Une réunion sans savoir qu'un grand de l'informatique venait de mourir

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 12 octobre 2011

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :

Laurent (B),
moi,
Théo,
Charles,
Olivier (M),
et David (L).

Nous mangé des salades au chèvre chaud ou au poulet et au curry, du potage, des magrets de canard, de la saucisse au couteau, du jarret de porc, du fromage blanc à la confiture de cerise et des profiterolles. Nous avons bu un Ricard, une vodka, de la bière Orval et Leffe.

Nous avons parlé de Perl, d'Internet d'informatique et de points divers.

Perl

David a fait du rangement chez lui et il a ainsi trouvé quelques documents et quelques lettres de l'association datant de l'époque où il était président. Il les a remis à Laurent. Parmi les lettres, il y avait quelques factures, mais elles étaient réglées par prélèvement automatique, donc il n'y a pas à craindre de pénalités de retard (surtout après tout ce temps). Il y a également la lettre d'adhésion de Sébastien (A-T).
David a apporté les documents dans une chemise avec la mention Mongers. Françoise a été étonnée de voir ce mot écrit sans les deux « u ». David lui a donc rappelé les premiers temps de l'historique des Perl Mongers.
Laurent a fait remarquer que dans la déclaration sur le Journal Officiel, ainsi que dans la base Simpa de la Mairie de Paris, l'adresse de messagerie est association (arobase) mongueurs.net, une adresse qui n'existe pas. Il faudrait définir cette adresse comme un alias pointant vers une (ou plusieurs) adresse(s) existante(s). Mais pas comme une liste, cela nécessiterait de préciser quelle méthode de modération il faudrait appliquer à cette liste.
La conférence OSDC.fr vient de s'achever. Mais pour Laurent, les Journées Perl ne sont pas encore complètement terminées. En effet, il avait prévu de monter les vidéos mais il n'arrive pas à se mettre à l'ouvrage pour ce faire. En général, il n'y a pas grand-chose à faire, juste repérer le début réel de l'exposé et couper le film à cet endroit, puis insérer deux ou trois plans avant et après le film pour rappeler le sujet de l'exposé, la conférence et les sponsors. Ensuite, il faut effectuer l'encodage, mais c'est la machine qui travaille, pas l'humain.
Surtout que Laurent a un engagement autrement pressant. Il a promis d'assister aux Journées Perl de Belgique et même d'y faire un exposé. Il reprendra l'exposé sur Spore que Camille nous a donné lors de la réunion technique du 28 septembre dernier. Seulement voilà, l'exposé aura lieu en anglais. De plus, Laurent vient seulement de recevoir les transparents (en français) de l'exposé.
Dans l'actualité récente, il y a également la sortie du numéro 142 de GLMF. Ce numéro contient un article de Charles, sur le traitement en Perl des données GPS, ou plutôt, GPX. Ce n'est pas l'article vedette du numéro, mais il a quand même eu droit à une illustration en couverture. Charles explique que pour envoyer son article à GLMF, il a choisi de ne pas le traduire en HTML, mais au format OpenOffice.org ou Libre Office. Pour ce faire, il a utilisé l'un des modules de Jean-Marie pour manipuler les documents ODF en Perl (le programme est disponible sur GitHub). Charles tient à signaler qu'il n'a eu aucun problème pour analyser les paramètres d'appel du programme avec MooseX::Getopt au lieu de Getopt::Long, ni pour jongler avec les différents encodages possibles (Latin-1, UTF-8, codepage spécifique de Windows, etc). Laurent lui fait remarquer que l'utilisation de MooseX::Getopt nécessite l'installation de la « moitié du CPAN ».
Si ODF sait traiter correctement les encodages, ce n'est pas le cas de tous les modules. C'est ainsi que l'on cite un module convertissant du POD en HTML (désolé, je n'ai pas saisi le nom). Ce module est censé générer du HTML en ASCII 7-bits, avec les entités qui vont bien. Sauf que ce module traduit
```
élevé
```
en
```
&Atilde;&copy;lev&Atilde;&copy;
```
pour afficher
Ã©levÃ©
Pourquoi ? Parce qu'il lit les octets
```
C3 A9 6C 65 76 C3 A9
```
et il les traduits un à un en entités HTML, sans avoir la moindre idée que certains de ces octets peuvent se grouper par deux pour représenter un caractère codé en UTF-8.
Un autre qui a eu des problèmes d'encodage, c'est Olivier (M). Il a pris part au développement de Padre, en compagnie de célébrités comme Gabor Szabo et Adam Kennedy. Olivier code de nouvelles fonctionnalités, mais il s'occupe aussi de la traduction en français. Il mérite donc d'avoir son nom dans la boîte « à propos ». Hélas pour lui, en raison d'une mauvaise utilisation ou d'un mauvais paramétrage de WxWidgets, son nom de famille est sorti sans accent !
J'ai essayé une fois d'installer Padre sur ma machine. Je me suis fait jeter, car l'interpréteur perl de base sur cette machine était un interpréteur sans threads. À vrai dire, je n'ai pas réessayé depuis. La machine principale que j'utilise chez moi fonctionne sous Ubuntu 10.4, avec une version 5.10.1 pour Perl et jusqu'à la rédaction du présent compte-rendu, je pensais que cet interpréteur ne disposait pas des threads (alors qu'en fait, il en dispose). Grâce à perlbrew, je peux disposer également d'un 5.12.1, un 5.12.2 et un 5.14.0. Comme j'ai utilisé les options par défaut pour la compilation, ces interpréteurs de rechange n'ont pas de threads non plus. [ Quant à la machine annexe, un eeePC de 2008, elle possède un interpréteur 5.8.8. J'ai essayé de compiler les interpréteurs 5.12.1, 5.12.2 et 5.14.0, mais cela a échoué. Y compris avec un vrai plantage de la compilation dans le cas du 5.14.0. Tant pis ! ]
Nous avons évoqué également les différentes distributions Perl pour Windows. Charles utilise la distribution d'ActiveState. Cela lui permet de disposer des archives PPM pour installer les modules et si l'archive n'existe pas pour un module, c'est que l'on ne peut pas installer ce module. Au travail, j'utilise Cygwin, donc l'interpréteur Perl associé. Les autres préfèrent utiliser Strawberry Perl, qui est livré avec un client CPAN.pm, ce qui permet donc d'installer soi-même les modules, sans dépendre de la constitution d'archives PPM.
Laurent évoque la refonte du site web des Mongueurs. Il s'est installé une chaîne de prodution sur sa machine, avec Template::Toolkit et tout le reste, à l'identique de ce qui existe sur notre serveur. Et il nous raconte quelques-unes de ses mésaventures liées à la maîtrise de TT. Pour ma part, lorsque j'écris des comptes-rendus tels que celui-ci, j'utilise un ensemble très réduit de commandes TT, ensemble qui m'a été donné par BooK et je ne cherche pas plus loin.
Quelqu'un a évoqué, à titre de plaisanterie, d'obtenir une certification ISO-9000 pour notre site web. Je crois qu'il faut plutôt viser la certification ISO-8859 ou la certification ISO-10646. Pour ceux qui n'auraient pas compris, la norme ISO-10646 est une norme dont le développement a commencé en dehors du Consortium Unicode, mais qui au bout d'un temps relativement bref, a décidé de converger avec les normes Unicode. Il n'y a pas de fusion, certes, mais il y a convergence chaque fois que c'est possible.
Il y a de nombreuses interrogations pour la prochaine réunion technique de Paris.PM. Les locaux de la MA17 seront-ils de nouveau disponibles ? Pourrons-nous retourner à la MA12, qui est très bien installée dans l'ancienne gare Daumesnil ? Pouvons-nous avoir accès à une Maison des Associations plus centrale ? Là, l'interrogation a déjà une réponse, c'est « non », Charles s'est déjà renseigné et les Maisons des Associations du centre de Paris, comme celle du 3^e arrondissement sont surchargées.

Internet

Il a été question de l'hypothèse selon laquelle les téléphones portables provoquent le cancer. Je signale un desssin de xkcd montrant la courbe d'évolution du cancer et celle des téléphones portables et la conclusion qu'en tirait un personnage était que :
À part si de nouveaux éléments interviennent, ces deux courbes m'amènent à penser que c'est le cancer qui cause les téléphones portables.

Informatique

À l'occasion de ses explications sur le montage vidéo des exposés de FPW, Laurent nous a appris qu'il avait une tante qui est monteuse vidéo à la télévision. Elle a eu une formation à la vidéo numérique pour suivre l'évolution de la technique. Mais dans sa pratique régulière du montage, elle n'est jamais confrontée aux notions d'encodage MPEG, MP4 H264 etc.
J'évoque un bug amusant que j'ai corrigé il y a quelques mois à mon travail. Un programme avait été développé en 2001 pour un établissement d'enseignement supérieur, pour faire des statistiques sur les étudiants. Pour l'une de ces statistiques, le programmeur de l'époque avait eu besoin d'un tableau en mémoire programme avec un poste par étudiant. Il a donc commencé par
```
select count(*) from T_ETUDIANTS
```
et la valeur obtenue servait à dimensionner le tableau. (En effet, la taille n'a pas besoin d'être figée à la compilation, on peut attendre l'exécution. En revanche, redimensionner un tableau déjà utilisé est hors de question, cela fait perdre son contenu.) Puis il effectuait des statistiques et alimentait ce tableau au fur et à mesure, pour les restituer à la fin. Le programme a fonctionné correctement, jusqu'à il y a quelques mois où il a planté avec le message « plus de mémoire disponible ». Éh oui, avec l'arrivée de plusieurs centaines d'étudiants chaque année et le fait que les anciens ne sont pas supprimés de la base (arriérés de paiements, par exemple), le tableau a enflé au-delà de la limite autorisée. Le plus rigolo dans l'affaire, c'est qu'en 2002, un autre programmeur était intervenu dans le programme pour insérer une fin de sous-programme avant l'utilisation du tableau, car la statistique associée n'avait plus lieu d'être et le code associé est devenu du code mort. Le tableau n'était plus utilisé, mais il était toujours alloué. Il m'a donc suffi de mettre en commentaires l'allocation du tableau et le programme s'est remis à fonctionner comme il le faisait depuis 2002.
Le poste de travail de David, dans son nouvel emploi, est un Macintosh. Il trouve que l'architecture de Mac OS-X n'est pas favorable pour les développeurs d'applications.
Steve Jobs est mort peu avant la date de notre réunion. En fin de réunion, nous avons brièvement parlé des initiatives diverses pour recueillir les témoignages du public. Par exemple, Françoise nous signale que la FNAC mettait à disposition de ses clients un registre où chacun peut inscrire une phrase sur Steve Jobs. J'évoque la phrase de Richard Stallman, qui n'a pas cédé à la regrettable attitude politiquement correcte de dire plein de bien d'une personne décédée alors qu'on en disait plein de mal de son vivant. Stallman a donc dit en substance :
Je regrette qu'il soit mort, mais je ne regrette pas qu'il soit parti.
Comme la réunion touchait à son terme, personne n'a eu le temps de commenter sur cette phrase de RMS. [ Ce qui ne vous empêche pas de savoir ce que j'en pense, relisez la façon dont je présente l'intervention de RMS. ]
[ Dans ce paragraphe, je me suis permis de rapporter des éléments de conversation tirés du repas qui a suivi la réunion technique 7 jours plus tard. ] Et pendant ce temps-là, nous ne savions pas que Dennis Ritchie venait de mourir le samedi précédent. Ce qui désole Laurent, c'est que la nouvelle n'a été connue que le jeudi et donc que pendant 5 jours, personne n'a été au courant. Il a regardé sur Internet les différents articles et messsages de blog concernant Dennis Ritchie et tous datent du jeudi 13. Ritchie a été le co-créateur du langage C avec Kernighan et le co-créateur d'Unix avec Thompson. Il est donc l'un des précurseurs de nombreux langages de programmation, C++, Java, C#, Go et même Perl et également le précurseur de nombreux systèmes d'exploitation comme GNU-Linux, *BSD et même Mac OS-X. On peut donc considérer que l'héritage de Ritchie en informatique est plus étendu que celui de Jobs, mais y aura-t-il autant de réactions à sa mort qu'à celle de Jobs ? [ Postérieurement à la réunion, il y a eu la parution du numéro 143 de GLMF, avec un éditorial que je vous conseille de lire si vous ne l'avez pas déjà fait. Et en fait, il semble y avoir une série de décès concernant les personnalités de l'informatique. ]
En fait, l'événement qui a le plus attristé Laurent juste avant la réunion, c'était la panne de Blackberry.
Charles nous signale que s'il doit acheter une tablette, son choix se portera vraisemblablement sur le Transformer d'Asus. Cette machine est équipée d'un clavier détachable et peut donc fonctionner soit comme un ordinateur portable soit comme une tablette. Pour que l'ordinateur soit suffisamment stable lorsque le clavier est connecté, il faut que ledit clavier soit suffisamment lourd par rapport à la tablette-écran pour permettre de maintenir la tablette-écran en position verticale. Évidemment, la batterie contenue dans le clavier participe au lestage du clavier et donc au maintien en position verticale ou légèrement oblique de l'écran. Encore faut-il que ce soit une batterie au plomb (masse atomique 202, densité 11,34) qu'une batterie au lithium (masse atomique 7, densité 0,53).
Quelqu'un a parlé du site portableapps.com. Ce site offre de nombreuses applications pour Windows, qui d'une part sont libres, d'autre part peuvent s'installer sans toucher à la base de registres. On peut donc les stocker sur une clé USB et les faire tourner sur une machine Windows (ou une machine Linux avec Wine) depuis cette clé USB. Vous avez ainsi à votre disposition OpenOffice.org ou LibreOffice, Firefox et de nombreuses autres applications connues.

Divers

Lorsque je suis arrivé, j'ai trouvé Laurent en train de jouer avec un casse-tête consistant à assembler des pièces en bois pour faire un polyèdre sans creux ni bosses. Il n'y est pas arrivé. À plusieurs reprises, il a vainement demandé à Joël de lui prêter une scie pour simplifier la configuration des pièces et ainsi permettre de reconstituer le polyèdre entier. J'en ai profité pour rebondir sur la discussion du mois dernier et pour signaler à Laurent que je savais reconstituer un Rubik's cube sans décoller les gommettes de couleurs ni démonter les cubes élémentaires. Il me faut un peu plus de temps que les champions. Je reconstitue le cube en quelques minutes, je suis encore loin des 9 ou 6 secondes.
La journée a plutôt mal commencé pour Laurent. Il a eu des problèmes de métro pour aller de chez lui à son travail, au travail ce n'était pas idyllique et quand il a repris le métro pour aller de son travail à la réunion, il a de nouveau eu des problèmes. Il n'a pas donné de détails et nous n'avons pas insisté. Charles nous a parlé de ses problèmes avec la RATP. Il attendait le bus à un arrêt. Le pannonceau de l'arrêt annonçait le prochain bus dans un délai de 20 minutes. Au bout de ces 20 minutes, Charles regarde de nouveau le pannonceau. Celui-ci annonçait alors 10 minutes. Plein d'espoir, Charles a donc continué à attendre. Au bout des 10 minutes, il a aperçu le bus au loin mais celui-ci a tourné sur la place au lieu de se diriger vers l'arrêt de bus. Et il a disparu dans une direction inconnue. Le pannonceau a alors affiché une attente de 20 minutes. Charles a écrit à la RATP pour demander un remboursement du billet, puisque Charles n'a pas reçu le service pour lequel il avait acheté son ticket. La RATP n'a pas daigné lui répondre (contrairement à ce qui est arrivé à la blogueuse dans l'un des liens illustratifs ci-dessus ; mais est-elle mieux lotie que Charles ?).
Et le déplacement en Vélib' et en vélo ? Quelqu'un fait remarquer que les Vélib' ont souvent tendance à brûler les feux rouges. Olivier, qui se sent accusé à tort, répond que ce sont surtout les vélos personnels qui brûlent les feux rouges tandis que les Vélib' sont plus enclins à les respecter. Une autre infraction commune des vélos et des Vélib', c'est de rouler sur les trottoirs. Là, Olivier admet que cela lui arrive parfois. Charles précise que ce n'est pas toujours une infraction. Lorsque le cycliste est âgé de moins de huit ans, il a le droit de rouler sur le trottoir. Olivier nous avait bien caché son âge !
Le système des Vélib' n'est pas toujours compréhensible pour tout le monde. On cite ainsi des touristes qui ont voulu découvrir Paris sur deux roues. Ils ont souscrit un abonnement Vélib', ils ont pris un Vélib' à une station et ils ont arpenté Paris toute la journée. Le soir, ils ont rendu leur monture à une station Vélib' et ils ont appris que compte tenu du dépassement de temps, ils en avaient pour 35 euros de pénalité !
En marge de cette anecdote, notons que l'on peut souscrire un abonnement d'un jour. Curieuse extension de la notion d'abonnement !
Après le Vélib', voici Autolib' ! Il sera possible de louer une voiture aussi facilement qu'un vélo à l'heure actuelle. Néanmoins, la question se pose de savoir où seront les stations Autolib'. Déjà que les stations Vélib' empiètent sur l'espace précédemment réservé au stationnement des voitures particulières, qu'est-ce que cela va être maintenant ? Et une voiture, cela prend beaucoup plus de surface au sol qu'un vélo. Ou peut-être les stations Autolib' seront-elles dans des parcs souterrains ? David mentionne une initiative passée qui ressemblait à Autolib'. Pendant un certain temps, Hertz et Vinci auraient proposé un service « Hertz-Connect » permettant de louer des voitures de façon simplifiée.
Nous avons évoqué l'anecdote d'une personne qui a pris le taxi depuis Paris, pour aller à... Bruxelles. Le chauffeur de taxi et la cliente ont convenu du prix de la course avant le départ. Donc, si le chauffeur de taxi est prêt à faire la distance demandée et passer le temps demandé pour le prix convenu, il n'y a pas de raison pour ne pas faire le trajet Paris-Bruxelles et retour. Il y a quelques précautions à prendre, toutefois. Puisque la course est réglée au forfait, le compteur ne tournera pas. Donc le chauffeur de taxi ne doit pas oublier de couvrir le pannonceau du toit avec le capuchon réglementaire, pour signaler qu'il n'est pas en service normal. En effet, si un taxi est surpris en train de conduire un client et que son compteur n'est pas en train de tourner, il aura de sérieux problèmes...
Le soir de la réunion, il y avait le débat pour le second tour des primaires socialistes. Françoise nous a demandé pourquoi nous nous étions réunis ce jour-là au lieu de regarder le débat. [ Comme si elle ne savait pas que la règle est le deuxième mercredi du mois. ] Je rappelle qu'en mai 2007, la réunion avait eu lieu le jour du débat Sarkozy-Royal et que, ce jour-là, notre réunion avait eu deux participants.
Le dimanche précédent, c'était le premier tour des primaires socialistes. J'ai entendu dire qu'avec deux millions ou deux millions et demi de votants, la participation avait dépassé les prévisions. Je trouve au contraire que cela ne fait pas beaucoup. Lors des primaires Chevènement-Jospin du 21 avril 2002, il y avait eu 4 millions et demi de votants pour Jospin et 1 million et demi pour Chevènement. Et pourtant, on avait reproché à l'époque un fort taux d'abstention parmi l'électorat socialiste. Ce taux d'abstention, auquel il faut ajouter un certain nombre d'électeurs socialistes qui ont voulu faire les marioles lors du premier tour, avait permis à Le Pen de passer devant Jospin. Laurent conteste que l'on puisse dire que le 21 avril 2002 soit une primaire socialiste. En effet, ce jour-là il y avait des candidats qui n'étaient pas socialistes. Je réponds que le 9 octobre également, il y avait un candidat qui n'était pas socialiste : Jean-Michel Baylet.
À un moment, la radio en fond sonore a passé un extrait de Il Était une Fois dans l'Ouest. Laurent a fait le rapprochement avec un film qu'il a vu quelques jours plus tôt, le Professionnel. Et en effet, dans un cas comme dans l'autre, c'est Ennio Morricone qui a composé la musique du film. [ Il y avait d'autres choses à dire sur la musique du Professionnel. Cette musique a été utilisée pour la publicité pour une marque d'aliments pour chiens, puis elle a été reprise par « les Nuls » pour l'une de leurs publicités les plus célèbres, Royal Rabbin. Or, ainsi que je l'ai souvent constaté, les gens associent cette publicité au compositeur Vangelis. Bon, c'est vrai que si votre culture musico-cinéphile se résume à Mon Nom est Personne, René la Canne, la Cage aux Folles pour Ennio Morricone et les Chariots de feu 1492, la Conquête du Paradis et l'Opéra Sauvage pour Vangelis, il est facile d'associer Royal Rabbin à Vangelis. ]
Charles a évoqué un programme de recherche aéronautique qui a abouti à lester un avion avec des blocs de béton. [ Je n'ai pas trouvé de trace de cela dans ma bibliothèque ni sur Internet, mais peut-être n'ai-je pas cherché aux bons endroits. La seule mention que j'ai trouvée concerne un commentaire sur les avions désaffectés et exposés à l'entrée des bases aériennes ou des terrains d'aviation. ] Il évoque également les avions instables. Ce sont des avions qui ne peuvent pas planer sans une action continuelle sur les plans de contrôle (ailerons, dérive), sinon ils partent en vrille, comme une feuille morte qui tombe en tourbillonant. Laurent lui répond que cette technique d'avions instables est considérée comme suffisamment mûre pour être utilisée dans des avions de transport de passagers, comme l'Airbus A380 et le B-747-400.
Nous avons parlé des sièges éjectables, avec le cas du F-104 Starfighter, muni d'une dérive en « T », ce qui est susceptible de poser des problèmes au pilote qui s'éjecterait. C'est pour cela que des prototypes et même certains avions de série avaient un siège éjectable vers le bas. J'ai lu cela dans le livre The Right Stuff (qui a été traduit par l'Étoffe des Héros et a donné le film que l'on connaît). Dans ce livre, il est fait mention du dernier vol d'Iven Kincheloe. Son F-104 venait à peine de décoller que des voyants rouges se sont allumés et Kincheloe a envisagé de s'éjecter. Sauf que le siège s'éjectait vers le bas, c'est-à-dire vers la piste de béton quinze mètres en-dessous. Kincheloe a donc entamé un tonneau pour que le ventre de l'avion soit vers le haut au moment de l'éjection, mais il a mal calculé et il s'est éjecté à l'horizontale. Résultat, c'est le Major Robert White qui a pris sa place pour le programme X-15. Voir pages 62 et 63 de l'édition anglophone de poche chez Bantam Books.
La technique des sièges éjectables s'est considérablement améliorée depuis les années 1950. J'avais entendu parler de « sièges éjectables à recherche de la verticale » depuis quelques années, quand est arrivé le Salon du Bourget 1999 marqué par l'écrasement d'un Su-30. Comme on peut le voir dans les vidéos, l'avion était vertical et même un peu sur le dos lorsque les deux aviateurs se sont éjectés. Des sièges éjectables normaux auraient propulsé les deux aviateurs vers le sol. Mais les sièges éjectables du Sukhoï n'ont pas effectué une trajectoire en ligne droite, ils ont nettement infléchi leur trajectoire pour finir avec une vitesse oblique vers le haut.
Un autre accident pour lequel les vidéos ne sont sûrement pas sur YouTube ni sur Daily Motion, c'est le vol d'essai du F-117 en avril 1982, raconté par Bill Sweetman et James Goodall dans leur livre Lockheed F-117A, publié en 1990 par Foulis. Suite à quelques travaux sur le prototype du F-117, il y a eu une erreur de branchement entre la centrale inertielle et le calculateur de vol : la sortie « tangage » de la centrale était branchée sur l'entrée « lacet » du calculateur et la sortie « lacet » de la centrale inertielle était branchée sur l'entrée « tangage » du calculateur. Donc, lorsque le pilote a tiré sur le manche lors du décollage, le calculateur a manœuvré les ailerons pour faire cabrer l'avion. La centrale a correctement détecté cet angle de tangage et l'a transmis au calculateur. Le calculateur a donc reçu l'information qu'il y avait du lacet, mais pas de tangage. Il a donc amplifié l'action pour le tangage, tout en compensant le lacet inopportun. Ajoutez quelques itérations à ce quiproquo et vous comprendrez que l'avion s'est rapidement retrouvé sens dessus-dessous sur la piste.
Sur le comptoir du Maldoror il y avait des flyers pour une réunion sur les Indiens d'Amérique. Charles enchaîne pour expliquer que les Américains ont pratiqué l'eugénisme sur les Indiens. Chaque fois qu'une indienne qui accouchait lorsqu'elle était hospitalisée, les médecins la stérilisait en douce, sans lui demander son avis ni même la prévenir (le même genre de mesure s'appliquait aussi pour les gens pauvres). L'absence de fécondité de la femme entraînait des drames familiaux car elle remettait en cause la virilité de son époux et ainsi augmentait d'autant plus la désagrégation de la société indienne.
Charles raconte qu'il a visité New-York il y a plusieurs années et qu'à cette occasion, il a rencontré un Indien. Il a demandé à aller voir la réserve où habitait sa tribu pour des contacts plus larges. Celle-ci a refusé, car sa fierté ne pouvait pas supporter l'humiliation qu'un étranger puisse voir leur état miséreux, même si le fait qu'être européen fusse différent pour elle.
Charles raconte aussi que dans certains cas, les traités entre les blancs et les Indiens prévoyaient que les blancs auraient à leur disposition les terres des Indiens pour une durée limitée, du genre 99 ans. Et maintenant, que ce terme est arrivé, les Blancs sont bien embêtés d'apprendre qu'ils vont peut-être devoir déménager. La plupart du temps, ils ne le font pas. Mais ils doivent pour cela négocier avec les Indiens et lors de cette négociation, les Indiens ne manquent pas de faire valoir leur droits à des loyers.
En 2003, j'ai effectué un circuit touristique au Canada, avec hébergement en chambre d'hôtes. L'une de ces chambres d'hôtes était tenue par un Indien canadien. Au Canada, il n'y a pas de réserves indiennes, mais il y a des quartiers ou des villages habités en quasi-totalité par des Indiens. Il y a également des Indiens qui habitent dans des quartiers « blancs », comme c'était le cas pour la chambre d'hôtes. Lors d'une conversation, le propriétaire de la chambre d'hôtes a raconté qu'il y avait des problèmes sociaux importants concernant les Indiens du Canada, essentiellement ceux qui se trouvent dans des quartiers ou des villages « indiens » mais qu'aux États-Unis, ces problèmes sociaux étaient d'importance nettement moindre. Et pourquoi ? Parce que les Américains ont mené de nombreuses guerres indiennes au XIX^e siècle, ce qui a conduit fatalement à un quasi-génocide. Donc, la population indienne est très faible actuellement aux États-Unis et les problèmes sociaux sont eux aussi d'importance très faible. En d'autres termes, on pourrait résumer son opinion par : « Si nous avions été exterminés, nous aurions moins de problèmes maintenant. » Curieuse opinion pour quelqu'un qui aurait fait partie des victimes !