La première réunion avec Johan

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 14 octobre 2015

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Johan,
Vincent,
Sébastien,
moi,
Charles,
Emmanuel,
Laurent (B),
Laurent (R),
Richard,
et Stéphane.

Nous avons mangé de la soupe, des salades au Saint-Félicien ou des boudins antillais aux pommes, du jarret, de l'andouillette, de la saucisse au couteau, des côtes d'agneau et du pain perdu. Nous avons bu de la bière, de la vodka, de la limonade et du vin.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

En lisant la liste de l'association et en assistant à la réunion IRC, Johan a eu vent de notre présence future à l'Open Source Summit Paris, anciennement appelé Solutions Linux. Il me demande des précisions sur les années passées et sur la prochaine édition. Nous avons participé au salon à partir de 2003, pour faire de la publicité pour YAPC::Europe-2003 puis pour les Journées Perl. Pendant quelques années nous avons été absents, puis nous sommes revenus. Comme les récentes éditions du salon se sont tenues au CNIT, c'est moi qui me suis occupé de la participation à ce salon ces dernières années, pour des raisons notamment géographiques. Hélas, cette année cela aura lieu à la Plaine-Saint-Denis, loin de la Défense. De plus, pour faire de la publicité pour les Journées Perl 2015, c'est un peu raté. Finalement, un argument qui ne s'applique pas à moi, c'est que si une personne veut participer à la fois à Solutions Linux et à l'Open-World Forum, elle aura des problèmes d'emploi du temps. Et dans un autre ordre d'idée, nous remarquons que Red Hat est de nouveau présent et de nouveau sponsor.
Sinon, notre activité, ainsi que celle d'une bonne partie des exposants du village associatif, consiste à afficher un diaporama et à attendre le chaland. Je me souviens que les premières années, nous avions un visiteur qui nous demandait si nous avions des CD reprenant le contenu de CPAN, car il n'avait pas accès à Internet. Une année, j'ai constitué quelques DVD (CPAN avait grossi entre temps) pour les proposer aux visiteurs. Le visiteur des premières années n'est pas venu et, même si quelques autres visiteurs m'en ont pris, je n'ai pas eu l'impression que cette idée soit à conserver.
Au sujet de l'arrivée de Perl 6, j'explique que pour apprendre un langage j'ai besoin de lire un livre imprimé sur papier (il faut bien préciser, de nos jours). Or il n'en existe pas pour l'instant. Sébastien me rappelle qu'il y en a eu chez O'Reilly. Il fait allusion à Perl 6 Essentials, diffusé au début du travail de conception de Perl 6. Il y a eu deux versions et j'ai acheté et lu la première. D'autre part, lorsque j'ai appris Perl 5, j'étais habitué à une certaine rusticité de l'infrastructure et je me contentais de ce qui existait, c'est-à-dire CPAN et Pause. Il n'y avait pas CPANTS, CPAN-Testers et tous ces sites auxquels nous sommes habitués. Mais les années ont passé et je suis habitué au confort. Donc, pour Perl 6, j'ai besoin d'avoir CPAN6, PAUSE6, CPANTS6, CPAN-Testers-6 et ainsi de suite.
Revenons à Perl 5. Depuis plusieurs années, j'étais habitué à mversion, un utilitaire fourni avec Module::Version et qui donne la version d'un module passé en paramètre. Sébastien nous indique qu'il existe beaucoup mieux, le module V. Ce module déroule tous les répertoires de $PERLLIB sans s'arrêter au premier pour afficher la version et le nom complet de chacun des fichiers qui correspondent à ce module.
Et s'il y a un importun parmi les modules trouvés, comment le désinstaller ? Il y a deux possibilités. Soit vous cherchez dans les vieux numéros de GNU Linux Magazine France une perle de Sébastien contenant un script permettant de désinstaller le module, soit vous utilisez cpanm (CPAN Minus) et sa commande uninstall.
Concernant les CPAN-Testers, Sébastien mentionne une personne de Taïwan qui pratique le white box. C'est-à-dire qu'elle teste chaque module sur une distribution Perl nouvellement installée, sans aucun module autre que les modules « core » de la distribution. Et elle fait le ménage après. Cela permet de détecter les oublis de modules pré-requis dans les distributions. En revanche, certains bugs passent inaperçus. Je prends l'exemple de Date::Convert::French_Rev version 0.06, qui est compatible avec Date::Convert version 0.16, mais pas avec la version 0.14. Heureusement qu'il y avait un CPAN-Tester qui avait déjà Date::Convert installé avec la version 0.14, cela m'a permis de me rendre compte du problème. Cela dit, je reconnais que le problème des prérequis manquants est plus important dans la pratique que celui des versions mal spécifiées.
Emmanuel a fait le vide dans sa garde-robe, car il avait de nombreux T-shirts acquis à l'occasion de différentes conférences et de différentes manifestations. Il a quand même conservé le T-shirt des Journées Perl 2004, puisque c'était la première année où cette conférence a été organisée. Je lui apprend qu'il aurait pu recycler ses T-shirts pour obtenir divers accessoires, ainsi que Karen P l'a présenté lors de sa présentation éclair à YAPC::Europe 2010.

Internet

Johan s'intéresse à la visualisation de graphes et au traitement des langages naturels. Concernant les graphes, Sébastien lui parle de Gephi et lui montre un graphe décrivant les joueurs abonnés à Twitch. Je rappelle la présentation de Franck aux Journées Perl 2009, où il nous a présenté un graphe similaire représentant les modules CPAN et un autre avec les auteurs CPAN. Hélas, ce graphe n'est pas maintenu et il n'est plus à jour.
Sébastien a maintenant une connexion par fibre optique. Avec le débit associé, cela change la vie.

Informatique

Sébastien et quelques autres comparent les différentes possibilités de serveurs NAS. Sébastien en a deux chez lui, QNAP et Synology. Cela permet de faire du RAID chez soi. De la sorte, si l'une de vos unités de disques rend l'âme, vous avez un délai de grâce pour le remplacer. En outre, un point qui peut faire la différence, c'est les logiciels associés que l'on peut installer sur les ordinateurs reliés au NAS et qui permettent de consulter les fichiers du NAS selon leur type (audio, vidéo, etc).
Emmanuel expose de nouveau son travail sur Bugzilla, comme il l'a exposé le mois dernier. Un point notable, c'est que Sébastien prend une part active dans ce travail.
Sébastien présente quelques logiciels de gestion du matériel informatique, dont Rack Tables dont il a déjà parlé lors d'une réunion technique, lorsqu'il nous a présenté son logiciel Rackmon, qui utilise en lecture la base de données de Rack Tables.
Nous avons remarqué qu'Emmanuel portait un bracelet tendance geek. Ce bracelet comporte un élément détachable qui peut servir d'oreillette BlueTooth. Lorsque cet élément est fixé sur le bracelet, il sert d'enregistreur de l'activité physiologique, dont le nombre de pas effectués dans la journée et la durée des temps de sommeil.
Cela me rappelle YAPC::Europe à Grenade. Le mardi soir, veille de la conférence, il y avait une soirée pizza sur le lieu de la conférence. À un moment, Liz et Wendy m'ont suggéré d'aller avec elles dans un vrai restaurant. Nous y sommes allés, avec Merijn et sa femme (qui logeaient au même hôtel que moi), ainsi qu'Herbert, qui logeait dans un autre hôtel. Nous avons quitté le restaurant un peu après 23h30. La première partie du retour s'est faite sur un rythme plutôt lent, à cause des problèmes de genou de Liz. Puis, lorsque nous avons quitté la zone piétonne où se trouvait le restaurant, Liz et Wendy ont pu trouver un taxi pour rentrer à leur hôtel. Et Herbert nous avait déjà quitté peu de temps avant. Ensuite, la seconde partie du retour, avec uniquement Merijn, sa femme et moi, s'est faite sur un rythme nettement plus soutenu. À un moment, la femme de Merijn, qui était équipée d'un appareil analogue à celui d'Emmanuel, s'est aperçue à son grand déplaisir qu'il était plus de minuit, donc la partie « sportive » du retour serait compilée dans les statistiques du mercredi et non dans celle du mardi.
Vincent et moi avons parlé de logiciels de comptabilité. Je lui rappelle que la comptabilité de l'association est tenue sous GnuCash. Pour Vincent, il ne s'agit pas d'un véritable logiciel de comptabilité, avec les possibilités auxquelles nous sommes habitués.
Emmanuel évoque les soirées du jeudi de Parinux. C'est en écoutant Marc raconter comment il organisait des mini-hackathons à Strasbourg qu'il a eu l'idée d'organiser des réunions analogues en région parisienne, en fait à Paris même dans un local prêté par la Fondation pour le Progrès de l'Homme.
Hélas, le jeudi est aussi la journée consacrée aux « first jeudi » ou aux « third jeudi ». Emmanuel raconte ainsi d'autres occasions où Parinux devait animer plusieurs événements simultanés à des endroits différents (Vincennes, Cité des Sciences et de l'Industrie, FOSDEM) et où c'était la même personne qui était prévue pour Bruxelles et pour Vincennes.

Divers

Comme c'est sa première visite depuis l'Assemblée Générale du mois de juin, Johan nous demande de lui rappeler nos prénoms. Il a en effet des problèmes pour les retenir. Je compatis, car j'ai moi aussi des difficultés à me souvenir de certains prénoms. En général, je retiens l'initiale mais pas la suite. Ainsi, je confonds les « Bertrand » avec les « Benoît » et les « Bernard », ou les « Fabienne » avec les « Florence ».
Vincent évoque les micro-siestes, qui permettent de récupérer de l'énergie et de l'efficacité intellectuelles sans pour autant réduire notablement le temps de travail. Il lui arrive de prendre ainsi des siestes de sept minutes, pour se redonner de la vigueur en pleine journée. Il évoque Salvador Dali, qui prenait lui aussi des micro-siestes, en tenant une cuillère de façon que lorsqu'il serait endormi, la cuillère tombe et fasse un bruit qui le réveille.
Pour les points suivants, je rappelle à ceux qui ont participé aux Journées Perl Francophones 2009 et j'apprends à ceux qui n'y étaient pas que j'ai sur mes étagères plusieurs livres de référence sur les numérations écrites (et pas seulement les nombres romains). Comme j'ai ces livres sous la main au moment de la rédaction du présent compte-rendu, je me permets d'ajouter quelques informations en plus de ce qui a été dit en réunion. D'autre part, je vous fais part de mes regrets de ne pas pouvoir vous présenter des hiéroglyphes égyptiens, aztèques et mayas dans les paragraphes suivants, mais ils ne figurent pas dans les tables Unicode.
Je ne sais pour quelle raison, Charles a assuré que les Aztèques utilisaient la base soixante. J'ai rétabli la vérité, les Aztèques utilisaient la base vingt en numération additive. Mais il m'a fallu le dire plusieurs fois avant que Charles consente à m'écouter.
Quelqu'un a émis l'opinion que la notion de base de numération n'avait de sens que pour les numérations positionnelles. Ce n'est pas vrai, comme on peut le constater en comparant deux numérations purement additives, celle des Aztèques et celle des Égyptiens. Les Aztèques disposent de quatre symboles numériques :
1. un point pour l'unité,
2. un drapeau pour 20,
3. un arbre pour 400,
4. un sac censé contenir des graines de cacao pour 8000.
Quant aux Égyptiens, ils utilisaient :
1. un trait pour l'unité,
2. un « U » inversé pour 10,
3. une spirale pour 100,
4. une fleur de lotus pour 1 000,
5. un doigt légèrement plié pour 10 000,
6. un tétard pour 100 000,
7. un homme levant les bras au ciel pour 1 000 000.
Comme on peut le constater, le nombre 10 a un rôle central dans la numération égyptienne, tandis que c'est le nombre 20 qui tient le même rôle chez les Aztèques, le rôle de la base de numération.
À l'inverse, il existe au moins un système positionnel où la notion de base de numération est quelque peu malmenée. Cela se voit chez les Mayas. Tant qu'il s'agit de compter des guerriers, des pesos (ou leur équivalent de l'époque) ou des cacahuètes, les Mayas utilisent un système de numération positionnel en base 20 tout ce qu'il y a de plus régulier. Mais quand il s'agit de compter les jours du calendrier, ce n'est plus aussi propre. Pour passer de la puissance 1 à la puissance 2, on multiplie par 18 au lieu de 20. De la sorte, on a 360 jours, ce qui correspond très approximativement à une année. Ainsi lorsqu'on applique le nombre en notation pointée 13.0.0.0.0 à des grains de sable, cela signifie 2 080 000 grains de sable mais lorsqu'on l'applique à une durée en jours (le « compte long »), cela donne 1 872 000 jours (et cela correspond à la date du 21 décembre 2012 qui a fait couler beaucoup d'encre il y a trois ans). Juste avant, il y a 12.19.19.19.19 grains de sable soit 2 079 999 grains, ou bien le 20 décembre, jour 12.19.19.17.19, c'est-à-dire le jour 1 871 999. Remarquons que le calendrier Haab des Mayas utilise une année solaire à 365 jours (sans années bissextiles), mais que pour le compte long, les Mayas se contente d'une pseudo-année de 360 jours.
Pour les chiffres romains, le fait qu'il existe des symboles numériques V, L, D, ↁ et ↇ pour 5, 50, 500, 5 000 et 50 000 respectivement, ne remet pas en cause le fait que c'est une numération en base 10. De même, le fait que cette numération comporte un mécanisme de soustraction basé sur l'agencement relatif des symboles numériques entre eux ne remet pas en cause que ce n'est pas une numération positionnelle : pour une numération positionnelle, c'est la position du symbole numérique par rapport au symbole de l'unité qui détermine la valeur attribuée au chiffre, pas sa disposition vis-à-vis de ses voisins immédiats.
On m'a demandé comment est apparue la numération positionnelle avec zéro. Avec mes souvenirs des trois livres cités ci-dessus, je réponds que la numération positionnelle avec zéro a été inventée par quatre civilisations différentes de manière indépendante. Ce sont :
1. les Babyloniens au début du II^e millénaire av J.C.,
2. les Chinois de l'époque des Han (206 av J.C. -- 220 ap J.C.),
3. les Mayas aux alentours de 320 ap J.C.,
4. les Indiens (avec un document dont la date, transcrite en Julien, est le 23 août 458).
En fait, comme je l'ai indiqué dans mon exposé sur les chiffres romains (et comme l'a dit Geneviève Guitel avant moi, mais je ne retrouve pas la page dans son livre), les abaques utilisés par les Grecs et les Romains sont basés sur la numération positionnelle en base 10. On l'oublie souvent (et je l'ai oublié en réunion), car il ne s'agit pas d'une numération écrite permettant de transmettre et d'archiver des données numériques, il s'agit seulement d'une numération à usage transitoire, le temps de faire une série d'additions et de soustractions, ou bien une multiplication ou une division. De même, les Chinois utilisaient un système calculatoire à base de jonchets (petits bâtons en bois), disposés sur une surface découpée en cases, ce qui donne un système décimal positionnel. En revanche, à l'inverse des Romains, ils ont très bien compris que ce système pouvait servir à écrire les nombres à l'encre sur du papier, après quelques adaptations dont l'ajout d'un symbole pour noter l'absence de jonchets dans une case. D'où le système mentionné au paragraphe précédent. Deux petites remarques sur le document Unicode ci-dessus. Tout d'abord, la table ne comporte pas le symbole pour zéro, qui est tout simplement un cercle. Ensuite, à l'exception du zéro, il y a deux jeux de chiffres, le premier pour les puissances paires de 10 (unités, centaines, dizaines de milliers, etc.), l'autre pour les puissances impaires (dizaines, milliers, etc.).