De retour du FOSDEM

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 13 février 2019

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Sébastien,
Laurent (B),
Sylvain,
Richard,
Emmanuel,
moi,
et Laurent (R).

Nous avons mangé des nems au poulet, des ravioles, du foie de canard de l'andouillette, des entrecôtes, de la salade César et, comme le mois passé, des parts de galette. Nous avons bu des cocktails Diderot, de la bière, du rosé et du café.

Nous avons parlé de Perl et FOSDEM, Internet informatique et points divers.

Perl et FOSDEM

Laurent (R) et moi avons commencé la réunion quelques minutes avant notre arrivée au O Philos'off, dans le métro. Nous avons discuté du Tutoriel de programmation orientée objet disponible sur Développez.com et que j'ai enfin lu la semaine précédente. J'ai communiqué mes remarques et mes suggestions d'adaptation à Laurent qui les a quasiment toutes reprises dans une nouvelle version de son tutoriel. Et pourquoi me suis-je intéressé à la programmation objet ? Pour écrire des modules de conversion de date en Perl 6, à commencer bien entendu par un module de calendrier républicain, mais sans me cantonner à ce calendrier. Le tutoriel de Laurent me permettra de choisir entre héritage, rôles, délégation et autres choix d'architecture disponibles en Perl 6 pour la programmation orientée objet.
Février, c'est le mois du FOSDEM. Emmanuel et Sébastien s'y sont rendus (sans se rencontrer, la fréquentation étant tellement importante). Emmanuel n'a pas cherché à assister à tous les exposés Perl, il sait qu'il pourra voir ceux qu'il n'a pas vus en chargeant les vidéos sur le site du FOSDEM. Il a préféré parcourir les allées et rencontrer des personnes qu'il connaît mais qu'il voit rarement. Ainsi, il a rencontré Andrew, l'organisateur de The Perl Conference in Riga. Andrew a présenté un exposé sur l'utilisation de Perl 6 pour écrire un interpréteur ou un compilateur pour un « mini-langage ».
Les années précédentes, lorsqu'il prenait en charge l'organisation des Journées Perl, Emmanuel se débrouillait toujours pour que le lieu et la date soient fixées au moment du FOSDEM. Cette année, le FOSDEM est passé et Emmanuel n'a pas de lieu ni de date pour les Journées Perl. Si cela signifie qu'il n'y aura pas de Journées Perl avant fin juin, cela implique qu'il faudra tenir l'assemblée générale de l'association indépendamment de la conférence. Je rappelle que l'un des arguments pour associer l'AG à la conférence était de permettre aux provinciaux d'assister à l'AG. Et pourtant, à l'époque où les AG avaient lieu à la Maison des Associations, nous avions eu la présence de Sébastien (qui habitait à l'époque à Antibes) et de l'autre Sébastien, de Barlin dans le Pas-de-Calais.
Laurent (B) et Sébastien ont discuté du fonctionnement au jour le jour de la base ACT hébergée sur une machine des Mongueurs. De temps en temps, une série d'erreurs se produit, chaque erreur entraînant l'écriture d'un message dans un fichier log. Ces erreurs se produisent avec une telle soudaineté et à un tel rythme que la partition sur laquelle se trouve le fichier log est vite saturée. La procédure consiste alors à redémarrer la machine, à purger le fichier log et à redémarrer la base de données et ACT. On ne regarde pas ce qu'il y a eu comme messages d'erreur ? Non. Quand quelqu'un aura à la fois le temps et la compétence pour analyser les erreurs et corriger le logiciel, on lui communiquera les messages d'erreur. Mais pour l'instant, personne n'a à la fois le temps et la compétence nécessaires, donc on se contente d'effacer les erreurs et de relancer.
Faute d'avoir des solutions aux problèmes de ACT, certains dans la communauté Perl se tournent vers d'autres solutions. Ainsi, pour le site web de The Perl Conference in Riga, Andrew utilise une solution qui nous est inconnue. Il n'est pas le premier. Je me souviens d'une intervention à YAPC::Grenade (ou était-ce à Cluj-Napoca ?), où l'organisateur d'une conférence Dancer avait expliqué que pour faire le site web de sa conférence, il avait préféré repartir de zéro avec Dancer plutôt que de s'appuyer sur ACT. Je ne me souviens pas de qui il s'agissait. Cela devait être un contributeur « périphérique » à Dancer, ce n'était ni Sawyer, ni Alexis ni Damien.

Internet

Nous avons mentionné un site web présentant plusieurs cartes de France, illustrant le point de vue de certains français sur les habitants des autres régions. Ces cartes ont été reprises dans d'autres sites web avec parfois quelques suppléments, comme une carte réelle de la France vue par CNN. Et si vous voulez élargir votre horizon à l'Europe et à la Terre, voici un livre (un vrai, imprimé sur papier).

Informatique

Sébastien nous a parlé il y a longtemps de Sysinternals. une boîte à outils pour surveiller le fonctionnement d'une machine Windows. Au FOSDEM, il a découvert l'équivalent pour Unix.
Sébastien et Laurent (B) ont discuté de questions d'infrastructure pour les services informatiques qui utilisent Git. Il y a la solution simple et légère basée sur Gitlab, qui fournit dès l'installation des versions basiques de toutes les fonctionnalités dont on peut avoir besoin. Et il y a la solution puissante, mais nécessitant plus de travail, fournie par Bitbucket. Cela nécessite plus de travail, parce qu'il est nécessaire d'installer d'autres logiciels. Par exemple, pour l'intégration continue, il faut installer Jenkins alors que c'est disponible de base avec la solution Gitlab. Cela dit, la solution Bitbucket + Jenkins + etc est beaucoup plus puissante que la solution Gitlab et elle impose mois de contraintes.
L'un des problèmes de Git et de tous les systèmes de gestion de source distribués, c'est que tous les dépôts chargés en local contiennent toutes les versions de tous les fichiers, y compris les plus gros. Pour éviter de charger dès le début ces gros fichiers, il existe un extension à Git, LFS (pour Large File Storage) qui permet de mettre en suspens le chargement des gros fichiers, pour les charger en local seulement quand on en a besoin et si on en a besoin.
Il y a un paradoxe avec Windows 10. La mise à jour d'un système déjà installé dure plus longtemps que l'installation de Windows sur une machine neuve équivalente.
Windows 10 se met à imiter Ubuntu : Microsoft sort une nouvelle version de Windows 10 tous les six mois. Et à ce propos, il semble que la farandole de numéros (3, 95, 98, 2000, 7 et 8) soit terminée avec le numéro 10 et qu'il n'y en aura plus d'autre. À la place, nous avons des numéros de version 19H1, 19H2, 20H1, etc (« H » pour half-year ou « semestre », il ne s'agit pas d'une heure en soirée).
Il y a eu une rétrospective des logiciels audio-visuels, dont un bon nombre publiés par Avid Technology. Je n'ai pas retenu grand-chose de cette rétrospective, si ce n'est qu'il y a eu de nombreux rachats entre les sociétés de ce domaine.
L'énumération des logiciels audio-visuels nous fait remarquer la pauvreté de l'offre pour Linux, en comparaison avec Windows et Apple. C'est la même chose pour les jeux vidéos, dans de nombreux cas les éditeurs de jeux renoncent à diffuser une version Linux de leurs jeux. Est-ce un problème de financement ? D'un côté, les utilisateurs de Windows sont habitués à payer pour avoir des logiciels de jeux, alors que les utilisateurs de Linux peuvent les télécharger sans rien payer. D'un autre côté, lorsque l'on regarde les statistiques des Humble Bundles, on constate que pour les utilisateurs qui décident de payer pour débloquer les fonctionnalités optionnelles des bundles, un utilisateur Windows paiera le strict minimum, un utilisateur Linux versera un peu plus que la somme demandée.
Le programmeur qui est derrière les jeux de Zachtronics vient d'annoncer la parution prochaine d'un livre en financement participatif, décrivant la genèse de quelques-uns de ses jeux. En comparant avec mon activité, je serais bien en peine de réunir des documents décrivant la genèse de mes programmes. Tous mes brouillons, assez souvent au dos d'une enveloppe, finissent très rapidement dans la poubelle de papier à recycler. D'un autre côté, je rappelle que Donald Knuth a publié plusieurs livres sur T_EX et METAFONT, dont deux volumes contenant le texte source de chacun de ces deux programmes. Un autre livre décrit la méthode de programmation littéraire utilisée pour ces deux programmes et l'un des chapitres (environ 50 pages) est ni plus ni moins que la transcription exacte de la liste des erreurs corrigées dans T_EX. [ J'aurais pu prendre des exemples dans mes propres productions. Dans deux de mes dépôts sous GitHub, j'ai prévu un fichier décrivant les choix techniques et, un peu, la genèse des projets correspondants. Il ne s'agit pas de documents récupérés, assemblés et mis en forme après coup, il s'agit d'une documentation constituée au fur et à mesure de la réalisation des programmes. Il y a eu des documents plus brouillons écrit au crayon sur le dos de diverses enveloppes et cela fait longtemps que ces documents ont été jetés dans la poubelle à recycler le papier. Et j'estime que rien d'intéressant n'a été perdu. ]
Un proverbe pour informaticiens, paraphrasant Oscar Wilde ou Alain Leblay :
L'expérience, c'est le nom que les informaticiens donnent à leurs erreurs. L'agilité, c'est le nom que les informaticiens donnent à leur désordre.
(Je ne suis pas totalement sûr de la formulation précise, mais l'idée est là.)

Divers

Opportunity, c'est fini. Après une tempête qui a couvert la totalité de Mars pendant plusieurs mois, et apparamment, les panneaux solaires sont tellement couverts de poussière qu'ils ne peuvent plus fournir de l'électricité aux autres appareils d'Opportunity. Quinze ans effectifs et 228 771 photos pour un fonctionnement prévue de trois mois, c'est un beau résultat !
Nous avons parlé de la tarification des transports de Paris et d'Île-de-France. Il y a de nombreux cas de figure que ceux qui utilisent des tickets à l'unité doivent connaître, mais dont les usagers du passe Navigo et les usagers des transport en commun des autres métropoles n'ont pas conscience. Par exemple, une correspondance surface → métro est différente d'une corresponance métro → surface. L'une d'elles (laquelle ?) nécessite un nouveau ticket, l'autre permet de réutiliser le ticket précédent.
Dans de nombreux réseaux de transport en commun urbains, la validité du ticket est une validité temporelle. Le ticket est valable par exemple pendant les deux heures qui suivent sa première utilisation et vous pouvez faire autant de distance que vous le souhaitez pendant ces deux heures. À Paris, la tarification par ticket est basée sur le trajet. Même si le trajet ne dure que quelques minutes, à la fin du trajet le ticket n'est plus valable. Mais en plus, il y a une durée limite comme dans les autres villes. Si vous vous débrouillez pour rester dans l'enceinte du métro pendant plusieurs heures, le ticket que vous avez utilisé à l'entrée n'est plus valide. Nous souhaitons bonne chance aux étrangers pour visiter Paris avec les transports en commun sans être en infraction ! [ Après avoir lu la page correspondante du site de la RATP, je m'aperçois que c'est encore plus compliqué que ce que nous avons dit en réunion, la durée de validité est de 2 heures dans un cas, une heure et demie dans un autre. La solution la plus simple pour un touriste, c'est encore le passe Navigo à la journée. ]
À côté de cela, l'utilisation des réseaux de transport des autres villes est beaucoup plus simple. Mais on peut avoir des surprises. Par exemple, à Grenoble, la validation du ticket de tram se fait sur le quai et non pas à l'intérieur du tram comme on pourrait s'y attendre. Et on peut parfois voir un touriste entrer dans le tram son ticket à la main, chercher en vain l'appareil de validation, réaliser qu'il est en contravention et prendre à témoin les usagers autochtones ainsi :
Vous êtes témoins ! Si un contrôleur passe, vous pourrez lui dire que j'ai réellement cherché à valider mon ticket !
Je voulais ajouter une anecdote sur Sofia en Bulgarie, mais je n'ai pas eu le temps. À Sofia, les portillons de métro sont faits pour les gauchers. Ou bien pour les droitiers qui portent leur malette ou leur cabas de la main droite et qui ont donc la main gauche libre. Un peu déroutant au premier abord, même pour moi qui utilise sans peine la main gauche.
Pour revenir au réseau parisien quelqu'un a eu une idée intéressante pour permettre aux touristes de mieux comprendre la topologie du réseau. Au lieu de fournir des cartes qui respectent à peu près la géographie de la ville, on propose un schéma montrant des lignes radiales et des lignes circulaires. Ainsi, pour Paris, les lignes 2 et 6, ainsi que certaines lignes de tram, forment des demi-cercles ou des arcs de cercle centrés sur l'Île de la Cité. Et les lignes radiales se croisent à des angles multiples de 30 degrés pour plus de clarté. (Existe pour d'autres métropoles.)
Le tarif, c'est une chose, le coût réel de fonctionnement du réseau, c'est autre chose. En effet, les transports en commun de l'Île de France reçoivent des subventions des collectivités territoriales d'un montant qui dépasse celui des tickets et des abonnements. Au final, ce sont quand même les habitants qui financent le système, à la fois par les impôts et par les tickets. Est-ce justifié ? Est-ce équitable ? Les inconditionnels de la voiture individuelle argueront qu'ils paient leur essence et qu'ils ne se sentent pas concernés par le fonctionnement du métro et du tram. Les partisans des transports en commun répliqueront que l'entretien de la voirie coûte un certain prix, que les usagers des autobus en paient le prix avec leurs impôts et leurs tickets, tandis que les automobilistes en profitent en payant seulement leurs impôts, ils ne paient aucun péage pour utiliser les routes et les rues (*). Les automobilistes rétorqueront alors que les usagers des transports en commun, même s'ils n'utilisent jamais la route et la rue pour leurs déplacements, bénéficient de la maintenance du réseau, car les magasins qu'ils fréquentent sont approvisionnés par des camions qui utilisent la voirie de la région.
(*) Je reconnais qu'il y a un péage sur l' autoroute A14 mais comparée au reste de l'infrastructure routière de l'Île de France, cette autoroute a un kilométrage insignifiant. Également, nous n'avons pas mentionné le cas des touristes qui paient seulement les tickets, mais pas les impôts.
Nous avons parlé des statistiques établies par l'INSEE. Il y a des questions de méthodologie dont l'homme de la rue n'est pas au courant. Par exemple, faut-il inclure Wallis et Futuna et Mayotte dans les statistiques concernant la population française ? La réponse est « oui », bien sûr, mais apparaît alors un problème, appelé « rupture de série » : les populations ajoutées (ou retranchées) ont un environnement très différent de la métropole, situation insulaire, climat tropical, etc. Donc les données relevées évolueront à la fois à cause du passage du temps (2016 → 2017 → 2018 → ...) et à cause de l'ajout de la nouvelle population (sans Wallis et Futuna → avec Wallis et Futuna) et il est impossible de savoir quelle est la part de chacune de ces deux causes dans l'évolution globale des données statistiques. D'où la publication par l'INSEE de deux variantes des statistiques, l'une avec l'ancien périmètre, l'autre avec le nouveau périmètre.
Un point où nous étions moins largués question statistiques, c'est sur le fait que dans certains cas, il ne faut pas calculer une moyenne, mais déterminer une valeur médiane. C'est le cas pour les échelles de salaires. Il suffit de quelques salaires hors norme, soit très élevés, soit dignes d'un système esclavagiste, pour ôter toute signification à la moyenne. Supposons que les salaires soient 45, 47, 50, 52, 56 et 210. La moyenne est supérieure à 77, alors que la valeur médiane, environ 51, donne une meilleure information sur la répartition des salaires. La seule utilité de la moyenne, c'est quand on la compare avec la médiane. Dans l'exemple ci-dessus, constatant que la moyenne 77 est très différente de la médiane 51, on peut en conclure qu'il existe un salaire (ou quelques salaires) très en dehors du groupe principal. Et pour plus de précision, on peut utiliser des déciles plutôt qu'une médiane unique.
Lors de la réunion, il a été question d'un simulateur vous permettant de situer vos revenus par rapport aux autres français. Dans mes recherches ultérieures, j'ai juste vu deux pages présentant un graphique, mais rien qui ressemble à un simulateur. [ Et, en y réfléchissant un peu, à quoi bon un simulateur qui vous demande de saisir vos revenus et qui le stocke on ne sait pas où, alors qu'un simple diagramme vous permet tout aussi facilement de voir si vos revenus se trouvent dans la tranche 20 % -- 30 % ou dans la tranche 70 % -- 80 %. ] Juste une remarque de méthode, formulée lors de la réunion : il ne faut pas confondre entre un diagramme des salaires et un diagramme des revenus. Voire un diagramme du niveau de vie dans l'une des pages citées. La différence est primordiale pour les indépendants : commerçants, professions libérales, auto-entrepreneurs et elle peut avoir un effet sensible pour des salariés qui, par exemple, sont propriétaires de studios qu'ils louent à des étudiants.
Nous avons parlé de la fuite des capitaux, lorsque les grosses fortunes s'installent à l'étranger pour se soustraire à l'ISF ou maintenant à l'IFI. Attribuer cela aux seules grosses fortunes est réducteur et trompeur. Quelqu'un d'aisé, sans être richissime, avec un patrimoine de, disons, 2 millions d'euros, peut avoir intérêt à déménager au moment de la retraite vers un pays plus accueillant, comme le Portugal qui offre quelques années d'exonération d'impôt aux étrangers qui s'y installent.
La date butoir du Brexit se rapproche à grands pas. Mais les négociations n'avancent pas. Et c'est ce qui inquiête la plupart des gens concernés, le pire c'est d'être dans l'incertitude et de ne pas avoir les moyens de juger ce qu'il est nécessaire de faire pour s'en tirer dans des conditions acceptables.
Au sujet des arguments avancés pendant la campagne du Brexit, selon lesquels la Grande Bretagne n'a rien retiré de positif de l'Europe, nous rappelons que si la guerre civile en Irlande s'est arrêtée, c'est en grande partie avec l'influence de l'Union Européenne ainsi que des États-Unis.
Ce mois-ci, il n'a pas été question de Bohemian Rhapsody. Nous avons juste évoqué très brièvement Alita Battle Angel, inspiré d'un manga. Quelqu'un a eu des échos selon lesquels ce serait « un film réussi, mais une adaptation ratée ».