Pendant Solutions Linux

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 11 mai 2011

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la position autour de la table :

Franck,
Laurent (G),
Olivier,
Laurent (B),
moi,
Théo,
Sébastien (A-T),
Guillaume,
David,
et Nicolas.

Nous avons mangé des salades au hareng, un camembert au miel (les Saint-Félicien ayant été épuisés la veille), des salades au chèvre chaud, des salades aux lardons et des saucisses au couteau avec des lentilles. Nous avons bu diverses bières, dont de la Petrus fraîchement arrivée de Belgique, de l'Orval et de la Bonnets-Rouges ainsi que de la limonade et de la vodka. Et Franck a payé sa tournée.

Nous avons parlé de Perl, informatique et points divers. Compte tenu de la présence simultanée de Laurent (B) et de Sébastien, il a été beaucoup question de jeux vidéo ce qui fait que la section habituelle sur Internet a été absorbée par ce sujet.

Perl

Pendant le salon Solutions Linux, Sébastien présente ce qui différencie Perl des autres langages. Entre autres, il évoque les nombreux sites web autour de CPAN, ainsi que les nombreux modules qui aident à la programmation et à la maintenance des autres modules. Il appelle cela « l'écosystème de Perl ». Je ne suis pas d'accord avec la métaphore de l'écosystème. Pour moi, un écosystème est un ensemble d'espèces animales et végétales, reliées par une chaîne alimentaire. Donc, l'une des caractéristiques fondamentales d'un écosystème, c'est « qui mange qui ? » et « qui parasite qui ? ». Je préfère le terme de « tissu social » qui introduit les notions d'entraide et de bien commun, les accords gagnant-gagnant, et ainsi de suite. [ Trois remarques : en fait, pour Perl, il serait préférable d'utiliser le terme « infrastructure » pour désigner les modules et les sites web qui facilitent la réalisation, la diffusion et la maintenance des modules, tandis que « tissu social » risque de provoquer une confusion avec les réseaux sociaux comme Facebook. D'autre part, si certains font remarquer qu'il existe des relations « gagnant-gagnant » dans un écosystème, comme la relation entre les buffles et les pique-bœufs, je ferai remarquer que cette relation est en fait constituée des deux relations suivantes : les tiques parasitent les buffles et les pique-bœufs mangent les tiques. Finalement, le buzzword « écosystème » est la figure emblématique du mécanisme qui consiste à ajouter le préfixe « éco » à d'autres mots. Lorsqu'il s'applique à des mots sans connotation positive ni négative, ce préfixe leur attribue une connotation positive, cf les « écogestes », les « écocitoyens ». Lorsqu'il s'applique à des mots avec une connotation négative, il renforce ladite connotation, cf. les « écocatastrophes ». ]
Sébastien évoque une discussion animée plus ancienne entre lui et moi, au sujet du pluriel des mots étrangers. Pour Sébastien, il est tout-à-fait admis d'utiliser la formation du pluriel de la langue étrangère pour un mot étranger utilisé en français. Moi, je m'y refuse et je préfère utiliser exclusivement la formation du pluriel conforme aux usages de la langue française. Par exemple, pour « patch », Sébastien admet (et préfère) « des patches », tandis que je préfère « des patchs ». Ou bien un autre exemple, tiré de l'allemand : « un leitmotiv, des leitmotive » pour Sébastien, « un leitmotiv, des leitmotivs » pour moi. Je fais remarquer que l'utilisation du pluriel selon la règle d'origine est assez malcommode pour les mots d'origine russe, arabe, hébraïque ou japonaise (auxquels j'aurais dû ajouter les mots d'origines grecque, sanscrite, etc.). Sébastien me fait remarquer à juste titre qu'en japonais, il n'y a pas de marque du pluriel sur un idéogramme donné, le pluriel est indiqué par la présence d'un idéogramme numérique à proximité du premier idéogramme qui reste inchangé. Ma remarque reste toutefois valide pour les mots venant de langues alphabétiques en dehors de l'alphabet latin. [ J'en profite pour signaler une horreur. Certains francophones croient bon d'accorder le mot « Unix » au pluriel en singeant les anglophones, lesquels l'orthographient « Unices » en faisant semblant de croire qu'il s'agit d'un mot latin. Tout d'abord, « Unix » est un nom propre, donc il ne prend pas la marque du pluriel. D'autre part, les noms communs français en « s », en « x » et en « z » ne prennent pas non plus la marque du pluriel, leur terminaison en singulier correspondant déjà à une marque de pluriel. Finalement, le fait d'attribuer à ce mot une terminaison de style latin en anglais correspond à une plaisanterie éculée chez les anglophones, mais sonne faux en français. ]
Sébastien fait remarquer que le support d'Unicode est assez mal assuré dans les langages de programmation. Seuls deux langages importants permettent de traiter convenablement Unicode : Perl et Java. On aurait pu croire que, compte tenu de l'origine de son créateur, Ruby supporterait Unicode dès le début. En fait, Ruby supporte l'ASCII (ou plutôt ISO-8859) et le shift-JIS.
Même si le support d'Unicode par Perl est très bon, cela peut s'améliorer en remplaçant le moteur intrinsèque d'expressions rationnelles par le moteur Oniguruma. Ce moteur permet de traiter des chaînes de caractères écrites dans de nombreux encodages, pas seulement ISO-8859 et UTF-8.
À l'occasion de Solutions Linux, Laurent (B) a pu rencontrer les autres personnes s'occupant de la conférence OSDC.fr. La question qui se pose aux organisateurs est de savoir s'il faut que cette conférence reste indépendante, ou bien s'il est possible de l'inclure dans OWF 2011. Une telle inclusion aurait l'avantage de réduire les tâches d'organisation d'OSDC.fr, il n'y aurait plus à s'occuper des locaux et de l'intendance. En revanche, les organisateurs d'OSDC.fr auraient une marge de manœuvre réduite sur des sujets comme la tarification (l'entrée resterait-elle gratuite ?).

Jeux vidéo

Cette fois-ci, c'est vrai, Duke Nukem Forever va sortir ! Après plusieurs années d'annonces et de reports, l'attente est finie, cela sort pour de vrai ! La sortie était prévue pour le 6 mai, mais cela a été reporté au 14 juin. Mais malgré tout, le jeu va sortir !! C'est vrai et c'est vraiment vrai !!! Guillaume fait remarquer que dans ces conditions, il pense que Hurd va sortir également.
Un jeu qui est sorti récemment et sans faux espoir, c'est Portal 2. Laurent (B) l'a essayé et a beaucoup aimé. Il n'en a pas dit grand-chose, il ne veut pas gâcher le plaisir de Sébastien (et d'éventuels autres) lorsqu'il aura l'occasion d'y jouer. Cela n'empêche pas Sébastien de décrire la version 1. Il s'agit d'un puzzle game, donc d'un jeu où ce n'est pas l'adresse et la vivacité qui priment, mais la réflexion. Il est possible de résoudre le jeu en quelques heures. Sébastien et Laurent aiment particulièrement l'ambiance assez déroutante de ce jeu. De nombreuses phrases-cultes circulant sur Internet proviennent de Portal. Par exemple :
The cake is a lie.
ou bien
Nous avons proféré des paroles que vous allez regretter.
Et pourquoi Sébastien n'a-t-il pas pu jouer à Portal 2 ? Parce qu'il veut acheter la version pour PSP3, qui lui donne accès ensuite à la version PC, alors que Laurent a directement pris la version PC. Et la version PSP3 n'est pas disponible à cause du blocage récent du réseau PSN. Sébastien pense que selon toute vraisemblance, il fait partie des millions d'utilisateurs dont les informations personnelles ont transpiré sur Internet. Notons que la réponse de Sony au problème de PSN a été, pour le moins, inadaptée. Ils ont tergiversé avant d'annoncer la fuite, puis avant de révéler l'ampleur réelle de cette fuite. Mais ainsi qu'ils le disent maintenant,
Sony prend très au sérieux les problèmes de sécurité. Pour preuve, nous venons de nommer un responsable sécurité.
Sébastien nous décrit l'organisation de World of Warcraft, qui est le MMORPG le plus joué. En fait, tous ses concurrents se cassent la figure au bout d'un certain temps, après avoir connu un point culminant où le nombre de joueurs se compte seulement en dizaines de milliers, alors que WoW a 15 millions de joueurs à travers le monde. WoW connaît donc un monopole de fait. Compte tenu du nombre de joueurs, Blizzard a dû soigneusement organiser le réseau de serveurs. En réalité, il y a plusieurs réseaux différents, en fonction de l'origine géographique des joueurs.
World of Warcraft est un « jeu de rôle connecté massivement multi-joueur » ou Massive Multiplayer Online Role Playing Game. Tout le monde ne connaît pas pour autant la signification de l'abréviation MMORPG. C'est ainsi que sur une chaîne de télévision grand-public, lors d'une émission matinale, l'animateur a buté sur ce sigle et l'a finalement prononcé « meuporgue ». Quelques minutes plus tard, l'extrait correspondant de l'émission était chargée sur You Tube et dans la soirée, les plaisanteries et les parodies basée sur le terme « meuporgue » foisonnaient sur Internet.
David, je crois, a signalé l'existence d'un T-shirt résumant l'histoire du graphisme des jeux vidéo, depuis Pong (un simple rectangle) jusqu'à nos jours, en passant par Space Invaders, Pac Man, Super Mario, et ainsi de suite.
Et à propos des anciens jeux vidéo, la compatibilité ascendante des architectures x86 et des systèmes MS-DOS et Windows (ou son émulateur Wine) a des limites et il est impossible de les installer sur une machine moderne. Heureusement, il existe un émulateur DOSBox, qui permet d'utiliser ces jeux.
Il a été question d'un jeu que l'on commande en mode texte, dans la lignée de NetHack. Certains ont prétendu que, par exemple, la commande à taper pour aller jusqu'à l'arbre le plus proche était :
```
f arbre
```
mais qu'avec cette commande, on se cognait au tronc de l'arbre et que, par conséquent, il était préférable d'utiliser :
```
t arbre
```
qui faisait s'arrêter juste avant l'arbre, sans se cogner dedans.
Sébastien a évoqué un nouveau système de console de jeu, qui permet l'affichage 3D sans requérir le port de lunettes spéciales. Ce système est similaire aux images recouvertes d'une couche de verre gaufré qui provoque une réfraction différente des points de l'image en fonction de leur position par rapport aux microlentilles de la couche de verre. Mais le mécanisme est différent pour les consoles de jeu dont parle Sébastien. Cela dit, dans les deux cas, si l'utilisateur est à la bonne distance de l'image ou de l'écran et s'il est correctement positionné, alors ses deux yeux voient des images différentes, d'où une impression de relief.

Informatique

À propos de l'avancement de Perl 6, que certains considèrent comme un peu trop lent, Sébastien effectue une comparaison avec Ruby 2 et PHP 6. Ces deux projets ont été annoncés en fanfare avec des réflexions narquoises vis-à-vis de Perl 6. Puis ces projets ont été abandonnés, tandis que Perl 6 avance lentement, mais sûrement.
David et Nicolas ont discuté de gestionnaires de fenêtres. Nicolas utilise xfce, car il est possible de configurer pour pouvoir tout faire au clavier, ainsi que cela pouvait se faire avec fvwm2. Quelqu'un lui a alors suggéré d'utiliser un autre gestionnaire de fenêtres, qui est à la base prévu pour tout faire en utilisant le clavier et qui, de plus, empêche les fenêtres de se chevaucher et donc de se masquer l'une l'autre. C'est alors que Nicolas a dit :
Je suis conservateur, pas rétrograde.
Nicolas a également évoqué l'éditeur ed. Les jeunes, même ceux qui maîtrisent la ligne de commande, ne connaissent pas cet éditeur. D'où un dialogue ressemblant à celui que Nicolas nous a donné :
-- Tu veux dire sed?
-- Non, c'est ed.
-- Tu parles de ged ?
-- Non, c'est ed.
-- L'édition ligne par ligne, c'est comme dans vi ?
-- Non, je parle de l'édition sous ed.
Olivier a installé la dernière version d'Ubuntu, la version 11.04. Hélas, il y a des problèmes avec les pilotes de carte graphique. Ce serait pour cela que la diffusion de cette version a eu lieu à la fin du mois d'avril (rappelons que le « 4 » ou le « 10 » du numéro de version correspond au mois où la version est rendue publique). Hélas, je n'ai pas retenu le reste des détails.
Dans cette nouvelle version est apparue une nouvelle interface graphique, Unity. C'est un peu déroutant au premier abord et Olivier a eu un peu de mal, notamment, à trouver les différents raccourcis clavier pour déclencher telle ou telle fonction. Également, il a des problèmes pour utiliser Vim. Je lui suggère d'utiliser une autre version avancée de Vi, à savoir Emacs en mode viper.
La semaine précédente, Sébastien a participé à une autre conférence, à Tétouan. Parmi les orateurs, il y avait entre autres Richard Stallman. Ce dernier a impressionné Sébastien, notamment avec sa maîtrise de la langue française. Il a beaucoup progressé depuis dix ans sur ce point. Il lui arrive d'utiliser des néologismes, mais c'est en connaissance de cause, ce n'est pas dû à une déficience de son vocabulaire. Par exemple, au lieu de parler de « logiciel propriétaire » (ce qui ne veut rien dire, car un logiciel ne peut rien posséder), Richard Stallmann préfère utiliser l'expression « logiciel privateur ». Le mot peut surprendre au premier abord, mais il fait bien passer l'idée derrière la philosophie de la FSF : ce genre de logiciel est mauvais, parce qu'il vous prive de vos quatre libertés fondamentales de programmeur. Nous avons essayé de trouver d'autres termes bâtis sur la même racine que « priver », mais nous n'avons rien obtenu de vraiment meilleur que « privateur ».
Nicolas a évoqué un logiciel fonctionnant, comme il est de coutume sous Unix, avec des fichiers de configuration. Après avoir cherché dans la documentation, il a réussi à trouver le fichier de configuration et il l'a adapté à ses besoins. Mais cela n'a pas modifié le fonctionnement de l'application pour autant. Ce n'est qu'au bout d'une bonne semaine qu'il a compris que le fichier qu'il avait adapté était un fichier en quelque sorte modèle et que le véritable fichier de configuration était obtenu à partir de ce fichier modèle en le passant dans l'utilitaire m4. À sa décharge, il venait juste de commencer à utiliser Linux.

Divers

Laurent (G) a évoqué la distribution de l'électricité et les tarifs associés. Lors de la mise en concurrence de la fourniture d'électricité, il a été question des « tarifs de l'opérateur historique ». J'avais cru comprendre que si un usager, ou plutôt maintenant un client, décidait de quitter l'opérateur historique, il ne pourrait pas changer de nouveau pour revenir à l'opérateur historique. En fait, la réalité est plus subtile. Le client peut revenir à l'opérateur historique, mais pas avec l'ancien tarif. Et en fait, l'opérateur historique essaie de faire migrer les usagers du tarif historique vers le nouveau tarif, même sans passer par la concurrence. Ainsi, pour des interventions mineures, les conditions contractuelles prévoient dans les lignes en petits caractères un changement de tarif. L'abandon de la contrainte de service public est très préoccupante. Actuellement, l'opérateur de service public est tenu de fournir de l'électricité à toute habitation, même dans la vallée de montagne la plus reculée. Lorsque l'opérateur historique se sera dégagé de son obligation de service public, son principal critère sera le retour sur investissement et donc, il risque de ne plus vouloir fournir l'électricité dans les coins reculés du territoire et ses concurrents ne verront pas non plus le bénéfice à faire un tel investissement. C'est ainsi qu'apparaîtront des citoyens de seconde zone, qui ne bénéficieront plus de l'infrastructure de base qui leur était garantie jusqu'à présent. [ Par la suite, Laurent s'est renseigné un peu plus sur ce sujet. Il est possible de revenir à l'opérateur historique avec un tarif régulé, même si ce tarif régulé n'est pas exactement le même que le tarif historique. D'autre part, pour l'instant, la contrainte de service public reste en vigueur. ]
Quelqu'un a fait remarquer que les pictogrammes représentant des téléphones comportent encore le cadran à rondelle qui est tombé en désuétude au cours des années 1980. Et parmi les enfants de moins de 10 ans, combien ont vu des téléphones à rondelle ? Laurent (B) fait remarquer qu'il en existe encore, montés sur roulettes, avec des couleurs vives et notamment un combiné rouge.
David a beau être d'origine anglo-saxonne, il connaît bien la langue et la gastronomie françaises, y compris les « fromages qui puent ». C'est ainsi qu'il nous a expliqué l'étymologie de « reblochon ». En Savoie, l'un des termes de patois pour désigner la traite des vaches est le mot « bloche ». À une certaine époque, pour des raisons fiscales, les éleveurs n'allaient pas jusqu'au bout de la traite et ils interrompaient la bloche avant que le lait soit épuisé. Ce qui allégeait d'autant le calcul de la taxe. Ensuite, une fois ce calcul effectué, ils recommençaient à traire la vache pour récolter le lait qui restait. Et avec ce lait de « rebloche », il constituaient un fromage que l'on a donc appelé « reblochon ».
Il a été question des tailles de T-shirts, notamment des T-shirts XXL, XXXL et ainsi de suite, nécessaires pour une certaine partie de la population américaine. Comment fait-on avec ces « X » multiples ? David a la réponse : on utilise l'opérateur Perl x pour multiplier les chaînes.