Le mois sans réunion le deuxième mercredi

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 7 août 2013

La voix du secrétaire (Jean)

Comme vous avez pu le constater, ce n'est pas le deuxième mercredi du mois. En effet, YAPC::Europe entre en conflit avec cette règle du deuxième mercredi. La réunion a donc été avancée au premier mercredi. De plus, deux réunions impromptues ont eu lieu les troisième et quatrième mercredis d'août.

Présents à la réunion, en fonction de l'heure d'arrivée :

Laurent (B),
moi,
Sébastien (Maddingue),
Richard,
et Jérôme.

Nous avons mangé des salades aux lardons ou au chèvre chaud, des aiguillettes de canard, du fromage blanc aux figues et des profiterolles. Nous avons bu de la bière (Karolus ainsi qu'une nouvelle bière appelée "Triple secret des moines"), de la vodka et de la limonade.

Nous avons parlé de Perl, Internet, informatique et points divers.

Perl

Laurent fait le bilan de patch -p0. Il a pu tout faire, y compris le transport du matériel (cafetières, etc) en utilisant les transports en commun, sans sortir sa voiture. Un regret, ne pas avoir suffisamment de variété dans les jus de fruits. Jérôme suggère de s'approvisionner chez Tang Frères. Problème, c'est sur l'avenue de Choisy, dans le 13^e arrondissement, donc loin de la Cité des Sciences et de l'Industrie et Laurent serait de nouveau obligé d'être motorisé.
On annonce la venue en France de Stevan Little. Je sais que c'est une personnalité du monde Perl, mais que fait-il exactement ? Laurent m'informe que Stevan travaille sur Moose. Lorsque Stevan a informé la communauté de sa venue à Paris, il a demandé des adresses de magasins de bandes dessinées. Heureusement, il a posé cette question sur un canal IRC au moment où Sébastien y était connecté.
La semaine prochaine, c'est YAPC::Europe, à Kiev. Cela fait longtemps (juin) que j'ai mon billet d'avion et ma réservation d'hôtel. En revanche, Sébastien s'y est pris assez tard. Il a donc dû payer un prix plus élevé que la normale pour son billet d'avion. En revanche, il a pris un hôtel pas trop cher, assez loin du lieu de la conférence mais quand même bien desservi par le métro. Tandis que l'hôtel le plus proche de la conférence et où se trouvent la majorité des conférenciers et moi-même se trouve sur la rue surnommée « les Champs-Élysées de Kiev », donc avec un tarif en correspondance.
Pour son billet d'avion, Sébastien avait la possibilité d'en avoir un moins cher, mais avec une correspondance à Moscou et donc une durée de 13 heures au lieu de 3. Mais faisons le compte. Un billet à 500 EUR pour un voyage de 3 heures, cela fait 167 EUR/h. Un billet à 400 EUR pour un voyage de 13 heures, cela fait 31 EUR/h. Lequel est le moins cher ? En fait, ce qui gêne Sébastien, c'est que pour tuer le temps lors de la correspondance, il va devoir emporter une ou deux consoles de jeux de poche. Mais il n'est pas sûr que les batteries tiennent suffisamment longtemps et il n'est pas sûr non plus d'avoir envie de jouer plusieurs heures d'affilée. Quant à emporter de la lecture, cela pèse lourd dans son bagage. Donc il préfère abréger son trajet, quitte à payer un peu plus cher. [ Librement inspiré d'un fortune cookie expliquant : si le prix d'un timbre-poste (américain), 21 cents, vous paraît trop cher, sachez que cela comporte le coût de l'acheminement, 3 cents, plus le coût du stockage à longue durée, 18 cents. Une autre source d'inspiration, inconsciente celle-là car j'en ai pris conscience en rédigeant ce paragraphe, est la campagne de publicité pour un voyagiste que l'on a pu voir il y a plusieurs années. Elle représentait une personne assise au bord d'une piscine avec un cocktail à la main et le slogan était « Et dire qu'une minute comme cela ne coûte que 0,5 euro ! » J'aurais aimé voir le même slogan avec comme photo la cohue, voire la foire d'empoigne, que l'on observe aux carrousels de distribution des bagages dans les aéroports. Ou avec la photo d'un voyageur se faisant fouiller au contrôle d'embarquement, avec en arrière-plan la longue file d'attente des voyageurs attendant de subir le même sort par la TSA. ]
Évidemment, nous allons être confrontés à l'alphabet cyrillique. Quelqu'un a fait remarquer que le nom de la ville possède deux orthographes, Київ en ukrainien et Киев en russe, ainsi qu'on peut le voir sur Wikipedia. Cela nous étonne de voir un « i tréma » en cyrillique. Je connais vaguement trois caractères cyrilliques pour transcrire nos « i » :
1. U+0418 И CYRILLIC CAPITAL LETTER I
2. U+0419 Й CYRILLIC CAPITAL LETTER SHORT I
3. U+042B Ы CYRILLIC CAPITAL LETTER YERU
plus leurs équivalents de bas de casse. Mais si l'on consulte la table des caractères cyrilliques, on constate qu'en plus de l'alphabet cyrillique de base, U+0410 à U+044F, il y a les Cyrillic extensions de U+0400 à U+040F puis de nouveau de U+0450 à U+045F, l'Extended Cyrillic (ne pas confondre) de U+048A à U+04F9, les Historic letters de U+0460 à U+0481 et les historic miscellaneous de U+0482 à U+0489. Et le « ї » fait partie des Cyrillic extensions.
Sébastien rappelle que l'alphabet cyrillique est dérivé de l'alphabet grec. C'est pour cela que leur équivalent du « R » est U+0420 « Р » en fait un « rho ». Et ce que nous écrivons « Vostok », ils l'écrivent « Восток ». De même, je signale que « СССР » doit s'épeler « SSSR », à la grande surprise de Laurent qui croyait que c'était un moyen de paiement soviétique.
Un point amusant à noter, lorsque l'on consulte la table des caractères cyrilliques du consortium Unicode. Chaque table comporte seize lignes numérotées de 0 à F et un nombre variable de colonnes. La suite croissante des codepoints se lit donc colonne par colonne, de haut en bas puis de gauche à droite. Lire une table ligne par ligne n'a pas de signification particulière. Et pourtant, si l'on lit la ligne 5 de la table des caractères cyrilliques, on y trouve les trois caractères consécutifs :
1. U+0405 Ѕ CYRILLIC CAPITAL LETTER DZE
2. U+0415 Е CYRILLIC CAPITAL LETTER IE
3. U+0425 Х CYRILLIC CAPITAL LETTER HA
Évidemment, ici, les trois lettres sont alignées verticalement. Mais dans le fichier PDF, elle sont alignées horizontalement. Coïncidence ou variante de l'acrostiche ?

Internet

Récemment, le réseau social LinkedIn a fait parler de lui. Une boîte a fait passer une annonce de recrutement agrémentée de photos montrant des programmeuses jolies et élégantes. LinkedIn a décidé de retirer ces photos en considérant que de telles photos étaient irréalistes. En effet, tout le monde sait que les programmeurs et les programmeuses sont boutonneux, mal peignés et vêtus avec une totale absence de goût.
Après quelques jours de chaleur, nous avons maintenant de la pluie. Richard nous cite l'application qu'il utilise pour suivre la météo. C'est « Météo-ciel ». Existe aussi sous forme de site web. Alors que les autres sites et les autres applications interprêtent les données avant de vous les présenter à l'écran, Météo-ciel vous donne les données brutes et c'est à vous de les interprêter. Vous pouvez choisir le modèle de calcul météorologique parmi ceux proposés et vous pouvez choisir également l'intervalle entre deux étapes successives : toutes les heures, toutes les 6 heures, toutes les 24 heures, etc.

Informatique

Je ne sais plus comment c'est venu sur le tapis. Sébastien nous a rappelé toute l'échelle des licences de logiciels. Il y a :
1. les logiciels commerciaux, que vous devez acheter avant de pouvoir les installer ;
2. les partagiciels ou sharewares, que vous pouvez installer et commencer à utiliser gratuitement ; mais au bout d'une certaine période, vous devez acheter une clé d'activation pour continuer à les utiliser, ou bien dès le début, certaines fonctionnalités sont désactivées et seule la clé d'activation peut rétablir ces fonctionnalités ;
3. les logiciels gratuits ou freewares, que vous pouvez installer gratuitement et qui sont entièrement fonctionnels dès le début et sans limitation de durée ; mais vous n'avez pas le code source et il vous est donc impossible de le modifier ;
4. les logiciels open-source, qui sont livrés avec la totalité des fichiers sources (ou avec une adresse Internet pour pouvoir télécharger les sources) ; vous pouvez modifier le logiciel, en respectant quelques contraintes mineures, comme par exemple continuer à mentionner les auteurs originels ;
5. les logiciels libres, sous licence GPL ou équivalente ; vous êtes autorisés et même encouragés à modifier le logiciel, à condition de soumettre vos modifications à l'équipe de développement en titre ;
6. les logiciels dans le domaine public, pour lesquels l'auteur originel a renoncé totalement à tout droit de propriété ou tout droit de regard.
Remarque : la classification n'est pas tout-à-fait linéaire lorsque l'on compare la catégorie open-source avec la catégorie libre. Les licences de la première catégorie, comme la licence MIT ou la licence X11, comportent des contraintes qui ne figurent pas dans la licence GPL et à l'inverse comportent des libertés qui ne figurent pas non plus dans la GPL. Pour donner un exemple de logiciel dans le domaine public, Sébastien veut me faire deviner un logiciel qui correspond à un de mes centres d'intérêt. Compte tenu de mon travail en cours, la modernisation de Astro::Sunrise et de DateTime::Event::Sunrise, j'ai cru qu'il faisait allusion à sunriset.c de Paul Schlyter. En fait non, Sébastien faisait allusion à la base de données Olson sur les fuseaux horaires et les passages à l'heure d'été.
Laurent évoque l'utilisation de ClearCase par une équipe du site où il travaille. Le plan de gestion des configurations logicielles prévoit 3 branches "principales" pour chaque projet : Intégration, Développement et Livraison. Mais la plupart des petites équipes n'utilisent que la branche d'Intégration, et occasionnellement celle de Livraison car son utilisation est encapsulée par des outils (en Perl).
Alors que la mode actuelle est d'utiliser un gestionnaire décentralisé commme Git, Laurent signale que dans le cas d'une toute petite équipe, deux personnes par exemple, il peut être suffisant d'utiliser un gestionnaire ancienne mouture comme Subversion car les workflows sont plus faciles à mettre en place.
Richard nous a évoqué l'information selon laquelle Samsung triche avec les benchmarks. Lorsqu'un téléphone Samsung fait tourner un programme qui figure dans sa liste de benchmarks, alors il augmente la fréquence d'horloge le temps que ce programme s'exécute. Puis une fois le benchmark terminé, il revient à la fréquence normale. Sébastien n'est en aucune mesure étonné.
Néanmoins, cela nous a amenés à évoquer la pratique de l'overclocking. Déjà pratiquée dans les années 1980, cela permettait à l'époque de faire passer la fréquence du processeur de 20 MHz à 33 MHz. C'était déjà appréciable. Richard et Sébastien évoquent aussi l'overcloking des PC1211, des PC1500 et même des HP-41. Richard mentionne même l'underclocking, qui permet d'économiser le courant lorsque l'on n'a pas besoin de la totalité de la performance de la calculatrice ou de l'ordinateur.
Nous avons parlé de jeux vidéo. Entre autres, les souris spécialisées pour joueurs. Compte tenu des besoins des jeux de type First Person Shooter et des jeux de stratégie en temps réel, certaines souris sont conçues pour limiter le nombre de fois où le joueur doit utiliser son clavier et perdre ainsi de précieux dixièmes de seconde le temps de passer la main de la souris au clavier ou inversement. On trouve ainsi des mini claviers numériques sur le flanc de la souris, pour éviter d'utiliser celui du clavier principal. On trouve également des molettes qui réagissent sur deux dimensions au lieu d'une seule, ce qui aboutit en fait à une souris avec trackpad incorporé. Et il y a évidemment de nombreux boutons supplémentaires, ce qui fait qu'une telle souris n'a rien à envier aux manettes HOTAS des simulateurs de vol et aux manettes des avions de chasse réels (F-15, Rafale, Eurofighter, F-22, etc). Mais la véritable qualité des souris se mesure au temps de réponse lorsque le joueur commence un mouvement et à la précision de la mesure du mouvement.
Sébastien et Laurent ont de nouveau évoqué Stephano, le meilleur joueur français de Starcraft. Il vient d'annoncer qu'il prenait sa retraite. Et il n'a que 20 ans. Il a donc dû se dépêcher pour payer ses 41 ou 42 ou 43 ou... années de cotisation.
Nous avons comparé les carrières des joueurs professionnels entre les jeux vidéo et les échecs. Dans les deux cas, ils ont tendance à rester peu d'années au premier plan et à quitter la compétition lorsqu'ils sont encore jeunes. Mais le stress n'est pas le même. Les joueurs d'échecs, même s'ils ont une pendule sur la table, ne sont pas soumis aux mêmes contraintes de temps que les joueurs de Starcraft, ils ne comptent pas en dixièmes de seconde. D'autre part, un joueur de Starcraft fait fréquemment cinq parties par jour, ce qui n'est pas le cas des joueurs d'échecs. Laissons de côté les parties d'échecs en simultané qui ne constituent pas de la compétition, mais plutôt du spectacle.
Nous avons comparé nos façons respectives de jouer aux jeux vidéo. C'était avant l'arrivée de Jérôme, donc la comparaison a porté sur deux joueurs intensifs (Sébastien et Laurent) et deux joueurs occasionnels (Richard et moi). Sébastien pratique de nombreux jeux, qu'il renouvelle fréquemment. Laurent joue aussi longtemps que Sébastien globalement, mais il joue beaucoup plus longtemps à un même jeu, donc il renouvelle moins sa bibliothèque de jeux. Richard joue très peu à des jeux vidéo, à part le tennis sur Wii. D'ailleurs, lui et sa femme ont sidéré un jeune joueur, adepte de jeux vidéo, qui s'est fait battre sur ce jeu de tennis par Richard. Quant à moi, le jeu auquel je joue le plus est mpuz, le cryptarithme intégré à Emacs. Laurent a déjà essayé ce jeu, mais il préfère Tetris pour Emacs.
Nous avons parlé de la résolution et de la taille des écrans. Avec la technologie des écrans plats, il est possible d'avoir des écrans de grande dimension, occupant la majeure partie d'un mur de salon. Du temps des tubes cathodiques, la recommandation était de se tenir à une distance égale à au moins 4 ou 5 fois la diagonale de l'écran. Cette recommandation est-elle encore valide avec les écrans plats ? Si oui, cela ne va pas être commode de trouver une place pour regarder le grand écran du salon. Et comme la distance relative est la même, l'écran occupera la même portion de votre champ visuel que ce soit un petit écran 15 pouces regardé à 60 pouces ou un écran de 1,5 mètre regardé à une distance de 6 mètres. Donc l'impression sera quasiment la même.
Une autre possibilité, pour les jeux mais pas pour la télévision, est d'utiliser plusieurs écrans. Cela permet d'avoir une image occupant une portion plus importante de votre champ visuel. De plus, si vous avez trois écrans 1280x800, cela revient à avoir l'équivalent d'un écran 3840x800, ce qui est mieux qu'un grand écran qui en restera à une résolution de 1280x800.
Mieux que les systèmes multi-écrans, mais pas (ou pas encore) pour votre salon, il y a les films IMAX. Là, le champ visuel est occupé de façon quasiment complète. Cela dit, il y a des distorsions de l'image. J'ai vu un film sur la navette américaine et à un moment, il y avait une vue extérieure montrant la Terre avec une courbure inversée, c'est-à-dire concave. Donc il faut porter son attention au centre de l'image et laisser le reste à la vision périphérique.
Sébastien fait remarquer qu'il y a une grosse différence entre les lancements de l'ESA et ceux de la NASA. Pour l'ESA, lorsqu'une fusée Ariane décolle, il y a juste une caméra sur le pas de tir qui filme le décollage et qui suit la fusée lorsqu'elle s'élève. Lorsqu'une navette décollait, il y avait plusieurs caméras sur le pas de tir, ainsi que des caméras embarquées à divers endroits de l'engin spatial, notammant au sommet des boosters.
Pour en revenir aux jeux vidéo, nous avons parlé du dernier numéro de Canard PC. Ce numéro comporte un quizz, signé par un prénom féminin et qui propose une série de photos d'héroïnes de jeux vidéo à reconnaître. Point important à noter : le cadrage de chaque photo se limite à la portion entre les épaules et la ceinture, si vous voyez ce que je veux dire. Une idée d'autant plus décriée que dans son numéro de mai, Canard PC avait fait paraître un article sur le sexisme dans les jeux vidéo.
Et Sébastien évoque la situation de la presse spécialisée dans les jeux vidéo. De nombreux titres ont cessé de paraître ces dernières années et il ne reste plus que deux titres, dont Canard PC.

Divers

Nous avons évoqué les calculs astronomiques liés au Ramadan, notamment la détermination du début et de la fin du mois. Traditionnellement, cette détermination se faisait avec l'observation de la lune. Puis, cette année, le Conseil français du culte musulman a décidé de baser cela sur le calcul astronomique. Cela avait l'avantage de donner des dates prévisibles suffisamment longtemps à l'avance pour que les musulmans puissent s'organiser et, par exemple, poser leurs congés au moment de la fin du Ramadan. Au début, la Mosquée de Paris était d'accord, puis juste avant le Ramadan, elle est revenue à la détermination par l'observation.
Pour poursuivre sur les calculs astronomiques liés à l'écoulement du temps, nous évoquons les secondes intercalaires. Une proposition consiste à les accumuler en attendant d'avoir une heure complète. Donc, au lieu de les appliquer une par une et de désorganiser à chaque fois de nombreux systèmes automatiques et informatiques, le rattrapage de l'écart entre le temps atomique et le temps astronomique se ferait une fois tous les 3000 ou 4000 ans.
Et, tant pis pour Richard qui y a déjà eu droit lors des temps morts de Solutions Linux, j'évoque le site d'un Time Nut comme il se désigne lui-même, c'est-à-dire une personne qui est tellement soucieuse de l'exactitude de la mesure du temps qu'elle remet sa pendule à l'heure chaque fois qu'une seconde intercalaire a lieu. Si vous connaissez le fonctionnement des montres dites « atomiques », vous savez qu'elles n'ont rien d'atomique, mais qu'elles sont juste en liaison radio avec une horloge atomique et qu'elles se mettent à l'heure automatiquement en fonction des indications reçues par radio. Le time nut en question a voulu monter une montre-bracelet dont on puisse réellement dire qu'il s'agit d'une montre atomique. Pour ce faire, il a pris une horloge HP 5071A, un boîtier de 30 kg, dont les dimensions sont 52 x 43 x 10 centimètres. Puis il a adapté deux lanières en nylon renforcé. Et son beau-frère, qui travaille dans le bâtiment et qui a donc une musculature développée, a enfilé cette « montre-bracelet ».
À une autre occasion, il s'est livré à une expérience de relativité générale avec ses enfants. Il a synchronisé trois horloges atomiques avec une référence, puis il est allé camper quelques jours dans les Montagnes Rocheuses avec ses enfants et les trois horloges. Le lieu de campement étant en altitude, la gravité est moins forte et le temps s'écoule plus vite. Puis au retour au domicile, il a comparé les trois horloges à la référence, ce qui a montré qu'il y avait un écart de 23 nanosecondes, là où la théorie prédisait 22.
Nous avons parlé de la relativité et de la mécanique quantique. Pour la relativité restreinte, Sébastien rappelle que Poincaré avait obtenu les équations de Lorentz indépendamment des travaux d'Einstein. Il dissipe également un malentendu émis par Richard. Einstein n'a pas reproduit l'expérience de Michelson et Morley. Il n'a en réalité effectué aucune expérience (outre ses « expériences de pensée » ou gedankenexperiment). Dans le cas de l'expérience destinée à évaluer le « vent d'éther », Michelson et Morley ont mis l'expérience au point, l'ont exécutée, effectué les mesures et publié les résultats. Ils ont vraisemblablement émis une hypothèse pour l'interprétation. Et c'est ensuite, en 1905, qu'Einstein a publié une autre interprétation des résultats de cette expérience, interprétation qui est l'acte de naissance de la relativité restreinte.
La relativité, même restreinte, est assez difficile à comprendre. Même si l'homme de la rue est capable de citer E = m c² il est incapable de concevoir la nouvelle approche d'Einstein pour la simultanéité des événements et la structure de l'espace-temps. D'autre part, Sébastien fait remarquer que l'équation E = m c² relève selon lui de la mécanique quantique plus que de la relativité. [ Remarque : lorsque j'ai lu et tenté de comprendre un livre sur la relativité, j'ai lu que l'énergie cinétique Δ U d'un objet se déplaçant à une vitesse relativiste était ΔU = Δm c² donc l'équation, sous une forme à peine différente, est quand même liée à la relativité. ]
Un autre malentendu à dissiper : il n'a jamais été dit que la vitesse de la lumière est constante et égale à 299 792 458 m/s. Cette valeur correspond à la célérité de la lumière, pas la vitesse. Dans des milieux matériels comme l'eau ou le verre, la lumière se propage à une vitesse inférieure à « c ». Sébastien mentionne même une expérience consistant à arrêter des photons et à les faire repartir. Les arrêter sans les faire repartir est une expérience facile à faire par n'importe qui : il suffit de placer un écran noir devant une lampe. Faire repartir les photons arrêtés, en revanche, c'est beaucoup plus délicat. [ Cela dit, d'autres sources inversent les termes « célérité » et « vitesse » par rapport à ce que m'ont appris mes professeurs de physique. ]
Une parenthèse pour signaler que pour tenter de comprendre la physique de haut niveau, un bon moyen consiste à lire les bandes dessinées de Jean-Pierre Petit. Au début, elles étaient publiées en français et sur papier par les éditions Belin. J'en ai quelques-unes, Sébastien les a presque toutes et Laurent a lu au moins le volume sur l'informatique (l'Informagique). Depuis quelque temps, ces ouvrages sont en téléchargement libre sur le site de Jean-Pierre Petit, Savoir sans Frontières. Et certains livres sont traduits. Notons que dans le cas du Topologicon, il est préférable d'avoir un exemplaire papier car à un moment, le bord droit des pages impaires comporte quatre animations basées sur le principe des flip-books pour montrer, par exemple, la transformation d'un ruban de Möbius en surface de Boy. C'est difficile à animer sur un fichier PDF. Signalons aussi que, même si ces livres sont plus abordables que des manuels de mathématiques ou de physique, l'auteur suggère assez souvent dans la préface de se munir d'un tube d'aspirine. Certains livres mettent en scène Dieu, sous la forme habituelle d'un vieillard barbu. Mais en regardant plus attentivement, on voit que l'auteur n'a pas pris n'importe quel vieillard barbu comme modèle. En effet, dans ces livres, Dieu ressemble très fortement à Hubert Reeves. Signalons également l'apparition récurrente d'un capitaine de sous-marin nommé « Monsieur Albert ». Vous l'avez deviné, ce personnage a la tête d'Albert Einstein.
Passons à la relativité générale. Comme le dit Laurent, cette théorie pose comme axiome qu'aucune information et aucun objet matériel ne peut dépasser la célérité de la lumière et, après de nombreux calculs, on arrive à démontrer ainsi que rien de matériel ni aucune information ne peut dépasser la célérité de la lumière. Notons toutefois que Laurent et moi reconnaissons ne pas tout avoir compris à la relativité.
Si Einstein est connu pour la relativité restreinte et la relativité générale, ce n'est pas cela qui lui a valu le Prix Nobel de Physique en 1921. C'est sa formulation de l'effet photoélectrique pour expliquer l'expérience de Hertz. Dans cette explication, Einstein n'a pas utilisé le terme « photon », mais l'expression « quantum de lumière ». C'est donc l'une des premières mentions de la mécanique quantique.
Un des nombreux concepts qui dérangent en mécanique quantique est la dualité onde particule formulée par de Broglie. Comment un même phénomène comme la lumière peut-il avoir une nature ondulatoire, ainsi qu'en témoigne l'expérience des fentes de Young et une nature corpusculaire, comme l'a expliqué Einstein avec l'effet photo-électrique ? Peut-être que la nature fondamentale de la lumière est corpusculaire et que c'est un « effet de foule » qui donne lieu à l'observation d'effets ondulatoires. Pour tirer au clair ce dilemme, certains ont voulu effectue l'expérience des fentes de Young avec un très faible niveau de lumière, de sorte que les photons soient émis un par un. Cela confirme que la lumière a une nature corpusculaire, puisque l'on observe sur l'écran les impacts séparés des photons. Mais si l'on poursuit l'expérience un certain temps, on constate que la répartition des impacts sur l'écran est identique à la figure d'interférence obtenue lors d'une expérience des fentes de Young avec une intensité lumineuse plus importante. Tout se passe comme si chaque photon interférait avec lui-même. Donc, la nature ondulatoire de la lumière ne correspond pas à l'interaction de plusieurs milliards de photons émis ensemble, mais elle existe dans pour chaque photon pris isolément. Pour continuer avec les fentes de Young, si l'on place un détecteur pour savoir par quel trou passe chacun des photons, alors le détecteur perturbe l'expérience et les franges d'interférence disparaissent de l'écran. [ Lors de mes études, le professeur de physique avait continué sur cette lancée en calculant l'ampleur de la perturbation du détecteur. Si je me souviens bien, le détecteur mesurait la quantité de mouvement du photon passant par la fente où le détecteur était installé. Du fait de la mesure, la quantité de mouvement du photon changeait. Mais peut-être qu'en réduisant la perturbation occasionnée par la mesure, on pourrait rétablir les franges d'interférences ? Donc, le professeur a calculé le Δp maximal compatible avec les franges d'interférences. Et en appliquant cette valeur à la formule Δp.Δx ≥ ℏ/2 du principe d'indétermination de Heisenberg, on constate que le Δx correspondant est de l'ordre de la distance entre les deux fentes de Young. La conclusion un peu provocante est que le photon passe par les deux fentes simultanément. ]
Nous avons parlé de l'extraction des gaz de schiste en Alberta. D'accord, cela pollue de larges espaces de cette province. Mais, comme les États-Unis, le Canada a suffisamment de surface disponible, de sorte que cette activité ne détruira qu'une faible proportion de la surface de la province. Notons que Laurent a consulté Internet pour connaître cette superficie et il a été surpris d'apprendre que la province était à peine plus étendue que la France métropolitaine.
Dans le même genre, lorsqu'une éolienne canadienne ou américaine est trop usée pour pouvoir encore fonctionner, elle est laissée à l'abandon. À quoi cela sert-il d'engager des frais pour la démonter, lorsqu'il suffit d'en installer une nouvelle quelques kilomètres plus loin ?
Jérôme a vu récemment une éolienne en feu (il était en France, pas au Canada ni aux États-Unis, ne vous laissez pas prendre par l'enchaînement des sujets). C'est la partie centrale, qui contient le générateur et la plupart des éléments électriques, qui flambait. Sous l'effet de la chaleur, les fixations des pales au rotor commençaient à perdre leur intégrité structurelle et Jérôme a ainsi vu une pale qui commençait à s'incliner. Je crois qu'il est parti avant de voir cette pale tomber.
Passons à l'énergie nucléaire et au Japon. Depuis la catastrophe de Fukushima, les Japonais ont décidé d'arrêter tous leurs réacteurs nucléaires. Mais il n'y a pas assez de centrales autres pour produire l'électricité dont le Japon a besoin. Le gouvernement a donc mis en place un programme de rationnement pour éviter toutes les dépenses d'énergie inutiles. Mais même avec ce rationnement, cela ne suffit pas et Mitsubishi a été obligé d'arrêter sa production pendant une heure.
Un sujet qui a failli être abordé plus haut avec Poincaré et Einstein, c'est le cas où deux inventeurs se disputent la paternité d'une invention. Ou bien le cas où les successeurs, biographes, adeptes, grouillots, partisans et autres de deux inventeurs se disputent la paternité d'une invention. Ce sujet a été abordé par Richard avec l'invention de la photographie, attribuée par certains à Nicéphore Niepce (originaire de Chalon-sur-Saône comme Richard) et par d'autres à un anglais dont Richard ne se souvenait plus du nom. Quant à Sébastien, il attribue cette invention à Louis Daguerre, comme en témoigne le mot « daguerréotype » désignant la première génération de photos qui nous soit parvenue en assez bon état.
Il y a le cas également de l'aviation, que les Américains font naître en 1903 avec les vols des frères Wright et que les Français font apparaître en 1890 avec le vol de l'Éole de Clément Ader. Sébastien explique que la faute de Clément Ader est de ne pas avoir fait venir de photographe pour montrer l'image de l'Éole en plein vol.
En revanche, nous n'avons pas parlé des autres controverses, comme l'invention (*) de Neptune par Urbain Le Verrier et John Adams, ni de l'invention du calcul infinitésimal par Newton et par Leibniz, ni de l'invention du téléphone au XIX^e siècle par Graham Bell et Elisha Gray, ni de l'invention du téléphone au XXI^e siècle par Apple et Samsung ni de l'invention de la roue par Rahan fils de Crâo et John Keogh, lauréat du prix Ig Nobel de technologie en 2001.
(*) au sens étymologique, « inventer » signifie « découvrir » et non pas « créer ».
Jérôme revient de l'île d'Oléron où se tourne le film les Vacances du Petit Nicolas. Le premier film date de quatre ans. En quatre ans, Kad Merad et Valérie Lemercier n'ont pas changé, mais Maxime Godard, qui jouait le petit Nicolas, lui, a dû grandir. Donc je doute que ce soit encore lui qui joue le rôle-titre.
Jérôme tente d'arrêter de fumer, mais il lui arrive encore de sortir de la salle du Maldoror et d'allumer une cigarette. Et nous évoquons les cigarettes électroniques, un produit en plein essor. Une cigarette électronique fonctionne avec une recharge, qui fournit la nicotine dont le fumeur a besoin. L'avantage est que cela supprime les autres produits nocifs que l'on trouve habituellement dans les cigarettes. Il y a plusieurs types de recharges, en fonction de la quantité de nicotine. Mais il faut savoir doser le débit de nicotine, il est possible d'obtenir un débit dépassant la consommation normale. Richard demande s'il existe des recharges contenant autre chose que de la nicotine. Il n'a pas dit à quoi il pensait et je préfère ne pas savoir.
Jérôme évoque une photographe, qui habite en Ukraine et qui a effectué plusieurs reportages photos à Tchernobyl. Elle circule en moto pour rester exposée moins longtemps aux radiations. Il n'empêche que lorsqu'elle prend ses photos, elle est immobile, elle ne bénéficie pas de la vitesse de sa moto et elle est exposée aux radiations pendant tout le temps de son arrêt.
Un point à signaler à propos de Tchernobyl : la vie sauvage est très importante dans le secteur. Mais ce que l'on ne sait pas, c'est s'il s'agit d'une population animale qui s'est adaptée aux radiations ou s'il s'agit d'une population animale qui se renouvelle grâce à l'afflux continuel de bêtes provenant de l'extérieur de la région contaminée.
La bière qu'a bue Laurent s'appelle « Triple secret des moines ». Il a essayé de lire sur l'étiquette s'il pouvait avoir des indications pour ce triple secret. Il a juste trouvé que la bière subissait un « houblonnage à cru ». Laurent aurait plutôt pensé à un « houblonnage accru » Moi aussi, je trouve que « à cru » correspond plutôt à de l'équitation qu'au brassage d'une bière. Laurent tente de me préciser en quoi consiste l'équitation « à cru ». Il n'y a pas de selle ni de tapis de selle, mais il y a quand même le harnachement de la tête du cheval.