Quelques histoires mathématiques et physiques

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 8 juillet 2015

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de l'ordre d'arrivée :

Sébastien,
Laurent (B),
moi,
Sylvain,
et Charles.

Nous avons mangé des salades végératiennes, des filets mignons de porc, des magrets d'oie, du pain perdu et du fromage blanc à la confiture. Nous avons bu de la bière (Leffe entre autres), de la vodka et de la limonade.

Nous avons parlé de Perl, Internet informatique et points divers.

Perl

L'un des sujets évoqués à propos de Perl concernait les mini-hackathons, à l'image de ce que Marc organise à Strasbourg, ainsi qu'il nous l'a présenté lors de l'AG. Hélas, je ne me souviens plus des détails de ce point.
Pour la conférence YAPC::EU-2015 à Grenade, j'ai presque fini les réservations nécessaires. J'ai payé mon admission, j'ai acheté mon billet d'avion, j'ai presque réservé mon hôtel. En effet, pour cette réservation, j'ai envoyé un message électronique comme indiqué dans la page correspondant du Wiki. J'ai reçu en réponse un formulaire PDF à remplir et à leur renvoyer. Quand je dis « formulaire », je pense qu'il ne s'agit pas d'un fichier PDF prévoyant des champs de saisie, l'analogue des <textentry...> de HTML. C'est juste un formulaire papier, qui a été scanné, converti en PDF et envoyé en pièce jointe dans le message de réponse. Donc, il faut ensuite :
1. imprimer le fichier PDF,
2. remplir au stylo les champs demandés, dont un numéro de carte VISA,
3. puis au choix :
  - faxer le formulaire rempli,
  - ou le numériser, le convertir en PDF et l'envoyer en pièce jointe dans un message de réponse.
Le problème qui me préoccupe, c'est de savoir si cela pose des problèmes de sécurité d'envoyer par messagerie le numéro de carte VISA sous cette forme. L'envoyer sous forme de texte, dans le corps du message ou dans un fichier joint, je sais que c'est une imprudence grossière. Mais là, il s'agit d'un fichier image, contenant des chiffres manuscrits donc irréguliers. Par conséquent, les logiciels malintentionnés qui jettent un coup d'œil sur tous les messages qui passent ne pourront pas deviner que dans l'image figure un numéro de carte de crédit. Sébastien me fait remarquer que même si aucun logiciel ne découvrira mon numéro de carte, le message sera stocké dans Gmail ad vitam aeternam ce qui laisse le temps à un humain malintentionné de tomber sur ce message et d'en extraire mon numéro de carte. [ Ultérieurement, j'ai pu trouver quelqu'un qui avait accès à un fax et qui a bien voulu expédier ma réservation. Ouf ! ]

Internet

Nous avons parlé du déploiement de la fibre optique par les différents opérateurs de télécommunications. Et lorsqu'un abonné est connecté à la fibre, son opérateur de téléphone l'incite à utiliser le téléphone par Internet et d'abandonner sa connexion analogique et sa ligne en cuivre. Charles en conclut que l'« opérateur historique » veut éliminer les lignes en cuivre de son infrastructure et, par voie de conséquence, abandonner la technologie ADSL. Sébastien conteste ce raisonnement, l'ADSL est là pour longtemps. Certes, il disparaîtra des grosses agglomérations, là où il est rentable de creuser une tranchée dans une rue pour y faire passer de la fibre optique en quantité suffisante pour des milliers d'usagers. Mais dans les campagnes, il ne sera pas rentable de creuser des tranchées pour installer la fibre pour une vingtaine d'usagers. Sébastien pense plutôt que les opérateurs de télécommunications vont redéployer les DSLAM inutilisés vers les campagnes, car l'installation d'un DSLAM sur un faisceau de câbles de cuivre préexistant représente un investissement nettement moindre que de creuser une tranchée pour y installer quelques fibres optiques. Donc l'ADSL se répandra dans les régions rurales qui, jusque-là, étaient mal desservies.
Un point évoqué a concerné la vulnérabilité des data centers. Mais là aussi, j'ai oublié les détails. Je ne me souviens même pas si la discussion portait sur les risques naturels ou les risques criminels (voire, les deux).
Il a été question des sites web favorisant l'adultère, qui fleurissent ces derniers temps. Laurent mentionne l'un d'entre eux qui, pour marquer sa premier année d'activité, a lancé une campagne de publicité où les affiches montraient une phrase du genre :
Merci à nos fidèles abonnés !
Cela ressemble fort à un oxymore. En effet, un abonné à un site favorisant l'adultère doit plutôt avoir tendance à être infidèle, non ?
Et il y a un autre site pour l'adultère, dont l'argument publicitaire est qu'il a été conçu et élaboré par des femmes. Non mais, s'il faut utiliser des tels arguments pour espérer prendre des parts de marché...

Informatique

Puisqu'il a été question des sponsors de l'association, j'en ai profité pour évoquer un ancien sponsor, la librairie « le Monde en Tique ». Leur site web est toujours actif et mentionne des livres à paraître dans le second semestre de 2015. En revanche, je suis allé rue Maître Albert et au lieu de la librairie, j'ai trouvé une espèce de galerie d'art momentanément inemployée. Or c'est toujours cette adresse qui est indiquée sur le site web.

Divers

Sébastien évoque l'habitation de son père, située dans un quartier rural de Marseille. Marseille a beau être connue comme une métropole, la deuxième ville de France en se basant sur la population, il y a des quartiers où la densité est plus faible que dans les centres de village et où le logement consiste en des maisons individuelles séparées par des espaces verts ou boisés. Néanmoins, la situation de Christian n'est pas aussi idyllique que la description précédente semble le suggérer. En effet, il vit à proximité d'une usine traitant des produits dangereux, donc avec un classement « Seveso ». Et pourtant, depuis le temps qu'il y habite, Christian n'a jamais eu à exécuter un exercice d'évacuation.
Nous évoquons les problèmes en suspens des mathématiques. Si le Grand Théorème de Fermat (ou plutôt, au choix, la Conjecture de Fermat ou le théorème de Fermat-Wiles) est résolu, il n'en va pas de même pour la conjecture de Riemann. Cette conjecture exprime le fait que tous les zéros de la fonction Zéta ont une partie réelle égale à 1/2 (en fait, les zéros de la classe « non triviale »). Si elle était démontrée, cette conjecture aurait des implications importantes dans la répartition des nombres premiers. Ne me demandez pas comment. Il y a eu deux listes célèbres de problèmes mathématiques à résoudre, l'une au début du XX^e siècle et présentée par Hilbert, l'autre au début du XXI^e établie par le Clay Mathematic Institute. Toutes deux contiennent la conjecture de Riemann.
Le mathématicien George Hardy a apporté une contribution importante à l'étude de la fonction zéta et de la conjecture de Riemann mais il ne l'a pas démontrée pour autant. On raconte qu'une fois, il devait prendre le bateau alors que l'on annonçait une tempête. Hardy a alors envoyé une carte postale à un ami en lui annonçant avoir démontré la conjecture de Riemann. La traversée s'étant bien déroulée, sans naufrage et sans noyade, Hardy est arrivé à bon port puis a envoyé un démenti à son ami. Mais que serait-il arrivé si le bateau avait coulé avec Hardy à son bord ? Éh bien Hardy serait passé à la postérité comme celui qui a pu démontrer la conjecture de Riemann.
Par association d'idées, nous avons alors parlé d'Ettore Majorana. C'est un physicien italien des années 1930, qui a entre autres établi une théorie des anti-particules plus générale que celle de Dirac. Un jour de 1938, il a pris le bateau pour aller en Sicile. Mais il n'était plus là lorsque le bateau est arrivé au port. Noyade accidentelle ? Suicide ? Assassinat ? Enlèvement ? Passage à la clandestinité pour refaire sa vie sous un autre nom ? Le mystère reste entier plus de sept décennies plus tard.
Si j'ai appris l'existence de Majorana, c'est parce que jusqu'en juin 2014, tous les jeudis matin, à 7 h 17, France Culture diffusait une chronique de quelques minutes, le Monde selon Étienne Klein. Étienne Klein a participé à d'autres émissions, mais c'est Sébastien qui pourrait dire le jour, l'heure et la chaine de ces autres émissions.
Sébastien évoque une autre personnalité historique de la physique quantique, Pauli. Il avait la réputation de faire rater toutes les expériences auxquelles il participait, voire auxquelles il assistait. Si bien qu'on avait tendance à l'éloigner, à l'instar de Prunelle qui éloignait Gaston Lagaffe lorsqu'il attendait la visite de de Mesmaeker.
J'évoque une expérience dont j'ai entendu parler il y a très longtemps, qui est simple à réaliser et pourtant que je n'ai jamais essayée. Vous mettez un verre d'eau froide et un verre d'eau chaude dans un congélateur ou dans le bac à glace d'un réfrigérateur. Si vous choisissez les températures comme il faut, c'est le verre d'eau chaude qui gèle en premier. Pour simplifier la discussion qui suit, j'attribue les valeurs 15° pour le verre A et 70° pour le verre B (valeurs fortement pifométriques). Sébastien, qui a lui aussi entendu parler de ce phénomène, en donne une explication qui ressemble beaucoup à la théorie de l'impetus associée à Buridan, voire à la mémoire de l'eau. Au début de l'expérience, le verre B à 70° diffuse beaucoup plus de chaleur que le verre A à 15°, donc il se refroidit plus vite. Ensuite, lorsque le verre B atteint 15°, il continue à diffuser plus de chaleur que le verre A, pour l'unique raison qu'il a commencé comme cela. J'ai entendu deux explications que j'estime plus crédibles que celle que Sébastien nous expose. Celle que j'ai exposée en réunion est que l'eau contient des gaz dissous. Le fait de chauffer l'eau à 70° fait que la majeure partie des gaz dissous quitte le liquide. Ainsi, l'absence de gaz de l'eau du verre B facilite le refroidissement de l'eau et même après avoir atteint la température de 15°, le verre B se refroidit plus vite que le verre A. Une autre explication, que je n'ai pas donnée en réunion, est que même si les deux verres ont la même quantité de liquide au moment où on les introduit dans le congélateur, l'eau s'évapore en quantité faible mais sensible du verre B et quasiment pas du verre A. Donc la quantité d'eau à refroidir dans le verre B est plus faible. Il y a un argument pour réfuter cette explication, c'est que l'expérience a été effectuée avec des récipients clos, donc sans pouvoir perdre de l'eau par évaporation. Il est possible de réfuter cette réfutation en reformulant l'explication. L'évaporation se produit même dans un récipient clos et si elle ne diminue pas la quantité de l'eau, elle augmente la surface de l'eau ; la surface de la portion liquide reste constante, mais la surface de la portion vapeur augmente. Donc la dissipation de la chaleur augmente elle aussi. Toujours est-il que l'expérience est reproductible et n'a à ce jour aucune explication communément acceptée. [ Étant donné que je possède un exemplaire papier des chroniques d'Étienne Klein depuis le 30 août 2012 jusqu'au 6 mars 2014, j'ai pu retrouver la chronique où il en parlait, c'était celle du 13 février 2014, où j'ai appris que celui qui a découvert le paradoxe est originaire de Tanzanie et s'appelle Mpemba. Pour ceux qui sont intéressés par les références du livre, c'est Le Monde selon Étienne Klein, Éditions Équateurs, collection Essais, ISBN 978-2-84990-289-9. ]
Je raconte avoir lu récemment un livre sur les blagues mathématiques. Certes, il existe de nombreux sites web consacrés à de telles blagues, mais avec ce livre sur papier, il n'y a pas besoin de chercher et il est possible de le lire dans le métro ou dans le bus. J'ai cité l'une de ces blagues, qui montre la différence entre d'une part le discours et la logique mathématiques et d'autre part le discours et la logique de la vie courante.
Une logicienne vient d'accoucher. Une amie vient la voir à la maternité.
-- Alors, c'est une fille ou c'est un garçon ?
-- Oui.
[ Si vous êtes intéressés, c'est Blagues mathématiques et autres curiosités, Bruno Winckler, éditions Ellipse, ISBN 978 2-7298-6451-4. ]
Joël a montré à Sébastien un article sur le problème financier actuel de la Grèce. N'ayant vu que le titre j'ai l'impression que cet article montre que les autorités financières de l'Union européenne avaient la possibilité de résoudre ce problème dans la douceur, sans provoquer de dégâts inutiles et qu'ils ont choisi une voie différente conduisant à un affrontement entre l'UE et la Grèce.
Sébastien a évoqué les problèmes similaires de l'Argentine. Là encore, je ne suis pas spécialiste, donc il faut prendre mon compte-rendu avec précaution. Des financiers avaient acheté de la dette argentine en espérant utiliser l'effet de levier pour gagner des sous sans avoir à bourse délier. Mais cela n'a pas fonctionné. Les créanciers ont alors intenté un procès au gouvernement argentin. Pour un prétexte fallacieux, ils ont déclaré que le procès devait avoir lieu sur le sol des États-Unis et ils ont eu gain de cause. Le procès a donc été jugé dans une cour texane et, sans surprise, cette cour a donné raison au créancier face au débiteur.
Il y a eu un autre cas récent où les États-Unis ont utilisé un prétexte fallacieux pour obtenir un jugement sur leur sol, c'est le procès de la BNP, accusée d'avoir fait affaire avec des pays « indésirables » comme Cuba ou la Libye. Même si aucun des protagonistes n'est un citoyen américain, ne réside aux États-Unis ou n'est affilié à une société américaine, les États-Unis considèrent que c'est sous leur juridiction pour la seule et unique raison que les transactions ont été libellées en dollars.
C'est la période où se déroule l'édition 2015 de Japan Expo. Laurent et Sébastien évoquent la précédente édition. Laurent y a participé avec un cousin et ils avaient prévu de rejoindre Sébastien une fois à l'intérieur. Hélas, la foule était si dense qu'il n'ont pas réussi à se rencontrer.
Il a été question du film des années 1960, Bons Baisers de Russie. Un participant, plutôt de la génération 1970, en a entendu parler quand il était encore jeune. On lui avait alors décrit ce film comme étant un film « rempli de sexe et de violence ». Certes, il y a une scène où James Bond et Tatiana sont dans le même lit en train de... mais la majeure partie de l'écran montre les agents du SPECTRE en train de filmer James Bond et Tatiana à travers une glace sans tain et on ne voit pas grand chose de James et Tatiana. Lorsque l'on compare avec les films que l'on peut voir aujourd'hui... [ Dans le lien ci-dessus vers IMDB, il me semble qu'il manque une scène à la fois violente (ou plutôt remuante) et sexy. James Bond et Kerim Bey rendent visite à un camp de tsiganes. Là, on leur montre deux filles dont les relations sont « à couteau tiré », au sens propre comme au sens figuré. Et ces filles commencent à se battre, lorsque... Les filles étaient suffisamment vêtues pour cacher l'essentiel, mais pas trop, pour le laisser deviner. ]
Nous avons remarqué et admiré le T-shirt de Joël, avec les mots « Dali-catessen » et le dessin d'un œuf doté d'une paire de moustaches incurvées vers le haut. Du coup, nous avons parlé des films de Jean-Pierre Jeunet, en détaillant les points communs d'un film à l'autre, comme la présence de Dominique Pinon au générique.
Compte tenu de mes vacances outre-Atlantique à venir, Sébastien et moi avons comparé les différents pays que nous avons visités. Curieusement, Sébastien n'a visité que des pays européens, alors que j'ai fait du tourisme dans 6 pays américains, 4 pays africains et 5 pays asiatiques (plus quelques heures de transit dans un sixième). Je n'ai jamais mis le pied en Océanie ni en Antarctique. Pour l'Europe, je ne sais pas lequel de nous deux a visité plus de pays. Ainsi, j'ai visité la Bulgarie mais pas Sébastien, tandis que Sébastien a visité plusieurs pays scandinaves, la Norvège, le Danemark et la Suède alors que je ne connais que le Danemark.
Et Joël et François nous ont présenté quelques photos de leurs dernières vacances en Irlande. Joël arrive-t-il à se décrocher de son activité habituelle ? En effet, il a tenu à se faire prendre en photo devant une rangée de tonneaux de bière. Nous avons vu également des photos montrant des statues ou des portraits de personnalités irlandaises : Gallagher, James Joyce, Oscar Wilde et Bobby Sands.