Encore quelques anecdotes sur YAPC::Europe et HAL 2001

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 8 août 2001 (précédent)
mercredi 3 octobre 2001 (suivant)
La photo de la réunion
Tous les comptes-rendus

mercredi 9 septembre 2001

La voix du secrétaire (Jean)

C'est dans le métro que j'ai aperçu une tête connue, et que le propriétaire de cette tête m'a demandé si par hasard nous n'allions pas au même endroit, à la réunion du club Perl. C'est ainsi que François et moi avons commencé la réunion un peu avant huit heures, et avons discuté de nos activités professionnelles respectives, notamment des siennes qui l'obligent à être à cheval entre la Normandie, l'Irlande et Paris. En arrivant à la Taverne République, nous avons retrouvé Philippe, venu en avance pour pouvoir discuter avec le patron.

Présents à la réunion :

Philippe, qui a mangé une andouillette et bu une Blanche,
François, qui a mangé des moules et des frites, et bu de la Guinness,
moi, qui ai mangé un magret de canard et bu une Margarita,
Hervé, qui a mangé des moules et des frites, et bu un Pepsi-Cola,
Emmanuel, qui a mangé une escalope puis de la mousse au chocolat, et bu un Orangina,
D@vid, qui a mangé quelque chose et bu une Kwack,
Stéphane qui a mangé une Dame blanche et bu de la Kriek,
Kai, qui n'a rien mangé, mais qui a bu de la bière,
Frédéric, qui a mangé un magret de canard,
David, qui a mangé des moules et des frites, puis un nègre en chemise, et bu de la Warsteiner,
Sniper, qui a mangé quelque chose.
Briac, qui était bien là.

Vers le début de la réunion, un moustachu est arrivé, tenant à la main un feuille où figurait le dromadaire bien connu. Il a posé ses affaires, les a immédiatement reprises, a marmonné quelque chose du genre "Ah oui, j'ai oublié de faire un truc", est reparti, et n'est pas réapparu de la soirée. Un peu plus tard, deux filles ont franchi le seuil de la salle et ont jeté un coup d'oeil dans le sous-sol. L'un des mongueurs a tenté de les faire venir en leur disant "C'est bien ici", mais elles ont fait un sourire et sont reparties. Finalement, une troisième fille est arrivée, et a pris place parmi nous. Il ne s'agissait pas d'une erreur, c'était Natacha qui venait rejoindre Sniper.

Perl

Philippe, qui n'était pas là le 8 août, a apporté les photos qu'il a prises lors de la conférence. David a également apporté les photos de la réunion du mois de mars.
Pour le profit des absents, nous avons de nouveau évoqué certaines conférences et certaines présentations de YAPC. Notamment, nous avons parlé de ACME::Bleach et de ACME::Buffy. Un peu plus tard dans la soirée, il a été question de Javascript, et de ECMA-Script, qui est une tentative de normalisation de Javascript. Je fais remarquer que "ACME" et "ECMA" sont des anagrammes, et que ce n'est peut-être pas un hasard.
D@vid raconte que de nombreux participants à YAPC avaient une apparence anti-conformiste. L'un d'entre eux, par exemple, portait des lunettes où les branches étaient remplacées par des cordons formant une boucle qu'il passait derrière les oreilles. Mais ce n'était pas le seul. À la sortie du repas des Perl Monks, D@vid en faisait la réflexion à un autre participant : "C'est bien, une réunion comme cela, avec des gens excentriques et sympathiques." Et son interlocuteur de lui répondre qu'il (D@vid) faisait partie des excentriques. En effet, il avait beau avoir laissé sa cravate au placard (ce que l'interlocuteur ne savait pas), il portait quand même un gilet et une montre à gousset.
Suite à YAPC, et à la présentation des modules de la série Inline par Brian Ingerson lui-même, Philippe et Briac ont eu vent de l'existence du module webchat, qui permet de simuler un client Internet. Ce programme a été développé il y a quelques années, et est resté au point mort depuis. Ingy en parlait pour suggérer aux bonnes volontés d'écrire un Inline::Webchat, ce qui simplifierait l'écriture de robots web. Philippe y voit un moyen de programmer l'utilisation de nouvelles loteries.
Un autre attrait de Inline, c'est qu'il est possible de se procurer le T-shirt qui va avec. Comme ce module est destiné à remplacer le langage XS, le T-shirt représente les deux noms superposés XS et INLINE. De plus, la disposition est telle que l'on peut lire ainsi le nom du groupe australien INXS. C'est pourquoi BooK a pensé à rapporter un tel T-shirt à notre président-fondateur.
Il y a eu une relecture de code. Mais pas dans le but pédagogique d'apprendre à écrire du code Perl propre. En effet, Philippe avait apporté les "autres T-shirts" de YAPC qu'il a achetés à Amsterdam, pour les absents qui auraient souhaité s'en procurer un. Emmanuel lui en a demandé un, et a également demandé des explications sur le code du T-shirt.
Parmi les exposés que nous avons évoqués, il y a le lightning-talk de Dave Cross, qui expliquait qu'il ne fallait pas faire de prosélytisme pour Perl. Si quelqu'un est suffisamment doué pour faire de la programmation Perl, tôt ou tard Perl croisera son chemin, et il pourra nous rejoindre. Ceux qui n'ont jamais entendu parler de Perl, ce sont des moins que rien, nous ne voulons pas avoir affaire avec eux. Nous devons donc rester un mouvement clandestin, nous réunir à la sauvette dans le sous-sol d'une taverne (ça, on sait faire), et nous fournir en livres O'Reilly et Manning diffusés sous le manteau. Compte tenu de ces explications, David comprend mieux de quoi il retourne, car la seule lecture des transparents de Dave Cross ne lui avait pas permis de saisir le fond de sa pensée.
D@vid a relu la page $A++ récemment, et il n'a pas compris pourquoi la contribution de François Désarménien : $A += 42 == 42 avait pour titre "Poisson d'avril". Je lui répond qu'il a mal retenu le titre, qu'il s'agit en fait de "Et merci pour tout le poisson", et que cela fait référence au quatrième titre de la trilogie du Guide du Routard Galactique. Pour appuyer mes dires, Briac sort de son sac un exemplaire publié à l'époque où la trilogie ne comportait que 4 titres. Kai a lu les cinq, et a trouvé que le dernier n'était pas au même niveau que les autres, beaucoup moins amusant.
Ça se précise pour YAPC::Europe-2002. David a contacté quelqu'un du CNAM, et a obtenu un accord de principe pour organiser une conférence dans leurs locaux. En plus, comme le fait remarquer Stéphane, c'est également là qu'il y a le Musée des Techniques, avec son pendule de Foucault. D'autre part, D@vid a retrouvé qui contacter à Télécom Paris, pour savoir s'il est possible d'organiser une conférence chez eux. (Même si nous savons déjà que c'est possible au CNAM, c'est toujours bon d'avoir plus de choix pour comparer les aspects pratiques.) Stéphane a évoqué la Banque de l'Image, qui possède une salle d'ordinateurs, et qui ferme deux semaines en août. Mais il n'a pas encore de contact chez eux. BooK a rapporté le dossier qu'Euro-Disney donne à ceux qui souhaitent organiser une conférence dans leurs locaux. Quelqu'un encore a évoqué un autre lieu, mais je n'ai pas de précision à ce sujet.
À titre d'information et de comparaison, François nous raconte qu'il avait loué une salle au Ritz, pour présenter un nouveau logiciel qu'il vendait. Contrairement à ce que l'on pense, le Ritz n'est pas si cher que cela. Cet hôtel a une réputation d'hôtel de grand luxe, donc il évoque les riches et le fric à gogo. Du coup, par réaction à cette image, les Français délaissent le Ritz. La loi de l'offre et de la demande fait que le Ritz a réajusté ses prix, et même si c'est toujours des tarifs d'hôtel de luxe, c'est dans la partie basse de la fourchette des tarifs. Toujours est-il que les invités à la présentation de François ont été surpris du décalage entre le prix du logiciel de François (pas trop élevé), et l'idée qu'ils se faisaient des tarifs du Ritz (s'il organise sa présentation ici, c'est qu'il a beaucoup d'argent à sa disposition, donc que ce qu'il vend est très cher). Il avait été amusé de voir également que les participants à la présentation étaient très bien habillés, mais que leurs vêtements donnaient l'impression d'avoir été achetés très récemment, c'est-à-dire pour l'occasion.
Philippe est arrivé en avance pour avoir le temps de discuter avec le patron du bar. Notamment, il lui a demandé s'il était possible d'utiliser son vidéo-projecteur si nous avions à faire des conférences (de moindre ampleur que YAPC). Le patron a répondu "oui", mais lorsque nous en avons discuté entre nous, il s'est avéré que les vidéo-projecteurs pour la télévision et ceux pour les ordinateurs ne sont pas réellement interchangeables. Si Abigail vient, comme il l'a promis, il faudra donc emprunter un vidéo-projecteur adapté au matériel informatique.
Book et Briac parlent des obfuscations qu'ils soumettent sur Perl Monks, et de celles qu'ils y trouvent. Les lecteurs, en général, ne cherchent pas à comprendre le code, et votent sur des critères purement visuels. Briac dit donc qu'il n'y a pas besoin de faire beaucoup d'efforts pour mettre au point une obfuscation qui rapportera des points.
Une autre nouvelle de Perl Monks, plus préoccupante. Les articles de Perl Monks sont écrits en HTML. Il est donc possible d'insérer dans un article des balises <script>, contenant du code Javascript. Lequel code Javascript permet de voler le cookie de l'utilisateur qui consulte la page web. Et si l'on désactive ces balises, il y a toujours la possibilité d'insérer du code dans les attributs onmouseover, onblur, etc.
Briac explique pourquoi il fait partie du Cheese Ring, et d'où vient ce Cheese Ring. Cela vient d'un membre des Perl Monks, qui avait adopté comme code Cheeselord. Briac et un autre se sont payé un petit délire là-dessus, et de ce délire est sorti l'idée du Cheese Ring. Derrière cela, il n'y a rien d'autre qu'un slogan, et quelques lignes de code.
Suite à cela, Perl Monks a vu apparaître une discussion sur les fromages, notamment le Casu Marsu, un fromage sarde et illégal, que l'on peut néanmoins se procurer sous le manteau lorsque l'on visite la Sardaigne. Je ne donnerai pas plus de détails pour ne pas choquer les âmes sensibles. Ceux qui se sentent plus aguerris peuvent, s'ils le désirent, consulter les liens correspondants.
Partant de cela, et de la vogue actuelle des "free parties", Philippe propose d'organiser des "Brie parties". Comme son nom l'indique, il s'agit d'une réunion autour d'un Brie, éventuellement d'un autre fromage français (ont été évoqués le Maroilles, le Chaource, et je ne sais plus quoi encore).
Philippe avance sur la traduction d'Amelia. Il lui ne reste plus que le chapitre 5, qui fait 78 pages et qui traite des expressions régulières. À part cela, il ne lui restera plus que les index à revoir, et quelques corrections à apporter aux chapitres existants. Au rythme actuel, il en traduit 5 % par jour. Il en est au passage sur les rapports entre Unicode et les expressions régulières, un passage extraordinairement peu gratifiant. Outre cela, les principales difficultés portent sur les nombreux jeux de mots, dont une bonne partie ne peuvent être compris que si l'on a une bonne connaissance de la culture américaine. Ou alors, ceux qui se basent sur la langue anglaise. Par exemple, dans le chapitre sur les structures de contrôle, les auteurs se sont amusés à faire des enchaînements d'un paragraphe à l'autre. Notamment, la fin des instructions de boucle (while, foreach etc) annonçait le paragraphe sur last, next et redo par :
And, you guessed it, next is next.
Philippe a renoncé à le traduire. David estime que les auteurs en ont fait un peu trop dans cette voie, et cela lui rappelle les sitcoms, avec des rires "en boîte" au moins une fois toutes les trente secondes.

Informatique

Lors de son dernier passage à Marseille, Philippe a fait l'acquisition d'un livre d'exercices d'informatique de la collection Schaum. Ce livre date de 1981 (et pas 1987, comme le croyait Philippe). On peut y trouver des choses bien oubliées, comme les mémoires à tores de ferrite, ou les trieuses de cartes perforées (photographie reproduite avec l'aimable autorisation d'IBM).
Nous nous sommes posé la question de savoir quand les disquettes 3 pouces et demi ont remplacé les disquettes 5 1/4. Je sais qu'en 1990, les disquettes 5 1/4 étaient encore bien vivantes, car à cette époque, l'équipe où je travaillais disposait d'un PC qui faisait l'envie des autres équipes, car il était équipé... de deux lecteurs de disquettes, l'un pour les 3 1/2, l'autre pour les 5 1/4.
Dans ce livre (ou un autre ?) Philippe a découvert l'algorithme permettant de fusionner deux fichiers triés, pour en obtenir un troisième lui aussi trié, le tout dans un temps O(n). Un avantage qu'il n'a pas rappelé est que cet algorithme nécessite peu de mémoire, il suffit de stocker deux enregistrements, un pour chaque fichier en entrée. J'enchaîne pour dire que cet algorithme sert de base à un algorithme de tri, dit "à trois bandes", permettant de trier un fichier, en un temps O(nlog(n)), et qui nécessite très peu de ressources, même si l'on se replace à l'époque où la mémoire centrale coûtait horriblement cher. Pour trier le fichier, il suffit d'une partition mémoire pouvant contenir deux enregistrements (oui, 2) plus quelques octets pour des variables, diverses, et de trois dérouleurs de bande, d'où le nom de l'algorithme. Le tri alterne les phases de distribution et les phases de fusion. Soit par exemple le fichier A-0 Z-1 E-2 R-3 T-4 Y-5 U-6 I-7 O-8 P-9 qu'il faut trier alphabétiquement. Le tri se déroule ainsi.
1. Le fichier en entrée étant désordonné, on considère qu'il contient des séquences croissantes de longueur 1 (malgré les séquences AZ, ERTY et IOP).
2. Si le fichier en entrée est sur l'unité de bande A, le programme ouvre A en lecture, et les deux autres unités, B et C en écriture.
3. Le programme lit les enregistrements sur A, et les répartit entre B et C.
```
A A-0 / Z-1 / E-2 / R-3 / T-4 / Y-5 / U-6 / I-7 / O-8 / P-9 /
B A-0       / E-2       / T-4       / U-6       / O-8       /
C       Z-1 /       R-3 /       Y-5 /       I-7 /       P-9 /
```
4. Le programme ferme les fichiers, rembobine les bandes, et ouvre A en écriture et B et C en lecture.
5. Le programme fusionne les séquences de B (1 enregistrement chacune) avec les séquences croissantes de C (1 enregistrement également). Il écrit ces séquences sur A, qui contient donc des séquences croissantes de longueur 2 :
```
B A-0     / E-2     / T-4     / U-6     / O-8     /
C Z-1     / R-3     / Y-5     / I-7     / P-9     /
A A-0 Z-1 / E-2 R-3 / T-4 Y-5 / I-7 U-6 / O-8 P-9 /
```
6. Le programme ferme les fichiers, rembobine les bandes, et ouvre A en lecture et B et C en écriture.
7. Le programme distribue les séquences entre B et C, mais cette fois-ci les séquences comporte chacune 2 enregistrements (sauf éventuellement la dernière).
```
A A-0 Z-1 / E-2 R-3 / T-4 Y-5 / I-7 U-6 / O-8 P-9 /
B A-0 Z-1           / T-4 Y-5           / O-8 P-9 /
C           E-2 R-3 /           I-7 U-6 /
```
8. Fermeture, rembobinage, ouverture A en écriture, B et C en lecture.
9. Le programme fusionne les séquences à deux enregistrements de B avec celles à deux enregistrements de C, écrivant ainsi des séquences à quatre enregistrements dans A :
```
B A-0 Z-1         / T-4 Y-5         / O-8 P-9 /
C E-2 R-3         / I-7 U-6         /
A A-0 E-2 R-3 Z-1 / I-7 T-4 U-6 Y-5 / O-8 P-9 /
```
10. Fermeture, rembobinage, ouverture A en lecture, B et C en écriture.
11. Distribution des séquences de 4 entre B et C.
```
A A-0 E-2 R-3 Z-1 / I-7 T-4 U-6 Y-5 / O-8 P-9 /
B A-0 E-2 R-3 Z-1                   / O-8 P-9 /
C                   I-7 T-4 U-6 Y-5 /
```
12. Fermeture, rembobinage, ouverture A en écriture, B et C en lecture.
13. Fusion des séquences de 4 de B avec les séquences de 4 de C, pour constituer des séquences de 8 dans A :
```
B A-0 E-2 R-3 Z-1                 / O-8 P-9 /
C I-7 T-4 U-6 Y-5
A A-0 E-2 I-7 R-3 T-4 U-6 Y-5 Z-1 / O-8 P-9 /
```
14. Fermeture, rembobinage, ouverture A en lecture, B et C en écriture.
15. Distribution des séquences entre B et C.
```
A A-0 E-2 I-7 R-3 T-4 U-6 Y-5 Z-1 / O-8 P-9 /
B A-0 E-2 I-7 R-3 T-4 U-6 Y-5 Z-1           /
C                                   O-8 P-9 /
```
16. Fermeture, rembobinage, ouverture A en écriture, B et C en lecture.
17. Fusion finale de B et C, pour obtenir dans A :
```
B A-0 E-2 I-7 R-3 T-4 U-6 Y-5 Z-1         /
C O-8 P-9                                 /
A A-0 E-2 I-7 O-8 P-9 R-3 T-4 U-6 Y-5 Z-1 /
```
On peut constater que le nombre d'enregistrements de chaque séquence double à chaque passe (sauf éventuellement la dernière séquence, si le nombre total d'enregistrements n'est pas une puissance de 2), et que le nombre de séquences est divisé par 2. Si N est le nombre total d'enregistrements, on peut donc constater qu'au bout de log₂(N) passes, il ne reste plus qu'une seule séquence. En d'autres termes, le fichier est trié. Chaque passe étant proportionnelle à N (2N lectures et 2N écritures), la durée du tri est O(Nlog(N)). Les optimisations élémentaires (avec plus de mémoire centrale ou plus d'unités de bande) sont laissées à titre d'exercice au lecteur. Les optimisations plus trapues sont laissées à titre de culture générale à quiconque se plongera dans le chapitre 5.4 de Sorting and Searching, tome 3 de The Art of Computer Programming, par Knuth.
Encore un autre livre, Comment apprivoiser son ordinateur (de Marco Wolf). C'est Philippe qui l'a acheté avec le Schaum et est en train de le lire. Ce livre est rédigé par un scientifique, qui fait part de ses remarques suite à sa découverte de l'informatique. Mais on se demande pour qui le livre est écrit. L'auteur passe en effet du coq à l'âne, décrit vi dans un chapitre, puis Windows dans un autre, pour revenir ultérieurement à Unix. Ce livre comporte une série de définitions satiriques.
Une semaine après YAPC::Europe, Briac a participé à HAL-2001, une conférence basée sur la sécurité. Enfin quelque chose comme cela. Il y avait Philip Zimmermann, bien connu pour avoir créé PGP, et pour avoir eu des ennuis relatifs à l'"exportation de munitions stratégiques". Briac a également retrouvé Fabien Penso. Il y a eu une scéance d'échange de clés publiques (il y en avait une de prévue à YAPC::Europe, mais aucun de nous ne peut dire si elle a bien eu lieu). Cette scéance a eu un succès notable, car les participants pouvaient se faire certifier la clé par Philip Zimmermann lui-même.
Il y a eu également une partie de Capture the Flag. Il y a trois variantes de Capture the Flag :
1. la variante paint-ball, où vous crapahutez avec un pistolet à billes de peinture et un masque facial, pour aller faucher le drapeau de ceux d'en face,
2. la variante Quake ou Unreal, où vous vous déplacez sur l'écran de votre ordinateur, où vous êtes armés d'une image pixellisée et où vous devez capturer l'image pixellisée d'un drapeau,
3. la variante HAL, où chaque joueur participe depuis son ordinateur connecté au réseau par TCP/IP, et où le drapeau est un fichier texte présent sur la racine du système de fichiers de la machine du joueur. Chaque machine doit avoir un certain nombre de services TCP/IP en fonctionnement, comme FTP.
On trouvait de tout parmi les participants. Les machines récentes, avec des *BSD n'allaient pas très loin. Tout le monde connaît l'architecture de ces machines, leurs points forts et leurs faiblesses. En revanche, parmi les participants figurait un Apple ][, avec carte réseau et pile TCP/IP. Comme l'architecture de cette machine est oubliée de nos jours, les adversaires de ce joueurs ne savaient pas par où pénétrer dans la machine, et comment procéder. Sans pour autant gagner, l'Apple se débrouillait pas mal. [ Security through obscurity ? ]
Suite à l'apparition du virus Code Red, on a pu constater que certains adminisatateurs web consultent quand même leurs logs. Emmanuel est même allé jusqu'à extraire la liste des sites d'où provenaient les attaques, et à envoyer un message pour avertir les administrateurs correspondants. Le résultat est le suivant : dans 50 % des cas, aucune nouvelle. Dans 25 % des cas, la réponse est "Merci de nous avoir prévenus, nous allons nous en occuper". Et dans les derniers 25 % des cas, la réponse est plutôt du genre "Mais qu'est-ce qui vous prend ? Windows est un système très fiable, et très sécurisé. Il y a très peu de bugs, et aucune faille de sécurité sous Windows" (parfois, les termes utilisés sont un peu moins poli, si vous me permettez cet euphémisme).
Noos a averti ses abonnés que, compte tenu des circonstances exceptionnelles avec Code Red, ils ne feraient pas payer les dépassements de quota d'upload pour la période couvrant la fin de juillet et le mois d'août. Philippe a appris cela le 3 septembre. Dommage...
David a lu une remarque sur les virus. L'auteur de cette remarque s'étonne que la plupart du temps, les auteurs des virus annoncent leurs méfaits ("Le 28 octobre, vos machines vont planter !"). S'il avait l'intention d'en écrire un, il le ferait en silence. Le virus chercherait un document Excel sur chaque machine infectée, et ferait un "+ 2" dans une cellule au hasard, une seule. Et quelques mois, voire quelques années plus tard, l'entreprise déposerait son bilan, pour des erreurs de gestion... Si une entreprise sait qu'elle a été attaquée par un tel virus, elle serait obligée de passer au peigne fin tous les documents Excel, et de contrôler manuellement, ou par un procédé indépendant, toutes les valeurs figurant dans ces documents. Une tâche herculéenne s'il en est, et coûteuse par conséquent.
Je rapproche cette action clandestine hypothétique d'une réflexion de Douglas W. Jones sur le vote électronique. Il explique qu'en se faisant embaucher chez Microsoft maintenant, il pourrait poser une bombe à retardement dans le code des boutons Windows. Les boutons continueraient à fonctionner normalement, jusqu'au moment où les conditions suivantes sont réunies :
1. l'année est bissextile,
2. nous sommes au mois de novembre,
3. nous sommes un jeudi,
4. le texte de l'un des boutons radio comporte le terme Republican, le texte d'un autre bouton radio comporte le terme Democrat, ou approché.
Dans ce cas, et avec une probabilité de 10 %, l'affichage des boutons échangerait les libellés associés aux boutons radio, de sorte que l'électeur sélectionnerait le bouton d'un parti mineur en croyant cliquer sur le bouton démocrate.
Sniper évoque le livre DAO : Délinquance Assistée par Ordinateur, dans lequel il a lu l'anecdote suivante. Lors de la campagne présidentielle de 1981, en France, les ordinateurs d'un institut de sondage comportaient du code, de façon que si un jour les intentions de vote atteignent le niveau de 2/3 pour Giscard d'Estaing et 1/3 pour Mitterrand, les résultats soient intervertis, et apparaissent comme donnant 2/3 d'intentions de vote pour Mitterrand et 1/3 pour VGE. Cela me paraît curieux de penser que quelqu'un ait pu penser insérer un tel code, et espérer qu'un tel renversement de situation passe pour vraisemblable. D'autre part, il n'y a pas besoin de trafiquer les programmes pour trafiquer les résultats, c'est bien connu.
Des programmeurs bien intentionnés ont voulu régler le problème posé par une faille de sécurité. Plutôt que d'attendre le bon vouloir de chaque administrateur web de la planête, ils ont créé un programme qui fonctionne sur le même principe que les virus de réseau. Le programme se propage de machine en machine sur le réseau. Puis, lorsqu'il est installé sur un ordinateur, il ferme la faille de sécurité, et envoie un message à l'administrateur pour lui rendre compte. D'autres programmeurs, un peu moins bien intentionnés, ont fait un programme similaire, qui se répand sur le réseau, et examine si la faille de sécurité est encore active. Si elle l'est, le programme envoie un message à l'administrateur pour lui signaler que la faille de sécurité vient d'être fermée. Mais le programme la laisse ouverte...
Dans un de mes précédents comptes-rendus, j'ai relaté un incident survenu sur la liste Paris-PM, en désignant l'un des intervenants par ses initiales, et l'autre par son prénom, un prénom assez répandu dans la population. Je ne voulais pas que leur identité complète apparaisse dans les moteurs de recherche. D@vid a voulu en avoir le coeur net, et a essayé quelques recherches avec le nom de personnes des Perl Mongueurs, ou de personnes qu'il connaît par ailleurs. Il a essayé également avec son seul prénom, mais en utilisant la typographie particulière qu'il a adoptée, et il a obtenu des résultats.
Dans le même ordre d'idée, BooK raconte qu'il a eu un plantage il y a quelque temps avec une carte SCSI sous Linux. Pour obtenir des informations, voire des témoignages d'autres victimes ou la correction, il a effectué une requête sur Google, en fournissant le texte du message d'erreur. Il a eu un seul résultat : la page web où figure le source du driver.
Pour faciliter l'analyse des logs Apache, IIS ou autres, certains ont eu l'idée de créer un programme qui examine le journal au fur et à mesure de son remplissage. Et chaque fois qu'une erreur se produit, le programme envoie un message SMS sur le portable de l'administrateur (c'est possible, il existe une interface web -> SMS pour la plupart des opérateurs de téléphone). Un soir, un administrateur a éteint son téléphone pour la nuit. Le matin, il a voulu prendre connaissance des événements de la nuit, et a allumé son téléphone portable. Et là, surprise, il avait 10 000 messages qui l'attendaient ! Or on peut les effacer un par un, il n'y a pas moyen de les effacer en bloc. Sa boîte à messages étant pleine, il ne reçoit plus rien. Ou plutôt si, de temps en temps il reçoit un message lui demandant de nettoyer sa boîte, car elle a atteint la taille limite.
Plutôt que d'envoyer un SMS à l'administrateur, on peut émettre un avertissement sonore. Quelque chose de pas trop froid, et d'un peu créatif. Du genre "Oh, no!", avec le timbre d'une voix humaine et l'intonation d'une personne choquée par ce qu'elle remarque. Un soir, une femme de ménage nettoyait la salle machine en l'absence de tout informaticien, et elle a donc entendu "Oh, no!". Ne comprenant pas ce qu'elle a fait de mal, et ne voyant personne à qui demander des explications, elle a continué son travail, et a de nouveau entendu "Oh, no!". Le lendemain, elle a rapporté cet incident à son responsable, en expliquant qu'elle avait fait la même chose que d'habitude, et qu'elle ne comprenait pas pourquoi on lui avait fait des remarques.
Emmanuel raconte qu'un soir, il était en train de travailler chez lui sur sa machine personnelle. Puis il entend un drôle de bruit, venant de l'UC. La première idée qui lui est venue à l'esprit était un problème mécanique du disque [ la saison des labours, dit-on dans certains milieux ], mais le phénomène a disparu. Puis il a recommencé un peu plus tard. Emmanuel a préféré éteindre sa machine. Le lendemain matin, il consulte son téléphone portable, et il constate qu'il a deux messages SMS. En faisant le rapprochement avec le fait qu'il avait posé son téléphone sur son ordinateur, il a compris que le drôle de bruit de la veille au soir était causé par le vibreur du téléphone.
Il n'y a pas que les bruits qui affolent les informaticiens. Il y a aussi l'odeur de brûlé et la fumée. C'est arrivé à Philippe. Un jour il détecte de la fumée sortant du boîtier d'un ordinateur. En ouvrant le boîtier, il a constaté que l'un des composants avait eu des problèmes, et qu'il manquait un morceau de la puce. En investiguant de plus près, il s'est rendu compte qu'il avait mal branché une nappe SCSI, les broches de la rangée du haut étant enfichées dans les connecteurs de la rangée du bas, et les broches du bas étant restées à l'air libre. Le circuit intégré n'a pas aimé que l'on confonde les signaux (surtout, je pense, le signal +V_cc), et il a sauté.
Les robots envahissent notre vie, mais finalement, ce ne sont pas ceux d'Asimov, de Planète Interdite ou de la Guerre des Étoiles. Pour la recherche d'emploi, On a souvent recours à un site qui diffuse son CV et ses prétentions par courrier électronique à de nombreuses entreprises. Ce site utilise donc un robot pour ce faire. Et lorsque le message arrive à l'entreprise concernée, celle-ci accuse réception. Et c'est bien entendu un robot qui génère et envoie le message accusant réception :
Nous avons bien reçu votre C.V., et nous allons l'examiner avec attention...
Ou alors, une loterie fonctionne sur abonnement, et envoie tous les jours un message aux joueurs pour leur dire quel est leur numéro personnel du jour et qu'ils qu'ils doivent comparer avec les numéros gagnants sur la page web de la loterie. Philippe (qui d'autre) a programmé un robot pour lire ce message, accéder à la page web, vérifier les numéros et récupérer le résultat. Et ce robot envoie un message à Philippe pour lui rendre compte du résultat.
Puisque nous étions en train de parler de CV, voici l'anecdote d'un participant : quelqu'un a déposé son C.V. au salon Prosearch. Cet individu est salarié de Code Grinders Consultants, et il effectue une prestation d'administrateur réseau et de sécurité à la World Company. Le CV qu'il a déposé à Prosearch mentionnait bien la World Company, mais pas Code Grinders Consultants. Un peu plus tard, parmi les réponses, il reçoit celle Code Grinders Consultants qui lui signale que son profil ne répond pas à ce qu'ils recherchent. On se demande alors ce qu'ils recherchent réellement.
Récemment, les statistiques ont montré une dégringolade d'Apache vis-à-vis d'IIS. Mais que veulent dire ces statistiques ? Que mesurent-elles ? Il suffit qu'un gros hébergeur décide d'utiliser IIS, et cela fait un grand nombre de sites qui semblent migrer vers IIS. Ce n'est pas la première fois que nous évoquons le fait qu'on peut faire dire n'importe quoi aux statistiques.
Philippe a parlé du Livre du Dragon, en précisant notamment qu'il y a deux éditions : le Red Dragon et le Green Dragon. Or, le dragon qui figure sur l'édition actuelle a la tête rouge et la queue verte. Quant à l'ancienne édition, il nous semble (David et moi) que le dragon était mauve.

Sujets divers

Quelques-uns sont allés voir La Planète des Singes. Parmi les points marquants, il y a le passage où un vieux singe meurt, en prononçant quelques paroles sur les armes à feu. Or, le rôle de ce vieux singe est tenu par Charlton Heston, l'une des personnalités de premier plan de la NRA. Comment faut-il donc interpréter sa réplique ? D'autre part, Tim Roth, l'acteur principal, a des opinions opposées à celles de Charlton Heston sur le sujet des armes à feu. On raconte que la scène où ils sont face à face a été tournée en deux fois, chaque fois avec un seul des deux acteurs. Et c'est au montage qu'ils ont été réunis. Un autre point qui a marqué BooK, c'est une citation, qu'il croyait venir d'une personnalité de la Guerre d'Indépendance de 1776. En fait, c'est Goldwater (le réac' des années 50-60) qui l'a prononcée.
Il a été question de programmes de type Quine, une manière d'y arriver étant l'utilisation du théorème du point fixe. Cela rappelle à David une autre application de ce théorème. Si vous prenez deux feuilles A4, que vous en étalez une à plat sur une table, que vous chiffonnez l'autre, et que vous la posez sur la première, sans déborder, alors vous pouvez affirmer que l'un des points de la feuille à plat est situé exactement à la verticale du point correspondant de la feuille chiffonnée. Et ceci, indépendamment de la façon dont vous avez chiffonné la feuille et de la façon dont vous l'avez placée sur l'autre.
Depuis le temps que je fais référence au Jargon File dans mes comptes-rendus, D@vid a enfin essayé de voir à quoi ça ressemblait. Et, comme on pouvait s'y attendre, il s'est fait prendre par ce monument du folklore informatique, auquel s'ajoute un plat de spaghetti hypertexte. [ Et c'est encore pire avec la version papier. Au moins avec la version HTML, en cliquant sur un lien hypertexte, on obtient directement l'article recherché. Avec la version papier, on ne peut s'empêcher de porter un regard sur les articles de la même page ou des pages voisines, qui eux-mêmes comportent des renvois, qui... ] D@vid a notamment appris que les variables foo et bar descendaient de l'acronyme FUBAR de la Guerre 39-45. Selon les sources, cela signifie Fucked Up Beyond All Repair, ou Fucked Up Beyond All Recognition. Quoique, dans certains ouvrages, j'ai lu Fouled Up Beyond All Recognition, mais j'ai l'impression que ces sources ne sont pas fiables à 100 %.
D@vid a jeté un coup d'oeil sur la page de Briac chez les Perl Monks. Il y a remarqué notamment un dessin représentant des simili runes elfiques, donnant le mot "myicq". David lui demandant des précisions sur ce mot, Briac dessine les runes, et lui indique que ce sont réellement des tengwar. D@vid tente de les déchiffrer, reconnaît un "r" et un "i", et devine que les autres sont "B", "a" et "c". Puis il essaie de retrouver avec Briac comment sont apparus les deux systèmes de runes sur la Terre du Milieu : les tengwar de Fëanor et les cirth de Daeron.
Briac et D@vid, munis chacun d'un PDA, ont voulu de s'échanger la signature elfique de Briac, ou peut-être un autre dessin représentant un mot écrit en tengwar. Ils ont essayé d'activer le transfert par infrarouge, mais cela n'a pas fonctionné. Au bout d'un certain temps, Briac a abandonné, et a préféré redessiner les runes avec son stylet sur l'écran du PDA. C'est beau, la technique moderne, les réseaux, tout ça...