Tentative au Hall's Beer Tavern

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 11 avril 2018

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Sylvain,
Laurent (R),
moi,
Sébastien,
Richard,
et Emmanuel.

Nous avons mangé des nems au poulet, une assiette de charcuterie, une assiette de fromage, des burgers, une entrecôte, une crème brûlée, un moelleux au chocolat. Nous avons bu des cocktails, de l'Orangina, de la bière et du rosé.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Quelles sont les nouvelles en Perl, me demande Sylvain. Dans mon cas, les dernières nouvelles, c'est que j'ai enfin commencé à programmer en Perl 6, dans le but de présenter mes premiers pas en Perl 6 aux Journées Perl.
Laurent a apporté un exemplaire de test de son livre. Nous l'avons un peu feuilleté, mais sans regarder dans les détails. Nous nous sommes plus appesantis sur la couverture, avec notamment la photo de l'auteur, qui n'est pas très récente, nous avons eu du mal à y reconnaître Laurent.
Laurent a apporté également la nouvelle brochure Perl 6 qu'il a rapportée du dernier German Perl Workshop. Emmanuel en a déjà eu un exemplaire lors du FOSDEM. Alors que la brochure de 2017 faisait penser à une liste de courses, énumérant les fonctionnalités disponibles en Perl 6, la brochure actuelle est plus explicative et présente des exemples de code. Et la présentation a également progressé.
Notons que nous avons des informations contradictoires sur l'auteur des différentes borchures. Pour la brochure de 2017, on a mentionné Mark Keating ou bien Wendy, pour celle de 2018 Wendy encore une fois ou Zoffix.
Au fait, quand les parents Keating ont prénommé leur fils Mark, avaient-ils conscience de faire un jeu de mot prémonitoire ? Ou peut-être Mark a-t-il été aiguillé par cette assonance vers le rôle qu'il tient maintenant au sein de la communauté Perl ?

Internet

Qui utilise Whatsapp ? Sylvain est amené à l'utiliser, car son fils participe à un club sportif et les parents d'un autre membre du club ont ouvert un compte Whatsapp pour communiquer avec les autres parents et pouvoir synchroniser les déplacements des enfants. Pourquoi ne pas simplement utiliser les SMS ? On peut envoyer un SMS à plusieurs destinataires, mais si l'un de ces destinataires souhaite répondre, il ne répondra qu'à l'auteur du SMS d'origine, les autres membres du groupe n'en sauront rien. Tandis qu'avec Whatsapp, il est possible de répondre à tous les destinataires du SMS d'origine en plus de l'émetteur.

Informatique

Il a été question de la politique tarifaire d'Oracle. Si vous installez une base Oracle sur un serveur physique, vous payez en fonction de la puissance de ce serveur, sans tenir compte du reste de votre système informatique. En revanche, si vous installez la base Oracle sur une machine virtuelle, alors la puissance prise en compte pour le tarif des licences est la puissance totale des machines virtuelles hébergées sur le même serveur. Et si le serveur fait partie d'un réseau (SAN je crois), alors ce sont toutes les machines virtuelles du réseau qui servent pour le calcul des redevances. La seule exception, c'est lorsque vous utilisez la solution de virtualisation vendue par Oracle. Dans ce cas et seulement dans ce cas, les redevances sont basées sur le seul serveur virtuel où la base de données est installée.
Et comme le mois dernier, nous regrettons qu'Oracle fasse péricliter les logiciels libres qu'il a repris sous son aile, tels que Berkeley DB et MySQL, sans parler des autres.
Java n'est pas un logiciel libre et ne l'a jamais été. Mais comme les logiciels libres cités au paragraphe précédent, le langage est passé sous le contrôle d'Oracle. Et comme pour ces logiciels, Oracle va sans doute faire péricliter ce langage. En effet, avec le procès récent entre Oracle et Google à propos de l'utilisation des API de Java, de nombreuses entreprises vont y réfléchir à deux fois avant d'utiliser un langage qui ressemble à l'épée de Damoclès, accrochée au-dessus de la tête de leurs services informatique et juridique.
Nous avons parlé de SQLite, la base de données la plus répandue. En me basant sur des arguments vieux d'une dizaine d'années et qui n'ont pas résisté au passage du temps, je précise « la base de données SQL la plus répandue » parce qu'hélas, beaucoup d'informaticiens ont tendance à créer des bases de données sous la forme de fichiers excel. Voici en fait trois points de vue qui se tiennent :
- Mon point de vue, reflétant l'état des lieux il y a une dizaine d'années : les fichiers xxx.xls ou yyy.xlsx sont beaucoup plus nombreux que les fichiers zzz.sqlite.
- Le point de vue de mes interlocuteurs, reprenant implicitement la même époque : SQLite est plus répandu que excel parce que les exécutables MSEXCEL.EXE (je n'ai pas vérifié le nom exact) sont moins nombreux que les exécutables contenant une copie des fonctions SQLite ou bien demandant une édition de liens dynamique avec libsqlite.so : un seul exécutable excel par machine, tandis qu'il y a plusieurs logiciels utilisant SQLite, à commencer par Firefox.
- Le point de vue que j'ai adopté après avoir lu la version actuelle de la page citée plus haut lors de la rédaction de ce compte-rendu. Avec le développement de l'Internet des Objets, n'importe quel moulin à légumes 2.0 connecté, n'importe quel cure-dent 2.0 connecté, n'importe quel taille-crayon 2.0 connecté contient une pile Bluetooth, une interface IPv6/802.11zz, un contrat d'utilisation affiché en gris pâle sur fond blanc selon lequel l'objet peut transmettre toute information recueillie au constructeur et à ses partenaires (Google, Facebook, la NSA et Cambridge Analytica entre autres) et une base de données SQLite. Mais aucun fichier xxx.xls ou yyy.xlsx. Donc je dois l'admettre, maintenant SQLite dépasse de loin excel en nombre (et en qualité, mais ça je le savais déjà).
En poursuivant sur l'opposition entre SQLite et excel sur les ordinateurs « normaux », je donne un aperçu de l'activité de mon équipe. Nous avons plusieurs clients et, pour chaque client, nous stockons dans un répertoire particulier tous les documents que nous envoyons, notamment les sources des programmes. Toutefois, avec les sous-répertoires et les sous-sous-répertoires, avec le fait qu'un même fichier texte peut contenir plusieurs éléments et qu'il peut être zippé, il est difficile de savoir ce qui a été envoyé rien qu'en consultant sous l'explorateur de fichiers le répertoire concernant tel ou tel client. La solution retenue est d'avoir un fichier excel dans lequel nous sommes censés lister les éléments envoyés chaque fois qu'il y a une livraison. Même si je me plie à cette directive, j'ai décidé d'écrire en plus un script Perl qui déroule l'architecture arborescente des sous-répertoires, qui ouvre les fichiers pour examiner les balises internes et identifier les éléments livrés et qui stocke tout cela dans une table d'une base SQLite. J'ai un autre script qui prend le fichier excel et qui le recopie dans une autre table de cette même base SQLite. Et j'ai une requête SQL qui compare le contenu des deux tables. Dès qu'il y a plus de d'une dizaine de livraisons, il y a des différences entre les deux tables, ce qui veut dire que les fautes de frappe et les omissions sont légions et que le fichier excel ne reflète pas la réalité des livraisons effectuées.
Laurent (R) s'en est pris vivement à Apple et à l'iPhone. Contrairement à ce que Sébastien a cru au début, il n'était pas question des tarifs élevés. Après tout, un téléphone Android haut de gamme coûte aussi cher qu'un iPhone haut de gamme. Le véritable sujet de l'intervention de Laurent, c'est ce qu'il a appelé « l'emprisonnement des données ». Quand il avait un iPhone, ses contacts et ses courriers électroniques étaient stockés sur l'iPhone. Certes il avait un logiciel permettant de sauvegarder cela sur un PC, mais le fichier résultant était un fichier crypté. La seule façon de récupérer en clair le contenu de ce fichier était de le transférer sur un autre iPhone. Pas moyen d'accéder au contenu sur un PC ou sur un téléphone Android.
Apple nous espionne grâce à l'iPhone, mais c'est tout. Si vous n'avez pas d'iPhone ou si votre iPhone est éteint Apple n'apprend rien sur vous. À l'inverse, l'espionnage par Google est beaucoup plus intensif : non seulement par les téléphones Android, mais aussi par les requêtes que vous passez sur le moteur de recherche depuis n'importe quel appareil, par les messages que vous envoyez et ceux que vous recevez via Gmail, par tous les sites web que Google a rachetés et par les bannières Google Analytics que Google fait installer sur des sites web tiers.
Nous avons parlé des relations entre Apple et Adobe. Je n'ai pas retenu le détail, je me souviens juste que cela a commencé par des relations cordiales et que cela s'est poursuivi par une nette tension, se traduisant entre autres par le fait que Steve Jobs a refusé d'installer Flah Macromedia sur iOS.
L'un des premiers produits d'Adobe, c'était le format PDF, que l'on peut décrire comme un assembleur Postscript. Postscript est un très bon langage pour produire des pages imprimées, mais il avait un gros défaut. On ne voyait le résultat qu'en sortie de l'imprimante. À l'époque où rares étaient les informaticiens qui disposaient d'une imprimante à proximité de leur bureau, chaque erreur de programmation provoquait un aller-retour entre l'auteur et l'imprimeur. Avec PDF, Adobe a fourni un moyen aux auteurs de visualiser le résultat de la mise en page immédiatement à l'écran, évitant les allers-retours chronophages.
Concernant les impressions sur papier au travail, comment fait-on pour assurer la confidentialité des impressions ? Comment empêcher qu'une personne sans l'habilitation nécessaire prenne connaissance d'une information confidentielle ? Actuellement, la solution consiste à accumuler les impressions dans la mémoire de masse de l'imprimante et à ne déclencher l'impression sur papier proprement dite que lorsque le destinataire présente son badge sur le lecteur de carte de l'imprimante. Il y a une vingtaine d'années, j'ai connu un système différent. L'impression des documents et des listings était confiée à un prestataire extérieur qui, une fois le listing imprimé et déliassé, l'emballait dans un sachet en plastique transparent. Puis les listings étaient apportés par un coursier à notre bâtiment et distribués dans les casiers affectés aux différents équipes. De la sorte, il était impossible de feuilleter les listings des collègues dans les casiers de distribution. En revanche, rien ne pouvait empêcher une personne mal intentionnée d'intercepter un listing qui ne lui était pas destiné.
Outre la confidentialité, un avantage du système de badge est que l'on peut suivre la consommation de papier par équipe ou par individu. Or l'un de nous, dont les listings n'ont aucun caractère confidentiel, trouve plus pratique d'envoyer ses impressions sur l'imprimante en y accédant directement par son adresse IP. Du coup, ses impressions ne sont pas prises en compte par le système de comptabilité. N'importe comment, pour le peu d'impressions qu'il fait, cela ne change pas grand-chose aux dépenses de son équipe.
Nous avons évoqué la cryptographie, notamment la règlementation de la cryptographie en France dans les années 1990. Au début, il était interdit aux Français d'avoir des logiciels de cryptographie évolués. Puis sous le gouvernement Jospin, les autorités se sont rendu compte que cette interdiction empêcherait le développement du commerce en ligne et pénaliserait les entreprises françaises. Et depuis, nous avons droit aux logiciels cryptographiques standards.
Un des paticipants a été confronté aux stages d'observations des élèves de troisième. Il s'est demandé comment on pouvait faire comprendre le métier d'informaticien à un élève de troisième. À la base, notre métier consiste à produire du code. Mais de nombreuses tâches pas si secondaires que cela s'y annexent : réunions d'avancement, rédaction de spécifications, tâches administratives, etc.

Divers

Ce mercredi soir, c'était une soirée de foot-ball. Donc le bruit de fond était d'un niveau élevé, à tel point que nous avons préféré écourter la réunion plutôt que d'avoir à supporter le niveau sonore. Sylvain et moi avons eu un avant-goût de ce que serait la soirée lorsque nous avons été placés par un serveur qui nous a demandé quel match nous venions voir (c'est-à-dire devant quel écran serions-nous placés). Un peu plus tard pendant la soirée, nous avons demandé à un serveur de couper la musique de fond. Notre répit a été de courte durée, une serveuse a remis la musique en marche quelques minutes plus tard.
À l'époque de la Taverne République, nous avions le sous-sol rien que pour nous et, au moins le mercredi soir, le grand écran du karaoké restait éteint. À une ou deux occasions, Youssef, le gérant, était descendu au sous-sol pour voir un match de foot-ball sur l'écran du karaoké, mais au moins le volume sonore restait faible et Youssef réagissait en silence aux buts marqués.
Que faisions-nous le 12 juillet 1998 lorsque l'équipe de France a gagné la finale de la Coupe du Monde ? Sylvain a passé la soirée plongé dans la lecture, ne relevant la tête qu'à de rares occasions. Moi, j'étais en vacances le Tyrol autrichien. La plupart des clients français de l'hôtel s'étaient réunis au salon pour voir le match, mais moi, j'avais préféré aller dormir dans ma chambre.
Une autre anecdote plus ancienne, datant de l'époque où la télévision était analogique avec très peu de chaînes et où le réglage des canaux était manuel. Un jeune qui habitait encore chez ses parents disposait de son propre poste de télévision dans sa chambre, en plus du poste familial dans le salon. Un soir, il y avait deux émissions à ne pas manquer : un match de foot-ball sur TF1 que le père du jeune voulait absolument regarder et une autre émission que la mère ne voulait pas rater. Le père du jeune a décidé d'aller voir le match sur TF1 dans la chambre de son fils. Et c'est là qu'il s'est aperçu que son fils boycottait la première chaîne et avait décidé de ne pas faire le réglage de cette chaîne sur son poste.
On a coutume de dire que les bretons sont pointilleux sur l'utilisation du terme « galettes » pour désigner leurs spécialités à base de sarrasin. Ce n'est pas vrai. L'épouse de l'un des participants est d'origine bretonne et n'a aucune réaction violente lorsqu'elle entend les termes « crêpe salée ».
Une autre spécialité de la Bretagne, c'est la pluie. Et les nombreux dictons qui l'accompagnent. L'un d'eux, ciblant les touristes qui se plaignent la météo, est :
En Bretagne, il ne pleut que sur les c...
Mais parfois, l'un de ces touristes rétorque :
C'est pour cela que la Bretagne est peuplée de Bretons.
Sébastien nous fait remarquer que si l'on associe la pluie à la Bretagne, il faut tout de même savoir qu'il pleut la même quantité d'eau en Provence qu'en Bretagne. La différence, c'est qu'il s'agit de pluies torrentielles et de trombes d'eau quelques jours par an à Marseille, tandis qu'il s'agit de légers crachins tout le long de l'année en Bretagne.
Lorsque Sylvain et moi sommes entrés dans le restaurant et que le serveur nous a placés, Sylvain a bien précisé que nous voulions une note séparée pour chacun. Ultérieurement, nous avons parlé entre nous des différences entre pays pour l'addition au restaurant. Par exemple, au Canada, par défaut, l'addition est séparée. En revanche, comme Laurent a pu le constater lors des quelques jours passés à Cluj-Napoca, il est extrêmement difficile de faire comprendre à un serveur roumain que l'on veut une note séparée.
Et lorsque la note est commune, il arrive que plusieurs personnes arrondissent leur écot vers le haut pour anticiper sur une éventuelle erreur de calcul, pour tenir compte d'un pourboire en sus de l'addition ou pour diverses autres raisons. C'est arrivé semble-t-il lors d'un repas à Grenade lors de YAPC::EU-2015, le pot commun pour régler l'addition avait un excédent de 200 euros sur la note du restaurant. Laurent a eu vent de cela un an plus tard, car lors d'un repas à Cluj-Napoca, Tina M avait annoncé que ce repas était en partie payé par cet excédent de 200 euros, qu'elle avait empoché l'année précédente mais qu'elle n'avait jamais eu l'intention de garder pour elle.
Il a été question de mathématiques évoluées, en l'occurrence de la transformée de Fourier. Sylvain avoue qu'il n'a jamais bien compris ce sujet. De même, j'avoue avoir fait un blocage là-dessus moi aussi.
Une profession qui a dû se redéfinir avec les technologies récentes, c'est la profession de photographe. Avant les photographes vendaient des pellicules, maintenant c'est fini. Ils peuvent encore vendre des appareils photos, mais ils sont en concurrence avec les magasins d'électronique. Il leur reste encore le tirage des photos sur papier (de qualité nettement supérieure à ce qu'un particulier obtient sur son imprimante à jet d'encre), les photos d'identité et les photos de cérémonies comme les mariages. Et encore, l'activité des photos d'identité pourrait changer de nature. Les photographes en sont encore à tarifer cette activité proportionnellement au nombre de photos produites, c'est-à-dire à la quantité de papier utilisée. Or, un client peut avoir envie d'acquérir des photos sous forme électronique, directement en JPEG ou en PNG, par exemple pour les intégrer dans un CV envoyé par messagerie. Il serait naturel alors de payer les photos au temps passé et non pas au nombre de photos produites. Et l'activité du photographe deviendrait alors une prestation de service et non plus une vente de produits. Les photographes ont-lis conscience de cette évolution ?