L'anniversaire de Sniper

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 9 juillet 2003

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Sniper,
Briac,
Richard,
Nicolas,
Olivier,
David (L),
Emmanuel,
Philippe (Brix), qui a mangé un blue-cheese burger et une coupe colonel et bu de la Blanche et qui regrette l'époque où j'indiquais individuellement le menu de chacun,
Philippe (BooK),
moi,
Eric (celui qui arbore un T-shirt Debian),
Stéphane,
D@vid
et Michael, un danois marié à une française et qui vit à Levallois-Perret.

La Taverne République propose une nouvelle carte où Brix et moi avons remarqué avec satisfaction la quasi-disparition de la police Comic sans, ainsi que l'apparition de mets exotiques, sans doute pour tenter de rappeler ses origines à notre csar-président. Nous avons mangé des blue cheeseburgers, des bacon cheeseburgers, des spaghetti carbonara, une côte de bœuf, du kangourou, des coupes colonel et des tartes Tatin ou du jour. Nous avons bu de la Beamish Stout, de la Blanche, de la Furstenberg, de l'Orangina et une Margarita. Pour fêter l'anniversaire de Sniper, le café et le digestif étaient offerts par la maison.

Comme à notre habitude, nous avons parlé de Perl, d'Internet, d'informatique et de sujets divers.

Perl

La réunion a eu lieu au rez-de-chaussée, car il y a eu des problèmes avec la réservation. Pour éviter cela, BooK envisage d'écrire un programme pour envoyer un message électronique de réservation. À la base, il serait simple à écrire, car la date de la prochaine réunion se trouve à un endroit connu du répertoire CVS. Pour mieux faire, Philippe envisage de faire un programme lancé périodiquement par cron. Si ce programme ne détecte pas de changement de la date de la prochaine réunion, il ne fait rien. Il n'envoie le message qu'en cas de modification. De plus, si le programme constate que la valeur avant modification était située dans le futur, il ajoute une petite phrase pour expliquer « Nous annulons donc la date du nn/nn/nnnn que nous avions réservée précédemment. » Et comment mémoriser la précédente valeur de la date ? Dans une variable initialisée par programme, ce qui veut dire que le programme est auto-modificateur...
Compte tenu de la présence de notre sponsor Richard, nous avons évoqué la mise en place du réseau WiFi pour la conférence. Les tests effectués par Richard et BooK montrent qu'une seule borne WiFi pourrait suffire pour couvrir les trois amphis si on l'installe au sous-sol. En effet, de la sorte, les interférences et le bruit électro-magnétique seraient réduits. Certains émettent des doutes car lorsque les participants seront présents, les conditions environnementales seront nécessairement différentes.
Michael est un adepte de FreeBSD et il était déjà en contact avec Eric (Cholet, pas le débianeur). C'est semble-t-il ainsi qu'il a eu vent de notre existence. Manque de bol, il vient à notre réunion alors qu'Eric assiste à OSCON. Quant à YAPC::EU, Michael aura la possibilité de venir à la première journée, les deux autres sont déjà retenues pour autre chose. Il en profitera pour revoir les membres de Copenhagen.pm, et éventuellement faire connaissance de ceux d'Aarhus.pm.
Ces dernières années, Michael a passé deux ans en France, puis deux ans à Copenhague et il est revenu en France à Levallois-Perret. Il aimerait bien travailler dans le sud, il est donc intéressé par Sophia-Antipolis, mais apparamment, la demande là-bas concerne essentiellement SAP ou Windows.
Nous avons annoncé à Michael qu'il y aura une personnalité de Perl à YAPC : M.J.D. Michael nous regarde avec étonnement et nous le regardons avec perplexité. Après quelques minutes d'incompréhension mutuelle, nous comprenons que celui que nous appelons « èm' jidi », il l'appelle « èm' jaydi » et pour lui, comme pour tous ceux qui prononcent correctement l'anglais, « ji » désigne la lettre « G ».
BooK reprend une interrogation qu'il a soumise à la liste le jour-même. À quoi sert le modificateur -P ? Pour ceux qui l'auraient oublié, ce modificateur permet de faire passer le source Perl dans le précompilateur C, ce qui permet d'utiliser des #include et de masquer certaines parties de code avec des #ifdef. Plus précisément, l'interrogation de Philippe est : « À quoi sert le modificateur -P, alors que le noyau Perl permet d'utiliser des filtres source ? » Mon idée est que le -P a précédé les filtres de source de plusieurs années et que depuis, les Perl5-Porters appliquent le principe « si c'est pas cassé, faut pas réparer ». Philippe me rétorque que c'est cassé :
- ce n'est pas disponible sous d'autres architectures, Windows, VMS, etc.,
- ça foire si cpp n'est pas installé,
- les différents préprocesseurs agissent différemment (par exemple, certains devinent ou croient deviner que // introduit un commentaire).
Eric demande quel est l'intérêt de Parrot ? Nous lui répondons que cela facilite le portage de Perl 6 d'une architecture à l'autre. Il suffira de porter la machine virtuelle sur la nouvelle architecture et tout le reste suivra rapidement sans effort. D'autre part, l'avantage de Parrot sur les autres machines virtuelles, comme celles de Java, est que Parrot est basé sur l'utilisation de registres, tandis que les autres machines virtuelles se basent sur l'utilisation d'une pile. Parrot est plus proche des architectures physiques, donc plus rapide. Finalement, il est prévu d'implémenter la plupart des langages de script importants sur Parrot. De la sorte, il sera plus facile de faire communiquer des morceaux de programme écrits dans des langages différents. Par exemple, on pourrait écrire un programme Perl qui utiliserait une bibliothèque Python.
Le premier langage de script important implémenté en Parrot pourrait très bien être... Perl 5 ! En effet, nous venons d'apprendre le lancement du projet Ponie, consistant à porter Perl 5 sur Parrot. Ce projet est mené par Artur Bergman et sponsorisé par Fotango.
Philippe a promis son article sur la documentation pour le 5 août. Il ne sait pas s'il sera fini à temps. Tout ce qui concerne la documentation locale, c'est-à-dire les fichiers POD inclus dans la distribution, est écrit, mais il manque encore la partie sur la documentation externe, c'est-à-dire les listes de diffusion, les forums et les sites web. Également, il souhaite que j'insère quelques mots sur le module diagnostics.
À un niveau plus général sur les articles, Philippe souhaite réorganiser le répertoire CVS, de façon à classer les articles par catégorie.
D@vid n'arrive pas à utiliser ImageMagick sous Perl 5.8, il y a incompatibilité de bibliothèque. Il n'a pas de gros besoins, il souhaite seulement prendre des images grand format et les réduire pour obtenir un thumbnail. On lui suggère d'utiliser Apache::Gallery à la place.
Le karaoké qui se déroulait au sous-sol a donné des idées à David : pourquoi ne pas composer des chansons à la gloire de Perl ? Il pense notamment à Material Perl par Madonna. [ À noter qu'il existe déjà des chansons sur le logiciel libre. Il y a également eu un article sur Use Perl présentant une chanson à la gloire de Perl. Le problème, c'est que j'avais encore en mémoire une page web mélangeant les Beatles, Unix et C. Finalement, peut-être aurons-nous des échos des chansons d'Allison Randal à OSCON... ]
Perl est plus puissant que awk, mais pour certaines tâches, awk est plus simple à mettre en œuvre que Perl. David évoque un one-liner qu'il avait envoyé à Philippe pour son article. Cet « uniligne » était en fait un script shell comportant des commandes élémentaires telles que sort et un script awk ou deux, le tout relié par des pipes. N'ayant pas retrouvé cet exemple, je vous en présente un autre. Supposons dans toutes les informations données par df, seul le pourcentage d'occupation nous intéresse en plus du point de montage du système de fichiers. Il est rapide d'écrire :
```
df | awk '{ print $6 "\t" $5}'
```
sans même consulter le man. Si l'on veut faire la même chose avec Perl, il faut alors taper :
```
df | perl -anl -e 'print "@F[5, 4]"'
```
et j'ai été obligé de taper perldoc perlrun pour me rappeler que le découpage automatique se demande avec l'option -a. Lorsque la tâche est suffisamment simple, c'est awk qui l'emporte aussi bien pour le golf que pour la rapidité d'exécution.
[ Note de BooK ] L'exemple était dans mon article pour Linux Mag 50, tout au début :
```
awk '{print $3}' access.log | sort | uniq -c | sort -nr
```
Ma première tentative pour en écrire la version Perl était beaucoup moins efficace sur un gros fichier. Il semble qu'à l'époque je n'ai pas écrit mon script au mieux... car je viens d'écrire celui-ci pour l'occasion (sans me référer à perlrun, mais c'est peut-être justement parce que j'avais écrit cet article pour LM50) :
```
perl -ane '$c{$F[2]}++;END{print reverse sort map { sprintf "%7d\t$_\n", $c{$_} } keys %c}' access.log
```
Et la comparaison avec awk|sort|uniq|sort tourne à l'avantage de Perl, avec un fichier de log de 57.739.075 octets :
```
awk

real    0m56.803s
user    0m51.040s
sys     0m1.460s

Perl

real    0m21.375s
user    0m19.390s
sys     0m0.470s
```
À mon avis, les raisons de cette performance accrue par rapport à ma première version sont bien expliquées dans l'article de Uri Guttman et Larry Rosler A Fresh Look at Efficient Perl Sorting (traduit en français par Jérôme Quelin sous le titre Un nouveau regard sur Perl et les tris). Pour résumer, l'utilisation de sort sans routine de tri est extrèmement efficace.
Au fait, d'où vient le nom awk ? Aho, Weinberger et Kernighan se sont réunis un jour pour savoir comment nommer le programme sur lequel ils travaillaient. C'était tard dans la nuit, ou plus exactement tôt le matin. L'un des trois, dont l'histoire n'a pas retenu le nom, avait tendance à somnoler. L'un des deux autres lui a posé la question du nom du programme tout en lui lançant un coup de coude. Sous l'effet du choc, l'endormi a poussé un simple « Awk ! »... et le nom est resté. BooK signale une autre étymologie qui, d'ailleurs, figure dans le lexique d'Amélia. Awk serait en fait l'abréviation de awkward, « bizarre » ou « maladroit ».

Internet

Il y a eu une discussion sur les logiciels d'accès à Usenet, notamment quels étaient les mieux adaptés au téléchargement des gros fichiers diffusés par l'intermédiaire des groupes alt.binaries.*. J'ai retenu le nom de bnr, qui fonctionne sous Windows. Il y a également pan pour lire les nouvelles, suivi par unrar pour désarchiver les binaires et par pour le contrôle de parité.
À ce propos, ça y est, depuis la veille BooK a de nouveau un accès haut débit. Il conseille aux autres qui voudraient changer de fournisseur d'accès d'attendre que la liaison soit établie et bien testée avec le nouveau fournisseur avant de résilier l'abonnement avec l'ancien. Dans son cas, il lui a fallu plus de trois mois entre la demande d'abonnement à Free (1^er avril) et l'obtention d'une connexion fiable (mardi 8 juillet). Il n'est pas satisfait de la façon dont la hot-line est organisée. Il y a deux numéros de téléphone, avec des tarifications différentes. Sur la ligne à forte tarification, le robot répondeur indique combien de personnes sont en attente, ce qui permet de savoir s'il vaut mieux raccrocher et réessayer un peu plus tard. Sur la ligne bon marché, on n'a pas cette indication, donc on a tendance à rester en ligne. Du coup, le coût de la communication n'est pas forcément plus faible. Finalement, il nous décrit la Free Box en fonctionnement. Les seuls accessoires de contrôle sont deux diodes électro-luminescentes. Selon la couleur de la diode, le fait qu'elle clignote ou pas, selon la vitesse de clignotement, cela indique à quel stade de l'établissement de la connexion nous nous trouvons. Mais il aurait été très facile de procurer ces indications de façon plus claire.
Briac a découvert un site qui rassemble les logos de diverses origines : marques de produits commerciaux, papier à en-tête, etc. Pour Nicolas, même si l'on trouve le logo d'une administration dans ce site, il n'est pas possible de créer un document prétendant émaner de cette administration. La véritable authentification des administrations, c'est le style et la tournure des phrases produites. Ainsi, nous pouvons dire : « Dépêchez-vous ! » ou, de façon plus formelle, « En espérant une réponse rapide à notre demande », mais seule une administration sera capable de sortir la phrase que nous donne Nicolas :
L'intéressé sera tenu d'obtempérer dans les plus brefs délais.
(Phénomène également connu chez les anglophones, voir la fin de l'article référencé)
Briac et Nicolas ont échangé leurs impressions sur SpamAssassin. Depuis peu, est apparu un message de spam qui prend SpamAssassin en défaut. Le sujet du message est quelque chose comme :
You're sick of spam
et les règles actuellement utilisées par SpamAssassin font que ce message reçoit une note très faible, ce qui le classe à tort parmi les messages légitimes.

Informatique

Nicolas a apporté son dernier joujou. C'est un assistant personnel, marque Zire si je me souviens bien. Avec cela, il tient son agenda et son carnet d'adresses à jour, il modifie des documents Word, il prend des photos, il regarde des films en DivX et il joue à Boulder Dash. Il n'a pas pris le modèle qui vérifie la pression des pneus. À noter que si la personne à côté de Nicolas ne voit pas l'écran du PDA, il lui est impossible de savoir si Nicolas est en train de taper du Word ou en train de jouer à Boulder Dash. Utile pour les réunions... Avec son PDA, Nicolas a découvert les joies de la connectivité totale. En regardant un PC sous toutes les coutures, il a découvert un port IRDA qui n'était pas signalé et il a pu vérifier ainsi qu'il pouvait beamer des données entre son PDA et ce PC. Quel est l'intérêt de voir un film sur un écran aussi petit, alors que l'on pourrait utiliser un vrai PC avec un vrai écran ? C'est pour les voyages en train : il est impossible de déployer son desktop ou son lecteur DVD de salon et les laptops ont une autonomie moindre pour un prix supérieur.
Un problème épineux avec les PDA est celui de l'absence de clavier et donc de la saisie de caractères avec simplement le stylet. David évoque la méthode Graffiti version 1, qui n'est plus utilisée. Avec cette méthode, la zone de saisie est composée de neuf points disposés en carré. Le point du centre est le point origine, avec un rôle particulier. Pour saisir un caractère, il faut poser le stylet sur le point origine, puis décrire un trajet plus ou moins long sur les huit points du pourtour et enfin revenir au point d'origine, ce qui achève la saisie du caractère. On peut alors enchaîner avec la saisie d'un deuxième caractère, revenir au point origine, saisir un troisième caractère, etc., le tout sans lever le stylet de la surface sensible. Avec un peu d'entraînement, on arrive à une vitesse de saisie comparable à l'écriture manuscrite ou à la frappe sur clavier, voire une vitesse supérieure. Le problème, c'est lorsque l'on revient au système crayon + papier, on risque de continuer à utiliser Graffiti et le résultat est un gribouillis infâme sur une zone très localisée de la feuille. Pour l'apprentissage initial, David donnait un ordre de grandeur de 2 heures pour apprendre la saisie de la plupart des caractères.
Pour Nicolas, le PDA est un gadget. Il peut s'avérer utile et lui faire gagner du temps dans certains cas, mais cela reste malgré tout un accessoire facultatif et remplaçable. En revanche, il constate que pour un certain nombre de gens, le PDA est un élément central de leur activité, car c'est le seul endroit où figure leur agenda (emploi du temps, rendez-vous, etc), leur carnet d'adresses et vraisemblablement d'autres informations cruciales.
Certains participants travaillent dans des entreprises où la messagerie se base sur Lotus/Notes. Ce logiciel utilise une ergonomie et un look and feel totalement à l'opposé de ceux des applications Windows. Les fenêtres ont bien un bouton avec une croix en haut à droite, mais il est impossible d'utiliser ce bouton pour fermer la fenêtre. De même, certaines actions requièrent que l'utilisateur fasse un double-clic droit, non pas un double-clic normal avec le bouton gauche de la souris. Le fonctionnement également peut surprendre les utilisateurs. Avec Outlook, il est possible d'ouvrir un document joint, de le modifier sous Word et de le sauvegarder. Avec Lotus/Notes, c'est possible également, sauf que le document joint n'est pas affecté par la modification, la sauvegarde concerne un fichier temporaire avec un nom du genre ~WRL0023.tmp. Cela dit, avec Exchange, vous ne pouvez pas non plus ouvrir un fichier joint, le modifier et le sauvegarder. D'autre part, si le serveur Lotus/Notes ou le réseau local tombe alors que vous êtes connecté, vous ne pouvez pas fermer votre client Lotus/Notes. Ou plutôt, vous êtes obligés de le faire de façon « sale », ce qui consiste sous Windows 2000 à flinguer cinq services sur votre machine.
Puisque nous parlions de fichier temporaire, Sniper signale qu'il connaît une société dans laquelle les machines Windows ont une tâche qui nettoie le répertoire des fichiers temporaires toutes les deux heures. Bien sûr, vous sauvegardez vos documents Word toutes les 3 minutes, ce qui fait que vous ne perdez que 3 minutes de travail, n'est-ce pas...
Traduire les logiciels en français, voilà une bonne idée ! Sauf que parfois, cette idée n'est pas si bonne que cela. Par exemple, si votre démon envoie des messages en français dans le fichier log, l'outil d'analyse des logs aura peut-être quelques problèmes pour comprendre le français. Quant à obtenir de l'aide via Google ou via un site spécialisé, la recherche risque d'être vaine.
Mais il y a eu pire. Je ne sais plus quel logiciel permettait d'écrire des macros. Avec la version française, vous deviez écrire si ... alors ... sinon ... finsi et la macro obtenue était inutilisable sur la version anglaise qui ne comprenait que des if ... then ... else ... endif.
Le terme anglais désignant les ordinateurs portable laisse supposer que l'utilisateur peut poser sans problème son portable sur ses cuisses ou dans son giron ( lap = « giron »). Sniper s'est aperçu que c'était faux : au bout d'un moment, l'alimentation a tendance à chauffer sérieusement. Pour Briac, l'intérêt des portables ne réside pas tant dans leur portabilité, mais dans leur volume réduit. En les rangeant sur une étagère, écran replié, on peut disposer ainsi d'une série de serveurs bas de gamme.
Nicolas a évoqué deux outils pour administrateurs système. D'abord, Nessus, un scanneur de sécurité. Ensuite, logsurfer, pour éplucher les fichiers logs.
Quelques-uns ont parlé des commandes su et sudo et de leurs mérites respectifs. Sur certains systèmes Unix, seuls les membres du groupe wheel peuvent utiliser su. Lorsque RMS a créé GNU (qui, je vous le rappelle, « n'est pas Unix »), il a décidé que cette restriction était une restriction fasciste et que tout le monde pouvait utiliser su, compte tenu uniquement des autorisations habituelles définies par la commande chmod.
Puisque nous parlions de RMS, il paraît que du temps où il était au MIT, son mot de passe était la chaîne vide, c'est-à-dire qu'il se contentait d'appuyer sur la touche « Entrée ». Est-ce toujours le cas ?
David évoque une publicité de la fin des années 80 pour un nouvel ordinateur personnel. La machine proposée avait 1 Mo de mémoire vive. Et, comme l'annonçait la publicité, « cela veut dire que vous n'aurez plus jamais besoin de changer d'ordinateur. »

Divers

Nicolas nous a parlé en long, en large et en travers de ses expériences en paint-ball ; de la différence entre le débutant qui est tellement crispé qu'il ne tire pas partie des occasions de tirer et qui termine la partie avec sa dotation de 50 billes à peine entamée d'une part, et le joueur confirmé qui trouve que sa dotation de 1000 billes est insuffisante pour la durée de la partie d'autre part ; des « para-militaires » qui arrivent vêtus d'un treillis camouflé et à qui l'on propose d'utiliser plutôt une combinaison vert fluo ou rose fluo, c'est plus fun ; du bleu qu'il a eu et qui faisait toute la longueur de la cuisse, à cause d'une rafale perdue par un de ses coéquipiers ; de ceux qui avaient gagné à un concours un seau entièrement rempli de billes et qui ont tout perdu lorsque le seau s'est renversé sur l'autoroute ; de sa préférence pour le jeu en salle plutôt que les parties en pleine forêt ; de ceux qui ont réinventé le concept d'arme collective, avec un tireur qui vise et tire en rafales et un chargeur qui verse les billes dans le réservoir au fur et à mesure des rafales.
BooK me parle d'un article sur les « aptonymes », article qui figure dans l'un des derniers numéros de la revue oulipiste. Il me donne l'exemple d'une boucherie, située à l'angle de deux rues. Cette boucherie porte le nom du patron, soit « Boucherie Delangle ». Ou bien alors, M. Marron, avocat de son état.
Quelqu'un au collège de 'Pataphysique rève de réorganiser les codes postaux français de la même manière que les arrondissements de la ville de Paris, en forme de gidouille. Et lorsqu'Eric est arrivé, avec son T-shirt Debian, BooK y a vu une représentation de la gidouille. La première fois que j'ai entendu parler de Debian, la distribution la plus à jour était la distribution Potato. Donc, pour moi, le logo de Debian représentait plutôt une pelure de pomme de terre.
En fouillant dans ses affaires pour remettre des papiers à D@vid, David a trouvé de la monnaie australienne. La couleur des billets est criarde. C'est vrai, depuis la sortie du billet de Saint-Exupéry en 1994, nous aurions dû être habitués en France. Mais les billets français (et maintenant les billets européens) ont une seule couleur dominante. Certains billets australiens ont deux couleurs dominantes, l'une au centre et l'autre sur les bords droit et gauche. Une particularité qui n'existe, à ma connaissance, que pour les billets australiens, c'est qu'ils sont plastifiés. David explique qu'ainsi, il est impossible de les déchirer par inadvertance, il faut y mettre de la bonne volonté. Dans le temps, la reine Elisabeth (qui, je le rappelle, est également reine du Canada et reine de la Nouvelle-Zélande) figurait sur les billets de 1 dollar. Il y a quelques années, les billets de 1 dollar ont été supprimés pour laisser la place à des pièces. Et peu de temps après, les billets de 5 dollars ont changé de graphisme et la reine est réapparue.
Il était question de téléphones portables, d'oreillettes BlueTooth et de vol à l'arraché. J'émets la suggestion que pour se garantir autant que faire se peut contre le vol du téléphone portable, il suffit de se mettre à l'abri, par exemple dans une cabine téléphonique, avant d'utiliser son téléphone portable. [ Et maintenant, je révèle mes sources d'inspiration. Il y a eu un dessin de Zévar ou de François Cointe, à l'époque du Bibop, où un utilisateur de téléphone portable se réfugiait dans une cabine téléphonique pour éviter la pluie... alors qu'il y avait la queue pour téléphoner. Il y a eu également « les Bidochon épuisent le forfait », dans lequel... ou plutôt, lisez-le vous-mêmes. ]
Stéphane étant en train de travailler sur un article sur le système bibi, je lui ai apporté un livre sur Boby Lapointe (mais il n'a pas jugé nécessaire de me l'emprunter). Dans ce livre, il y a une biographie du chanteur, le texte des chansons les plus connues, des témoignages et aussi la description du système bibi. Notamment, il y est dit que le système s'appelle « système bibi-binaire ». Il y a le système binaire pour la base 2, le système bibinaire pour la base 2², c'est-à-dire la base 4, et le système bibi-binaire, abrégé en système bibi, pour la base 2^2², c'est-à-dire la base 16. Cela dit, à d'autres endroits, le texte utilise le terme bibinaire pour la base 16, ce qui fait que l'erreur est devenue la règle.
Un autre élément qui apparaît dans le livre, mais ni dans l'article de Stéphane ni dans ses sources, c'est que Boby Lapointe a créé des caractères spéciaux pour le système bibi. L'auteur définit un rectangle dans lequel s'inscrira chaque caractère et il attribue une puissance de 2 à chaque coin :
- 8 en haut à gauche,
- 4 en bas à gauche,
- 2 en haut à droite
- et 1 en bas à droite.
Le glyphe correspondant à un chiffre est composé sur ces principes : si une puissance de deux apparaît dans le chiffre, alors le glyphe possède une extrémité ou un angle sur le point correspondant ; s'il y a deux bits ou plus à 0, chacun est est évité grâce à un arc de cercle passant au large ; s'il n'y a qu'un seul bit à 0, il est carrément ignoré ; un glyphe est tracé en un seul trait (pas de bifurcation comme pour un « E » ou un « Y ») qui passe par les points des puissances de 2 dans l'ordre décroissant. Nous avons donc :
- pour 4 bits à 1, le glyphe 15 / DI ressemble à un « N » inversé ou à un « I » cyrillique
- pour 4 bits à 0, le glyphe 0 / HO ressemble à ce que nous connaissons habituellement
- pour 3 bits à 1, les glyphes évoquent un « L » normal ou inversé, un « V » ou un lambda,
  - 7 / BI
  - 11 / KI
  - 13 / DA
  - 14 / DE
- pour 2 bits à 1, les glyphes utilisent une ligne courbe (sinon il y aurait ambiguïté, par exemple, entre une ligne verticale plutôt à gauche pour 12 et une ligne verticale plutôt à droite pour 3),
  - 3 / HI
  - 5 / BA
  - 10 / KE
  - 12 / DO
  Cas particuliers les deux bits sont diagonalement opposés. Dans ce cas, le glyphe est un zig-zag, avec des portions verticales aux deux extrémités correspondant aux bits à 1.
  - 6 / BE
  - 9 / KA
- pour un seul bit à 1, les glyphes sont constitués d'une amorce de ligne verticale provenant de l'angle attribué au bit en question, ligne verticale qui se poursuit en gidouille (comme le faisait remarquer BooK).
  - 1 / HA
  - 2 / HE
  - 4 / BO
  - 8 / KO
Et sur l'une des dernières pages décrivant le système bibi, nous avons droit à une table de Pythagore ; le problème, c'est qu'elle a été imprimée à l'envers... Voici toutefois une table, réduite à 6x6