et en plein milieu de la page.
• En voyant le listing d'un programme en langage machine, cela nous a remis en mémoire l'époque encore plus reculée où il fallait saisir le programme aux clés. Nous n'avons pas vécu cette époque, nous en avons simplement eu écho par le livre de S Levy, « Hackers ». J'ai néanmoins eu l'occasion de faire un TP où je devais assembler un programme à la main, avec papier, crayon et aide-mémoire, et où je devais ensuite introduire le programme dans la machine à l'aide d'un clavier à 20 touches : les 16 chiffres hexadécimaux, plus quatre touches de commande.
• Un livre a fait une brève apparition, mais je n'ai pas retenu le titre (Arithmétique des ordinateurs, de Jean-Michel Mulleri, apporté par BooK, qui n'a toujours pas fini de le lire... C'était peu de temps après la lecture de Code de Charles Petzold). Il y est question de sujets plutôt inhabituels, comme la logique à trois états, avec les schémas électroniques implémentant les opérateurs de cette logique. Par association d'idée, François et moi rappelons que Knuth avait déjà évoqué le sujet.
• Certains ont encore une fois évoqué le Seigneur des Anneaux. Je n'ai pas participé à la discussion, mais voici les bribes que j'ai retenues. Gérald trouve justifiées les différences entre le roman et le film, car le premier tome fait dans les 300 pages et le film ne fait que 2h30. Il était donc impossible de reprendre l'intégralité du roman. D@vid rétorque qu'il admet l'existence de coupures, mais pas les altérations qui dénaturent le roman, voire qui introduisent des invraisemblances dans le récit. Par exemple, lors du combat final contre les orques, Aragorn donne l'ordre à Frodon de fuir pendant que lui combat contre les orques. Cette tactique n'a aucun sens. Le rôle d'Aragorn est de protéger l'anneau et son porteur, pas de s'en séparer. En agissant comme dans le film, il aurait permis aux orques de se séparer en deux, la première moitié occupant Aragorn tandis que l'autre moitié aurait pu capturer Frodon et l'anneau.
• François évoque un effet spécial qui a foiré. Comme D@vid nous l'avait déjà raconté, les acteurs jouant les nains et les hobbits sont des humains de taille et de proportions normales. Les scènes faisant intervenir à la fois des hommes, des nains et des hobbits ont donc été tournées en plusieurs fois : une fois avec les humains seuls, une fois avec les nains seuls et une fois avec les hobbits seuls. Ensuite, les scènes ont été fusionnées, en réduisant en proportion la taille des nains et des hobbits. Le problème, qui s'est manifesté lors de la conférence d'Elrond, c'est que lorsque Bilbon a été filmé puis réduit, le décor a également été réduit. D'où une incohérence dans cette scène.
• D@vid évoque de nouveau the History of Middle Earth (ses interlocuteurs ayant changé par rapport à la dernière fois). Cet ouvrage est la compilation par Christopher Tolkien des brouillons de son père. C'est ainsi que l'on découvre que dans la première version, Beren était un elfe, non pas un humain comme dans la version définitive du Silmarilion. De même, si le Silmarillion et les textes parus en même temps (Aïnulindalë et Valaquenta) présentent les Valar en détail, ils passent rapidement sur les Maïar. Dans the History of Middle Earth, on trouve beaucoup plus de détails sur les Maïa. D@vid évoque également le siège de Gondolin, décrit dans le détail avec tous les mouvements de troupes.
• Évidemment, the History of Middle-Earth existe uniquement en anglais. À ce propos, D@vid indique à Gérald l'adresse d'une librairie anglophone, W.H. Smith rue de Rivoli, métro Concorde, à l'angle de la rue Cambon. Stéphane en avait déjà parlé, mais Gérald était absent ce jour-là.