Bonne année, bonne santé

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 10 janvier 2018

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Laurent (B),
moi,
Sébastien,
Sylvain,
Laurent (R),
Vincent,
Emmanuel,
et Stéphane.

Nous avons mangé des nems au poulet, des ravioles, du saumon fumé, des escargots, de l'andouillette, des entrecôtes, des fondants au chocolat, un café gourmand. Nous avons bu des mojitos, des cocktails Diderot, des oranges pressées, de l'Orangina, de la bière (Chouffe entre autres) et du rosé.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

C'est l'époque des vœux de la nouvelle année, mentionnant notamment
Et surtout une bonne santé
Vincent et Sylvain en ont bien besoin. Vincent a passé plusieurs semaines dans sa maison d'arrière-pays dans le Massif Central. C'est du chauffage au bois et il a scié des bûches et les a rangées. Comme il a utilisé une scie manuelle et non une tronçonneuse, il a eu une tendinite à chaque bras. Celle du bras gauche s'est passée, mais celle du bras droit est encore là.
Quant à Sylvain, il a eu un accident en trottinette. Une plaque d'égout l'a déséquilibré et il s'est retrouvé à faire un vol plané. Grâce au casque, sa tête n'a rien pris. Il avait juste quelques douleurs dans les bras. Ces douleurs ne passant pas, il a consulté un médecin. Diagnostic : fracture au bras. C'était au mois de novembre. Il vient juste de reprendre le travail après son congé maladie.
Richard est absent ce mois-ci, mais ce n'est pas pour des raisons de santé. Il est à Las Vegas pour le CES (Consumer Electronics Show). Ce salon risque d'avoir une ambiance un peu inhabituelle après la révélation en début d'année des failles Meltdown et Spectre.
Comme il en a été question à la réunion IRC qui a eu lieu l'avant-veille, Emmanuel commence à préparer les Journées Perl Francophones 2018. Il pense organiser une réunion à la Fondation pour le Progrès de l'Homme le jeudi 25, à l'occasion d'une soirée de contribution au logiciel libre.

Internet

Quelqu'un a cité un vieil article d'Eric Raymond. Pour les projets en collaboration, ESR était habitué à communiquer par messagerie avec les autres développeurs. Puis un jour, il s'est trouvé sur un projet utilisant principalement IRC. Dans cet article, Eric Raymond décrit ce qu'il a ressenti avec cette nouvelle technologie et comment ses habitudes de travail ont évolué en conséquence. Hélas, le participant en cause n'avait pas noté la référence de l'article et je n'ai pas pu la trouver lors de la rédaction de ce compte-rendu.
Une fonctionnalité intéressante d'IRC est l'existence de bots dans certains canaux. Par exemple, sur les canaux Perl, un bot appelé « corelist » répond aux questions du genre :
Le module Tartempion est-il dans le core ?
Et les programmeurs expérimentés espèrent que lorsque des programmeurs novices voient ce bot répondre à leur question, ils apprendront deux choses :
1. que le module Tartempion figure dans le core depuis la version 5.8.12,
2. que le module Module::CoreList permet de répondre aux questions de ce genre.
Voir en annexe quelques compléments sur ce sujet.

Informatique

Le problème des failles Meltdown et Spectre, qui frappent à la fois les processeurs Intel et les processeurs ARM, montre le danger qu'il y a à réduire la diversité dans les architectures de processeurs. Sébastien rappelle qu'il y a une décennie ou deux, il y avait une foison d'architectures. IA-386-Pentium et x86, bien entendu, mais aussi Motorola MC68000, MIPS, Alpha, Sparc, Power et sa variante PowerPC. La mention de MIPS provoque une légère nostalgie à ceux qui ont appris la programmation sur une console Silicon Graphics.
Sébastien rappelle un épisode de ce déclin dont il a déjà parlé. Apple utilisait la variante PowerPC des processeurs Power d'IBM et s'approvisionnait auprès de Motorola. Un beau jour, Motorola a estimé que le marché des processeurs d'ordinateurs n'était plus intéressant et qu'il était plus rentable de faire uniquement des processeurs pour téléphones portables. Pendant une brève période de transition, Apple s'est approvisionné auprès d'IBM, qui a essayé tant bien que mal de répondre à la demande. Puis Apple a sorti une nouvelle génération de machines basées sur des processeurs Intel. Depuis, les processeurs Power et PowerPC représentent une part infime des processeurs en usage dans le monde.
Est-ce en réaction à la révélation de Meltdown et de Spectre ou cela n'a-t-il rien à voir ? Une information est passée sur Slashdot selon laquelle quelqu'un a essayé d'installer GNU/Linux sur un 486, puisque cette architecture est encore supportée.
Puisqu'il était question des entrailles des processeurs, Laurent (R) évoque une communication éclair de TPC::Amsterdam, The Full Stack in Five Minutes. En partant d'un tableau HTML dans lequel les lignes sont alternativement sur fond blanc et sur fond gris clair, l'orateur descend les échelons de la pile d'abstractions successives, en commençant par le HTML et les CSS pour finir au niveau des électrons avec une équation de mécanique quantique.
Tout le monde sait (ou devrait savoir) que le nom « Rakudo » dérive d'un mot japonais signifiant « la voie du dromadaire » ou « le chemin du chameau ». Il y a quelques mois, j'ai aperçu dans les kiosques de gare une nouvelle revue de casse-têtes avec un nom à consonance japonaise et en mode papier-crayon, « Rikudo ». Et il est question de « trouver la voie » (reliant des cases numérotées). Le nom est inspiré d'un « sage des six chemins » dans le manga Naruto. J'en ai acheté un exemplaire que j'ai montré à chacun des deux Laurent.
Le Rikudo utilisant des cases hexagonales, cela rappelle à Laurent (B) le jeu qu'il pratique depuis quelques jours et dont Sébastien nous a parlé le mois dernier, Opus Magnum. Même s'il a commencé un mois après Sébastien, Laurent a passé plus de temps que lui sur le jeu.
Ces jeux basés sur la programmation me semblent amusants, certes, mais j'ai des réticences à m'y consacrer. Pour moi, Perl fait plutôt partie des loisirs, cela me prend suffisamment de temps pour écrire des programmes qui me font plaisir à mettre au point et qui peuvent, éventuellement, servir à d'autres personnes, je ne vois pas tellement d'intérêt à travailler sur des machines purement imaginaires comme TIS-100 ou Shenzen IO. Et même s'il est conseillé de connaître et pratiquer la programmation en assembleur ou assimilé, je préfère utiliser un simulateur de HP-41.
Vincent, qui avait déjà critiqué les bases de données sans schéma présente une autre critique de certaines pratiques associées aux bases de données. Pour lui, la modélisation des données d'un système informatique doit être centralisée et il ne doit donc y avoir qu'une seule base de données. Un système informatique qui comporte une trentaine de bases de données est, selon Vincent, un chaos informatisé. Sébastien n'est pas du tout d'accord. Si la centralisation des schémas de données conduit à avoir une base de données contenant 3000 tables différentes, c'est cette base de données unique qui est un chaos. Il préfère avoir quelques bases de données spécifiques aux différentes applications utilisées, plutôt qu'une base de données qui contient tout. Voir en annexe quelques compléments sur ce sujet.
Un autre point où Vincent et Sébastien se sont opposés, c'est la conception des jeux vidéos. Vincent soutient qu'un jeu développé par une équipe nombreuse est voué à l'échec et que seuls les jeux développés par un seul créateur peuvent rencontrer le succès. Sébastien donne plusieurs exemples montrant que la situation n'est pas aussi binaire que cela. Certes, il existe des jeux développés par une seule personne et qui obtiennent un succès mérité, comme les jeux mentionnés ci-dessus développés par Zachtronics. Certes, il existe également des jeux développés par des équipes énormes, plusieurs centaines de personnes et qui n'aboutiront peut-être jamais. Sébastien a donné l'exemple d'un jeu de science-fiction dont je n'ai pas retenu le nom, qui bénéficie d'un financement et d'une main-d'œuvre importants, mais qui pour l'instant n'a rien donné de concret. Mais d'un autre côté, il y a des jeux comme Assassin's Creed Origins qui a été développé par des équipes appartenant à plusieurs entreprises, en général des sous-traitants d'Ubisoft, et qui sont réussis et qui obtiennent un succès largement mérité.
Vincent se basait peut-être les débuts des jeux vidéo dans les années 1980, lorsqu'un jeu consistait à piloter cinq pixels rouges pour poursuivre cinq pixels bleus. Mais les jeux vidéo ont évolué depuis, notamment sur le graphisme. Le monde évolue dans d'autres domaines. Par exemple, dans les années 1990 un amateur pouvait créer son site web avec un formulaire HTML appelé « livre d'or » et récupérant les informations des internautes visitant le site. Maintenant, pour un site web récupèrant les informations des visiteurs, il sera très bientôt nécessaire de vérifier que le fonctionnement du site est conforme au nouveau RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données personnelles). Ou une autre métaphore : la grand-mère qui prépare des biscuits dans sa cuisine, les fait cuire dans son four, les stocke dans une boîte plastique et les donne à ses petits-enfants et à leurs copains de jeu a la même activité que la biscuiterie LU qui produit une gamme étendue de biscuits et les vend sur la France entière et même à l'export. Et pourtant, la biscuiterie LU est tenue d'appliquer une tonne de règlements, notamment d'assurer la traçabilité des ingrédients et le contrôle sanitaire des biscuits produits et des emballages. Sur le principe, la grand-mère et la biscuiterie font la même activité, mais en pratique leur quotidien est très différent.
Vincent avait oublié cette métaphore une heure plus tard, lorsqu'il a tenté de décrire les logiciels de comptabilité. Selon Wikipédia, la comptabilité en partie double existe depuis l'antiquité. Pour Vincent, rien n'a changé dans le principe et un logiciel de comptabilité est juste un logiciel qui permet la saisie d'écritures en partie double, comme ce que faisaient les scribes de l'antiquité sur leurs papyrus ou leurs tablettes d'argile, ainsi que l'édition du grand livre et du journal des écritures. J'ai tenté de lui expliquer que de nos jours, un comptable moderne (le comptable de la biscuiterie LU par exemple ?) doit tenir la comptabilité de son entreprise en suivant la codification imposée par les autorités fiscales, envoyer tous les mois la déclaration de TVA à ces mêmes autorités, tenir compte des différents régimes de taxe s'il exporte dans la zone euro et des devises et de leurs taux de change s'il exporte en dehors de la zone euro, valoriser les stocks, imputer les investissements et achats importants sur des comptes d'immobilisation, établir le plan d'amortissement pluri-annuel desdites immobilisations, effectuer la clôture de l'exercice passé, établir le bilan et le transmettre aux destinataires requis (autorités fiscales, plus les actionnaires si l'entreprise est cotée en bourse), répondre aux requêtes des commissaires aux comptes et ainsi de suite, sans oublier des activités qui me semblent ésotériques comme les « factures à recevoir », les « charges constatées d'avance » et les « pro-rata de TVA ». Un scribe égyptien ou babylonien avait-il toutes ces tâches à effectuer ?
Pour en revenir aux grands projets qui sont, selon Vincent, voués à l'échec, Sébastien prend l'exemple du développement du noyau Linux. En 1992, c'était l'affaire d'une personne, mais maintenant, c'est devenu un projet de grande envergure. Ce projet est découpé en de nombreux sous-projets, comme le support du protocole USB ou l'ordonnanceur de tâches. Chacun de ces sous-projets est dirigé par un chef de projet, qui n'est pas directement en relation avec Linus T. Celui-ci est entouré d'un cercle d'hommes de confiance, auxquels les chefs de projet rendent compte. Grâce à cette organisation pyramidale très bien définie, le noyau Linux connaît de réels progrès.
Concernant les disparités de budget entre les jeux récents, Sébastien fait la comparaison avec le cinéma. Le premier film The Blair Witch Project, par exemple, a été un grand succès, malgré son budget très réduit. Le budget total de The Blair Witch Project était du même ordre de grandeur que le budget café d'un film hollywoodien standard. Notons que, au vu du succès du premier film, Hollywood a acheté les droits pour en faire un deuxième. Le budget a été beaucoup plus élevé, dans la norme hollywoodienne et le succès n'a pas été aussi important.
L'un des participants a lu sur Internet un article dans lequel l'auteur imaginait qu'une catastrophe (invasion de zombies ?) ravageait notre civilisation, sans pour autant anéantir la population humaine. L'auteur supposait qu'il faisait partie des survivants et se demandait ce qu'il était capable de faire pour vivre dans des conditions acceptables. Par exemple, comment remplacer les vêtements usés ? On prévoit le coup en élevant des moutons, en les tondant, en filant la laine à la quenouille. Ensuite il faut tisser les fils pour obtenir du tissu, ce qui peut se faire avec un métier à tisser rudimentaire. Mais ensuite, comment coudre ensemble les pièces de tissu, avec quelle aiguille ? Actuellement, toutes nos aiguilles à coudre ou à tricoter sont le résultat de l'enchaînement de plusieurs processus industriels élaborés. Comment faire de même après les ravages des hypothétiques zombies ? Un peu moins tiré par les cheveux, comment assurer le fonctionnement d'une colonie sur Mars pendant les premières décennies ?

Divers

Il a été question de révolutions dans le domaine des sciences physiques. Par exemple, la notion d'espace et de temps avec la relativité. Suite à l'expérience de Michelson et Morley, Poincaré (considéré comme le dernier scientifique réellement polyvalent) a fait tous les calculs de la relativité restreinte et a publié des équations qu'il a appelées « équations de Lorentz ». Mais c'est Einstein qui a remis en cause les concepts d'espace, de temps et de simultanéité et qui a continué avec la relativité générale.
En poursuivant avec Einstein, c'est lui qui a lancé la mécanique quantique avec son interprétation de l'effet photo-électrique (c'est ce qui lui a valu un prix Nobel, d'ailleurs et non pas la relativité). Mais il n'a pas été convaincu par les bouleversements que cette discipline a apportés, sur la notion de déterminisme par exemple. Sa fameuse citation,
Dieu ne joue pas aux dés.
montre qu'il n'admettait pas l'intrusion du hasard dans la physique fondamentale.
Plus généralement, on a pu dire que les révolutions dans les idées scientifiques ne gagnent pas leur place au soleil lorsque leurs partisans arrivent à convaincre leurs détracteurs, mais plutôt lorsque les détracteurs sont morts ou à la retraite.
Moins scientifique, mais tout aussi méritoire, c'est Gutenberg, l'inventeur de l'imprimerie par caractères mobiles. Pourquoi préciser « caractères mobiles » ? Parce qu'en fait, l'imprimerie était déjà connue avant, mais elle se pratiquait en gravant les pages entières. Toutefois, l'apport de Gutenberg ne se résume pas simplement à l'utilisation de caractères mobiles en plomb. Il a fallu améliorer les autres composants fondamentaux de l'imprimerie et travailler entre autres sur la qualité du papier et celle de l'encre, pour que l'ensemble puisse donner des impressions de qualité.
Stéphane étant présent ce jour-là, il rappelle la visite de Sawyer X à Paris au printemps dernier. La discussion avait porté sur les élections présidentielles. Alors que quelqu'un avait dit à Sawyer que tous les présents à la réunion allaient voter pour le candidat modéré, Stéphane était intervenu pour annoncer qu'il voterait pour la candidate extrémiste, car il n'était pas d'accord avec la politique anti-sociale du candidat modéré. Quelle fut la réaction de Sawyer ? Selon Stéphane, il l'a accusé d'être raciste. Selon Sébastien, Sawyer a accusé Stéphane de voter pour un parti raciste, ce qui n'est pas du tout la même chose. J'avoue qu'à l'époque, je n'avais pas suivi la conversation, j'étais en train de discuter avec d'autres participants.
Signalons que l'un des participants à cette réunion n'a pas du tout apprécié la restauration proposée ce soir-là. Non seulement c'était un restaurant végétalien, mais en plus les boissons étaient uniquement des boissons sans alcool.
Nous avons évoqué un autre candidat à l'élection présidentielle, Mélenchon. Ceux qui le suivent ont l'impression qu'il devient prisonnier de son personnage raleur et revendicatif, loin de ses facultés réelles.
Quelques mots d'esprit, vraisemblablement inventés. Je ne sais plus si le premier est attribué à quelqu'un de connu. Cela décrit le climat de la côte ouest des États-Unis :
Le pire hiver que j'ai connu à Los Angeles, c'est une visite en été à San Francisco.
L'autre, manifestement apocryphe, est attribué à Freud, à l'occasion de son exil. À la descente du train à bord duquel il avait quitté l'Autriche, il a déclaré aux journalistes qui l'attendaient :
J'ai été refoulé.
Et Sébastien rappelle l'anecdote sur Gödel qu'il a déjà mentionnée sur l'arrivée de Gödel aux États-Unis et sa demande de naturalisation.
À la fin de sa vie, Gödel était persuadé qu'un complot était dirigé contre lui (reliquat du Mccarthyisme ?) et était devenu anorexique. La détérioration résultante de sa santé a hâté sa mort.
Nous avons donné une formulation approximative du théorème de Gödel :
Dans une théorie mathématique suffisamment complexe (au moins similaire à l'arithmétique de Peano), il existe des énoncés dont on ne peut prouver ni qu'ils sont vrais ni qu'ils sont faux.
Oui, mais comment arrive-t-on à cela ? J'ai entrevu à deux occasions le principe de la démonstration de ce théorème. Parce que j'ai lu deux fois Gödel, Escher, Bach, les brins d'une guirlande éternelle par Douglas Hofstadter. Mais une fois le livre refermé, au bout de quelques minutes je n'étais plus en mesure d'expliquer la démarche aboutissant à ce résultat.
Laurent (R) étant sorti pour fumer, un autre participant s'est demandé s'il était sorti pour avoir de l'air frais. Puis il a enchaîné en décrivant un de ses collègues, appelons-le Basile, dont la bête noire est les moteurs diesel. Basile était allé pour des raisons professionnelles à New York. Un matin, en mettant le nez dehors, il a eu avec un de ses co-équipiers le dialogue suivant :
-- Dis, tu sens ?!
-- Quoi ?
-- Comme on respire bien !
-- Ah bon ?
-- Mais si, on respire très bien, il n'y a aucune particule fine !
Certes, New York est peut-être la seule métropole des États-Unis à avoir un réseau de transport en commun digne de ce nom, mais c'est quand même une ville polluée. Et d'autres participants à la réunion se demandent ce que dirait Basile s'il devait se rendre en Chine dans l'une de ces villes où sévissent des millions de voitures à essence.
Laurent (B) a revu Joël et Françoise, les anciens du Maldoror. Ils tiennent un bar à bières tout aussi fourni que le Maldoror en son temps. En revanche, si vous voulez manger, la cuisine est plus sommaire qu'à l'époque du Maldoror.
Nous nous sommes interrogés sur la composition des bières. La plupart du temps, l'ingrédient de base est le malt, c'est-à-dire de l'orge germé. Dans un premier temps, nous nous sommes dit que l'on pouvait brasser de la bière à partir de n'importe quelle plante à la place de l'orge, mais à la réflexion nous avons précisé qu'il fallait quand même que ce soit une céréale.
Et la sciure de bois ? Il semble que ce soit cité dans les Tontons Flingueurs, plus précisément dans la scène de la cuisine. Mais nous avons hésité entre la fabrication de dynamite et la distillation d'un breuvage « bizarre ». Mais même si nous avons parfois quelques hésitations, nous pouvons citer de nombreuses répliques des Tontons Flingueurs.
Un trou de mémoire, c'était le prénom du personnage interprété par Jean Lefebvre. Mais de nos jours, il suffit de regarder sur Internet pour trouver la réponse dans la minute. C'est un peu dommage que cela abrège ainsi les longues discussions d'antan.
Après la mort de Claude Rich l'été dernier, reste-t-il des survivants parmi les acteurs du film ? Nous pensons que non. [ Mais si comme ci-dessus, nous avions regardé sur Internet, nous aurions vu que Venantino Venantini, l'interprête de Pascal la fine gachette, est encore vivant. ]

Digressions et notes

Évidemment, « Basile » n'est pas le vrai prénom. J'ai pris un calendrier et je me suis arrêté dès le 2 janvier, en trouvant un prénom suffisamment rare pour réduire la probabilité de tomber sur le véritable prénom du protagoniste.
J'aurais pu ajouter un certain nombre d'exemples et faire un certain nombre de digressions sur plusieurs sujets traités ce soir-là. Au lieu de les mettre en italique dans les paragraphes, j'ai préféré les mettre ici en annexe.
Concernant l'idée de répondre à une question avec une réponse que l'on peut interprêter à deux niveaux, détaillé et général, je ne suis pas sûr que cela fonctionne. Voici deux exemples vécus où la réponse générale n'a pas été accueillie comme il se doit. Le premier exemple que j'expose (le second par ordre chronologique) concerne une collègue sur un projet Unix. Sur le site où nous travaillions, vi était configuré par défaut pour mettre en évidence la parenthèse ouvrante ou l'accolade ouvrante correspondant à la parenthèse ou accolade fermante que vous étiez en train de taper en mode insertion. Un jour, nous avons échangé un dialogue du genre :
-- Quand tu es en mode insertion et que tu tapes une parenthèse fermante, tu vois la parenthèse ouvrante associée. C'est dommage que l'on ne puisse pas le faire en mode commande.
-- Il suffit de taper « % ».
-- Mais comment on peut deviner ce genre de choses ?
-- Il suffit de lire la page de man.
-- Ah ! S'il faut lire la page de man !
cette dernière phrase étant prononcée sur un ton mêlant l'indignation et l'exaspération, comme s'il était incongru que le commun des mortels s'abaisse à lire des pages de man.
Le deuxième exemple (le premier par ordre chronologique) met en cause l'éditeur de source d'un AS/400. Un collègue voulait faire une opération inhabituelle, peut-être identer un groupe de lignes. J'avais montré à ce collègue qu'en plaçant le curseur sur un numéro de ligne puis en pressant la touche <F1>, on obtenait l'aide en ligne qui décrivait un certain nombre d'opérations dont l'indentation d'un groupe de lignes. Quelques semaines plus tard, alors que j'étais en déplacement chez un client, je reçois un coup de téléphone. C'était ce même collègue qui cherchait à me joindre pour savoir comment déjà il fallait faire pour indenter quelques lignes. Il lui aurait fallu 5 minutes pour afficher l'aide en ligne et la lire, il a passé un quart d'heure pour me joindre au téléphone et me poser la question. C'est vrai que dans un cas comme dans l'autre, les collègues en cause n'avaient pas l'esprit geek. À la décharge de ma collègue Unix, la page de man de vi était plutôt longue, 37 pages à raison de 60 lignes par page. En revanche, l'aide en ligne de l'AS/400 était nettement plus concise. Et en français.
Concernant la centralisation ou décentralisation du modèle de données d'une entreprise, je suis plutôt de l'avis de Sébastien et je complète ici les arguments pour une scission des bases de données (sans exagérer, toutefois).
Premier exemple : une entreprise a une application pour la paie et une autre application pour le suivi des temps. L'application de suivi des temps contiendra une table « personnel » stockant à la fois les salariés (CDI et CDD) et les prestataires extérieurs. En revanche, dans l'application de paie, la table « personnel » ne devra contenir que les salariés. Dans l'optique d'une base de données unique, on pourrait prévoir une table « personnel » avec dans chaque enregistrement un booléen IN_SALARIE. Dans ce cas, tous les programmes de l'application de paie lisant cette table devront prévoir systématiquement la vérification de ce booléen. Avec deux tables séparées dans deux bases de données séparées, l'écriture des programmes est nettement plus simple. Certes, on peut créer une vue « salarié » qui teste cet indicateur et permet de simplifier les ordres SQL de la paie. Mais que se passe-t-il lorsqu'un prestataire extérieur se fait embaucher par la boîte ou lorsqu'un salarié décide de se mettre à son compte en tant que prestataire extérieur tout en conservant la même fonction opérationnelle dans la boîte ? Et comment faut-il traiter les informations dont la paie a besoin mais pas le suivi des temps (adresse personnelle, nombre d'enfants, par exemple) ou l'inverse ?
Deuxième exemple : une entreprise peut avoir une base de données pour son site web de vente en ligne et une autre base de données pour la paie. La base de données pour la vente en ligne doit être configurée pour une haute disponibilité, il est impensable de permettre que cette base de données puisse être arrêtée pendant ne serait-ce qu'une demi-heure. À l'inverse, pour la base de données du personnel, on peut envisager des arrêts planifiés d'une journée ou deux, du moment que ce n'est pas en fin de mois au moment d'établir les bulletins de salaire.