Le nouveau millénaire commence en douceur

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 03 janvier 2001

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à cette réunion :

Emmanuel, qui a mangé un chicken salade et bu un Orangina ou deux,
moi, qui ai mangé un magret de canard et bu une Margarita,
Michel, qui a mangé une andouillette et bu une blanche,
Philippe, avec une andouillette, une blanche, une Guinness et une Kilkenny (comme d'habitude),
Estelle, qui a mangé un confit de canard,
Briac, qui a mangé des moules, et bu une Kriek je crois,
François, qui a mangé un magret de canard et bu une Guinness,
Frédéric, qui a mangé un magret de canard, et a dû commander deux Kriek pour en boire une,
Stéphane, qui a mangé un confit de canard, et qui a bu la première Kriek que Frédéric avait commandée.

Perl

L'information la plus importante de ces derniers jours, c'est bien sûr l'annonce d'Earthweb, qui a revendu plusieurs activités. The Perl Journal ne fait pas (encore) partie de la charrette, mais la direction d'Earthweb a gelé l'impression du numéro 20 de TPJ. Tout ceci alors que Philippe venait juste de renouveler son abonnement...
Si TPJ devait être repris par une autre société, il est très probable que ce serait O'Reilly. Il y a en effet une relation privilégiée entre Perl et O'Reilly. Historiquement, c'est la parution du Dromadaire Fuchsia qui a fait émerger O'Reilly de la foule de ses concurrents, et qui en a fait une référence incontournable dans le milieu informatique. D'autre part, Larry Wall a été embauché par O'Reilly pour "favoriser le développement de Perl", et Jon Orwant a été embauché à son tour pour "faciliter le travail de Larry Wall".
Toujours à propos de Jon, Philippe et Stéphane évoquent la conférence YAPC::Europe, où ils l'ont rencontré. Notamment, Stéphane a cherché à savoir si c'est bien Jon qui a rédigé le chapitre sur les expressions régulières, mais Jon s'est contenté de lui répondre qu'il a "participé à la rédaction de ce chapitre". Il a également rédigé le livre du loup (Mastering Algorithms in Perl) avec Jarkko Hietaniemi.
Une autre personnalité, sur laquelle les appréciations sont un peu plus nuancées, est celle de Tom Christiansen. Emmanuel évoque les interventions de ce dernier sur comp.lang.perl. D'une part, certains messages signés Tom C. sont des extraits de la FAQ de Perl, et rien de plus. Cela n'apporte rien d'intéressant, la FAQ étant disponible dans les distributions standards de Perl et dans de multiples sites web. D'autre part, il y a des réponses véhémentes de Tom contre des questions qu'il considère triviales. Emmanuel se souvient notamment de quelqu'un qui demandait des éclaircissements sur une recette du mouflon pour utiliser Net::NNTP. Lors de YAPC::Europe, Stéphane a voulu plaisanter en remerciant Tom de lui avoir fait une réponse incendiaire, lui procurant ainsi une célébrité immédiate. Tom n'a pas dû saisir la plaisanterie, et n'a pas apprécié.
Pourquoi Randal a-t-il laissé la place à Jon pour la rédaction d'Amelia ? Briac a lu le compte-rendu de la Geek Cruise de juin 2000 en Alaska, et il a noté qu'il y a un conflit de personnalité entre des personnes très haut placées dans le monde Perl. Cela explique peut-être que ces personnes très haut placées pour Amelia ne sont plus tout-à-fait les mêmes que celles pour Fido.
Briac (je crois) nous a également donné un aperçu du discours de Larry à Atlanta, et dans lequel il présentait l'arbre généalogique de divers langages de programmation. Notamment, il y a C++ qui descend de C, il y a Java qui descend de C++, et il y a C# qui descend de C++, mais avec une grosse biffure sur Java.
Suite à l'incertitude qui plane sur le devenir de TPJ, BooK se demande s'il est bien nécessaire de continuer à pondre des programmes obfusqués, étant donné que l'OPC 6 risque de ne pas avoir lieu. Certains lui répliquent que, connaissant Philippe, ils sont certains que ce n'est pas cela qui mettra un terme à sa créativité assombrie.
Dans le compte-rendu de l'OPC-5, Felix Gallo avait fait la remarque que pour la catégorie "Jeux", personne n'avait soumis une version de Quake. Philippe a pris cela pour lui, et il cherche maintenant à écrire un programme Doom en mode texte (plus précisément ASCII art) et en 1024 caractères. Plus généralement, il s'intéresse à la création et à la résolution de labyrinthes, et quelqu'un lui suggère d'émuler Excel. Briac évoque l'ancêtre des jeux en vision subjective et en ASCII art : Rogue.
Et s'il n'y a pas l'OPC, il y a les Perl Monks, dont une partie du site est dédiée à l'obfuscation. Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, Philippe et Briac nous résument le mode d'emploi et les moeurs de ce site. Il faut commencer par se créer un code utilisateur. Ensuite, chaque fois que l'on se connecte au site, en respectant certaines conditions, ou chaque fois que l'on soumet un texte, on gagne des points d'expérience. Il est possible également d'acquérir quelques points de façon aléatoire. Et en fonction du nombre de points d'expérience accumulés, on peut faire plus ou moins de choses sur le site, et on peut même faire afficher sa photo. Il arrive souvent qu'un utilisateur cherche à poser une question ou à donner une réponse dans le but de gagner des points d'expérience plutôt que de partager ses connaissances Perl. Cela s'appelle du XP warring.
Stéphane a commencé à expérimenter avec le module Inline.pm, évoqué lors de la réunion précédente. Notamment, il a réussi... à incrémenter la variable $A ! Il existe un autre module, qui, lui, permet d'insérer du code Python dans un programme Perl.
Les dernières nouvelles sur Perl viennent du site use.perl.org. Sur l'autre site, www.news.perl.org, hébergé par Happy Fun Ball, la dernière nouvelle date du 18 décembre, où l'on annonce que les problèmes de la machine Happy Fun Ball sont résolus, et qu'elle redémarre. Il semble que ces problèmes ne soient pas totalement résolus, et que HFB continue en mode yoyo [ le 9 janvier, il semble que la machine fonctionne de nouveau ].

Internet

François nous expose le sujet sur lequel il travaille en ce moment. Il s'agit du vote électronique, sur un réseau intranet (ou éventuellement sur Internet). Pour se garantir contre les fraudes, il a adopté les principes suivants :
- le logiciel de vote est open source, de manière que chaque électeur ait la possibilité de l'auditer lui-même,
- l'urne (une base de données comptant les bulletins) est basée sur le principe de Napster, c'est-à-dire un stockage réseau réparti, ce qui empêche quiconque de modifier les résultats électoraux par un ordre SQL.
François espère devenir le numéro 1 du vote électronique en France, voire en Europe. Il ne prévoit pas de diffuser son logiciel en Floride :-)
Un problème connexe est celui de l'identification et de l'authentification, et qui s'applique également aux sites de commerce, dans une certaine mesure. Il faut d'une part que l'acheteur ou l'électeur (*) soit certain d'être connecté au site du magasin ou du bureau de vote, et non à un cyber-squatteur. Pour cela, il y a les certificats fournis par Verisign. Encore faut-il que l'électeur ait compris qui est Verisign, et ce qu'est un certificat. À l'inverse, il faudrait que l'électeur envoie un certificat au bureau de vote, pour justifier de son identité (les cookies ne sont pas fiables, il est possible de copier un cookie sur une autre machine, et de se faire passer ainsi pour l'utilisateur de la première machine). De plus, un tel certificat signifie que c'est l'ordinateur habituel de l'électeur, qui est connecté, pas forcément l'électeur humain. Pour garantir que c'est le bon humain qui envoie son vote, la solution consiste à attribuer à chaque personne une clé (dans l'acception dispositif matériel destiné à ouvrir une porte ou à démarrer une automobile), laquelle clé se branche dans un port dédié de l'ordinateur, et permet l'envoi du certificat. Philippe nous montre une clé de ce genre (quoique factice), qu'il a d'ailleurs rangée dans son trousseau avec les clés de son appartement. J'avais déjà remarqué un tel système de clés dans un restaurant où plusieurs serveurs utilisaient la même caisse enregistreuse.
(*) Il s'agit d'un simple parallèle entre deux sujets totalement distincts. N'allez pas croire que l'on peut acheter des votes, non mais !
Toujours est-il que, pour l'instant, en France, on exige encore la présence physique de l'électeur et de sa carte d'électeur au bureau de vote, ce qui est un moyen efficace de s'assurer qu'il s'agit bien de la bonne personne. François évoque le temps où il travaillait en Belgique. Pour les remboursements de soins, il suffisait de se présenter au guichet de la sécurité sociale, et de dire "Je suis Marcel Dupont, et je viens me faire rembourser." Et l'employé sortait la somme en liquide. Pas de carte d'identité ni de passeport, pas de chèque sur le Trésor Public à tirer au plus tôt le... Les renseignements téléphoniques fonctionnent (fonctionnaient ?) sur le même principe. En 1985, on m'avait raconté que l'opérateur vous demande votre numéro de téléphone, puis vous fournit le renseignement demandé. De la sorte, le service sera comptabilisé sur votre prochaine facture de téléphone. Et ce système fonctionne très bien en Belgique ! Alors qu'en France, certains auraient tendance à faire un lapsus et à inverser deux chiffres de leur numéro de téléphone, ou à confondre avec le numéro du voisin...
De nombreuses applications de commerce électronique utilisent Javascript pour effectuer des traitements sur la machine cliente, avant de transférer le formulaire rempli au serveur : contrôle de la clé de LUN pour les cartes de paiement, par exemple. Néanmoins, il faut prévoir de refaire les contrôles sur le serveur, car il est toujours possible que quelqu'un crée "à la main" un source HTML correspondant au formulaire, rempli avec des valeurs incohérentes. Il est quand même utile de prévoir ces traitements sur la machine cliente, car un utilisateur de bonne foi sera averti plus rapidement de son erreur. Stéphane fait un parallèle avec le système X-Window, et l'opération qui consiste à dérouler un menu sur une fenêtre (cela dit, sous X-Window, l'architecture client-serveur est inversée par rapport à Internet).
Philippe n'a toujours pas fait fortune avec Banana-Lotto. Il a gagné 4 fois 5 francs, et il ne connaît personne qui ait gagné plus de 50 francs. Néanmoins, comme cela ne lui coûte rien... Cela dit, lorsque l'on gagne 5 francs sur Banana-Lotto, on gagne réellement 5 francs, et on reçoit un chèque d'un montant de 5 francs dans une enveloppe timbrée à 3 francs. D'autres loteries, à l'inverse, font gagner de la monnaie de singe, ce qui permet d'accéder à un autre site web qui vend des marchandises que l'on peut payer avec cette monnaie de singe.
Sur le principe de faire jouer un robot plutôt qu'un humain, la question se pose de savoir qui en pâtit. Ce n'est pas le joueur, c'est certain. Ce n'est pas non plus l'organisateur, car il n'a aucun manque à gagner. En fait, c'est le client qui achète un espace publicitaire, étant donné qu'un robot est beaucoup moins réceptif qu'un humain à la publicité. Mais tant que le nombre de robots joueurs reste faible par rapport au nombre d'humains, le client ne perd pas grand chose. Quelqu'un conseille donc à Philippe de stocker les bannières publicitaires en local, et une fois par mois, de les regarder, pour apaiser sa conscience. Cela dit, le robot peut avoir une utilité en dehors des loteries Internet. C'est ainsi qu'il fonctionne convenablement avec my-ip.com.
Il est question d'un autre site, qui cherche réellement à s'assurer que c'est bien un humain qui a renvoyé le formulaire rempli. Pour ce faire, le serveur envoie un fichier GIF ou JPEG, représentant cinq lettres distordues, sur un fond contenant beaucoup de petits points noirs. Et le formulaire contient un champ où il faut renseigner ce mot de passe. Les programmes d'OCR résidant dans votre boîte cranienne étant plus performants (et de loin) que ceux stockés sur votre disque dur, le serveur peut raisonnablement supposer que ce n'est pas un robot qui lui a répondu. Ce système n'est pas infaillible. Il est peut-être possible de procéder de la façon suivante.
1. La première fois, c'est réellement un humain qui remplit le formulaire, y compris le mot de passe obtenu à partir de l'image (par exemple "PSWDA").
2. Mais avant de cliquer sur "envoi", il sauvegarde le source HTML du formulaire.
3. À tête reposée, il décortique le source HTML, pour y chercher un champ caché qui contiendrait le mot de passe, en clair, ou plus vraisemblablement sous une forme cryptée (par exemple "CLE1").
4. Si tel est le cas, la fois suivante le robot récupère le formulaire, avec le dessin. Ce dessin représente le mot "PSWDB", ce que le robot est incapable de deviner, et le champ caché du formulaire contient le mot crypté "CLE02".
5. Le robot renvoie alors le formulaire rempli, avec le mot de passe "PSWDA", et le mot crypté "CLE1".
Cela suppose qu'il existe bien un champ caché pour authentifier le mot de passe, et que l'algorithme d'authentification reste constant au cours du temps. Une autre façon consiste à découper le fichier GIF en cinq morceaux, de manière à séparer les lettres, à calculer une somme de contrôle style md5sum sur chacun de ces cinq morceaux, et à mémoriser l'association somme de contrôle -> lettre. Cette façon de procéder, qui nécessite un temps d'apprentissage plus long, repose également sur certaines hypothèses (les limites entre les lettres ne changent pas, le fond coloré ne change pas, etc).
Il est question des précautions à prendre lorsque l'on rédige son courrier électronique. Par exemple, ne pas mettre les destinataires tout de suite. Il faut commencer par renseigner le sujet et rédiger le texte, le relire pour les corrections nécessaires, et ensuite seulement alimenter la liste des destinataires. Cela évite d'envoyer prématurément un message incomplet ou contenant des fautes d'orthographe "parce que mon doigt a ripé". De plus, si vous écrivez sous le coup de la colère ou de la déprime, attendez un quart d'heure entre la rédaction du message et sa relecture, et n'oubliez pas que votre mauvaise humeur du moment sera archivée pendant peut-être plusieurs années, et pas seulement par le destinataire du message.
À ce propos, il y a deux anecdotes sur des messages envoyés aux mauvais destinataires. La première concerne un cadre qui, sous le coup de la déprime, voulait envoyer un message bien senti à son supérieur direct. Mais l'ergonomie du logiciel de courrier étant ce qu'elle était à l'époque, il avait envoyé le message à toute l'entreprise ! La deuxième anecdote concerne un message sans contenu, et dont le sujet ne contenait que unsuscribe. L'auteur de ce message ne l'a pas envoyé au gestionnaire du newsgroup qu'il voulait quitter, mais au newsgroup lui-même. Ou plutôt aux newsgroups, dans ce cas tous les newsgroups concernant la sécurité informatique. Du coup, de nombreux administrateurs système ont reçu ce message, et en plusieurs exemplaires.
Il y a un newsgroup dans lequel cela ne serait pas arrivé. En effet, pour qu'un message passe dans le filtre, il faut que le sujet contienne un mot conventionnel, qui est automatiquement supprimé du champ Subject: lors de la diffusion. C'est écrit dans la FAQ de ce newsgroup, à la dernière ligne.
Sur la liste Paris-PM, nous avons un autre moyen pour filtrer les indésirables. Un petit nouveau voit défiler de nombreux messages, la plupart du temps terminés par quelques lignes incompréhensibles qui, paraît-il, permettent d'incrémenter la variable $A. Il faut avoir le coeur bien accroché pour supporter cela, et du coup seuls les débutants motivés restent sur la liste.
Dans le même ordre d'idée, nous avons discuté de la netiquette, de la loi de Godwin : "Dans tout fil de discussion sur Usenet, à un moment ou à un autre, quelqu'un évoque Hitler ou les Nazis, et à partir de ce moment, le débat dégénère et n'a plus aucun intérêt". Quant à la liberté d'expression, Estelle nous cite cette réflexion :
Some people confuse "Freedom of expression" with "freedom to be an ass"
Quelques réflexions sur le filtrage des accès web au boulot. Il ne s'agit pas tellement d'économiser les ressources matérielles (réseau et machines) qui sont en général dimensionnées avec une marge suffisante. Il ne s'agit pas non plus de forcer les gens à être productifs. Si quelqu'un n'a pas envie de travailler, et s'il n'a pas l'accès au web, il peut toujours acheter l'Equipe, ou tout autre journal ou revue à sa convenance, et le lire au bureau. La raison véritable est que cela nuit à l'image de l'entreprise, si on voit apparaître son adresse web dans l'historique de sites cochons.
Emmanuel a évoqué un site donnant des statistiques sur les serveurs web et les modules utilisés. Mais j'avoue ne plus me souvenir des remarques sur ce sujet.

Sujets techniques

François n'est pas informaticien de métier. Néanmoins, il connaît APL (un langage de programmation assez ancien, dans lequel l'inversion de matrice, par exemple, est une primitive du langage). Mais APL n'est pas synonyme de "programme assombri". Il est parfaitement possible de faire des programmes compréhensibles en APL. Les programmes APL clairs ont un ratio d'environ une page de commentaires par ligne de code (la réciproque n'est pas vraie). D'autre part, nous notons la différence entre APL "A Programming Language" (un langage, parmi tant d'autres), et PL/1 "Programming Language 1" (c'est nous les premiers).
Dans la boîte où il travaille, Stéphane fait du clonage de machines, en utilisant DHCP. Mais pour ce faire, il faut connaître les protocoles de chaque couche : Ethernet, IP, TCP et la suite. De plus, même au niveau matériel, le boot s'effectue en plusieurs étapes : unité centrale, boot de la carte SCSI, boot de la carte de communication... Cela rappelle la cosmogonie hindoue, où le monde repose sur le dos de quatre éléphants, lesquels se tiennent sur la carapace d'une tortue. Et sur quoi repose cette tortue ? Sur une autre tortue, qui elle-même repose... Evidemment, la discussion dérive vers Terry Pratchett et le monde-disque.
Emmanuel a entendu dire que :
Tout programme évolue et acquiert de nouvelles fonctionnalités jusqu'à comporter un client intégré de courrier électronique.
Pour lui, il existe un équivalent matériel :
Tout matériel informatique évolue et acquiert de nouvelles fonctions jusqu'à comporter un lecteur MP3 intégré.
Quant aux programmes, ce que j'avais lu, c'était :
Tout programme évolue et acquiert de nouvelles fonctionnalités jusqu'à dépasser les compétences de l'informaticien chargé de sa maintenance.
Dans le même ordre d'idée, Emmanuel nous cite le projet PHP Groupware. Aucun des participants de ce projet ne maîtrise le développement du logiciel. Ainsi, régulièrement, quelqu'un trouve que telle ou telle partie est trop compliquée, et qu'il faut faire table rase du passé. Le diagramme d'avancement du projet ressemble donc à des dents de scie, avec des retours fréquents à 0%. Je fais remarquer que j'ai lu quelque part [ mais je ne suis pas parvenu à retrouver où ] que, en règle générale, un projet arrive rapidement à 80% d'avancement, et qu'ensuite, il reste à ce stade pendant très longtemps. Briac, lui, connaissait la loi des 90-90 :
Les premiers 90% d'un projet prennent 90% du temps. Les derniers 10% du temps prennent aussi 90% du temps.
Suite à l'arrivée inopinée d'une personne importante là où travaille Emmanuel, ce dernier devait lui attribuer une machine, avec la configuration standard des postes clients. Pour ce faire, il pouvait soustraire un serveur du réseau local, et le reconfigurer en client. Le problème, c'est que tous les clients sont des Pentium 400 (ou équivalent) sous Win-9x, et les serveurs sont des Pentium 75 sous Linux. Difficile de reconfigurer un serveur en client !
Bien entendu, nous avons (un peu) dit du mal de Python. Notamment, en Python, un one-liner nécessite souvent d'être écrit sur plusieurs lignes ! D'autre part, il y a les ":" dans les constructions if-then-else. Il semble que le principe fondamental de Python, à savoir, spécifier la syntaxe à l'aide des tabulations, et uniquement des tabulations, ne tenait pas la route, et qu'il a fallu ajouter en douce des séparateurs d'expressions pour pouvoir faire l'analyse syntaxique. Néanmoins, il faut reconnaître qu'il y a des choses bien dans Python. Par exemple, un véritable environnement interactif. Il y a également deux modules différents pour Apache : mod_python et mod_snake (lequel est mal nommé, puisqu'il fait oublier que le nom vient du Monty Python Flying Circus). Mais le défaut le plus grave, c'est qu'il n'y a pas de groupes de Python Mongers qui se réunissent une fois par mois pour boire de la bière, se raconter des histoires et des anecdotes, casser du sucre sur le dos des autres programmeurs, et éventuellement s'échanger des trucs et astuces de programmation.
Certains mongueurs s'intéressent à PHP. Mais le site php.net ne répond pas à leur attente. Heureusement, il y a PHP Builder, qui est mieux conçu.

Sujets divers

Quelqu'un ayant parlé d'Ada, la discussion dérive sur comment se tirer une balle dans le pied, en utilisant Ada, C++, Perl et autres langages de programmation. Le paragraphe concernant Perl faisant référence à la métaphore Perl = couteau (ou tronçonneuse) suisse, je signale que j'ai lu une RFC dans laquelle j'ai trouvé :
Perl : tronçonneuse suisse.
Perl avec des threads : jongler avec des tronçonneuses.
La discussion a porté sur la politique de certaines entreprises, qui font des plans sociaux pour réduire les effectifs, et qui ensuite font appel à la sous-traitance pour faire le même travail. À court terme, l'avantage est qu'il est plus facile de mettre un terme à une prestation de sous-traitance qu'au contrat de travail d'un salarié. À moyen et à long terme, en revanche, cela présente de graves inconvénients. Une entreprise avec un renouvellement continuel de prestataires est une entreprise qui a perdu son histoire, et qui est quasiment dénuée de mémoire. Elle ne peut plus agir de façon cohérente sur une longue durée, et elle est destinée à répéter les erreurs déjà commises.
Philippe parle du milieu bancaire où il travaille. Il y a deux sortes d'individus. Les premiers gèrent des comptes courants et des comptes d'épargne, et notamment proposent à leurs clients des prêts sur dix ou vingt ans. La deuxième catégorie est celle des agents de change, qui font des transactions boursières à longueur de journée. Pour eux, la rapidité de réaction est primordiale. Si vous achetez ou vendez un paquet de titres vingt secondes trop tard, l'affaire juteuse qui était à votre portée s'est métamorphosée en débâcle financière. On peut constater le même contraste dans les rapports de ces gens-là avec les services informatiques. Les premiers agissent posément, en plusieurs étapes, un schéma directeur, suivi d'une étude préalable, puis d'un cahier des charges, etc, et une fois que la machine est lancée, elle continue jusqu'au terme du parcours. Les seconds, quant à eux, pensent qu'il suffit de lire Le Monde Informatique à la bonne page, puis d'appeler quelqu'un au service informatique, et le nouveau logiciel à la mode sera disponible au bout d'une demi-journée. Le choc des cultures...
De nombreuses personnes (pas moi) connaissent bien la bande dessinée Dilbert. Parmi les diverses remarques sur le sujet, j'ai retenu que lors de la traduction, le personnage de Wally était devenu Richard, alors que tous les autres avaient conservé le nom de la version originale.
Où l'on reparle de la géométrie des bouches d'égout et du logo de Lancia. Philippe signale que, à son avis, il existe d'autres formes empêchant une plaque d'égout de tomber à travers le trou qu'elle recouvre. Il suffit de partir d'un polygone régulier avec un nombre impair de côtés, et de tracer des arcs de cercle comme pour le logo de Lancia.