Le retour d'un grand ancien et l'arrivée d'un petit nouveau
Un historique de toutes nos réunions
Table des matières
La voix du secrétaire (Jean)
Cela faisait un an moins un jour que nous ne
l'avions pas vu, et il est réapparu au sous-sol de la Taverne République :
voici le retour de Kai ! Également, nous avons fait connaissance
d'un petit nouveau, Philippe. Si ça continue comme cela, les « David »
vont être en minorité par rapport aux « Philippe ».
Présents à la réunion :
- Kai,
- Philippe (le nouveau),
- BooK,
- Stéphane,
- Sylvain,
- Emmanuel,
- Guillaume,
- Charles,
- Briac,
- Sniper,
- David (notre tsar),
- D@vid,
- et moi
Cela fait 13 personnes, alors que j'en ai compté 14 à un moment de
la soirée. Qui ai-je donc oublié ?
Nous avons mangé des œufs mayonnaise, des choucroutes montbéliardes,
des bacon cheese burgers, des côtes de veau,
des confits de canard, des salades, des dames blanches, des nègres en chemise, des crèmes
brûlées et des crèmes caramel. Nous nous sommes désaltérés avec de la
Kriek, de la Warsteiner, de la Stout, du Pepsi-Cola, et une
Margarita. Le Champagne et les cafés étaient offerts par la maison.
Nous avons parlé de Perl et de sujets connexes, surtout de
sujets connexes, d'ailleurs. Nous avons également parlé
d'Internet, d'informatique
et de sujets divers.
- L'année s'annonce bien pour la communauté Perl. Il y aura pas moins de
6 conférences :
TPC,
YAPC Amérique du Nord,
YAPC Europe,
YAPC Israël,
Perl Whirl
(la croisière aux alentours d'Hawaï) et
The German Perl Workshop.
- En attendant, pour nous, il faut préparer
Linux Expo,
qui aura lieu
au début du mois de février. Contrairement à ce que certains avaient
cru, la conférence se déroule du mardi au jeudi, il n'y a pas de
week-end concerné.
- Comment lire les éléments d'un tableau deux par deux ?
Il paraît que l'on peut utiliser
each
comme dans l'exemple suivant.
my @tab = qw(a b c d e f g h);
while (my ($x, $y) = each @tab)
{
print "$x $y\n";
}
[ J'ai essayé d'exécuter cet exemple mais j'ai eu un message d'erreur. ]
Attention toutefois s'il y a un nombre impair d'éléments, on obtient un
avertissement Uninitialized value. Si l'on veut les dérouler
trois par trois (ou quatre par quatre, ou...), on peut toujours
utiliser
splice,
mais c'est moins élégant et cela a
des effets de bord sur le tableau :
my @tab = qw(a b c d e f g h);
while (@tab)
{
no warnings 'uninitialized';
my ($x, $y, $z) = splice @tab, 0, 3;
print "$x $y $z\n";
}
- En lisant le source de
Image::Info::JPEG,
Sniper a trouvé la portion de code suivante :
BEGIN {
my $f = ($] >= 5.008) ? <<'EOT' : <<'EOT';
sub with_io_string (&$) {
open(my $fh, "<", \$_[1]);
local $_ = $fh;
&{$_[0]};
}
EOT
sub with_io_string (&$) {
require IO::String;
local $_ = IO::String->new($_[1]);
&{$_[0]};
$_->close;
}
EOT
eval $f;
die $@ if $@;
}
Ce genre de construction l'a surpris. Il aurait plutôt initialisé
deux coderefs et il aurait choisi d'utiliser l'un ou l'autre
en fonction de la version $]. En regardant plus attentivement,
on suppose que l'auteur a utilisé cette construction pour
effectuer un require conditionnel, le module
IO::String
nécessitant la version 5.8.0.
- Stéphane est en train de travailler sur la
traduction
de la nouvelle édition de
Perl Pocket Reference.
La traduction précédente, qui date
de la même époque que celle d'Amelia, est due à Kai. De façon curieuse,
une recherche sur Amazon
avec le nom de Kai donne cette traduction, alors
que d'une manière générale les traducteurs ne sont pas crédités.
- Pour en revenir à la
traduction d'Amelia,
Philippe rappelle qu'il y a
eu un autre traducteur, qui a jeté l'éponge après avoir traduit la préface
et le premier chapitre. Son nom n'apparaît nulle part dans Programmation
en Perl. Toutefois, Philippe a trouvé son nom lorsqu'il est
tombé sur la version initiale de la couverture d'Amélia. Son prénom est
Pierre-Henri, ce qui donne comme initiales... PHP !
- BooK a également eu une conversation au téléphone avec
Jean Zundel, le traducteur de
Fido.
Il s'est retrouvé
sur cette traduction parce qu'un jour, il a rencontré un ami de chez
O'Reilly
et qu'il lui a demandé comment faire pour apprendre Perl.
Celui-ci lui a proposé de traduire le livre, ce serait un bon moyen de
le lire attentivement. Toutefois, il le reconnaît lui-même, il n'a pas
pour autant un très bon niveau en Perl. Notamment, il y a certains
passages dans les expressions régulières qu'il n'a pas très bien
compris. BooK avait remarqué. Jean Zundel
a promis de venir à la prochaine réunion.
- Sniper nous raconte que Natacha est en stage chez Danone.
En évoquant la conférence YAPC::2003 avec un de ses responsables,
celui-ci lui a signalé qu'il connaissait un américain qui serait
intéressé pour parler dans ce genre de conférence. « Et comment
s'appelle-t-il ? » « Steve Jobs. »
- À ce propos, BooK rappelle que tous les alpha geeks de
Perl utilisent un iBook sous Mac OSX. Non, réponds-je, il y a
Larry qui utilise un Sharp (je crois) avec
Red Hat (j'en suis sûr,
j'ai vu le logo par-dessus son épaule à Munich).
- Guillaume demande quel est l'intérêt d'insérer la
documentation POD
au sein du fichier source. Pour lui, la documentation est installée
sur un serveur de documentation et il n'a pas besoin de disposer du
POD sur les différentes machines où il travaille en Perl, cela gaspille
inutilement de la place disque. Certains (dont BooK) lui répondent
que cela permet d'avoir au même endroit le code et sa documentation,
donc la cohérence entre les deux est facilitée. L'inconvénient est
que le programmeur est obligé de disposer son code dans l'ordre où
il veut que la documentation apparaisse. Mais comme dit BooK, l'ordre
des traitements n'a pas vraiment d'importance lorsque l'on décrit
une API. Il signale également que certains modules ont séparé le
code de la documentation. Je ne me souviens plus quel exemple il a donné,
mais j'ai trouvé que c'est le cas du module POSIX dans la distribution
standard : il y a deux fichiers différents, POSIX.pm et POSIX.pod.
Finalement, il signale que l'on peut aller encore plus loin et coder
les jeux de tests
au sein du code et de la documentation. Mais cela ne
fonctionne pas très bien.
- Pour les articles, les auteurs potentiels ont parfois des problèmes
d'inspiration. Ainsi, Sniper avait l'intention d'écrire un article sur
File::Find
mais après réflexion, il trouve qu'il n'y a
pas grand-chose à raconter. [ Ce qui me fait penser qu'Olivier
a dit la même chose à la réunion précédente au sujet de son article
sur les tableaux et les listes. ] De même, Sniper pensait écrire quelque
chose sur les packages
Debian
mais il s'est fait devancer par BooK.
Ou alors, peut-être un article sur IRC...
- Kai cherche à savoir comment ont évolué les
Perl Monks
qu'il connaît.
Il constate un désintérêt de certaines personnes.
BooK et Briac ne se connectent plus, ils utilisent un automate
pour le faire, cela leur rapporte deux points d'expérience de
temps en temps. Il n'y a guère que
David
pour participer activement au site.
- Après le passage du Père Noël, Sniper et BooK ont trouvé chacun
un appareil photo numérique dans leurs souliers. Du coup, ils ont
passé une bonne partie de la soirée à photographier tout le monde
et n'importe qui. Il y a des lumières dans tous les sens, certaines
destinées paraît-il à éviter que les sujets photographiés aient les
yeux rouges, d'autres pour évaluer la distance et faire la mise au
point, etc. Il n'y a pas pour l'instant de
lecteur de messagerie électronique.
- Tant qu'il s'agit de faire des photos, pas de problème. Les appareils
comportent cependant des fonctionnalités évoluées, pour avoir par exemple
une webcam. Sniper s'est renseigné pour savoir comment écrire des
programmes pour piloter ces fonctionnalités, sous Windows ainsi que sous
Linux. La réponse est que c'est effectivement possible, il suffit de
se procurer le SDK, valable pour les deux systèmes d'exploitation.
Il s'est donc procuré le SDK, lequel contient des DLL... et rien d'autre !
- Pour en revenir aux simples photos, est-il possible de faire du
traitement d'image
sous Perl ? Sans doute ; il doit bien y avoir
quelques modules sur CPAN pour ce faire. Il en existe effectivement deux.
Le premier
interface ImageMagick
avec Perl. L'autre requiert l'installation
de la totalité de CPAN pour vérifier les dépendances inter-modules.
- Guillaume, comme il nous l'a déjà raconté, s'occupe bénévolement
des différents logiciels fournis dans les diffusions Mandrake successives.
Il évoque un accessoire de surveillance du système analogue à xosview.
Cet accessoire s'appelle
hotbabe.
Son originalité par rapport
à xosview, c'est que la charge de la machine n'est pas représentée
par une ligne de couleur mais par l'habillement variable d'une jolie fille.
Lorsque ce logiciel a été ajouté à la liste des programmes à diffuser,
certains ont
réagi violemment
sans même chercher à savoir à quoi servait
ce programme. Rien qu'au titre, le programme leur semblait politiquement
incorrect. Heureusement, il y a le
PLF.
- Nous connaissons depuis longtemps l'aversion de D@vid à l'encontre
de KDE.
Il nous apprend maintenant qu'il n'aime pas non plus
GNOME
(la dernière version). Finalement, il a adopté WindowMaker.
BooK prédit que bientôt D@vid migrera vers screen, d'autres
évoquent la possibilité de se passer de la souris et du clavier
pour entrer directement les octets aux clés.
- Outre son appareil photo, BooK a trouvé dans ses souliers le
livre de Kevin Mitnick.
- Où l'on reparle de Conway, l'autre, John. Quelqu'un a trouvé le
moyen de simuler des
portes NAND
en
Life.
On va pouvoir créer des UAL, des mémoires, des bus...
et des
ordinateurs complets
en Life !
- Lorsqu'il a été question de Perl Whirl, Charles a signalé
qu'il y a des gens qui parlent français à Hawaï, alors que cela
fait partie des États-Unis d'Amérique. Cela me rappelle l'anecdote
que racontait mon père à propos de la Libération en août 1944.
Lorsqu'il a vu pour la première fois un soldat américain, il s'est
précipité vers lui et a tenté tant bien que mal de lui souhaiter
la bienvenue en anglais. Le GI lui a alors répondu, si je me
souviens bien « Te fatigue pas, mon gars, chuis d'Pantin. »
- Une discussion historique a suivi au sujet des Français libres.
Certaines troupes françaises ont eu un équipement américain à partir
du débarquement en Afrique du nord, novembre 1942. C'est le cas
notamment de la 2e DB du
général Leclerc
et, je crois, des
troupes du général Juin qui ont combattu en Italie. D'un autre côté,
d'autres Français avaient un équipement britannique : les pilotes
français des FAFL,
les commandos
du commandant Kieffer.
Et n'oublions
pas les pilotes du Normandie-Niemen avec leurs uniformes et leur
équipement soviétiques.
- Nous avons évoqué les combats fratricides des Français contre les
Anglo-Américano-Français. Il y a eu la résistance de quelques heures
lors du débarquement du 8 novembre 1942, lorsque la majorité
des Français d'Algérie et du Maroc était de tout cœur avec les
Anglo-Américains, mais que certains généraux ont voulu résister
par principe, histoire de ne pas déposer les armes sans rien faire.
Il y a eu également le
drame de Mers-el-Kébir,
mais le contexte était
très différent. C'était en juillet 1940, juste après la capitulation française en
métropole. Les Britanniques voulaient éviter que les Français livrent
leur flotte aux Allemands.
L'amiral Somerville
a donc lancé un ultimatum à
l'amiral Gensoul.
Suite à un problème de communication entre les deux amiraux, Gensoul
a rejeté cet ultimatum, Somerville a ouvert le
feu sur ses alliés de la veille et 1300 marins français sont morts
sans justification.
Ma connaissance sur ce sujet vient en grande partie d'un livre de
Warren Tute,
The Reluctant Enemies,
qui traite de « la
dernière guerre entre la Grande Bretagne et la France,
1940-1942 ». Outre Mers-el-Kébir et le débarquement
Torch, il traite des combats de Dakar et de la campagne de
Syrie.
- Charles évoque un autre problème de communication. Une dizaine d'années
plus tard, pendant le siège de Diên-Bien-Phu, le Q.G. de l'Armée de Terre
et celui de l'Armée de l'Air au Viêt-nam se trouvaient dans la même villa,
l'un au rez-de-chaussée, l'autre au premier étage. Mais comme les deux généraux
ne pouvaient pas de sentir, ils communiquaient par estafettes...
- Sniper fait le rapprochement avec une situation qu'il connaît actuellement.
Certains de ses collègues communiquent par messagerie électronique alors
que leurs bureaux sont éloignés de quelques mètres. Je n'ai pas pensé sur
le coup à l'explication suivante : si leurs messages concernent
le boulot, ils agissent peut-être de la sorte pour conserver une trace
permanente de leurs discussions. En revanche, si c'est pour parler de ce
qu'ils ont fait le dimanche précédent...
- Stéphane et David ont eu une longue conversation
scientifique dont j'ai manqué le début. David signale notamment que,
selon les derniers calcluls, l'âge de l'univers « est compris
entre 11,5 milliards d'années et 20 milliards d'années, avec
une probabilité de 95 % ». Ce qui correspond, peu ou prou, à
quelques MahaYugas (ou grands cycles) ; ce qui n'est dans la cosmogonie
indienne qu'un millième d'une journée de Brahma. Ces tendances aux
spéculations avec des nombres astronomiques(!) expliquent peut-être
que la numérotation décimale et Ramanujan nous viennent du continent indien.
- Les scientifiques se posent la question de savoir si les constantes
physiques sont réellement constantes ou bien s'il ne leur arrive pas parfois
de varier un peu. Stéphane parle alors du
principe
anthropique
(David a cru
qu'il s'agissait du principe entropique, mais cela n'a rien à voir).
« Anthropique » signifie « qui concerne l'Homme ».
Selon ce principe, le jeu de valeurs des "constantes" physiques (vitesse
de la lumière dans le vide,
constante de Planck,
charge de l'électron...) pourraient être
un cas très particulier : ce serait le jeu de valeurs qui a abouti à
l'émergence de la vie sur terre. Si les constantes avaient eu d'autres valeurs,
alors un certain nombre de phénomènes se seraient produits différemment,
voire pas du tout. Dans ce cas, notre forme de vie ne serait pas apparue et il n'y
aurait pas eu de physiciens pour en discuter.
- L'une des questions les plus troublantes en cosmologie, c'est
le fait que l'univers ne soit pas isotrope. Si l'on représente la
densité moyenne en galaxies par mégaparsec3, on remarque
que l'univers ressemble à des bulles de savon collées les unes
aux autres, le film d'eau savonneuse représentant l'endroit où
les galaxies sont nombreuses et l'intérieur des bulles représentant
les domaines où les galaxies sont quasiment absentes. Lors du
Big Bang, l'univers était isotrope. Comment en est-on arrivé à
une situation ? L'hypothèse en vogue actuellement est que l'expansion
de l'univers a eu une phase d'accélération. Avant cette
phase, l'univers était presque parfaitement isotrope, mais il
existait quand même quelques fluctuations minimes. C'est la phase d'accélération
(ou inflation si vous préférez) qui a aggravé les légères
fluctuations pour aboutir à la situation actuelle.
- Vous connaissez le paradoxe des
jumeaux
de Langevin :
si un jumeau voyage dans un vaisseau spatial à une vitesse proche de la vitesse
de la lumière dans le vide tandis que l'autre reste sur la Terre, alors le temps
s'écoule différemment pour les deux. Mais connaissez-vous le
paradoxe des jumelles de Langevin ? Vous prenez deux sœurs
jumelles. Vous mettez la première dans une salle de bains et vous
laissez l'autre à la porte de la salle de bains. Dans cette situation
aussi, le temps s'écoule différemment pour les deux jumelles :
« Ça fait une heure que j'attends ! »
« Comment ça ! Je suis rentrée il y a à peine cinq
minutes ! »
- Il existe des phénomènes qui dépassent la vitesse de la lumière dans le vide,
sans toutefois contredire la théorie de la relativité. Charles cite la
vitesse de phase des ondes (j'ai su ce que c'était pendant mes études,
mais c'est si loin). David cite une paire de ciseaux
gigantesque ; dans cette paire de ciseaux, le point
d'intersection des lames peut glisser le long des lames à une vitesse
supérieure à la vitesse c alors que chaque lame reste à
une vitesse subluminique. David n'a pas donné d'exemple numérique
car ses interlocuteurs n'en ont pas exprimé le besoin. Ne sachant pas,
j'en insère un à la fin du compte-rendu.
- Stéphane évoque un phare (comme sur les îles et les côtes)
éclairant un mur circulaire très éloigné ; si le rayon du cercle
formé par ce mur est supérieur au quotient de c par la
vitesse angulaire du phare, alors le spot se déplace sur le mur à une
vitesse supérieure à la vitesse de la lumière dans le vide. Toutefois,
comme ce ne sont pas les mêmes photons qui éclairent le mur à un
endroit x et à un endroit x + dx, il n'y a
pas de déplacement de matière ou d'énergie qui contredise la
relativité.
- Cela n'a pas été évoqué lors de la réunion, mais il existe des
particules matérielles qui se déplacent à une vitesse supérieure
à la vitesse de la lumière, tout en respectant la relativité.
J'attend vos propositions. Un bon point à qui trouve la réponse.
- En prenant du recul, on peut remarquer que la multiplication des
théories risque de conduire à une situation gênante. Les théories
sont tellement peu intuitives que peu de gens sont à même de les
comprendre en profondeur. De la sorte, il n'y a plus comme avant
le « contrôle par les pairs » et n'importe qui peut pondre
une théorie farfelue. Si elle est suffisamment farfelue, alors
personne n'osera la remettre en cause, de peur d'avoir manqué un
point important.
- On peut noter que la culture hindoue de l'antiquité utilisait
déjà les grands nombres. Les Hindous divisaient le temps en cycles
imbriqués et le plus grand d'entre eux a une période qui s'exprime
en milliards d'années. David fait un rapprochement avec le fait
que certains mathématiciens de l'époque contemporaine viennent de
l'Inde, le plus connu d'entre eux étant
Ramanujan.
[ Nous n'avons pas pensé à faire également le rapprochement avec
le fait que les chiffres « arabes » et la numération décimale
de position sont d'origine indienne. ]
- Charles évoque le problème du calcul numérique. Nous avons appris
à calculer alors que les calculatrices n'étaient pas répandues [
vous noterez que la discussion rassemblait ceux qui s'approchent de la
quarantaine ou qui l'ont dépassée : David, Charles, Stéphane et
moi ]. Mais dans la génération qui nous suit, le calcul revient à
appuyer sur les touches d'une calculatrice et à lire le résultat
affiché. Les jeunes n'ont plus l'intuition numérique que nous
avons. J'évoque une anecdote du début du XXe siècle,
anecdote que l'on m'a présentée comme étant véridique (mais j'ai des
doutes). Quelqu'un demandait à Blériot combien font 2 fois 3. Celui-ci
sort sa règle à calcul de sa poche, fait glisser la réglette centrale
et répond : « Cela fait à peu près 6. »
- Stéphane parle d'une déception vécue en cours de math. Il a eu
du mal à assimiler la trigonométrie et à apprendre les formules
de trigo. Quelques années plus tard, il a appris l'exponentielle complexe
et le fait que le cosinus et le sinus étaient simplement la partie réelle
et la partie imaginaire de l'exponentielle complexe. Du coup, toutes
les formules et toutes les applications de la trigonométrie étaient d'une
simplicité limpide. Charles lui fait remarquer que c'est parce qu'il avait
assimilé les cosinus et les sinus quelques années auparavant qu'il a trouvé
limpide l'exponentielle complexe. S'il avait abordé l'exponentielle complexe
avant la trigonométrie, il aurait eu du mal à digérer l'exponentielle complexe.
- Sniper a eu sous les yeux un exemplaire de la liste du
FBI
Most Wanted Persons.
Il s'attendait à avoir une liste
sur une demi-page, il a eu un pavé de je ne sais plus combien de
pages. La raison est que chaque individu est listé avec tous les
pseudonymes connus dans toutes les orthographes plausibles. C'est
ainsi que de les pages 14 à 22 environ sont consacrées au même individu :
Bin Laden /
Ben Laden / Ben Ladin / Ben Ladden...
- Une des victimes indirectes du 11 septembre, c'est la marque
d'électro-ménager Laden. BooK fait remarquer que ce n'est pas la seule
marque d'électro-ménager qui a des problèmes, Moulinex est aussi en
mauvaise posture. On lui répond que cela n'a rien à voir avec les
attentats de New-York.
- La liste Most Wanted du FBI pose des problèmes en
cas d'homonymie. C'est arrivé à une vieille grand-mère qui a
eu des problèmes pour effectuer un voyage en avion parce qu'elle
portait le même nom que quelqu'un de la liste. Lorsque quelqu'un
lance : « Tuttle / Buttle », les réactions sont
très partagées. Il y a ceux qui montrent une mine perplexe
et il y a ceux qui arborent un sourire connaisseur et
qui lancent des noms comme
Robert de Niro
et Brazil.
BooK fredonne même le début de la
mélodie
d'Ary Barroso,
orchestrée par
Michael Kamen.
- Il y a un an, c'était la dernière réunion avant l'absence prolongée
de Kai. C'était aussi la réunion où a eu lieu une vive discussion
pour ou contre le film la Compagnie de l'Anneau de Peter
Jackson. Lors de la présente réunion, nous avons à peine évoqué
Les
Deux
Tours.
La seule chose que j'ai déclarée à ce sujet,
c'est que, à l'inverse du premier, je n'ai pas été déçu par le
deuxième. Et pour une bonne raison : je ne suis pas allé le
voir et je n'ai pas l'intention d'aller le voir. Briac a bien aimé
le second film, comme il a aimé le premier. Il a néanmoins trouvé
déplorable l'une des scènes avec Faramir. D@vid a évoqué le débat
intérieur Sméagol-Gollum. Dans le livre, la couleur des yeux changeait
selon que c'était Sméagol ou Gollum qui s'exprimait. Dans le film,
qui abonde pourtant en effets spéciaux, les yeux de Sméagol-Gollum
ne changeaient pas. Finalement, certains parlent d'une armée d'elfes,
qui surgissent alors que le livre ne les prévoit pas.
- BooK écoute régulièrement
le Masque et la Plume.
Lorsqu'il a été question de Les Deux Tours dans cette
émission, l'un des critiques a dit qu'il n'avait rien compris
à ce film. Il a ajouté ensuite qu'il n'avait pas vu la première
partie. Comment prendre au sérieux un tel critique ?
Quelqu'un d'autre, je ne sais plus qui, ne les prend plus
au sérieux depuis qu'il les a entendu dire du bien de Mon Idole.
- À un moment, David a parlé du mot berserk. Ce mot, que l'on
rencontre dans les textes anglophones, est en fait un mot tiré de
l'ancien norvégien. Comme nous le rappelle D@vid, cela signifie « peau d'ours »
car les berserk que l'on rencontrent dans les sagas ont en
commun d'avoir une peau d'ours tenant lieu de chemise et d'être sujet
de temps en temps à une folie meurtrière.
[ Voir, par exemple, la
saga de Grettir,
chapitre XL ]
Il existe des synonymes empruntés à d'autres cultures : amok,
un mot originaire de Bali ou de Java et to go postal,
expression créée à une époque où plusieurs cas de folie furieuse chez
les employés du service postal des États-Unis avaient fait la une
des journaux.
- Emmanuel (je crois) lit Time. Dans l'un des derniers numéros,
il y est question des whistleblowers, c'est-à-dire de celles
qui ont tiré le signal d'alarme. Cette expression désigne les deux femmes
qui ont révélé les scandales d'Enron et de Worldcom, ainsi que celle qui
a rédigé un mémo interne au FBI pour signaler le dysfonctionnement de cette
institution : les agents du FBI sont plus préoccupés par l'avancement
de leur carrière que par la sécurité des USA.
- À la lecture de Time, on se rend compte que la question
principale que posent les journaux n'est plus : « Y aura-t-il
la guerre en Irak ? », mais « Quand la guerre en Irak
aura-t-elle lieu ? ».
Applications numériques des exemples
- Cas des ciseaux. Dans la paire, nous nous intéresserons au ciseau du dessus (pour une
fois que je peux utiliser ce terme au singulier à bon escient) tout en
sachant que le ciseau du dessous se comporte de manière symétrique.
- Appelons O l'axe qui relie les deux ciseaux.
- La projection orthogonale de O sur le tranchant du ciseau donne un point H.
- L'extrémité du ciseau s'appelle A.
- Le point où se coupent les deux tranchants s'appelle M.
- Le tranchant du ciseau, c'est-à-dire la droite (HA), (HM) ou (AM), forme
un angle alpha avec l'horizontale (OM).
Des calculs simples permettent d'obtenir la relation :
OM = OH / sin(alpha)
La vitesse du point M est donc :
d(OM) / dt = - OH cos(alpha)/sin(alpha)**2 . dalpha/dt
On suppose que les ciseaux se ferment à vitesse constante. Si VA
est la vitesse tangentielle du point A, l'angle alpha décroît
à la vitesse
dalpha/dt = - V / OA
La vitesse du point M est donc :
VM = (OH.VA cos(alpha)) / (OA.sin(alpha)**2)
Prenons les valeurs numériques suivantes :
- OH = 5 mm comme vous pouvez le voir sur une paire de ciseaux normale.
- OA = 5 km, ce qui est, je l'admets, tiré par les cheveux.
- VA = Mach 0,95, soit 323 m.s-1
et nous nous intéressons au moment où les deux ciseaux se rejoignent, c'est-à-dire
au moment où M arrive en A. Compte tenu des ordres de grandeur, on a
- cos(alpha) = 1
- sin(alpha) = OH / OA
Après substitution et simplification, on obtient donc
VM = (OA/OH).VA = 3,23.108 m.s-1
Le point M se déplace donc à 1,08 c ! Or tous les points
matériels de l'expérience se déplacent à une vitesse subsonique, donc largement
subluminique.
[ Charles, si tu veux savoir, j'ai fait les calculs
symboliques sur le dos d'une enveloppe et les applications numériques
de tête. Et un coup de patte à Stéphane : essaie de faire cet
exercice avec des exponentielles complexes. ]
- Cas du phare, avec des valeurs un tout petit peu plus réalistes,
ou plutôt un tout petit peu moins extravagantes. Supposons que l'on
construise un mur circulaire de 50 km de rayon, avec un phare au
centre du cercle. La circonférence du cercle mesure donc
314 km. Supposons maintenant que le phare tourne à la vitesse de
1000 tours par seconde. Le spot balaie la circonférence en
une milliseconde. Un simple calcul nous donne la vitesse du spot :
3,14.108 m.s-1, soit 1,05 c.
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Mongueurs de Paris, le 27 janvier 2020
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