Le retour Amsterdam - Paris
Un historique de toutes nos réunions
Table des matières
Je commence ce compte-rendu au moment où nous sommes sortis
du restaurant chinois, c'est-à-dire au moment où nous avons quitté
les derniers « estrangers » de Grande-Bretagne, d'Allemagne, des
Pays-Bas, et ainsi de suite, et où nous nous sommes retrouvés
entre mongueurs de Paris. Nous avons laissé BooK et Briac avec
les membres de la coding party qui a lieu chez
Kudra.
Nous sommes
allés à la gare, pour poser nos bagages à la consigne. Là, il y avait
une queue gigantesque pour la consigne manuelle, et renseignements pris,
aucune consigne automatique n'était libre. Nous sommes donc repartis
à l'aventure, en traînant nos sacs et nos valises.
Finalement, au bout de quelques centaines de mètres, nous nous
sommes arrêtés pour boire un coup à la terrasse d'un café. D@vid,
Sniper et moi y sommes restés tout l'après-midi, à boire de la
bière ou du café et à discuter comme si nous étions au sous-sol
de la Taverne République. Kai et Birgit ont aussi discuté et
bu de la bière, mais ils sont également allés faire un tour
pour visiter les rues avoisinantes. D@vid et moi avons également
eu l'occasion de discuter avec un hollandais, venu passer le temps
et boire un coup.
Une fois l'heure arrivée et les derniers florins dépensés, nous
sommes repartis vers la gare, nous avons réussi à deviner à quel quai
notre train s'arrêterait, et nous avons été rejoints par Philippe.
Certains ont tenu le coup pour continuer la discussion tout en mangeant
des chips et des madeleines, ou en buvant de l'eau et de la bière,
d'autres ont préféré rattraper un peu du sommeil perdu.
Je ne ferai pas la distinction entre la discussion au café et celle
dans le train. Les sujets abordés ressemblent beaucoup à ceux d'une
réunion normale : l'informatique en général,
Perl en particulier,
et des sujets divers.
- Sniper a, comme tout le monde, été subjugué par le module
Inline::C
et les modules de la famille Inline. Mais
compte tenu de l'environnement dans lequel il travaille, il se demande
si ce module est compatible avec les outils Active State
perlapp et perl2exe. Parmi les éventuels problèmes,
il y a le fait que Inline::C semble lancer le compilateur
cc (ou gcc) dans un processus inférieur. Comment
cela se fait-il sous Windows, pour lancer un autre processus, et quel
compilateur peut-on utiliser ?
- D@vid nous évoque son grand projet, un outil permettant
de gérer les archives RPM sur sa machine, et permettant
d'automatiser (plus ou moins) le téléchargement des nouvelles
versions. Pour ce faire, il est obligé de charger la liste
des archives figurant sur tel site ou tel miroir,
décortiquer le nom de ces archives pour savoir de quel
logiciel il s'agit et quelle est la version, et de comparer
cette version avec celle qui est installée sur sa machine.
Il y a bien le module
Sort::Version,
mais si je me
souviens bien, cela ne correspond pas tout-à-fait à ses
besoins. Cela lui donne au moins une base de départ.
- Il voudrait également savoir s'il existe des modules pour
les fichiers de configuration. La réponse est « oui, sûrement, il
suffit de chercher ». Le tout est de savoir quelle syntaxe il faut
utiliser pour ces fichiers de configuration. En fait, le plus
simple, c'est d'alimenter un fichier de configuration avec
Data::Dumper, puis de le lire avec do.
Le seul inconvénient, hormis les problèmes de sécurité, c'est
que si un utilisateur souhaite mettre à jour le fichier « à la
main » (c'est-à-dire par éditeur), il faut qu'il connaisse Perl.
- Pour améliorer son niveau en Perl, ou plus généralement en
programmation, D@vid est partant pour organiser des revues de
code à l'occasion des réunions mensuelles des Perl Mongueurs.
Les remarques sur l'indentation seront exclues.
[ Au moment où j'écris ces lignes, novembre 2001, il n'y a eu qu'une
seule revue de code, et elle n'était pas vraiment destinée à améliorer le style
de programmation des participants. ]
- Philippe nous a raconté l'après-midi qu'il a passée avec
les autres codeurs CPANTS chez Kudra. En fait,
Michael Schwern
a pas mal d'idées pour son futur système, mais rien de bien
précis. Cela ne fait rien, on peut commencer à coder, et
c'est à l'usage que le système émergera du chaos.
- Philippe a pris la résolution de s'abonner aux listes P5P et
P6P. En pratique, cela signifie qu'il a créé deux nouveaux dossiers
sur sa machine, et que Procmail les alimente régulièrement. Et un de
ces jours, peut-être, lorsqu'il aura du temps, il lira tout son
courrier en retard. Je ne suis pas abonné, mais je lis les
comptes-rendus
au fur et à mesure qu'ils arrivent sur le
site web de Perl.
J'imprime la page, je la lis, je la trouyaute et je la mets dans
un classeur. Mais avec cette méthode, ce n'est pas facile de cliquer
sur les liens hypertexte. Un de ces jours, peut-être, quand j'aurai du
temps...
- BooK a pris également la résolution de s'inscrire à
CPAN, et d'y
poster des modules. Notamment, il a l'intention de créer un module
basé sur le calendrier 'pataphysique, en se basant sur le module de
Mordechai Abzug
et sur le mien
(ça, c'est de la réutilisation du
code ; ça, c'est de la bonne paresse et de l'impatience à bon
escient).
- Comme je figure dans la
liste de CPAN,
mon adresse électronique
(ou plutôt, une de mes adresses électroniques) est exposée en clair
sur une page web, en conséquence de quoi je reçois du spam.
Curieusement, parmi ceux qui m'envoient leurs bulletins et leurs
publicités à la noix, figure un Coréen (ou des Coréens, peut-être ?).
Non seulement le texte fait penser à un fichier codé avec un système
et décodé avec un autre (ISO-8859-1), mais en plus, les champs To:
et Cc: contiennent une cinquantaine d'adresses, la plupart en
.kr, quelques-unes en .jp, et la mienne en .fr.
Il semblerait que certains de ces messages me proposent d'acheter des
CD-ROM, audio, photo ou contenant des programmes (grâce aux titres
américains et européens figurant dans le catalogue). Sniper critique
l'utilisation des champs To: et Cc:, il trouve qu'il
y a là un problème de confidentialité et de respect de la vie privée.
Il ne tient pas à ce que les autres clients d'une société de vente par
correspondance apprennent son adresse simplement en consultant
leur boîte aux lettres. [ Encore, tant qu'il s'agit de CD-ROM,
ce n'est pas trop gênant. S'il s'agit d'un
problème de santé,
ça peut être beaucoup plus critique. ]
- Sniper trouve détestable l'attitude de certains zélotes de Linux, qui
consiste à faire du Windows bashing sans qu'ils sachent pour
autant de quoi ils parlent. En discutant de cela avec D@vid, ils s'accordent
pour dire que Windows a certains avantages sur Linux : le
plug'n-play (qui permet à des « décérébrés » d'installer des
extensions) et le catalogue de jeux.
- En parlant de son automate de configuration et de téléchargement,
D@vid a évoqué les signatures MD5. Une signature MD5 ne sert pas à
authentifier la provenance de l'archive. Elle sert simplement à
s'assurer que le téléchargement s'est bien déroulé. La machine qui
envoie l'archive envoie également la signature MD5 dans une autre
transaction. La machine qui reçoit l'archive calcule la signature MD5
à partir de cette archive, et la compare à la signature qu'elle a reçue de la
machine émettrice. S'il y a une différence, c'est que le téléchargement
s'est mal passé : archive tronquée ou altérée, voire c'est le
téléchargement de la signature qui s'est mal déroulé (cela dit, compte
tenu des volumes respectifs, cette dernière éventualité est très peu
probable).
- En fait, pour authentifier la provenance de l'archive, il faut
utiliser une signature MD5 cryptée. L'auteur de l'archive
calcule la signature MD5, puis la crypte avec sa clé privée, et
l'envoie au destinataire. Ce dernier décrypte la signature qu'il reçoit
avec la clé publique de l'émetteur, et calcule la signature MD5 de
l'archive téléchargée. Si les deux coïncident, cela veut dire à la fois
que le téléchargement s'est bien passé, et que l'archive provient bien
de la bonne personne.
- Sniper nous raconte l'une de ses premières expériences professionnelles.
Il s'occupait de l'informatique d'un hôtel 4 étoiles. Mais son responsable
considérait qu'il était là pour faire toutes les corvées : changer
un fusible, transporter un colis, etc. Ce que Sniper a appris plus tard,
c'est que quand il a eu le poste, il était en concurrence avec le fils
de cet homme, dont les compétences en informatique consistaient à utiliser
une souris ou un joystick pour sauver la Terre de l'invasion de méchants aliens.
- Son travail lui a permis de dormir dans la suite présidentielle. Après
une soirée de travail intense et longue, il était trop crevé pour rentrer
chez lui. Il a donc demandé à occuper une chambre pour ce qui restait de
la nuit, d'autant plus qu'à cette heure avancée de la nuit, plus aucun
client ne risquait d'arriver. Il n'y avait plus qu'une seule chambre de
disponible, et c'était la bonne... Le lendemain matin, lors de la réunion
du personnel, les femmes de ménage se sont plaintes, car elles allaient
devoir nettoyer cette chambre. Sniper a fait remarquer qu'il avait vu
des traces de sang sur le couvre-lit, et que par conséquent elles feraient mieux
de se taire.
- Un jour, il en a eu assez de travailler dans ces conditions. Il a
donc décidé de rester chez lui et de ne pas se présenter à son travail.
Au début son responsable voulait lui faire un procès pour abandon du
poste de travail, mais compte tenu des conditions de travail de
Sniper (local mal éclairé et mal ventilé), il a préféré
laisser tomber l'affaire.
- On connaît la
symbiose entre O'Reilly et Perl.
Sniper en a trouvé une
nouvelle manifestation lorsqu'il a lu un livre sur la
sécurité sous Windows. À un moment, l'auteur a évoqué l'utilisation
de Perl dans ce domaine, et il a justifié ce passage en expliquant que
le livre était édité par
O'Reilly,
et que l'éditeur lui avait imposé
de caser un paragraphe où il serait question de Perl.
- Dans le train, Sniper, BooK et moi avons parlé de ressusciter
une célébrité du monde informatique, injustement disparue il y a
quelques années. Nous avons décidé de ramener à la vie Pac Man,
et de le mettre au goût du jour, c'est-à-dire en mode client-serveur,
l'un des clients étant Pac Man, les autres étant des fantômes.
Et les clients communiquent avec le serveur par des datagrammes UDP.
- Un Hollandais était en train de se désaltérer à la table d'à côté,
et, nous entendant parler en français, a engagé la conversation avec
D@vid et moi (tandis que Sniper discutait avec Kai et Birgit).
Il nous a demandé par quelle expression on désigne en français
la personne en train de faire un discours ou un exposé. En néerlandais,
cette personne « occupe le siège du discours » (ou quelque chose d'approchant).
D@vid a trouvé l'équivalent en français, cela s'appelle « tenir le crachoir ».
- Nous n'aurons pas eu beaucoup l'occasion de visiter Amsterdam. Néanmoins,
Birgit, qui a pu se balader un peu en ville, et qui a consulté
le Guide du Routard, nous fait remarquer que la plupart
des façades sont inclinées, et qu'il y a un crochet juste au-dessus
de certaines fenêtres. C'est paraît-il pour faciliter la manutention
des meubles pendant les déménagements.
- D@vid a raconté qu'il avait regardé il y a quelque temps une émission
sur le Marxisme. Chaque fois que l'un des participants présentait une
idée maîtresse du marxisme, D@vid pensait : « Mais il pense la même
chose que moi ! » En fait, D@vid est un père fondateur du marxisme
qui s'ignore.
- Il était question de l'ancien chef de l'un des mongueurs. C'était
un Monsieur Je-Sais-Tout, du genre pénible. Un jour, dans une discussion,
il disait que « la taille, ce n'est pas le plus important ». Quelqu'un
lui a cloué le bec en lui demandant : « Et ta femme, qu'est-ce qu'elle
en pense ? »
- La conversation a alors divergé vers la publicité. Il parait qu'une
marque de chocolat présentait dans sa publicité une femme, allongée à
côté de Rocco Siffredi, et heureuse on ne sait pas très bien pourquoi.
Puis arrivait l'explication : une tablette de chocolat, ou comme
le disait la pub, « 21 centimètres de bonheur ». Birgit demande
combien ça fait, 21 cm. Nous lui sortons une feuille de papier
A4, puisque c'est la largeur normalisée. Elle regarde la feuille,
puis Kai, et réplique : « Ce n'est pas si grand que ça ! »
Et Kai était tout rouge.
- Il paraît que chez les Japonais, la moyenne est de 13 cm.
Mais je ne sais pas s'il s'agit du chocolat japonais ou du papier
japonais. [ Comment, ce n'est pas de cela qu'il s'agissait ?
De quoi alors ? ]
- Nous avons évoqué (un peu) l'episode 1 de la Guerre des Étoiles,
et notamment le personnage de Darth Maul. C'est dommage qu'il ait eu
si peu de dialogues dans le film !
- En revanche, la discussion sur le Seigneur des Anneaux a été
plus fournie. Il semble que le film qui va sortir à la fin de l'année
sera plus fidèle au livre que ne l'était le
dessin
animé
de Ralph Bakshi.
Néanmoins, il y a quelques entorses par rapport à l'oeuvre originale.
Par exemple, dans le livre,
Arwen
apparaît très peu. Dans le film, son
rôle est joué par
Liv Tyler.
Le réalisateur ou le metteur en scène s'est arrangé
pour la faire apparaître un peu plus souvent, histoire de justifier son
cachet, de contenter ses fans et de ne pas avoir besoin d'un acteur supplémentaire pour
Glorfindel. C'est donc elle, non pas Glorfindel, qui vient à la rencontre
de Frodon au gué sur la Bruinen. Cela dit, dans le dessin
animé, c'était Legolas qui apparaissait dans cette séquence, et dans ce cas,
il n'y avait même pas l'excuse de faire l'économie d'un acteur.
- Il est question des autres acteurs. Je n'ai pas retenu le nom de
celui qui interprête Frodon, mais je sais que ce n'est pas Léonardo Di
Caprio, comme je supposais. C'est nul, comme film.
- D@vid est très bien documenté sur l'oeuvre de Tolkien. Notamment,
il a lu les 10 tomes de
l'Histoire de la Terre du Milieu.
C'est Christopher Tolkien qui a rassemblé les brouillons de son père,
et les a publiés avec des notes historiques.
Moi aussi, j'ai lu cela
mais nous n'avons pas la même opinion sur ces livres. Ce qui m'a marqué,
c'est le fait que Christopher Tolkien présentait les textes en signalant
que tel texte avait été écrit au verso d'une copie d'examen, en utilisant
un stylo bille rouge, et que JRR Tolkien avait corrigé son récit en utilisant
un crayon à papier, mais que comme il n'avait pas tellement appuyé, les
corrections étaient difficilement lisibles de nos jours. D@vid a plus
été sensible aux passages narratifs. Par exemple, dans le Silmarilion,
il y a un passage où Beren, Luthien et Huan se trouvent sur une île
où réside Sauron. Dans une version préliminaire, ce n'était pas Sauron
l'occupant de cette île, mais Tisildo, un chat régnant sur une communauté
féline, et à la solde de Morgoth.
- Un autre passage qui l'a marqué, c'est le trajet de Frodon jusqu'à
Bree, et son arrivée à l'auberge du Poney Fringant. Dans la première
version, Frodon, Sam, Merry et Pippin étaient accompagnés par un
cinquième hobbit, appelé « Trotter ». Une des particularités de ce
hobbit est qu'il n'allait pas pieds nus, mais qu'il était chaussé de
souliers de fer. Les cinq hobbits entrent dans l'auberge, et à ce
moment-là, comme le dit Tolkien, « Grand-Pas (Strider) a surgi
de ma plume de la même manière qu'il a surgi de l'ombre devant
Frodon ». Et Trotter a disparu de l'histoire.
- Kai évoque une parodie du Seigneur des Anneaux,
Bored of the Rings,
dont il a seulement entendu parler, mais qu'il
voudrait bien lire. Je lui apprends que j'en ai un exemplaire, et que
j'ai beaucoup aimé cette parodie. Cela dit, certains gags font
référence à des éléments de la vie aux États-Unis dans les années 60,
et en lisant les passages correspondants, j'avais le sentiment de
louper quelque chose. Par exemple, les hommes-arbres de la version de
base, les Ents, sont devenus dans la parodie des légumes animés,
appelés Vee-Ates. Je me doutais bien qu'il y avait un gag
dans ce nom, mais quoi... Kai a comblé mon ignorance, et m'a dit
qu'aux États-Unis, il y avait (ou il y a ?) une boisson vitaminée
à base de légumes, appelée V8, le V signifiant soit
vitamines, soit légumes (vegetables), et le 8
représentant le nombre d'ingrédients ou de vitamines.
- Sinon, j'ai noté dans mon brouillon que nous avions parlé de
Code Red, des ordinateurs de la prochaine génération (visualisation
sur les verres de lunettes, UC qui tient dans la poche, clavier
dans le style montre-bracelet), et du Grand Théorème de Fermat (Andrew
Wiles, qui est allé à l'encontre de la règle Publish or Perish
du monde scientifique). Mais j'ai oublié les détails, c'est pourquoi je
me contente de résumer ces sujets.
Hors sujet
- Cela n'a rien à voir avec la journée du 5 août, mais je me permets
cette digression. Quelle chance de vivre en France, où nous pouvons
tenir des réunions mensuelles, annoncées par les sirènes
dans tout le pays ! Rien de tel aux Pays-Bas. Ils ne peuvent tenir
qu'une seule réunion par an, et en plus tout le monde n'est pas averti.
Voir l'article
correspondant dans le forum sur les risques technologiques.
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Mongueurs de Paris, le 13 janvier 2013
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