Une certaine affluence, mais seulement deux David

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 12 juin 2002

La voix du secrétaire (Jean), avec l'aide de Philippe

Présents à la réunion :

BooK, qui a mangé une soupe gratinée et une andouillette
Frédéric, un nouveau,
Stéphane, qui a mangé un magret de canard,
Emmanuel,
François,
Sylvain, qui a mangé des spaghetti carbonara,
Briac, qui a mangé une andouillette,
Robin, qui n'a rien mangé,
Frank,
Gérald,
Cédric, un presque nouveau (il est venu une fois, il y a un an environ),
Eric,
Olivier,
notre Czar-président David, qui a mangé des moules et des frites,
David (Sniper),
Nicolas,
et moi.

Quelques participants ont pris des Blue Cheese Bacon burgers, le problème étant que ni les serveurs, ni moi-même, n'avons retenu qui a commandé quoi. Quant aux autres, j'ai tout simplement oublié ce qu'ils ont mangé. Pour la boisson, les habituels irréductibles (Emmanuel, Sylvain et moi) avons bu notre orangina, cidre et margarita habituels, les autres ont bu de la Blanche, de la Guinness, de la Warsteiner, de la Sagres et je ne sais plus quelles bières encore. Les cafés étaient offerts par la maison.

Il a été question de Perl, d'Internet, d'informatique et de sujets divers.

Perl

Alors que la cinquième apocalypse, celle sur les expressions régulières, vient de sortir, nous en avons à peine parlé. Nous avons parlé en fait de l'autre nouveauté, la version 5.8.0. Qu'y a-t-il de nouveau dans cette version ?
- un véritable support d'Unicode,
- des threads (par clonage d'interpréteur, le modèle ithreads),
- entrées-sorties par perlio au lieu de stdio,
- des signaux « plus » fiables.
Même si la 5.8.0 montre le bout de son nez, certains systèmes Unix sont encore livrés avec une version 5.005 ou antérieure. Notamment, certaines machines dont s'occupe Nicolas ont une version 5.003 (si j'ai bien compris). Du coup, il déteste les modules commençant par une ligne du genre :
```
our $VERSION = v1.2;
```
Frédéric est venu à la réunion pour rencontrer d'autres programmeurs Perl, et avoir de la sorte un point de vue diversifié sur les techniques et styles de programmation, diversification impossible à acquérir lorsque l'on reste dans son coin. Curieusement, ce nouveau-venu connaît la version 4 de Perl !
Je suis en train d'adapter le module standard diagnostics.pm, pour qu'il puisse afficher les explications associées aux messsages en d'autres langues que l'anglais. Pour les explications en français (la première langue qui sera disponible, outre l'anglais), j'ai réutilisé le chapitre 33 de Programmation Perl, que m'a fourni Gérald. Philippe demande des explications sur une remarque que Rafael Garcia-Suarez avait faite sur la liste : les messages dépendent de la version. En effet, dans certains cas des fonctionnalités ont été rajoutées d'où de nouveaux cas d'erreur, dans d'autres cas il s'agit simplement d'une modification cosmétique. Prenons par exemple le programme suivant, qui ne fait rien d'intéressant à part produire un message d'erreur :
```
/^ba(?:na){3,2}\sskin$/;
```
En 5.6.0, on a simplement
```
/^ba(?:na){3,2}\sskin$/: Can't do {n,m} with n > m at banana line 1.
```
En 5.6.1, on obtient une précision supplémentaire
```
Can't do {n,m} with n > m in regex; marked by << HERE in m/^ba(?:na){3,2} <<
	HERE \sskin$/ at banana line 1
```
Et en 5.7.3, le message devient
```
Can't do {n,m} with n > m in regex; marked by <-- HERE in m/^ba(?:na){3,2} <--
	HERE \sskin$/ at banana line 1
```
Comme on peut le constater, il y a une nette amélioration entre la 5.6.1 et la 5.7.3. : on a remplacé << par <-- ! À part cela, le module progresse bien, il devrait y avoir une version utilisable dans pas longtemps sur le serveur CVS des Mongueurs, et un peu plus tard sur CPAN. Avec cette nouvelle version, le programme
```
use diagnostics qw(-lang=fr);
/^ba(?:na){3,2}\sskin$/;
```
donnera
```
Can't do {n,m} with n > m in regex; marked by <-- HERE in m/^ba(?:na){3,2} <--
	HERE \sskin$/ at banana line 2 (#1)
    (Impossible de faire {n,m} avec n > m) (F) Les minima doivent
    être inférieurs ou égaux aux maxima. Si vous voulez vraiment que votre
    expression régulière corresponde 0 fois, faites juste {0}. La
    mention « <-- HERE » indique l'endroit où le problème a été constaté.
    Cf perlre.
    
Uncaught exception from user code:
	Can't do {n,m} with n > m in regex; marked by <-- HERE in m/^ba(?:na){3,2} <-- HERE \sskin$/ at banana line 2.
```
BooK s'intéresse de nouveau aux jeux en ligne (loteries, bingo, quizz) et a l'intention de développer un module pour ce genre de jeux. Dans le cas des quizz, il y aurait même une base de connaissances alimentée au fur et à mesure des participations.
Il s'intéresse à Webchat, mais il y a des problèmes sur CPAN. Je crois que qu'il s'agit d'une archive contenant un module dont le nom est différent, ce qui pose des problèmes pour la liste des modules et pour le moteur de recherche. Heureusement, il est possible d'écrire à la liste modules@perl.org, dont Robin fait partie.
Nicolas a écrit un module interfaçant avec le logiciel Tomcat et il souhaite le diffuser sur CPAN. Mais pour ce faire, il faut un compte sur PAUSE. Cela fait un mois et demi environ qu'il a demandé un compte, et il n'a pas eu de réponse jusqu'à présent. Il y a des problèmes de file d'attente sur CPAN, alors que ceux qui ont demandé un compte il y a quelques mois ont eu une réponse au bout d'une semaine environ.
Lorsqu'il a demandé un compte sur CPAN, BooK a donné l'adresse de son site personnel. Ce site figure bien dans la liste alphabétique des participants à CPAN, mais pas sur le moteur de recherche de modules lorsque l'on demande qui est BooK. Le bug doit venir du moteur de recherche.
Perl 6, et éventuellement d'autres langages, seront basés sur la machine virtuelle Parrot. Le travail avance bien dans ce domaine. Il y a plusieurs applications de démonstration pour Parrot, y compris une application qui affiche une fenêtre et un bouton sous KDE.
L'autre machine virtuelle connue, c'est celle de Java, la JVM. La JVM est une machine à pile, ce qui est très intéressant d'un point de vue théorique et universitaire, mais rien de plus. Parrot est une machine à registres, ce qui est beaucoup plus efficace pour les applications que l'on rencontre dans la vie de tous les jours.
Il paraît que Tom Christiansen a écrit un module permettant d'interdire l'utilisation de la variable $_. Le module n'est pas appelé par use, comme habituellement, mais par :
```
no underscore;
```
ce qui est plus compréhensible à la lecture. Ce module ne servira plus à rien en Perl 6, car la variable implicite sera la variable de boucle. Par exemple, dans une boucle
```
for my $elem (@liste)
```
toute instruction telle que s/avant/après/ s'appliquera à $elem, pas $_. [ Désolé, je n'ai pas pu retrouver ce module. ]
Cela fait un certain temps que nous n'avons plus de nouvelles de Kai. Lorsque Philippe est allé chez O'Reilly au mois de janvier, Dominique Buraud lui a demandé s'il avait des contacts avec Kai. Philippe a répondu que Kai devait sans doute participer à The German Perl Workshop et qu'il était injoignable pour cette raison. Mais depuis, nous n'avons pas eu d'autres nouvelles de lui.
Un autre qui a disparu d'Internet, c'est Claudio Calvelli, celui qui a « commis » Perlfs (un système de fichiers écrit en Perl). Son site ne répond plus, et lorsque l'on recherche ses écrits sur le net, les plus récents datent de 2001.
Frédéric a eu un problème curieux récemment. Un programme qui fonctionnait correctement avec l'option -w ne fonctionnait plus lorsque l'on supprimait cette option. Cela vient, semble-t-il, du fait que la ligne #! se termine par un blanc, ce qui perturbe la recherche de l'interpréteur. D'autres, dont moi, avons subi un désagrément analogue lorsqu'un interpréteur Perl pour Unix lisait un fichier créé sous Windows, donc avec des CRLF pour terminer les lignes.

Internet

Nicolas a jeté un coup d'œil sur la plupart des sites .gouv.fr. Il a constaté que le meilleur d'entre eux utilise Zope, qu'il y en avait deux qui utilisent IIS et deux autres basés sur Netscape Server, mais en quasi-totalité ils utilisent Apache.
Emmanuel raconte qu'un de ses copains avait soumis une RFC Internet à propos de l'Alcohol Transfer Protocol. Ce protocole se justifie par le fait que les administrateurs système ont besoin de s'abreuver tout en restant à leur poste de travail. Le protocole permet de déterminer dans quel fuseau horaire il y a des pubs ouverts, pour répondre aux besoins de l'utilisateur. Cette RFC est aurait dû paraître un premier avril, mais cela n'a pas abouti. Cela dit, vous pouvez vous rattraper avec la RFC 2324, sur « Hyper Text Coffee Pot Control Protocol (HTCPCP/1.0) », datée du 1^er avril 1998. Après toutes les RFC du style « protocole 1 over protocole 2 », nous avons pu prendre connaissance le premier avril dernier d'une RFC « électricité over IP ».
Il paraît que l'on peut utiliser DNS pour faire des calculs. En fait, il s'agit de résoudre une adresse, et pas un domaine, laquelle adresse comporte une formule arithmétique, et le programme CGI du serveur génère une page HTML affichant le résultat du calcul. Je n'ai pas réussi à reproduire ce fonctionnement. Le site montre un exemple, mais apparamment cela ne fonctionne pas.
Nicolas, François et peut-être d'autres personnes lisent régulièrement le groupe fr.misc.cryptologie. Un dénommé « Lheureux » sévit régulièrement sur ce groupe. Il raconte des bobards qui amusent bien les lecteurs du groupe. Par exemple, il affirme que les boules de Keno ont une mémoire. En effet, lorsqu'une boule est sortie moins souvent que la moyenne lors des tirages précédents, elle aura plus tendance à sortir au prochain tirage [ C'est le « principe de la maturité des chances », bien connu de ceux qui ne connaissent rien aux probabilités. ] Ou encore, il prétend que l'on peut soumettre un texte crypté à un utilitaire de compression comme gzip ou Winzip (on peut toujours) et obtenir un résultat compressé (ça, c'est beaucoup moins sûr).

Informatique

Nous croyions que Philippe avait une connaissance avancée des concepts et des techniques informatiques. En fait, il a passé quelques minutes en début de réunion à demander la définition de certains termes. Par exemple, le copy on write. Cette technique a pour origine les appels système fork sous Unix. Lorsqu'un processus effectue un fork, le processus fils utilise pour ses données une copie des données du processus père. C'est la théorie. En fait, à l'issue du fork, les deux processus ont le même espace mémoire pour les données. C'est seulement lorsque le noyau détecte que l'un des deux processus modifie la mémoire, et pas avant, qu'il duplique cet espace mémoire. En fait, cette duplication n'a même pas lieu si le processus fils effectue un exec immédiatement après le fork, ce qui est souvent le cas. Heureusement, les MMU (Memory Management Units) facilitent bien la tâche au noyau). Il en va de même en Perl [ ou plutôt, il en ira de même avec Parrot et Perl 6 ]. Soit le programme suivant :
```
my $x = ' ' x 1_000_000;
my $y = $x;
substr($y, 42, 1) = '*';
```
La première ligne provoque l'allocation d'un million d'octets. La deuxième ligne ne demande rien, les deux variables $x et $y étant (temporairement) associées à la même plage de mémoire programme. Et c'est seulement lors de l'exécution de la troisième ligne que le programme alloue un deuxième million d'octets. [ Jérôme Abela me signale qu'il n'a pas pu reproduire ce résultat sur sa version 5.6.1. C'est dû à l'une de ces raisons suivantes, ou à une combinaison de ces raisons :
1. celui qui a évoqué Perl à propos du copy-on-write s'est trompé, cela n'existe pas en Perl,
2. j'ai mal compris ce qu'il a dit,
3. le copy-on-write existe bel et bien en Perl, mais il faut un exemple plus élaboré que celui que j'ai donné (et que je n'ai pas testé) pour le mettre en évidence.
Merci à Jérôme pour ses tests. ]
Il a demandé également la différence entre pipelines et callbacks pour la génération de documents. (Quelqu'un dont l'acuité auditive laisse à désirer a demandé : « Comment ? La différence entre une pipe et une call-girl ? ») Avec une génération en pipeline, les processus sont (relativement) indépendants. Chacun lit le résultat du précédent, formatte les données, et écrit pour le processus suivant. Il y a assez peu d'interaction entre les processus. Avec une génération par call-backs, l'un des processus appelle les autres programmes à diverses occasions, mais le processus principal suit sa propre logique pour générer le traitement, n'appelant les processus subalternes que lorsque c'est nécessaire.
Il a été question également des copy constructors. Philippe avait compris à l'époque où il étudiait les langages orientés objet. Mais s'il fallait expliquer maintenant, il n'en serait plus capable.
Avec David, Olivier et je ne sais plus qui, nous avons évoqué quelques plantages curieux. David a raconté l'histoire d'un service informatique qui faisait tourner une grosse tâche batch la nuit sur un serveur NT. La plupart du temps, le programme se terminait correctement aux petites heures du matin, mais de temps en temps, il plantait sans raison apparente. Un jour, pour en avoir le cœur net, un informaticien a décidé de passer la nuit sur place. Au bout d'un certain temps, il a été réveillé par le veilleur de nuit qui faisait sa ronde. Il se sont regardés avec un certain étonnement, puis le veilleur a vaqué à ses affaires. Enfin presque. Il a ouvert le lecteur CD du serveur NT, y a mis un CD-ROM de Doom, et a appuyé sur CTL-ALT-DEL pour rebooter la machine sur le CD-ROM. L'informaticien lui demandant ce qu'il faisait, et pourquoi, le veilleur de nuit a répondu que cela ne gênait personne, il n'y avait rien d'affiché sur la machine, donc elle n'était pas utilisée.
Deux anecdotes semblables à la précédente. Dans une banque, une machine IBM plantait de temps en temps, mais toujours à la même heure, à 4 heures du matin. Certains autres jours, c'était un disque (fourni par Memorex) qui plantait, toujours à la même heure. La raison ne venait pas d'un défaut du matériel, mais du fait que la banque se trouvait à côté d'une boulangerie, et qu'à 4 heures, c'était le moment où le boulanger allumait son four électrique pour faire cuire la première fournée. Ou alors, dans un service informatique, des serveurs plantaient irrégulièrement, mais fréquemment. L'un de ces serveurs surtout. Après avoir épluché la configuration de ce serveur en vain, on s'est aperçu que le problème venait de la femme de ménage qui passait l'aspirateur tous les matins. Selon la prise où elle branchait l'aspirateur, c'était une machine ou une autre qui recevait des sautes de courant, ce qui provoquait un reboot de la machine.
D'autres problèmes, qui ne sont pas à proprement parler des plantages. Une collègue de David voulait utiliser un vidéo-projecteur pour afficher sur le mur ce qui se trouvait sur son écran. Cela ne marche pas. Pour y remédier, elle a décidé de détruire tous les fichiers qui dataient de ce jour. Et cela n'a pas mieux fonctionné. Après reboot de la machine, cela ne fonctionnait plus du tout. Cela vous étonne ? Ce qui nous étonne, c'est le processus intellectuel qui a conduit la collègue à cette action. Enfin, je devrais plutôt dire processus mental, l'adjectif « intellectuel » n'est pas vraiment approprié.
J'ai récemment relu le site sur les stupidités informatiques, alimenté par maintes hot-lines et maints administrateurs système. Les anecdotes concernant les débutants complets abondent, mais on trouve de temps en temps des anecdotes concernant des individus qui n'ont pas l'excuse du débutant. Ainsi, il est question d'un informaticien qui a récupéré de la place sur une machine Unix en détruisant le fichier /vmunix. Ça a très bien marché... jusqu'au reboot suivant !
Une erreur, avouée par Eric. Il était en train de travailler par telnet ou ssh sur une machine, lorsque celle-ci s'est mise à ramer. Il a donc effectué un ps pour savoir quel était le processus responsable, puis il a envoyé un kill à ce process. Le problème, c'est qu'il a utilisé le numéro de la colonne PPID au lieu de prendre le PID. C'est ainsi qu'il a flingué inetd. Après avoir clos sa session telnet, il a voulu se reconnecter à la machine... et il n'a pas réussi, telnet ne répondait plus !
Et il y a une anecdote qui concerne, elle, une machine qui n'a pas planté. Dans une université américaine, il y avait une adresse IP qui répondait parfaitement, mais qui n'était associée à aucune machine connue. Au bout d'un certain temps, quelqu'un a voulu en avoir le cœur net et a examiné le cablage du réseau local. C'est ainsi qu'il a trouvé un câble disparaissant derrière une portion du bâtiment qui avait été murée quelques années auparavant. Et dans cet espace, il y avait un serveur, connecté au réseau électrique et au réseau informatique, fonctionnant parfaitement.
Après mon départ, la discussion est revenue sur ce sujet. Par exemple, Emmanuel avait plusieurs sessions ouvertes dans des fenêtres différentes, et il a commis un rm -rf * dans la mauvaise fenêtre, celle qui avait le code utilisateur root, et le répertoire courant /etc. Pour prévenir autant que possible ce genre de problème, Eric utilise des xterm avec des fonds de couleurs différentes. Philippe préfère screen, mais il n'arrive pas à convaincre ses interlocuteurs.
Nicolas signale que, pour éviter des intrusions désagréables, Redhat bloque tous les messages en provenance de root@mon.isp.org sur ses mailing-lists pour ne pas faciliter le piratage de leur machine (ce qui nous a fait dériver sur le niveau de sécurité des distrib RedHat en standard, qui semble-t-il s'améliore). À noter que Robin se connecte à sa propre machine en tant que root.
De tous les logiciels d'administration système pour Unix, c'est sur les machines AIX qu'on trouve le meilleur : smit. Ce logiciel existe en deux variantes, smitty en mode console avec curses, et Xsmit qui fonctionne sous X-Window. Cela permet par exemple de créer un utilisateur avec une interface clickodrome, mais le logiciel se contente de générer une ligne de commande (du genre addusr avec une quarantaine de paramètres) et de la lancer. L'administrateur peut alors récupérer cette ligne de commande pour l'insérer dans un script taillé sur mesure. Cela permet de disposer tantôt de la convivialité des clickodromes, tantôt de l'ergonomie de la ligne de commande.
Smit permet également de retailler une partition « à chaud », sans avoir besoin de déconnecter les utilisateurs ni de rebooter la machine. Cela dit, cette facilité d'utilisation se paie autrement. Si l'administrateur n'évalue pas soigneusement le dimensionnement d'une base Oracle (par exemple), il va redimensionner la partition de temps en temps, et au bout d'un certain temps il aura une base Oracle répartie sur 20 tranches de son disque, lesquelles tranches ne sont évidemment pas adjacentes. Du coup, le noyau Oracle va ramer. Et par une simple réorganisation du disque, il est possible de gagner un facteur 2 à 3 sur les performances, sans changer le processeur, sans ajouter de mémoire vive !
Il y a eu une discussion sur les systèmes de fichiers, avec d'un côté reiserfs, qui fonctionne avec des tables de hachage et qui est journalisé, et de l'autre côté ext2fs, purement séquentiel et sans journalisation. Le gain de temps que l'on a en restaurant une partition reiserfs après plantage mérite-t-il que l'on ralentisse le fonctionnement normal du système pour journaliser les mises à jour de fichier ?
Stéphane évoque vi, avec son interpréteur Perl incorporé. Nicolas lui répond que ce n'est pas nécessaire avec Emacs, qui a été conçu avec un interpréteur Lisp incorporé. Il suffit de connaître un peu Lisp, et on peut se programmer toutes les procédures que l'on veut. J'ajoute que l'on peut également avoir un interpréteur Perl incorporé dans Emacs, avec soit Perlmacs, soit EPL, tous deux de John Tobey. Je m'en sers d'ailleurs pour le présent compte-rendu. Pour prévoir la possibilité d'établir un lien vers n'importe quel paragraphe de n'importe quel compte-rendu passé, j'ai organisé chaque compte-rendu sous la forme d'une liste sans numérotation :
```
<ol>
<li>Machin a dit que...
<li>Nous évoquons...
<li>Suite à un article dans <tt>use.perl</tt>...
</ol>
```
puis, lorsque la rédaction du compte-rendu est achevée, j'accole à chaque balise <li> une balise <a name="a"></a>, <a name="b"></a> et ainsi de suite :
```
<ol>
<li><a name="z"></a>Machin a dit que...
<li><a name="aa"></a>Nous évoquons...
<li><a name="ab"></a>Suite à un article dans <tt>use.perl</tt>...
</ol>
```
Cette insertion de balises, je l'ai programmée en Perl, mais je l'appelle comme toute commande Emacs, avec ESC-x insert-ancres. Cela dit, je n'ai pas écrit beaucoup de fonctions EPL, car il existe tellement de fonctions de base dans Emacs et pour les cas simples, j'utilise Lisp. Exemple :
```
(defun html-latex () (interactive) (insert "L<sup>A</sup>T<sub>E</sub>X"))
(define-key html-mode-map "\C-cl " 'html-latex)
```
Nicolas parle de la version 21, un net progrès par rapport à la version 20.
François évoque Knuth, comme il l'a déjà évoqué le mois dernier. Parmi les détails qui ne figurent pas dans le précédent compte-rendu, il y a le fait que pour écrire T_EX (puis METAFONT puis web), Knuth a fait savoir que « pendant un an, il est inutile de me contacter, je serai absent. » Knuth a écrit METAFONT du début jusqu'à la fin avant de lancer la première compilation. D'ailleurs, cette compilation était à la fois la première et la dernière : aucune erreur de compilation, aucun bug de programme. Ultérieurement, quelqu'un lui a demandé pourquoi il n'a pas plutôt mis un de ses étudiants sur le sujet. Il a répondu : « Parce que c'était plus rapide de le faire moi-même. »
François fait remarquer que T_EX a été conçu comme un logiciel de typographie. Il est donc aberrant de comparer T_EX avec un logiciel de PAO, ils ne répondent pas aux mêmes besoins.
Robin et François étant présents simultanément pour la première fois, nous avons eu droit à un débat sur l'écriture de documents avec XML ou avec T_EX (ou L^AT_EX). Parmi les arguments que j'ai retenus, il y avait le fait qu'un saut de paragraphe sous T_EX se résumait à appuyer deux fois sur la touche return, alors qu'il fallait taper <para> puis </para> sous XML, ce qui est beaucoup plus long. À noter que Robin n'utilise pas directement le format Docbook, mais un format XML plus léger et qu'il convertit en Docbook avec une feuille de style XSL ou XSL-T.
METAFONT génère les fontes sous plusieurs variantes, dont une variante italique et une variante penchée (slant). Comme de coutume, les glyphes italiques sont inclinés et leur graphisme n'a souvent pas de rapport avec le glyphe droit correspondant. Cela se remarque surtout avec les « a » et les « g » et un peu pour les « f ». Les glyphes penchés en revanche sont simplement les glyphes droits auxquels on applique une transformation géométrique simple pour les incliner. Il existe une illustration dans The METAFONT Book pour illustrer ce mécanisme. Et voici un exemple :
Je ne sais plus à quel propos BooK a évoqué la notation polonaise sz_.... En fait, il voulait parler de la notation hongroise, introduite par Simonyi et en usage notamment chez Microsoft. La notation polonaise, due à Lukasiewicz, n'a rien à voir. C'est celle qui sert pour Lisp et sous forme inversée pour Forth, Postscript et les calculatices HP.

Sujets divers

David a évoqué la personnalité curieuse de Erdös (prononcez, si je me souviens bien « airdish »). Sa biographie est parue sous le titre l'Homme qui n'aimait que les nombres. Erdös vivait pour les mathématiques, et carburait à la caféine et aux amphétamines. Sa vie privée était inexistante. Il n'avait pas de domicile fixe, et il squattait chez d'autres mathématiciens au fil de ses déplacements pour assister à tel ou tel congrès. Lorsqu'un thésard était bloqué sur son sujet, ce dernier pouvait discuter quelques minutes avec Erdös. Celui-ci, après avoir pris connaissance du sujet, donnait quelques indications qui n'avaient pas de rapport apparent avec le problème. Cela dit, si l'étudiant cherchait dans la voie indiquée par Erdös, il s'apercevait au bout de deux semaines que les indications d'Erdös avaient débloqué la situation.
Il existe en théorie des nombres un « nombre d'Erdös ». Il s'agit d'un nombre affecté à chaque être humain. Ou bien, si vous préférez, c'est une fonction dont le domaine de définition est la population humaine. Ce nombre vaut 0 pour Erdös lui-même. Il vaut 1 pour chaque mathématicien qui a l'honneur d'être le co-auteur de l'une des 1500 publications dont Erdös est l'autre co-auteur. Il vaut 2 pour chaque personne ayant co-signé une publication avec un personne dont le nombre d'Erdös est 1. Il vaut 3 pour... et ainsi de suite. [ Ce frimeur de BooK signale que sa copine Estelle a un nombre d'Erdös fini et égal à 5. Le chemin est : E. Souche -> B. Wiest -> H. Short -> G. Baumslag -> K. Mahler -> P. Erdös. ]
Il existe dans le milieu scientifique d'autres personnalités avec des habitudes vestimentaires analogues à Erdös. Emmanuel évoque Einstein, qui avait 7 vêtements du même modèle, et qu'il portait à tour de rôle. Il n'avait donc pas à se préoccuper de choisir sa tenue chaque matin. Quant à lui demander son adresse ou son numéro de téléphone, soit il renvoyait son interlocuteur à l'annuaire, soit il exhibait un carton qu'il conservait continuellement sur lui. Il n'était pas question qu'il apprenne par cœur son adresse, il avait d'autres chats à fouetter.
Quelqu'un d'autre évoque sa vie étudiante. Le matin, il avait remarqué un clodo dans le métro. Il descend à la station Jussieu, et le clodo lui emboîte le pas. Il sort du métro, pénètre sur le campus, et le clodo est toujours à sa suite. Il rejoint la salle de cours. Le clodo entre juste derrière et prend la parole : « Je me présente. Je suis xxx, et je suis chargé de vous enseigner tel sujet pour les trois prochains mois. »
Le jour de la réunion sortait sur les écrans français le film Spiderman. Les spécialistes entament une discussion sur les différences entre la bande dessinée et le film. Ainsi, lorsqud le héros lance un fil d'araignée, la B.D. montre bien que c'est un appareil fixé au niveau des poignets qui envoie le fil. Dans le film, il s'agit d'un super-pouvoir biologique, que Spiderman découvre par hasard. Dans la bande dessinée, il y a deux personnages féminins principaux, dans le film il n'y en a plus qu'un.
Lors de la réunion, Philippe reprend une discussion du jour même sur la liste. Cette discussion a été déclenchée par le message de Frédéric pour se présenter et par la réponse de David (L) à ce message. En lisant cette réponse, David (Sniper) a confondu la signature avec l'apostrophe, a cru que le nouvea venu s'appelait David et a dit que ça commençait à bien faire, tous ces David dans le groupe, on ne s'y retrouve plus. BooK a donc effectué des recherches sur les prénoms, en particulier sur David, puis il a posté les résultats sur la liste. Pour ce prénom, le pic a été en 1972. D'après le site :
- ce prénom a été donné 290 194 fois entre 1900 et 2000,
- ce prénom est classé 38^ème pour les prénoms masculins sur la totalité du 20^ème siècle.
BooK évoque aussi quelques prénoms assez surprenants, comme Brayane (26 occurrences entre 1900 et 2000), Sue-Ellen (108) ou Djordan (49). Le plus fort, c'est son arrière grand-mère (née avant 1900), dont le prénom n'a été donné aucune fois depuis 1900. Elle s'appelait Prospérie. C'est l'une des deux formes féminines de « Prosper ». L'autre forme, rare mais pas unique, est « Prospérine ».
Comment a-t-il été amené dans la conversation ? Toujours est-il que nous avons parlé d'Umberto Eco. Stéphane évoque le roman d'Eco qu'il préfère, Le Nom de la Rose. Il rappelle notamment un épisode où les personnages dissertent sur la question de savoir si les chameaux, des herbivores, ont des dents ou pas. D'accord, il n'ont jamais vu de chameau. Néanmoins, cela me paraît curieux qu'ils ne fassent pas l'analogie avec les herbivores qu'ils ont vu inévitablement dans leur contrée : vaches, moutons, chèvres et chevaux.
Le livre d'Eco que je préfère, c'est Pastiches et Postiches. Ce n'est pas un roman, mais un recueil de textes assez courts. L'intérêt des textes est assez variable, mais il y en a quelques-uns qui valent le voyage.
Un autre monument de la littérature (?), c'est Gotlib. Il se trouve que Sniper ne connaît pas du tout Gotlib (Hamster Jovial, la Rubrique à Brac, etc). Il ne connaît même pas l'autre Gottlieb, celui des flippers !