Informatique et domotique

Un historique de toutes nos réunions

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mercredi 12 mars 2025

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Richard,
Emmanuel,
moi,
Kai,
et Sébastien.

Nous avons mangé une entrecôte et des pizzas 3 fromages, 4 jambons, Sainte Marie, du fromage, des desserts (dont un tiramisu). Nous avons bu de l'orangina, un kir, de la bière, du vin et des décas. Le lemoncello était offert par la maison.

Nous avons parlé de Perl, Internet domotique informatique et points divers.

Perl

C'est la première réunion au restaurant après l'assemblée générale. J'ai rédigé le premier jet du compte-rendu et je l'ai soumis au CA, dont Richard fait partie. Richard a lu le compte-rendu et il a été étonné de voir qu'il est écrit en POD. Je réponds que cela a toujours été comme cela, tous nos comptes-rendus, tous nos articles (à l'époque où nous écrivions des articles) étaient écrits, relus, vérifiés et corrigés en POD. Nous avons choisi POD parce que c'est un langage avec balises mais néanmoins lisible par un être humain. Nous n'avons pas choisi Markdown parce qu'il n'existait pas lorsque l'association a vu le jour. Richard aurait préféré Markdown, parce qu'il existe des extensions dans Visual Studio pour visualiser le rendu d'un fichier Markdown.
Sébastien nous montre une expression régulière qu'il a eu à débuguer. En voici une version simplifiée :
http:\/\/(?:example\.(?:fr|be|ch))||admin.net(?::8080)?
Note : je ne la mets pas dans un bloc de type code avec une police à espacement fixe, parce que Sébastien nous a présenté cette expression régulière en espacement proportionnel.
Le premier point qui surprend certains d'entre nous, c'est le grand « W » au début de la ligne. Il s'agit en fait de deux barres obliques (slash), chacune d'entre elles étant protégée par une barre contre-oblique (backslash ou antislash).
Le deuxième point, c'est la répétition des deux-points juste avant 8080. Il s'agit d'une simple coïncidence, l'utilisation d'une parenthèse sans capture, (?: ... ) avec la donnée commençant par un deux-points, « :8080 »
Le troisième point, vu par Richard, correspond au bug de l'expression régulière. C'est la double barre || pour l'alternative. Pour les langages impératifs communs (C, Perl, Raku, Python, etc), cette double barre est le connecteur booléen « ou » à distinguer d'un opérateur « ou » bit-par-bit représenté une simple barre. Dans les expressions régulières, par contre, l'alternative booléenne est représentée par une simple barre verticale. L'expression régulière doit donc s'interpréter ainsi :
la chaîne « example » avec un TLD national
ou la chaîne vide
ou la chaîne « admin.net » avec un numéro de port facultatif « 8080 »
L'expression régulière acceptant la chaîne vide, elle valide toute chaîne de caractères qu'on lui soumet.
Existe-t-il des outils pour débuguer les expressions rationnelles ? Je pensais à un éventuel module Perl, mais il semblerait que cela n'existe pas. En revanche, il existe un pragma proposant deux modes de débogage. Côté utilitaires de programmation fourni par telle ou telle distribution, je n'ai rien trouvé. Côté Internet, Sébastien propose un site web appelé http://regex.com qui permet au visiteur de tester ses expressions rationnelles et même de choisir le moteur de regexp à utiliser. Lors de l'écriture de ce compte-rendu, je n'ai pas trouvé ce site web, mais j'en ai trouvé d'autres qui ressemblent à cette description :
et certainement encore d'autres.

Internet

Sébastien rappelle qu'il existe des navigateurs web en dehors des cinq grands : Chrome, Firefox, Edge, Opera, et Safari. Il donne l'exemple de Ladybird. Tout a commencé lorsqu'un programmeur a voulu développer un nouveau système d'exploitation à partir d'une feuille blanche (ou d'un dépôt vide). Cela a donné le système d'exploitation Serenity OS. En même temps que les briques de base du système, le développeur a programmé quelques programmes d'application, dont un navigateur web appelé Ladybird. Au fil du temps, il a réalisé qu'il préférait développer ce navigateur que le reste du système. Il a donc scindé son projet pour conserver le navigateur et confier le système d'exploitation à toute l'équipe qui l'avait rejoint pour l'aider sur Serenity OS.
Sébastien a mentionné d'autres navigateurs, mais je n'ai pas noté leurs noms. Tous ces nouveaux venus souhaitent figurer dans l'app-store d'IOS. Apple cherche à assurer un niveau de qualité élevé. Donc, pour inclure un navigateur web dans l'app-store, il faut que ce navigateur obtienne une note supérieure ou égale à 90 % sur un jeu de tests donné. Ladybird et ses égaux n'ont pas encore réussi à obtenir un résultat de 90 %, mais ils en sont proches. Il y a un point ironique dans cela. Lorsqu'Apple a établi le pré-requis des 90 %, leur propre navigateur Safari obtenait un résultat inférieur à ce seuil !
Nous avons parlé du changement de licence d'utilisation de Firefox, qui souhaite utiliser tous vos documents et toutes vos données comme bon lui semble. Certes, après coup, ils ont déclaré que
Non, ce n'est pas ce que nous voulions dire, nous ne cherchons pas vraiment à nous approprier vos données, vous avez réagi un peu vite et un peu fort, bla bla bla..
Malgré tout, méfiance méfiance...
Il a été question des sites web qui vous permettent de créer un compte utilisateur. Ce compte utilisateur vient, bien entendu, avec le choix d'un mot de passe. Le résultat est que nous avons des dizaines de mots de passe à conserver. Certaines personnes (pas les participants à la réunion, mais des personnes de leur entourage) ont trouvé un moyen de contournement. Chaque fois qu'elles accèdent à un site web pour lequel elles ont un compte utilisateur, elles cliquent systématiquement sur « Mot de passe oublié ». Pour un site de divertissement ou d'informations, cela peut passer. Pour un site plus critique, comme l'interface web d'une banque, cette méthode risque de déclencher un signal d'alarme dans l'équipe de sécurité de la banque.
Nous avons également parlé d'authentification à double facteur, de mots de passe à usage unique (one-time password) et du protocole TOTP qui va avec, de l'utilisation de Keepass, mais je n'ai pas retenu les détails.

Domotique

Lorsque vous êtes à la maison, évitez de citer le prénom Alexa dans la conversation. En effet, l'assistant pourrait s'activer et chercher à comprendre ce que vous lui demandez. [ Attention, dans la page web pointée par le lien ci-dessus, il faut adapter le texte avec s/févriers/mais/g. Problème clbuttique comme disent nos collègues anglophones. ]
À l'inverse, Richard a l'impression que chez lui, Alexa a de plus en plus des problèmes d'audition (ou de concentration). Il lui arrive de formuler des requêtes et de n'avoir aucune réaction d'Alexa.
Sébastien évoque un chroniqueur à Radio France qui utilise à fond la domotique chez lui et qui fait profiter ses auditeurs de ses expériences et de ses observations. Par exemple, il raconte qu'à force d'utiliser la commande vocale pour allumer la lumière, ses enfants ont oublié où sont les interrupteurs.
Par le passé, certains propriétaires de logements ont installé des caméras dans leur logement, puis ont mis leur logement en location sur Air BNB. Pour surveiller le logement et en assurer la sécurité ? Officiellement, oui. Dans la réalité, c'était accessoirement pour télécharger des vidéos vers des sites cochons. Maintenant, il est interdit de placer des caméras à l'intérieur du logement et pour les maisons avec terrain, s'il y a des caméras à l'extérieur de la maison, il est obligatoire de le signaler aux locataires.
Richard a un lave-vaisselle Samsung. C'est un super lave-vaisselle, connecté et tout et tout. [ Il n'a pas dit s'il y avait de l'intelligence artificielle, mais pour moi, cela ne fait aucun doute, bien sûr. Comme je l'ai déjà écrit, s'il y a de l'électronique, il y a de l'IA. ] Richard a voulu utiliser le programme de rinçage simple, sans lavage. Il a constaté que son lave-vaisselle n'était pas livré avec un programme de rinçage. Pour ce faire, il lui a fallu se connecter à l'app-store des appareils électro-ménagers, télécharger le programme de rinçage et l'installer sur le lave-vaisselle. C'est beau la technique !
Le gros problème de la domotique, ou plus précisément de l'Internet des objets, c'est que cela fournit aux pirates un vivier gigantesque d'appareils permettant de faire du DDOS (attaque distribuée par déni de service). Les serveurs, les ordinateurs personnels, les téléphones portables et les tablettes sont régulièrement mis à jour pour apporter de nouvelles fonctionnalités, mais aussi pour obturer les failles de sécurité que l'on a pu détecter. En revanche, rien de tel pour les appareils domotiques, qui sont installés avec un mot de passe par défaut et jamais mis à jour par la suite. Lorsqu'un attaquant a besoin de quelques milliers d'appareils connectés pour lancer une attaque DDOS, il ne va pas se fatiguer à percer la sécurité d'ordinateurs ou de téléphones portables, il va au plus simple et il installe son programme DDOS dans des ampoules connectées, dans des radiateurs connectés, dans des caméras connectées et similaires.

Informatique

Tout le monde connaît les pratiques anti-concurrentielles des fabricants d'imprimantes, qui interdisent d'installer des cartouches de toner de marques concurrentes pour imprimer des documents (voire scanner des documents). Hewlett-Packard va un cran plus loin. Non seulement les imprimantes refusent les cartouches des concurrents, mais elles refusent aussi les cartouches vendues par HP.
Certains logiciels commerciaux sont vendus pour être installés sur un nombre limité de machines. Pour ceci, le logiciel a un compteur de licences, qui est décrémenté chaque fois qu'il détecte une installation sur un nouvel ordinateur. On cite l'un de ces logiciels, qui s'appuyait sur de mauvais critères pour déterminer si un ordinateur est connu ou inconnu et qui décrémentait le compteur de licences chaque fois que le logiciel était lancé sur un ordinateur fraîchement rebooté. Donc, si vous éteignez votre ordinateur chaque soir et que vous le redémarrez le lendemain matin, au bout d'une semaine de travail vous avez consommé 5 licences. Sur un site, le compteur est ainsi tombé à zéro et a bloqué toute nouvelle utilisation du logiciel. Le service informatique a contacté l'éditeur du logiciel, qui a bien voulu admettre qu'il y avait un problème. Ce problème a été corrigé, mais il y a eu quand même plusieurs jours où le logiciel était indisponible.
Richard a un problème de performances avec un logiciel d'affichage de données interrogeant une base de données PostgreSQL. Comme Emmanuel porte un T-shirt PostgreSQL, il lui pose sa question. Le problème : pour chaque requête, le logiciel crée une nouvelle connexion à la base de données. La question : est-il possible d'insérer un proxy entre la base de données et le logiciel, de façon que le proxy réutilise les connexions déjà ouvertes, même si le logiciel demande la création d'une nouvelle connexion ? Désolé, je n'ai pas retenu la réponse.
Si l'on ne tient pas compte du logiciel d'affichage et de son problème de connexion SQL, Richard trouve que les bases de données PostgreSQL sont très performantes. Le seul point où elles sont un peu lentes, c'est lorsqu'il faut mettre à jour de nombreux enregistrements. Pour ce faire, on pourrait même envisager de décharger la table à mettre à jour dans un fichier, mettre à jour le fichier, puis réinitialiser la table avec le contenu du fichier.
Pour les incidents, de nombreuses entreprises utilisent Jira pour leurs tickets. Dans le temps, il était possible d'installer le logiciel « sur place » (en anglais on premises). Maintenant, seule la version en SaaS (Software as a Service) est disponible. Du coup, si le serveur du fournisseur plante, ainsi que c'est arrivé récemment, toutes les entreprises utilisant Jira sont coincées, sauf les plus anciennes qui ont conservé leur version « sur place ».
D'ailleurs, nous sommes étonnés de la vogue actuelle du « XaaS » (quelque chose as a Service). C'est beaucoup plus cher qu'un hébergement simple. Mais c'est vrai qu'en général, ce ne sont pas les informaticiens système qui choisissent, ce sont les décideux pressés friands de buzzwords en tous genres.
Une option (payante) proposée par les fournisseurs de SaaS, c'est la surveillance des applications. Cela consiste à lancer automatiquement toutes les 5 ou 10 minutes une procédure de login. Si le menu général s'affiche, c'est bien. S'il ne s'affiche pas, il y a un problème et, dixit le fournisseur de SaaS,
Nous mettons tout en œuvre pour corriger le problème.
Cela dit, un des participants l'a constaté récemment, si le problème se produit quand l'utilisateur clique sur un choix du menu général, la surveillance automatique ne s'en aperçoit pas et le fournisseur ne fait rien.
Certaines options (payantes) des logiciels en SaaS sont des extensions qui s'intègrent bien à l'architecture du logiciel de base. Il arrive cependant que ce soient juste des ajouts juste pour donner l'impression au décideur pressé qu'il en a pour son argent. On remarque que l'extension n'est pas intégrée au logiciel de base, car il faut redéfinir tous les paramètres, tous les codes utilisateurs, toutes les autorisations et habilitations des utilisateurs, et ainsi de suite, alors que c'était déjà fait dans le logiciel de base.
Nous nous attendons à un retour du balancier. Dans quelques années, les décideurs pressés auront compris que le XaaS n'est pas si rentable que cela et qu'il faut revenir au « logiciel sur place ». Ce n'est pas le seul domaine où la mode se comporte comme un balancier. Nous le voyons avec la réapparition des disques vinyle. [ Cela dit, je ne comprends pas pourquoi les disques vinyle sont revenus à la mode. Ils sont plus fragiles et plus encombrants que CD et leur capacité est inférieure. ]
Lorsque vous devez traiter simultanément plusieurs sujets, comment procédez-vous ? Richard utilise les bureaux virtuels de son gestionnaire de fenêtres : un bureau virtuel pour chaque sujet et dans chaque bureau virtuel, toutes les applications nécessaires sont ouvertes et seulement les applications nécessaires. Laurent, lui, utilise un seul bureau virtuel et y ouvre toutes les applications et tous les ongles nécessaires pour tous les sujets qu'il traite. [ Je fais comme Laurent, mais j'évite autant que possible de traiter plusieurs sujets à la fois. ]
Nous avons évoqué la récupération de place disque sur les ordinateurs. Dans certains cas, les utilisateurs refusent de purger les enregistrements historiques de leurs bases de données, « des fois qu'on en ait besoin un de ces jours ». Puis le disque est saturé et alors l'ingénieur système purge les enregistrements trop anciens dans la base de données (les enregistrements correspondant à l'activité quotidienne, pas les enregistrements correspondant au référentiel applicatif ou aux paramètres) et les utilisateurs ne remarquent même pas l'absence de ces enregistrements, le grand sujet du moment étant l'indisponibilité de l'application quand le disque a été plein.
Évidemment, il ne faut pas purger les tables paramètres ou les tables du référentiel. Il y a bien longtemps, j'ai entendu ou lu une anecdote où cette précaution n'a pas été appliquée. Ce n'était pas la purge d'enregistrements obsolètes dans une base de données, c'était la purge de fichiers obsolètes dans un système de fichiers. La personne qui effectuait la purge avait remarqué que le répertoire racine contenait un très gros fichier /vmunix avec une date de dernière modification très ancienne. Un fichier énorme, qui n'a pas été modifié depuis belle lurette, voilà un bon candidat pour la suppression ! L'ingénieur système a donc supprimé ce fichier et tout est revenu en ordre, il a eu de l'espace disponible sur le disque. Tout est revenu en ordre... jusqu'à l'extinction et au redémarrage du serveur, ou plutôt jusqu'à l'extinction et à la tentative infructueuse de redémarrage du serveur.
Dans le même genre, il y a la purge des programmes inutilisés. Une méthode consiste à désactiver le programme (suppression d'une entrée de menu, déplacement de l'exécutable vers un répertoire de sauvegarde, ou autre méthode) et à attendre les réactions. Si un utilisateur se plaint ou crée un ticket au sujet du programme disparu, il faut le réactiver. Si personne ne réagit, alors on peut le supprimer pour de bon. Avec un problème si le programme est utilisé une fois par an, à l'occasion du changement d'année ou du changement d'exercice comptable :
Ah bon, vous aviez réellement besoin de ce programme ? Quand j'ai vu que cela faisait 5 mois que personne l'avait utilisé, j'ai cru que je pouvais le supprimer...

Divers

Il a été question d'Emmanuel Todd que Kai a rencontré lors d'une dédicace de livre. Kai a fréquenté le même lycée qu'Emmanuel Todd, « il y a longtemps ». Compte tenu de leurs âges respectifs, cela implique qu'Emmanuel Todd a fréquenté ce lycée « il y a très longtemps ». Sébastien connaît un peu l'œuvre de Todd. Il apprécie ses ouvrages d'anthropologie, et uniquement ses ouvrages d'anthropologie.
Nous avons mentionné des toilettes avec ambiance sonore (radio ?). L'un des buts serait de masquer les sons naturels d'une personne utilisant les toilettes pour répondre aux besoins physiologiques. Cette fonctionnalité est-elle appropriée lorsque vous vous levez en pleine nuit pour une envie pressante ?
Nous avons parlé de Charlton Heston. Alors qu'il est connu pour ses idées réacionnaires, pendant les années 1960 et 1970 il a tourné au moins trois films dénonçant le mode de société capitaliste. Il y a eu la Planète des Singes, un film que nous avons nommé « le Dernier Homme sur Terre » et qui correspond vraisemblablement à the Omega Man (ou le Survivant) et Soleil Vert Nous n'en dirons pas plus, pour éviter les « révélations qui cassent la baraque » (spoilers en anglais, peut-être « divulgâchis » en français ?).
Kai nous apprend qu'il n'est plus sénateur. Pendant quelques années, il connaissait une personne travaillant au sénat et cette personne lui communiquait le programme des conférences et des débats qui pouvaient l'intéresser. C'est pour cela qu'il allait de temps en temps au sénat. Son contact a quitté le sénat et travaille ailleurs, donc Kai n'a plus la possibilité d'aller au sénat.