Réunion de cinéphiles, encore une fois

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 13 mars 2019

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Laurent (B),
Richard,
Emmanuel,
moi,
Sylvain,
Sébastien,
et Laurent (R).

Nous avons mangé des nems au poulet, des ravioles, de l'andouillette, des entrecôtes, des burgers, une crème brûlée, des fondants au chocolat et un clafoutis aux poires. Nous avons bu des mojitos, des cocktails Diderot, de la bière (Indian Pale Ale ?), du rosé, du café et du déca.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Les Journées Perl auront-elles finalement lieu à Strasbourg ? Lors de la réunion sur IRC le lundi 4 mars, nous avions pris l'optique d'organiser les Journées Perl après les vacances d'été, en octobre et de tenir l'Assemblée Générale de façon indépendante des Journées Perl. Et le jour même de la réunion du mercredi, nous recevons un message de Marc expliquant que l'Unistra (Université de Strasbourg pour ceux qui préfèrent la clarté au jargon) était favorable à tenir les Journées Perl en juin. Mais cela va être difficile de trouver une date qui convienne à tout le monde, avec les ponts, les autres manifestations telles que le Salon du Bourget et les contraintes familiales des uns et des autres.

Internet

Nous avons parlé des joutes entre Huawei et le gouvernement américain. Le fond du problème est le contrôle de l'infrastructure des réseaux 5G. Le gouvernement américain souhaite que cette infrastructure soit basée sur des solutions proposées par le couple CISCO-NSA, plutôt que par le couple Huawei-gouvernement chinois. Cette lutte n'est pas anodine. La 5G n'est pas simplement une 4G+1, c'est-à-dire une version améliorée et plus rapide de la 4G. C'est un standard qui offrira beaucoup plus de services que son prédécesseur, notamment avec le support de l'Internet des Objets.
Nous avons parlé des autres technologies de transfert très haut débit avec, parfois, une confusion consciente et assumée entre débit et latence. La blague traditionnelle consistant à évaluer le débit d'une camionnette remplie, selon la décennie, de CD-ROM, de clés USB ou de cartes SD n'est plus une plaisanterie. Maintenant, Amazon propose un service de transfert de données basé sur un conteneur mobile.
Certains ont même fait des exercices pour comparer le débit d'un pigeon transportant une disquette 3"1/4 et un modem 56K. Le plus efficace est le pigeon. La question qui aurait dû être posée, c'est de savoir si en plus le pigeon peut transporter des noix de coco.
Nous avons évoqué une différence fondamentale entre la fibre et l'ADSL, outre la valeur du débit. Pour la fibre, le débit montant est identique au débit descendant. Pour l'ADSL, avec un « A » signifiant « asymétrique », le débit montant est plus faible que le débit descendant. C'est la même chose pour ceux qui habitent dans une maison individuelle sans ascenseur et qui transfèrent des disques durs du salon à la chambre à coucher, voire de la cave au grenier, ou vice-versa.
Nous avons évoqué les messages de spam. Cela existe depuis le tout-début de l'Internet grand-public et même vraisemblablement avant. Aux débuts de l'Internet grand-public, il y avait même des spams contenant des fausses relances pour le renouvellement des noms de domaine. Et dans certains cas, ces spams prenaient la forme d'un courrier papier transmis par la poste. En évaluant le prix d'une telle lettre, avec le papier et l'affranchissement, on peut se demander quelle était la rentabilité d'une telle opération. Et pourtant, si cela se faisait, c'est que cela devait être rentable...
Mon fournisseur d'accès inclut un filtre anti-spam dans son système de courrier électronique. Donc, chaque fois que je relève mon courrier, les messages sont répartis entre le dossier « Courrier entrant » et le dossier « Quarantaine » de Thunderbird, avec très peu de faux positifs et de faux négatifs. Après avoir récupéré les messages dans Thunderbird, je les passe en revue. Pour les pourriels, je clique d'abord sur le bouton « Indésirable » puis sur le bouton « Supprimer ». Dans le bref intervalle de temps entre ces deux clics, j'ai le temps de voir le message se réafficher avec la mention :
Thunderbird pense que ce message est frauduleux.
J'apprécie de voir que Thunderbird et moi avons invariablement les mêmes opinions.

Informatique

Nous avons parlé de Sun Microsystems et de sa stratégie commerciale. Sun est un fabricant (SPARC) et un vendeur de matériel. Et Sun a mis au point le système Java, qui ne se limite pas au langage, mais qui inclut la JVM, une machine virtuelle permettant de développer et d'exploiter des programmes sur plusieurs architectures différentes, de façon transparente. Non seulement cela, mais en plus Sun avait une équipe de développeurs chargés d'optimiser la JVM pour les processeurs Intel. Pas étonnant dans ces conditions que les ventes de SPARC aient périclité !
Alors pourquoi Oracle a-t-il racheté Sun ? Sûrement pas pour les produits commercialisés par Sun. Plus vraisemblablement, Oracle voulait acquérir les compétences des ingénieurs de Sun. Ce qui est sûr, c'est qu'Oracle espérait y trouver un bénéfice. Quand on connaît la personnalité de son PDG, qui donne l'impression d'être prêt à vendre père et mère si cela peut lui rapporter des dollars, il ne pouvait pas s'agir d'une simple opération de prestige.
Nous avons parlé d'algorithmes de hachage, permettant de transformer une chaîne de caractères intelligible en une autre chaîne de caractères. L'algorithme de hachage le plus simple, qui de plus justifie son appellation, consiste à remplacer toutes les lettres, voire tous les caractères y compris les caractères de ponctuation par un « H ». Cela me rappelle l'époque du bug de l'an 2000 avec la solution radicale proposée par certains, appliquer la transformation « Y2K » :
Monday → Mondak
Tuesday → Tuesdak
Yesterday → Kesterdak
Lorsque nous nous connectons sur une machine Unix, nous nous connectons en général avec un utilisateur possédant des droits modérés. C'est seulement lorsque c'est indispensable que nous nous connectons avec root ou que nous avons recours à sudo Mais allez faire comprendre cela à des utilisateurs issus de la culture Windows, où l'on a l'habitude de se connecter avec un profil ayant les droits de l'administrateur ! Nous avons beau donner des explications, nous tombons en général sur un mur d'incompréhension. [ J'ai pensé à un argument du style :
```
  $ export TOTO=/home/moi/tmp/a_virer
  $ rm -rf $TITI/*
```
mais un utilisateur de culture Windows interprétera cela comme un avertissement contre les interfaces en ligne de commande plutôt qu'un avertissement contre l'utilisation abusive des droits administrateur. ]
Il a été question des différentes options de su et de sudo, des avantages et inconvénients de chacun, mais je n'ai pas retenu le détail. Ce que j'ai rappelé, c'est que pour activer su il faut taper le mot de passe de l'utilisateur « de destination » alors qu'avec sudo il faut taper le mot de passe de l'utilisateur « d'origine ». J'ai remarqué également que certains prononcent « sudo » rimant avec « sac à dos », alors que j'ai l'habitude de prononcer « sudou » rimant avec Justin Bridou.

Divers

Le lendemain de la réunion, c'est le Pi day. En écrivant les dates au format MM,AA, le 14 mars donne « 3,14 ». Nous n'avons pas pour autant évoqué le nombre π. Nous avons en fait plutôt parlé des formats de date. Nous sommes tous d'accord sur le fait que le meilleur format est le format ISO 8601, soit AAAA-MM-JJ et nous l'utilisons pour nos notes personnelles, pour les noms de fichier, et ainsi de suite. Nous faisons toutefois face à l'incompréhension de personnes provenant d'autres horizons. Dans ce cas, pour éviter des polémiques stériles, nous utilisons la date avec le mois en toutes lettres, « JJ <nom du mois> AAAA ».
Le format usuel en Europe, JJ/MM/AAAA possède un semblant de justification que l'on ne retrouve pas dans le format américain MM/JJ/AAAA. Faisons un détour avec le format d'heure HH:MM:SS. Lorsque nous n'avons pas besoin d'une précision à la seconde, nous pouvons tronquer l'heure en « 20 heures 10 minutes » ou « 20 heures 10 », voire en « 20 heures », en laissant tomber les éléments de la fin et en conservant les éléments du début. Avec les dates, lorsque l'horizon temporel est proche, il est naturel de dire « le 13 » ou « le 13 mars » ou « le 13/03 » au lieu de « le 13 mars 2019 ». Il est beaucoup plus rare de donner le mois sous forme numérique sans donner au moins le jour ou l'année en plus. Cela valide le format JJ/MM/AAAA dans la mesure où il donne par troncation le format JJ/MM et le format JJ. L'arrangement de gauche à droite dans l'ordre MM/JJ/AAAA est plus difficile à justifier.
Et pour en revenir au format des heures, le format américain avec « AM » et « PM » est lui aussi entâché de quelques incohérences. Ainsi, il y a deux passages différents du matin vers l'après-midi et deux passages différents du soir vers le matin. C'est à midi pile et à minuit que l'on bascule de « AM » à « PM » ou inversement. En revanche, c'est à 1 heure et à 13 heures que l'on boucle de 12 à 1.
23:59 → 11:59 PM
00:00 → 12:00 AM Premier passage du soir vers le matin, transition PM → AM
...
00:59 → 12:59 AM
01:00 → 01:00 AM Deuxième passage du soir vers le matin, transition 12 → 1
...
11:59 → 11:59 AM
12:00 → 12:00 PM Premier passage du matin vers l'après-midi, transition AM → PM
...
12:59 → 12:59 PM
13:00 → 01:00 PM Deuxième passage du matin vers l'après-midi, transition 12 → 1
Cela dit, de ce coté-ci de l'Atlantique, même si nous utilisons des dates sur 24 heures nous ne sommes pas exempts de problèmes similaires. L'un de nous assure avoir vu en pleine nuit son four afficher successivement les heures suivantes :
23:59
24:00
00:01
Le nombre affiché pour l'heure change donc deux fois dans l'intervalle d'une minute, alors qu'il devrait y avoir une heure entre deux changements successifs.
Nous avons parlé des événements passés et à venir de ciné-concert au Grand Rex avec par exemple Giorgio Moroder (Mignight Express et Metropolis) ou un concert dédié à Queen.
Il y a aussi des soirées plus cinématographiques, comme une nuit Alien diffusant les quatre œuvres cinématographiques de la série. Alors que le premier film n'a pas eu de problème, il n'en a pas été de même pour les suivants, qui ont subi des flous, des parasites et même, dans le cas du dernier, un blocage de la pellicule qui, comme cela arrive inévitablement dans ce cas, s'est mise à cramer.
Nous avons parlé d'un autre film mythique de la science-fiction, 2001 Odyssée de l'Espace et du roman éponyme ainsi que des suivants. Habituellement, le film vient quelques années, voire plus, après le livre. Dans certains cas moins fréquents, le livre est rédigé et publié quelques mois après la sortie du film (s'il est à succès, bien sûr). Nous avons ici un cas très rare où la genèse du film et celle du roman sont simultanées. Avec bien sûr la coopération étroite entre Clarke et Kubrik. Ils avaient même envisagé d'inscrire au générique du film
Un film de Stanley Kubrik et d'Arthur Clarke
et sur la page de titre du livre
Un roman d'Arthur Clarke et de Stanley Kubrik
Cela ne s'est pas fait.
Dans ces circonstances, on pourrait s'attendre à ce que les deux œuvres se reflètent parfaitement. Éh bien non. Il y a une grosse différence. Dans le livre, la destination du vaisseau est Japhet un satellite de Saturne, parce qu'à l'époque c'était le satellite qui offrait le plus de promesses d'un point de vue narratif. Accessoirement, cela permettait de caser une séquence d'accélération assistée par la gravité au voisinage de Jupiter. Pour le film, Kubrik a préféré se contenter d'un monolithe en orbite autour de Jupiter, parce que les effets spéciaux pour représenter Saturne et ses anneaux de façon correcte auraient coûté trop cher. Remarquons que le roman suivant, 2010, suit le film, pas le livre.
L'une des critiques contre le film est que la fin, à partir du moment où Bowman pénètre dans le monolithe, est incompréhensible. Kubrik a opté pour la méthode « suggérer, ne pas montrer », tandis que Clarke donnait des descriptions suffisamment détaillées dans son livre expliquant ce qui se passe au-delà du monolithe. De même, le livre donnait la raison pour laquelle HAL 9000 a pété les plombs. Ainsi, à la lecture du livre, on avait toutes les réponses aux questions restées en suspens pendant le film. Moi, je n'ai pas eu de problème pour suivre, parce que j'ai lu le livre avant de voir le film.
Une autre critique contre le film est que l'action est très lente et que pendant de longues minutes il ne se passe rien. Idem pour le livre en remplaçant « longues minutes » par « longues pages ». Sébastien estime que c'est général dans les romans de Clarke et il cite en exemple Rendez-vous avec Rama où, dit-il, il ne se passe rien. Je ne suis pas d'accord. Sans que ce soit un livre trépidant avec un rebondissement chaque fois que l'on tourne une page, il y a quand même de l'action dans ce roman. Il y a l'ultimatum des colons de Mercure et leur missile, il y a l'exploration en « vélo volant » de la partie inaccessible de Rama, il y a d'autres péripéties que j'ai oubliées, mais on ne peut pas dire qu'il ne se passe rien. J'aime beaucoup ce roman Rendez-vous avec Rama. En revanche je n'ai pas aimé le deuxième de la série et je n'ai pas cherché à lire les suivants. Et s'il faut en croire TV Tropes, je ne suis pas le seul.
Pour en revenir à la série 2001, j'ai eu des hésitations pour le titre du troisième roman. Est-ce 2061 ou 2067 ? Sébastien n'a eu aucun problème à retrouver la bonne valeur. Le roman a pour cadre le prochain passage de la comète de Halley au voisinage de l'orbite terrestre. Le dernier passage date de 1986, la durée d'une orbite est de 75 ans, donc le prochain passage, ainsi que le titre, est 2061.
L'un des nouveaux films à voir est le Chant du Loup. Parmi les participants à la réunion, je suis le seul à l'avoir déjà vu. On m'a donc demandé ce que j'en pensais et comment le film se compare avec À la Poursuite d'Octobre Rouge. J'avoue avoir été pris de court. Je donne en annexe les idées et les avis que j'aurais pu rassembler sur le sujet.
Richard se souvient d'avoir vu un autre film sur les « oreilles d'or ». Il ne se souvient plus du titre. Inutile de chercher sur un moteur de recherche, c'est le Chant du Loup qui monopolise l'attention des internautes. Il y a aussi le pavé « vous aimerez aussi » que l'on trouve sur la page IMDB du film mais sans avoir regardé, je suppose que ce pavé donnera la filmographie complète d'Omar Sy, indépendamment du sujet et de la nature des films énumérés.
Omar Sy a tourné de nombreuses comédies et de nombreux films comiques. Comment se fait-il qu'il a un rôle sérieux dans un film sérieux ? Il y a déjà eu d'autres exemples. Nous avons cité en réunion le cas de Coluche qui a étonné tous les critiques et tous les cinéphiles lorsqu'il est apparu dans Tchao Pantin. [ Nous aurions pu également citer Bourvil pour son rôle dans Le Miroir à Deux Faces et dans le Cercle Rouge. Et je suis sûr qu'il existe d'autres exemples. ]
Les Guignols de l'Info ont 30 ans. Il y a une rétrospective de ces trente années. Elle n'a pas été faite par Canal +, mais par des amateurs, avec l'accord de Canal +. Il y en a pour huit heures de vidéo et malgré cela, il y a des coupes sombres qui éliminent des étapes importantes de la vie de cette émission.
Nous faisons remarquer que la télévision ne diffuse plus d'émissions comiques de la trempe des Guignols de l'Info. En revanche, on trouve des émissions similaires sur la radio.
Nous avons parlé des accidents du Boeing 737 MAX. Les compagnies aériennes et les organismes de régulation du monde entier ont été rapides à clouer au sol les Boeing 737 MAX, sauf aux États-Unis et au Canada. Toutefois, l'arrêt des vols s'est étendu aux USA/Canada par la suite, sous la pression du personnel navigant et des passagers, qui n'ont pas envie de jouer leur vie à la roulette russe. Cela montre aussi que la FAA est malgré tout indépendante vis-à-vis du Président des États-Unis, nettement plus que la FCC.
Il ne faut jamais prendre un avion version x.0, il faut toujours attendre au moins la version x.1. Cela me rappelle les débuts des frères Loughead (qui ont ultérieurement changé leur nom en Lockheed) dans la construction aéronautique. Le premier avion qu'ils ont construit s'est appelé « Model G » pour faire croire qu'ils n'en étaient pas à leur première tentative et qu'ils avaient l'expérience de 6 autres avions précédemment.
À l'inverse, les soviétiques avaient tendance à faire traîner les numérotations dans l'autre sens. Ainsi, la première sonde à survoler la face cachée de la Lune s'appelait Luna 3, alors que c'était le septième vaisseau de la série. Mais les quatre sondes qui ont échoué n'ont pas reçu de numéro et n'ont pas été révélées au grand public.
Nous avons parlé des élections en Algérie. Juste avant notre réunion, les informations ont annoncé que les élections étaient reportées sine die. Du coup, Bouteflika reste au pouvoir. La réaction des électeurs algériens a été :
Nous voulions des élections sans Bouteflika et nous avons Bouteflika sans les élections !
Récemment, une information a été publiée concernant une expérience sur des rats soumis au choix entre du sucre et de la cocaïne. Le résultat de l'expérience est que la plupart des rats choisissent le sucre plutôt que la cocaïne. La conclusion hâtive de nombreuses personnes est que le sucre est plus addictif que la cocaïne. Certains scientifiques émettent des doutes sur cette conclusion. N'importe comment, la dépendance à une substance et la dépendance à l'autre sont très différentes. Une personne privée de sucre mais alimentée correctement avec d'autres éléments nutritifs ne présentera pas de symptômes de sevrage comme une personne à qui l'on retire sa dose régulière de cocaïne.
Nous avons parlé d'expériences faites dans des conditions discutables. Notamment, des expériences médicales ou psychologiques basées sur un échantillon de 20 patients. Comment peut-on faire une étude scientifique en prenant un échantillon de 20 personnes seulement ? [ J'en profite pour faire remarquer que j'ai utilisé le terme « échantillon ». Le terme « panel » ne me dérange pas non plus. Cela dit, je lis les prospectus envoyés par les associations demandant des dons pour financer la recherche médicale et permettant une déduction des impôts. Depuis quelques années, je vois que le terme à la mode pour désigner un ensemble de cobayes est « cohorte ». Compte tenu du domaine sémantique du mot « cohorte », je trouve cela stupide ! ]
On peut critiquer la taille de l'échantillon. Dans d'autres cas, on peut critiquer les conditions expérimentales. Je mentionne une expérience destinée à comparer l'efficacité des parachutes et des sacs à dos pour les personnes sautant d'un aéronef. Le résultat de l'étude est que l'efficacité est identique pour les deux accessoires, aucune personne n'étant morte ni grièvement blessée pendant l'expérience. Une critique de l'expérience est que ce n'était pas en double aveugle. Les cobayes savaient s'ils avaient un parachute ou un sac à dos. Une autre critique (cherchez minor caveat dans l'article) est que les sauts se sont faits à partir d'un avion et d'un hélicoptère garés à proximité d'un hangar, donc avec une altitude moyenne de 0,6 m (écart-type 0,1) et une vitesse de 0 m/s (écart-type 0). Voir le paragraphe Strengths and weaknesses of this study dans l'article. [ Un point que j'ai oublié en réunion est que les expérimentateurs ont essayé de faire le test à bord d'avions de ligne, à l'occasion de déplacements professionnels ou personnels en demandant à leur voisin de siège s'ils acceptaient de participer à l'expérience en quittant l'avion (en moyenne 9146 m d'altitude et 800 km/h). Cela ne s'est pas fait, car la majorité des aspirants-cobayes ont décliné l'offre et les rares qui ont accepté ont été jugés inaptes par l'expérimentateur. ] Notons que Laurent (R) a avoué avoir pris l'avion plusieurs fois ces dernières années, la plupart du temps avec un sac à dos, jamais avec un parachute.

Le Chant du Loup

Faut-il comparer le Chant du Loup avec Octobre Rouge ? Lorsque j'ai vu le film, j'ai pensé une seule fois à Octobre Rouge. C'était lors de la transition entre une scène se passant à bord d'un sous-marin vers la scène suivante à bord d'un autre sous-marin. Notant la différence d'éclairage entre les deux sous-marins, je me suis dit :
Tiens, cela me rappelle l'article Colour-Coded For Your Convenience de TV Tropes. D'ailleurs, il y avait le même procédé dans Octobre Rouge.
Et effectivement, ce procédé est mentionné dans la page de TV Tropes pour le Chant du Loup.
En fait, le Chant du Loup m'a beaucoup plus fait penser à Dr Folamour, même s'il est question de B-52 et non de sous-marin. C'est ce qui m'a conduit à compléter ma liste de parodies par anticipation présentée il y a quelques années.
Pour en revenir à Octobre Rouge, à vrai dire, j'ai regardé le film une seule fois, je préfère relire le livre. Donc mes souvenirs sont fragmentaires. Un point où le Chant du Loup se rapproche du livre de Tom Clancy et s'éloigne du film avec Sean Connery, c'est que l'on voit assez bien les évolutions sous-marines des différents vaisseaux et engins. Si je me souviens bien, dans le film Octobre Rouge, la bataille finale se résumait juste à une gerbe d'eau, laissant supposer la destruction d'un sous-marin, ce qui déclenche des acclamations par les marins soviétiques évacués du sous-marin puisqu'ils croient que le navire détruit est un « méchant » (de leur point de vue). Le roman de Tom Clancy et le film de 2019 sont beaucoup plus explicites. C'est la même chose avec les instruments de navigation et surtout de détection. On ne voit quasiment rien dans le film avec Sean Connery, on en apprend beaucoup plus avec le livre de Tom Clancy et avec le Chant du Loup.
Dans ce film, à un moment j'ai cru à un gag « téléphoné » et ce gag n'a pas eu lieu. Il faut dire que pour le comprendre, il faut avoir lu Tempête Rouge ou des ouvrages similaires, décrivant l'US Navy des années 1980, ce qui réduit le public visé par ce gag. L'un des personnages du Chant du Loup révèle au héros que son nom est « Prairie ». Je m'attendais à la réaction suivante du héros :
Ah oui, comme dans Prairie-Masker ?
Pour les innombrables qui n'ont pas lu Tempête Rouge, il faut savoir que les bâtiments de surface de l'US Navy sont équipés de deux systèmes de camouflage acoustique, Prairie qui projette des bulles d'air sur les hélices pour brouiller leur signature sonore et Masker qui fait de même le long de la coque pour brouiller les bruits intérieurs, notamment ceux des moteurs.