Des nouveautés et des souvenirs

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 9 août 2023 (précédent)
mercredi 11 octobre 2023 (suivant)

Tous les comptes-rendus

mercredi 13 septembre 2023

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Laurent (R),
Richard,
Emmanuel,
Sylvain,
moi,
Laurent (B),
Stéphane,
et Kai.

Nous avons mangé des pizzas (thon, régina, végétariennes avec anchois), des pâtes, des tiramisus, une mousse au chocolat, une glace. Nous avons bu un Orangina, un kir, de la bière italienne, un déca et, offert par la direction, de l'amaretto.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

Emmanuel propose de refaire des réunions techniques, en commençant par une présentation de Perl 5.38.0. Un rapide sondage parmi les présents indique que nous préférons qu'une telle présentation ait lieu en semaine. Cela serait donc le quatrième mercredi du mois, à la Fondation pour le Progrès de l'Homme.
L'adoption de la nouvelle version de Perl par les utilisateurs est assez lente. La plupart du temps, les utilisateurs n'essaient pas de compiler leur interpréteur et préfèrent attendre que le paquet .rpm ou .deb soit disponible pour leur distribution. Il arrive fréquemment que la montée de version de Perl se fasse lorsque l'utilisateur monte son OS de version, soit environ une fois tous les deux ans.
La nouveauté principale de Perl 5.38 est le système de programmation objet développé par Ovid et appelé Corinna. Le système implémenté dans la version 5.38 n'est pas complet mais quand même utilisable. Les développeurs souhaitent avoir des retours d'expérience des utilisateurs pour, si nécessaire, infléchir la direction dans laquelle ils orientent le développement de Corinna.
Parmi les fonctionnalités manquantes, il y a les rôles. Il n'y a pas de craintes à avoir, ils apparaîtront dans une prochaine version. Il manque également l'héritage multiple. Dans ce cas, en revanche, il y a très peu de chances que cela soit pris en compte dans la version finale, compte tenu de tous les inconvénients que cela provoque, pour un gain limité.

Internet

Nous revenons sur la couleur chartreuse, la couleur préférée de Larry Wall. Nous ne critiquons pas les goûts de Larry, mais nous faisons remarquer que cette couleur n'est peut-être pas appropriée pour l'affichage d'une page web.
Je rappelle qu'il y a eu bien pire, en dehors d'Internet. Lors des dernières élections européennes, il y avait deux listes de gilets jaunes. L'une de ces deux listes a décidé d'imprimer sa profession de foi en jaune sur fond blanc. Je ne l'ai pas lue. J'ai lu toutes les autres professions de foi, mais celle-là, je n'ai pas cherché à la déchiffrer. Un autre participant suggère qu'ils auraient pu aller jusqu'au bout et imprimer leur profession de foi en jaune sur du papier jaune. [ C'est la deuxième fois que je m'abstenais de lire une profession de foi. La première fois, c'était lors d'une élection présidentielle, le candidat de Chasse, Pêche, Nature et Tradition avait utilisé la police Comic Sans. ]

Informatique

Sylvain présente un algorithme de tri en O(n), le « tri spaghetti » (dont il a été question précédemment). Ce tri permet de trier des spaghettis (avant cuisson). Vous prenez tous les spaghettis dans votre poing, vous les posez verticalement sur la table et vous extrayez le spaghetti le plus long. Puis vous itérez le processus pour les spaghettis restants. Le problème est donc bien en O(n). Laurent (B) fait remarquer que l'évaluation O(n) ou O(n.log n) ne doit pas faire référence au temps de traitement, mais au nombre d'opérations élémentaires. Ainsi, le tri des spaghettis fait quand même intervenir O(n.log n) comparaisons, même si elles sont parallélisées par le cerveau. Je fais remarquer que lorsque l'on compare cinquante spaghettis, l'œil n'est pas plus fatigué que lorsque l'on compare trois spaghettis. Pour déterminer le spaghetti le plus long parmi 50, il faut 49 comparaisons binaires, mais une seule comparaison visuelle. Donc, on ne peut pas dire que la comparaison de cinquante spaghettis nécessite plus d'opérations que la comparaison de trois spaghettis.
Je continue en mentionnant le « tri par Stack Overflow », présenté dans le texte d'accompagnement d'une page xkcd. Le programme crée une requête web pour poster la demande « comment trier une liste ? » sur Stack Overflow, puis il attend la réponse, extrait les exemples de code et les exécute.
Laurent (B) relève un point d'inefficacité dans le « tri par Stack Overflow » tel que je l'ai décrit. Si l'on veut des renseignements sur Stack Overflow, ou, plus généralement, sur Internet, il ne faut pas directement poser la question. Il faut poster une réponse légèrement erronée ou légèrement à côté de la question et il se trouvera toujours quelqu'un pour critiquer votre réponse et, incidemment, vous apporter les renseignements cherchés. C'est la Loi de Cunningham.
Je me permets une digression sur un sujet qui n'a pas été abordé, l'espionnage. Nous avons une vision assez biaisée de l'espionnage, avec d'un côté James Bond, ses gadgets, ses poursuites, ses bagarres et ses effets spéciaux, et de l'autre côté John le Carré avec ses personnages troubles, ses chantages et ses impasses sombres. Or j'ai lu que l'essentiel de l'espionnage et du renseignement se fait en collectant des informations disponibles à tout le monde et en faisant des recoupements. Ainsi, pas besoin de tabasser votre informateur ou de le faire chanter, il suffit de lui demander poliment les informations qui vous intéressent et il vous donnera volontiers ces informations sans demander aucune autre contrepartie qu'un « merci ». Ou alors, voir les cinq premières minutes des Trois Jours du Condor où des analystes épluchent des livres et de revues en vente libre. Maintenant, c'est encore plus facile avec les réseaux sociaux où chacun expose sa vie privée dans les moindres détails et avec la loi de Cunningham
Kai a assisté récemment à une conférence organisée par Cap Digital. Il était possible d'assister à la conférence soit en présence physique, soit en téléprésence. Kai a choisi de se déplacer et il a eu la surprise de se retrouver le seul physiquement présent dans le public. Ultérieurement, deux autres personnes sont arrivées et donc, il y avait autant de personnes dans la salle que sur la scène. Il ne sait pas combien de personnes étaient connectées pour suivre la conférence.
Une autre particularité de cette conférence, c'était l'utilisation massive de sigles et d'acronymes. Il y avait de quoi être désorienté par cette avalanche de sigles.
L'un des sigles que Kai nous a cités était le « TLR » (ou « TRL »). Je ne connais pas la signification du sigle en anglais, mais j'ai une idée du concept. On pourrait traduire cela par « niveau de maturité technologique ». Ce que je ne sais pas, c'est si le niveau 1 correspond à « c'est à peine plus que de la science-fiction » (correct) ou s'il correspond à « on trouve cela dans n'importe quel supermarché » (mauvaise interprétation). Quelqu'un fait remarquer qu'aux États-Unis, le Département de la Défense et la NASA ne sont pas d'accord sur la signification des différents niveaux numériques de ce niveau.
Kai va participer à un hackathon pour les vélibs. Dans l'acception actuelle, un hackathon est un concours entre plusieurs équipes pour réaliser des éléments de logiciel concernant le commanditaire du hackathon. L'équipe victorieuse gagne une certaine somme d'argent, tandis que les autres équipes ne gagnent rien. Le grand gagnant, c'est le commanditaire de l'événement, car il y a fort à parier que selon le règlement, il lui revient les droits de propriété et les droits intellectuels sur tous les programmes développés, qu'ils aient gagné le concours ou non. C'est un changement d'optique important par rapport aux hackathons que nous avons connus dans la communauté Perl. [ Et c'est la raison pour laquelle Neil B et les autres ont abandonné la dénomination « Perl Quality Assurance Hackathon » pour la nouvelle dénomination « Perl Toolchain Summit ». ]
Il est question des open spaces ou bureaux paysagers. La principale raison invoquée par les entreprises qui adoptent cet aménagement est que cela permet de faciliter la communication entre les collègues. C'est faux. Lorsque vous discutez avec un collègue d'un sujet même directement lié au travail, cela fait du bruit de fond pour plusieurs dizaines d'autres collègues qui travaillent sur d'autres tâches et qui sont dérangés par votre conversation. Il y a la possibilité de prendre un box pour cette discussion, mais cela a ses limites. Ainsi, un participant à la réunion nous signale qu'il est presque tout le temps au téléphone, donc il devrait passer la quasi-totalité de son temps de travail dans un box. Et il y a le cas des projets qui réunissent une personne dans un bureau paysager à Paris, une deuxième personne dans un bureau paysager à Barcelone, une troisième personne dans un bureau paysager à Copenhague. Le fait pour ces trois personnes d'être dans des bureaux paysagers ou dans des bureaux cloisonnés ne change pas grand-chose à leurs modes de communication (nécessairement téléphone, téléconférences et messagerie).
Une autre tendance dans l'organisation du travail, c'est le flex-office. Avec cette organisation, plus personne n'a de place réservée, chacun s'installe où il veut en arrivant au bureau. La contrainte est que chaque soir, il faut faire « bureau net » et ne rien laisser, pas même son ordinateur et son câble anti-vol. Si vous avez un casier, tant mieux pour vous. Sinon, vous êtes obligé de remporter chez vous toutes vos affaires, même si vous êtes au bureau plusieurs jours d'affilée. Et si vous vous déplacez en transport en commun, ou pire, en vélo, le risque que votre ordinateur subisse un mauvais choc lors du transport n'est plus négligeable.

Divers

Après avoir évoqué le tri spaghetti, nous avons évoqué les nouilles telles que les cuisinent les shadoks. Ainsi donc, les shadoks ont des passoires qui laissent passer l'eau mais pas les nouilles. Ils ont des passoires qui ne laissent passer ni l'eau ni les nouilles, on appelle cela des casseroles. Ils ont des passoires qui laissent passer l'eau et les nouilles et que nous n'avons pas évoquées. Finalement, ils ont des passoires qui laissent passer les nouilles mais pas l'eau. Cela serait intéressant de savoir comment cela fonctionne.
Il a été question d'un « décalculateur » shadok. Hélas, mes souvenirs des dessins animés et mes recherches sur Internet ne m'ont rien donné. À moins que nos souvenirs aient confondu avec l'antimémoire.
La nouvelle génération, nos enfants, nos neveux et nièces, nos étudiants, ne connaissent plus les shadoks. Il y a vingt ans, vous glissiez « ga », « bu », « zo » et « meu » dans la conversation, vous obteniez plusieurs sourires connaisseurs dans l'assistance. Maintenant, tout ce que vous pouvez obtenir, c'est des visages interloqués. C'est la même chose si vous annoncez :
Ce processus n'a qu'une chance sur 10 000 de réussir. Alors dépêchons-nous de rater 9 999 fois.
Il y a vingt ans, tout le monde comprenait que vous citiez les shadoks sans forcément approuver cette affirmation, maintenant vos interlocuteurs pensent que vous soutenez cette affirmation.
Une autre célébrité tombée dans l'oubli, c'est IBM. Il est loin le temps où on parlait de PC IBM et non pas de PC Windows. Il est encore plus loin le temps où les mainframes régnaient en maîtres et où les constructeurs étaient désignés par l'expression consacrée « IBM et les sept nains ».
C'est la même chose et c'est différent avec les voitures. Les constructeurs traditionnels comme Peugeot et Citroën ont disparu pour laisser la place à PSA et à Stellantis. En revanche, les marques Citroën et Peugeot continuent à prospérer. Il y a juste la marque Talbot et, avant elle, la marque SIMCA, qui ont disparu de la mémoire collective.
Parfois, des voitures oubliées nous reviennent en mémoire. Ainsi Kai nous a rappelé la Matra Simca Bagheera. Effectivement, cela m'a rappelé de vieux souvenirs. C'était une voiture avec trois places côte-à-côte. Trois places côte-à-côte ? Une variante du Multipla ? Non, car si la Bagheera et le Multipla ent en commun d'avoir trois places côte-à-côte, la Bagheera a indéniablement la silhouette d'une voiture de sport, on ne peut pas en dire autant du Multipla avec son bourrelet disgracieux entre la capot moteur et le pare-brise.
Une autre coutume des années 1970 que je croyais oubliée, c'est le paiement de petites sommes par timbres-poste. À cette époque, les cartes bancaires n'avaient pas décollé, les virements SEPA n'existaient pas et les autres virements étaient malcommodes. Les principales transactions se faisaient en liquide ou par chèque. Or il était interdit d'envoyer du liquide dans un courrier et les banques n'aimaient pas les chèques avec des petits montants. La solution adoptée pour les achats à petit montant par correspondance consistait donc à envoyer des timbres-poste pour la valeur demandée. Et un participant à la réunion a récemment reçu un remboursement sous la forme de timbres-poste. À l'époque des messageries électroniques, à quoi lui serviront ces timbres ?
Nous avons assez peu parlé de rugby, à l'occasion de la Coupe du Monde. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les règles sont volumineuses, disons un classeur de 4 ou 5 cm d'épaisseur. Mais c'est pire avec le cricket.
Quant à dire que le rugby, c'est le foot-ball américain où les passes en avant sont interdites, ou à l'inverse que le foot-ball américain, c'est le rugby où les passes en avant sont autorisées, c'est un raccourci abusif. Une partie de foot-ball américain se découpe en actions séparées par des arrêts de jeu. Pendant chaque action, une équipe est en offensive et l'autre en défensive et la posture de chaque équipe ne peut changer qu'à l'occasion d'un arrêt de jeu. À l'inverse, au rugby, si un joueur en défense intercepte le ballon, son équipe passe aussitôt en posture offensive, sans arrêt de jeu.
Nous avons évoqué quelques films de Christopher Nolan (à ne pas confondre avec son frère), notamment Oppenheimer et Tenet. Certains ont été rebutés par la longueur des films. Richard a quand même vu Tenet et il trouve que la fin ne va pas, elle est en contradiction avec l'esprit du reste du film. Il n'a pas voulu être trop précis, de peur de nous révéler certains points cruciaux du film.
Nous avons parlé des anniversaires de mariage. Certains sont bien connus, comme :
- 1 an, coton
- 25 ans, argent
- 50 ans, or
Pour les autres, il arrive que les sources diffèrent. Certains soi-disant experts piochent dans la table périodique des éléments et inventent les « noces de béryllium ». Pourquoi pas également des « noces de californium » ou des « noces de francium » ?
Kai nous mentionne un dessin animé chinois dont je n'ai pas retenu le titre. Il me semble juste que le titre anglais contient doubt ou similaire. Cet anime a pour héros un empereur et une impétratrice qui sont amenés à échanger leurs corps.
Comme nous avons parlé de tris par sélection avec des comparaisons hautement parallélisées, nous enchaînons sur les tris à bulles avec des comparaisons hautement parallélisées, c'est-à-dire les verres de champagne et les verres de bière. Je ne sais pas très bien ce qui est trié, mais ce n'est pas grave. Toujours est-il que la bière contient des levures. Est-ce une raison pour que les végans s'abstiennent d'en boire, en considérant que les levures seraient des animaux ? Pour moi, la distinction entre plantes et animaux ne s'applique qu'aux animaux multicellulaires. Les êtres monocellulaires, dont les levures, sont des êtres vivants qui ne sont ni végétaux ni animaux. D'autres participants signalent que le critère principal pour les végans (ou certains végans ?) est l'existence d'un système nerveux central. Ainsi ces végans n'ont aucun problème pour manger des huîtres ou des moules ou, a fortiori boire un verre de bière contenant des levures.