Le retour de Sylvain et de Jean

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 14 mars 2012

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée approximatif :

Laurent (B),
Sylvain,
moi,
un inconnu qui est resté quelques minutes à peine,
Stéphane,
Théo,
et David.

Nous avons mangé des entrées avec lentilles et saucisses, un Saint-Félicien au miel, des parmentiers au bœuf et aux légumes, une andouillette AAA (est-ce encore possible d'en manger en France ?), des profiterolles et des crèmes brûlées. David étant arrivé assez tard, certains plats sur la carte n'étaient plus disponibles, tandis qu'un plat, le poulet au curry, était disponible mais n'était pas mentionné sur la carte, suite à un oubli. Il a donc eu droit à un poulet au curry. Nous avons bu diverses bières (j'ai seulement retenu une Orval cette fois-ci) ainsi que du Ricard et de la vodka.

Nous avons parlé de Perl, Internet, informatique et points divers.

Perl

L'inconnu était intéressé par une formation à Perl. Comme Sylvain était déjà là, ce dernier a pu lui donner sa carte de visite. Le problème pour l'inconnu est qu'il souhaite se former à titre individuel et non pas dans le cadre de la formation continue payée par une entreprise. Donc les tarifs de Sylvain et des ses concurrents ne doivent pas s'accorder au budget de notre visiteur. Et depuis peu, il n'y a plus de solution de rechange, l'École Ouverte Francophone venant de cesser ses activités. Ou éventuellement, il faut grapiller des informations dans les réunions techniques et dans les conférences. L'homme ayant compris que la réunion de ce jour parlerait très peu de technique Perl, il est parti au bout de quelques minutes.
Il existe un support de formation pratique pour Perl, le dossier numéro 2 de GLMF consacré à Perl et contenant la série d'articles d'initiation écrite par Sylvain. Dans un temps, Sylvain en distribuait des exemplaires à chaque étudiant dans chaque classe qu'il assurait. Mais le stock s'épuise et maintenant, il n'en distribue plus que quelques exemplaires à chaque fois. Il faut reconnaître que les articles datent. Ils ont été écrits à l'époque de Perl 5.6, avec des
```
open F, "> $fichier.txt";
```
alors que maintenant, Sylvain enseigne le open à 3 arguments :
```
my $f, '>', "$fichier.txt"
  or die "ouverture $fichier.txt : $!";
```
Il faudrait reprendre tous les articles pour mettre les exemples de code au goût du jour, ainsi que quelques parties du texte. Mais c'est une charge de travail importante et Sylvain ne s'y est pas encore mis.
Notons qu'il existe également certaines entreprises dans lesquelles le système informatique comporte un interpréteur 5.8, voire 5.6. Dans le même ordre d'idée, il existe une entreprise qui trouve que CPAN avance trop vite et qui voudrait utiliser des versions anciennes de certains modules, plutôt que la dernière version. Certes, il y a BackPAN, qui assure la disponibilité des anciennes versions de tous les modules. Le véritable problème est avec la liste des dépendances : pour chaque module dans ces dépendances, quelle est la version à utiliser ? Également, comment faire pour faciliter le déploiement des anciennes versions des modules sur un parc de machines important ?
Il a été question de l'avancement de Perl 6. Stéphane est confiant, Laurent et moi beaucoup moins. Stéphane cite une courbe représentant l'état d'esprit du public vis-à-vis d'une innovation. Cela commence par de l'enthousiasme à l'annonce de la nouveauté, bien qu'elle ne soit pas disponible. Comme le public ne voit rien venir de concret, il se lasse et il y a alors une phase de désespoir. Mais pendant cette phase, le développement avance à son rythme et sans faire beaucoup de bruit. Puis le produit est diffusé et alors on a de nouveau une phase euphorique. Je me souviens d'un tel schéma que j'avais vu sur quelques T-shirts, je crois que c'était à YAPC::EU::2008. [ Compte tenu de la date inscrite sur le schéma, c'était peut-être plutôt à Braga ou à Birmingham. ] Que la courbe indique Noël 2006, 2007 ou 2008 peu importe. Pour Laurent et moi, le point important est que c'est en retard. Cela fait plus de 11 ans que le développement de Perl6 a été lancé et où en sommes-nous ? Comparons avec le parcours de Perl à partir de décembre 1987 et pendant 11 ans. En 1999, Perl en était à la version 5.005_03, CPAN avait de nombreux modules et dans le monde entier, de nombreux services informatiques, notamment ceux qui hébergeaient des sites web utilisaient Perl. Peut-on en dire autant de Perl 6 ?
Stéphane a plusieurs fois dit que Perl était un programme pour faire de l'administration système. Laurent rétorque que si Perl a commencé ainsi, il a néanmoins acquis une audience nettement plus importante, avec en particulier le web. Quant à Perl 6, Stéphane dit que Larry Wall a conçu ce langage pour les enfants de maintenant. C'est d'ailleurs pour cela que le logo de Perl 6 est un papillon dessiné dans le style d'un enfant de 6 ans. Je fais remarquer que si Perl 6 est destiné aux enfants de maintenant, cela veut dire qu'il sera enseigné lorsque ces enfants seront à l'université. En d'autres termes, Perl 6 sera prêt dans une vingtaine d'années.
Signalons qu'en attendant, Christian écrit une présentation en trois parties de Perl 6, qui paraîtra dans GLMF. Il semblerait qu'il y a eu un accrochage entre lui et Marc car Christian a utilisé des exemples abstraits du genre
```
my type1 $var1;
```
alors que Marc préfère des exemples tirés de programmes concrets du genre :
```
my Socket $connexion;
```
Stéphane pense qu'il y risque d'y avoir un problème d'arbitrage, étant donné que celui qui s'occupe des articles est Sébastien, le fils de Christian. Laurent répond que le rôle de Sébastien est essentiellement technique et que les arbitrages se font généralement par la communauté des abonnés à la liste articles. Et un participant à la réunion propose quelques exemples de noms de variable en Java :
```
String leopard;
for (nication = 0; nication < 10; nication++) { ... }
```
Plus généralement, au sujet du groupe de travail articles, Stéphane pense que l'un des obstacles à la participation est l'utilisation de Subversion pour les sources des articles, alors qu'il y a des logiciels beaucoup plus modernes, le plus célèbre étant Git. Laurent trouve que la rareté des contributions n'est pas liée à un problème d'outil, CVS, SVN ou Git, mais à des problèmes plus humains. Ainsi, il demande à Stéphane combien de contributions il a effectuées pour le site Typepad des Mongueurs. Stéphane avoue qu'il a contribué deux fois. Et Laurent lui répond qu'avec deux contributions, il est un auteur prolifique. Et pour en revenir à l'outil, si vraiment Stéphane est rebuté par SVN, il peut configurer sa machine de façon à utiliser Git pour accéder à un dépôt SVN.
La présente réunion était-elle annoncée sur le site des Mongueurs ? Oui, car j'ai mis à jour le paramètre l'avant-veille. Laurent admet qu'il y a eu quelques problèmes pour ce site et pour le site de l'association, comme la mise en ligne du compte-rendu de l'AG du 12 février 2011 là où devait apparaître le compte-rendu de l'AG du 11 février 2012 (remarquons que les deux dates se prêtaient à la confusion), ou un mauvais copier-coller qui a fait que dans le compte-rendu de l'AG, c'était Laurent qui était le secrétaire sortant réélu, alors que je croyais que cela aurait dû être moi.
Et pour en revenir au site de Paris.PM, qui a un bit de commit ? Sébastien (Maddingue), bien sûr, puisque c'est lui qui administre la machine. Moi, également, compte tenu de ma contribution pour les comptes-rendus des réunions sociales. Je signale qu'il y a également Philippe (BooK), car il lui arrive de corriger dans mes comptes-rendus certaines fautes d'orthographe (quand il en trouve) ou certaines erreurs dans les faits. Et il y a plusieurs années, chaque fois que je soumettais un compte-rendu, Philippe éliminait les virgules précédant un « et ». Je suppose qu'il devait avoir un script sed, awk ou Perl, pour effectuer un
```
s/, et\b/ et/g;
```
Cela fait une paye que, lorsque j'écris les comptes-rendus, je m'abstiens d'écrire une virgule avant un « et ». Laurent fait remarquer que la virgule peut être légitime dans certains cas. Même dans ce cas, je préfère changer la formulation de la phrase pour éviter de faire apparaître la virgule avant la conjonction de coordination.

Internet

Du nouveau dans l'affaire de Megaupload. Ce site, présenté comme un repaire de pirates sans foi ni loi, hébergeait les données de sénateurs américains et de fonctionnaires du Department of Justice.
Les captchas servent à éviter que des robots aient accès à certaines pages web ou à certaines fonctionnalités. Mais comme toujours, à toute action est associée une réaction. Les sites spammeurs ont recours à des humains chargés de décoder les captchas et payés une misère. J'avais entendu parler d'une variante de cette démarche, qui coûtait encore moins cher. Un site de spam était associé à un site porno. Chaque fois que le site de spam devait résoudre un captcha, il le filait au site porno, qui l'utilisait dans une de ses pages web pour contrôler l'accès à une page de photos cochonnes. Dès qu'un internaute résolvait ce captcha, le serveur porno transmettait la réponse au site spammeur qui pouvait ainsi obtenir un abonnement ou poster un commentaire sur un blog. Un inconvénient de ce système, c'est que rien n'oblige l'internaute cochon à donner la bonne réponse. On peut donc raffiner en supposant que le site porno soumet le captcha à plusieurs internautes, compare les réponses et décide que la réponse la plus fréquemment renvoyée est la réponse correcte.
Récemment, deux failles de sécurité ont été découvertes dans Ruby on Rails. Avertis de ces problèmes, les développeurs de Ruby on Rails ont déclaré que ce n'était pas leur problème. Du coup, pour mieux se faire entendre, celui qui a découvert les deux failles les a mises en œuvre sur un site emblématique qui utilise Rails, Github. Les deux failles permettaient à un attaquant d'ajouter sa clé publique à un dépôt Github. En revanche le site ne contient que des clés publiques, donc aucune clé privée n'a été compromise. Néanmoins, chaque utilisateur de Github a dû passer en revue les clés associées à son compte ou à ses dépôts Github et les revalider.

Informatique

Stéphane nous donne des nouvelles de son utilitaire qui permet de mieux visualiser une instruction ou une expression dans un langage de programmation. Son utilitaire permet d'afficher l'arbre syntaxique. C'est très utile pour des déclarations comme celle qui enregistre un gestionnaire de signaux dans un programme C :
```
void *(signal(int sig, void (*func)(int)))(int);
```
Il donne l'exemple d'une expression arithmétique du genre :
```
$a + $b * $c
```
qui permet à un débutant de comprendre que la multiplication est prioritaire sur l'addition. Cela dit, je ne suis pas sûr que le niveau d'expertise requis pour apprendre à utiliser l'outil de Stéphane soit plus accessible que le niveau d'expertise consistant à apprendre par cœur les règles de priorité parmi les quelques opérateurs arithmétiques. L'exemple de Stéphane aurait été meilleur s'il avait pris des constructions moins élémentaires, comme des ?: imbriqués.
Une nouvelle mode en programmation, nous dit Stéphane, c'est de mettre les commentaires à gauche et les instructions à droite. Je connaissais la disposition contraire, qui consiste à faire suivre les instructions d'un « # », d'un « % », d'un « // », d'un « -- » ou d'un « ; » et à écrire le commentaire à la suite. Je me demande comment la nouvelle mode peut s'implémenter dans les langages habituels.
Stéphane pense qu'il existe un fossé vide entre les environnements de développement en mode texte et les environnements de développement en mode graphique (clickodromes). Laurent mentionne Eclipse. Mais Stéphane récuse cet outil, car c'est, selon lui, réservé au monde Java. Cela revient à dire, selon moi, qu'Emacs est réservé au monde Lisp et que l'on ne peut pas l'utiliser pour écrire avec un autre langage. [ Et je fais comment, maintenant, pour taper ce compte-rendu ? ]
Théo demande si nous connaissons un gestionnaire de configuration. Laurent commence à lui énumérer Git, Perforce, Subversion quand Théo lui répond que pour lui, ce sont des gestionnaires de versions. Ce qui l'intéresse, c'est un programme qui sache mémoriser et traiter les dépendances entre les différents paramètres de configuration. Cela ressemble plutôt à une base de données avec quelques programmes pour générer des fichiers textes au format INI ou autre.
Suite à une anecdote que j'ai oubliée, j'ai rappelé une autre anecdote qui date du siècle dernier, à l'époque où les étudiants apprenaient l'informatique sous MS-DOS et où le langage de programmation pour ce faire était Pascal. Un étudiant avait trouvé le moyen de compiler ses programmes du premier coup, sans aucune erreur de compilation. Au lieu de taper
```
  PA TOTO.PAS
```
il tapait
```
  REN TOTO.PAS TOTO.EXE
```
Bon, d'accord, il y a quand même quelques petits problèmes pour exécuter le programme... [ Contrairement à ce que je croyais, le site est encore en ligne. Vous pouvez trouver l'anecdote dans la page dédiée à la programmation, mais comme il n'y a pas de balise interne dans cette page, il vous faudra rechercher la chaîne « consultant ». ]
Sylvain constate une nette évolution dans l'apprentissage de la programmation depuis 10 ans. Il avait l'habitude, dans ses cours de Perl, de comparer certaines constructions aux constructions équivalentes en C. Quand il le fait maintenant, il se rend compte qu'il parle dans le vide, car les jeunes sont de plus en plus nombreux à ne pas connaître C.
Stéphane a donné une citation qu'il a attribuée à Larry Wall
Il est plus facile d'obtenir un pardon qu'une autorisation.
Je veux bien croire que Larry a prononcé cette phrase, mais il n'est pas le premier. Toutes les autres fois que j'ai entendu cette citation, elle était attribuée à Grace Hopper. Pour ceux qui ne connaissent pas, Grace Hopper était amiral dans l'US Navy, elle a inventé COBOL et elle a reçu un Turing Award. [ Quoique, je ne l'ai pas vue dans le site des Turing Awards. ] Il faut dire que la seule concurrence à cette époque était constituée de Fortran et de divers langages d'assemblage. Et précisons que « Grace Hopper » s'écrit en deux mots. [ Et tant qu'à reprendre des citations provenant de militaires américains, pourquoi ne pas baser le développement de Perl 6 sur la citation suivante de George Patton :
Un bon plan réalisé avec vigueur maintenant est meilleur qu'un plan parfait la semaine prochaine.
]
David a récemment lu le CV d'un candidat à l'embauche. Parmi les compétences énumérées, il y avait « DES et Triple-DES ». Nous avons supposé que cet individu était capable de lire une page codée en DES et de la décoder de tête, à l'instar de certains qui savent lire du rot-13 directement. Mais non, c'était simplement pour signaler qu'il avait déjà utilisé un programme de cryptographie utilisant DES et triple-DES. Dans ces conditions, pourquoi ne pas signaler ses compétences en Winzip ?

Divers

Nous avons évoqué un aspect du fossé des générations. Nous qui avons toujours connu l'électricité, mais qui savons que l'électricité n'a pas toujours été une commodité automatiquement disponible, nous expliquons aux enfants de maintenant qu'à une certaine époque, les maisons n'avaient pas d'électricité. La réponse des enfants : « Et comment faisait-on à l'époque pour recharger les téléphones portables ? »
Dans le même ordre d'idée, il a été question d'une jeune fille au pair qui découvre la maison où elle doit séjourner et, dans cette maison, un téléphone fixe : « Quelle bonne invention ! ».
Avec le développement des téléphones portables, certains pensent que ce n'est plus utile d'avoir un téléphone fixe à la maison. Erreur, les téléphones fixes ont encore une utilité. Lorsque vous ne savez plus où vous avez posé votre téléphone portable, appelez-le avec votre téléphone fixe (que vous savez localiser, puisqu'il est fixe) et la sonnerie vous guidera vers l'endroit où le téléphone portable se dissimule. À condition que le téléphone portable soit allumé. Et surtout que la batterie soit encore chargée.
Il est question d'une personne qui a migré d'Orange vers Free Mobile. Elle l'a fait sur les conseils d'une autre personne qui lui a fait comprendre que cela n'avait que des avantages. Les tarifs de Free Mobile sont plus bas, les services proposés sont meilleurs. Ce que les deux personnes ont oublié, c'est qu'il y avait des frais de résiliation pour l'ancien abonnement. De plus, l'ancien abonnement à Orange comportait un crédit confortable en minutes inutilisées. Le passage à un autre fournisseur a réduit à zéro ce crédit. Au final, le changement n'a peut-être pas été si bénéfique que cela.
Stéphane est (un peu) Apple-centrique. C'est ainsi qu'il nous explique que si Kodak est en faillite, c'est à cause d'Apple et de l'iPhone. Sauf que l'iPhone est loin d'être le seul téléphone incorporant un appareil photo et d'autre part, les téléphones portables incorporant des appareils photos sont loin d'être les seuls appareils photos d'utilisation courante.
Stéphane nous parle d'un livre qu'il vient de lire. Ce livre a été écrit par un anthropologue et traite de la monnaie et de la dette à travers les civilisations. Stéphane accorde plus de foi à cet auteur qu'aux économistes pour parler de ce sujet, car il est anthropologue et non pas économiste. Laurent lui fait remarquer que c'est un argument spécieux consistant à accorder sa confiance aveuglément à n'importe quel anthropologue parce qu'il est anthropologue et à la refuser tout aussi aveuglément à n'importe quel économiste. Stéphane tente de se justifier en signalant que l'anthropologue est reconnu par ses pairs, mais c'est le cas aussi des économistes, reconnus par leurs pairs.
Cela dit, pour des raisons un peu plus complexes qui tiennent compte des recoupements d'information que nous effectuons et de divers autres éléments d'appréciation, Laurent et moi accordons plus de crédit aux anthropologues qu'aux économistes. Laurent cite une définition une définition de l'économiste qu'il a entendu il y a longtemps :
Un économiste, c'est quelqu'un qui expliquera demain pourquoi les prévisions qu'il a faites hier ne se sont pas réalisées aujourd'hui.
Quant à moi, je me rappelle avoir lu dans fortune (le programme, pas le magazine, j'ai de la fierté tout de même) l'aphorisme suivant :
Dire que les mêmes personnes dénigrent les astrologues et accordent leur crédit aux économistes !
Je me permets une petite digression sur un sujet qui n'a pas été évoqué lors de la réunion, mais qui rejoint le sujet ci-dessus. Si comme les économistes, les astrologues ont du mal à prédire l'avenir, en revanche, lorsqu'il s'agit de prédire le passé, les économistes tirent leur épingle du jeu, tandis que les astrologues continuent à éprouver certaines difficultés. Je me souviens avoir feuilleté le Que Sais-Je ? sur l'astrologie à l'époque où l'auteur en était Paul Couderc. Hélas, ultérieurement, le Que Sais-Je ? a été réécrit de fond en comble par un partisan de l'astrologie et je regrette amèrement de ne pas avoir acheté la version de Paul Couderc. Heureusement, grâce au canard de recherche, j'ai pu retrouver il y a quelques jours un lien vers le texte de ce Que Sais-Je?. J'étais tombé sur une page où Paul Couderc relatait une expérience consistant à donner à des astrologues la date et le lieu de naissance de personnages célèbres de l'Histoire et à leur demander de résumer la biographie de ces personnages. Le résultat avait été catastrophique. Une autre page mentionne une expérience similaire, mais avec un programme informatique d'astrologie.
Sylvain tente d'expliquer que l'économie est, à la moëlle, très difficile à pratiquer. Elle résulte des décisions et des actions d'une multitude d'individus, qui chacun ont une influence sur la suite des événements. Il compare cela à la synthèse d'une image contenant de la mousse (pas la plante collée sur les rochers et les troncs d'arbre, la mousse faite d'eau savonneuse). Pour faire la synthèse d'une telle image, il faut quasiment calculer l'effet individuel de chaque bulle sur la lumière incidente.
Laurent rappelle que l'on vient de reparler de l'expérience des neutrinos superluminiques. Il s'étonne de la réponse récente et virulente des scientifiques, car lorsque l'équipe a publié les résultats, ils avaient effectué toutes les vérifications possibles et imaginables, leur résultat bousculant les notions établies depuis belle lurette. Ils avaient donc blindé leurs calculs et leur protocole expérimental pour être au-dessus de tout soupçon. Alors, pourquoi le sujet revient-il sur le tapis ?
Pour ce qui est des réactions virulentes, je me souviens plutôt des réactions virulentes contre les magazines généralistes. En effet, ceux-ci ont généralement évoqué des neutrinos se déplaçant à 300 006 km/s et certains lecteurs plus éveillés que les autres ont fait remarquer que la valeur de c est 299 792 458 m/s, donc les neutrinos auraient dû se déplacer à 299 798 458 m/s (*) et que le magazine généraliste n'a pas fait les recherches documentaires adéquates.
(*) 299 798 458 m/s : c'est la valeur donnée par Laurent. Moi, je n'aurais pas donné autant de chiffres significatifs, car jusqu'au mois de septembre dernier, je ne connaissais pas le « 458 » et d'autre part, même depuis que je le connais, je pense que le delta-v de 6 km/s n'est pas exactement égal à 6 000 m/s. Cela dit, l'erreur de Laurent est bénigne par rapport à l'erreur de tous ceux qui ont annoncé 300 006 km/s. Notons que certains journaux généralistes connaissent la valeur 299 792 km/s pour c et annoncent quand même 300 006 km/s pour les neutrinos.