Non, le concours O'Reilly, ce n'était pas un poisson !

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 04 avril 2001

La voix du secrétaire (Jean)

Quelqu'un (un adepte de Python, pour sûr) a consulté l'un des précédents comptes-rendus, et s'est étonné de lire la liste des participants, avec pour chacun ce qu'il a mangé et bu. Pour répondre aux préoccupations de cet internaute, je ne donnerai pas cette liste aujourd'hui.

Le repas d'avril des Perl Mongueurs a comporté :

le traditionnel magret de canard au miel (Frédéric et moi, comme d'habitude, mais aussi Stéphane et Artur),
l'andouillette, tout autant traditionnelle (BooK et Briac),
un blue cheese burger avec des frites (Brix),
d'autres qr{.*}burgers - frites (Nicolas et David (L)),
un poulet - frites (Emmanuel),
un banana-split (Moun's),
une personne de couleur en chemise (pour rester politiquement correct, n'est-ce pas David (L) ?),
et divers desserts (diverses personnes).

Le repas a également été arrosé par :

de la Blanche (Robin, BooK, Brix, entre autres),
de la Guinness (Nicolas, BooK...),
de la Warsteiner (David (L), et Stéphane, je crois),
peut-être d'autres marques de bière,
une Margarita (moi, comme d'habitude),
un Martini Bianco (Antoine),
un qr{Pepsi|Coca}-Cola (Moun's),
et un Orangina (Emmanuel).

Pour les esprits chagrins qui voudraient avoir quand même la liste des participants, il y a eu, par ordre approximatif d'entrée en scène, moi, Briac, Robin, Antoine, Brix, Nicolas, Samuel, BooK, Stéphane, Emmanuel, Frédéric, David (L), Jean-Christophe, Artur et "Sniper". Pour Nicolas et David, il s'agit de MM. Chuche et Landgren, M. Nicolas Jourden étant absent. Quant à MM. Bruhat, Bricout et Rigaudiere, ils se dissimulent derrière un pseudonyme.

Nous avons parlé de sujets de saison, de Perl, de divers sujets techniques ou pas. Compte tenu de la présence de trois spécialistes de XML (Moun's, Robin et Antoine), nous avons parlé de XML (ça faisait longtemps !). Nous avons également parlé d'Internet, mais il se trouve que ce mois-ci, le sujet recoupait celui des poissons d'avril. Finalement, cette séance a vu se dérouler le concours organisé par BooK, et sponsorisé par O'Reilly France.

Poissons

Le sujet qui nous a le plus marqué, ces derniers jours, c'est évidemment l'annonce jointe par Larry et Guido, au sujet du langage de l'avenir, Parrot. Nous avons aimé les exemples de programme.
```
   # copy stdin to stdout, except for lines starting with #
   while left_angle_right_angle:
       if dollar_underscore[0] =eq= "#":
           continue_next;
       }
       print dollar_underscore;
   }
```
Nous avons apprécié la promptitude de O'Reilly à nous annoncer l'édition de Parrot in a Nutshell. Je m'étonne toutefois que le nombre de pages annoncé est impair : 401.
Il y a eu également une RFC de saison, permettant de faire passer n'importe quel paquet IP à travers des firewalls, sans compromettre la sécurité. Il suffit de les mettre à l'intérieur de paquets HTTP. Il fallait y penser. Pour se distraire, BooK a voulu consulter toutes les RFC datées d'un premier avril (comme celle sur les transferts d'information par porteur aviaire, complétée par celle sur les transferts par porteur aviaire, avec qualité de service). Il a trouvé notamment la RFC 777, mais après plusieurs minutes de lecture, il s'est rendu à l'évidence que c'était la description sérieuse de ICMP. Éh non, tout ce qui est daté du premier avril n'est pas nécessairement un poisson !
Une annonce conjointe par de grandes firmes de l'informatique (IBM, SUN, etc) fait état d'un projet visant à détruire une bonne fois pour toutes le mouvement Open-Source. Cette information a été accueillie avec une gigantesque levée de boucliers (ce qui aurait été compréhensible à une date quelconque du calendrier).
D'autres annonces pouvaient également prêter à confusion. Par exemple, la décision de migrer Slashdot vers Free-BSD. Ou je ne sais plus qui, annonçant qu'il vient d'abandonner le logiciel qu'il développait jusque-là, logiciel mal documenté, et qu'il est le seul à maîtriser.
Du côté de la presse écrite, le Monde Informatique a publié un supplément, l'Immonde Informatique. Hélas, je n'ai pas pu le trouver en kiosque. Je ne peux donc pas en dire plus à ce sujet.
La limite entre la parodie et la réalité est parfois imprécise à déterminer. Par exemple, Nicolas a découvert le site kelcon.com. Avec un titre comme cela, il ne pouvait s'agir que d'un site humoristique. Éh bien non, il s'agit de Keller Consulting. Mais en accédant à ce site, on trouve des photos de yuppies / start-uppers / BCBG, dont on ne sait pas si c'est des vrais consultants de chez Keller, ou des farceurs qui dénigrent le style nouvelle économie.
Dans la même veine, il y a zob.org. Ce site permet d'acheter un zébu, lequel est confié à une famille malgache, qui pourra l'utiliser pour les travaux agricoles et pour le transport, mais sans en avoir la possession. Il semble que ce site soit sérieux, mais on ne sait jamais... Cela rappelle à David la recherche qu'un de ses collègues avait fait il y a quelques années. Il avait tenté d'accéder à zob.com, et il avait trouvé une page anglophone racontant, en substance :
Le mot "zob" est un mot qui désigne le sexe masculin en Français et en Arabe. C'est donc un très bon choix pour le nom de domaine d'un site pornographique. Vous pouvez donc acquérir ce nom de domaine en envoyant nnnn dollars à...
Il a été question, à un moment, des TLD intéressants. Notamment, .to et .tv, respectivement pour les Îles Tonga et les Îles Tuvalu, pour lesquelles la vente de noms de domaine représente une part importante du PNB. Il y a également la Pologne (.pl) et Saint-Pierre-et-Miquelon (.pm), qui nous font rêver pour des raisons inutiles à détailler. Il y a enfin le TLD .nu (Nunavut ?), qui intéresse les entreprises, à cause de l'aspect "nouveauté" (.nu = new). Moi qui croyais que cela concernait les sites cochons francophones !

Le concours

Le concours organisé par BooK est clos ! L'épreuve consistait à envoyer un message électronique à la bonne adresse. Les 27 ont gagné un livre O'Reilly France ou O'Reilly USA, un calendrier, des post-it ou un CD-ROM des Guignols de l'Info. Incessamment, vous aurez la liste des gagnants sur le site des Mongueurs.

Perl

Peut-être que Larry travaille d'arrache-pied sur Parrot, cela ne l'empêche pas de continuer à éplucher les RFC de Perl 6. Il vient de diffuser un premier texte sur l'Apocalypse de Perl 6 (comprenez, la révélation, pas la fin du monde). Ce texte et les suivants listeront les RFC soumises l'été dernier, et indiqueront pour chacune son statut d'acceptation ou de rejet. Les textes de la série auront globalement le même plan que le livre du Dromadaire. Ce n'est pas un hasard, car le plan du livre a été conçu pour minimiser le nombre de références en avant.
Les Perl Monks : Robin (qui a été honteusement oublié dans le recensement de Stéphane) nous annonce qu'il vient d'atteindre le niveau 5, friar. Il s'est écoulé une dizaine de jours entre son arrivée au niveau 4 et son arrivée au niveau 5. Le tout est de poster ses articles au bon moment, ou de répondre aux bons articles. Cela dit, contrairement à ce que croient les nouveaux venus sur ce site, il n'y a pas de rapport entre le niveau (au sens points d'expérience, karma...) et la compétence technique en Perl. On peut lire certaines réflexions du genre :
Je ne suis que novice, mais je pense que...
Cela n'a pas de sens. On peut être "novice" chez les Perl Monks et "gourou" dans la communauté Perl.
Un phénomène curieux chez les Perl Monks : il existe une faction anti-Slashdot. Ces personnes annoncent clairement que Slashdot ne les intéresse pas.
BooK a découvert un nouveau jeu sur le web. C'est un hybride entre le Master-Mind et le pendu. À chaque tour, le joueur indique une lettre et aussi une position, et le serveur web répond en indiquant si la lettre figure dans le mot, et si en plus la position suggérée par le joueur est la bonne. Le programme écrit par BooK utilise un dictionnaire, et établit à chaque tour la liste des mots de ce dictionnaire compatibles avec les informations fournies par le serveur. Éventuellement, si le programme aboutit à une liste vide, il continue la recherche "en mode boeuf", et une fois la réponse trouvée, le programme l'ajoute au dictionnaire. À la date de la réunion, le programme n'était pas encore un robot, capable de lire la page HTML, et l'interface avec le formulaire HTML est une interface organique (c'est-à-dire BooK lui-même, les doigts sur le clavier).
Parmi les (nombreux) projets dans la file d'attente de BooK, il y a le programme destiné à lancer automatiquement les connexions aux différents sites de loterie, en simulant le comportement en partie aléatoire d'un être humain. Pour ce faire, BooK prévoit de spécifier les habitudes de jeu des robots dans un fichier de configuration. Selon lui, pour traiter un tel fichier, il faut utiliser Yapp (ou Parse-Rec::Descent). Compte tenu du format habituellement simple d'un fichier de configuration et du fait que personne n'impose à BooK un format inutilement compliqué, il me semble que l'utilisation de Yapp dans ce cas est analogue à l'utilisation d'un marteau-pilon pour écraser une mouche. Pour les langages dont la syntaxe est pauvre, et dans lesquels le saut de ligne a le rôle fondamental de séparateur d'instruction (assembleur, fichiers de configuration, Python... :-), de simples regexps suffisent à analyser le source.
Brix évoque la possibilité, en Perl, de générer le source d'une fonction au moment de l'exécution, puis de la soumettre à un eval, par exemple, pour construire une regexp, destinée à tester plusieurs chaînes lues dans un fichier de configuration. En fait, il rejoint par là un exemple présenté dans le livre de la Panthère. [ Contrairement à ce que laisserait supposer le compte-rendu du mois dernier, je trouve ce livre intéressant. Seulement, j'estime qu'il faut prendre avec des pincettes le chapitre sur les références symboliques, et d'autre part, contrairement à Stéphane, je trouve le Mouflon plus intéressant que la Panthère. ]
Il est question d'un plantage aléatoire, à l'exécution d'un reset. Selon le type de machine que vous utilisez, selon que vous avez tapé le chemin "en dur" dans la ligne shebang, ou que vous utilisez $PATH pour chercher perl, cela provoquera un plantage de l'interpréteur, ou bien carrément un kernel panic. D'après Nicolas, ce plantage ne se produit pas sur Windows. En fait, reset ne fonctionne pas, voire n'est même pas implémenté. [ Cela dit, j'ai cherché dans l'archive de P5P, à partir du lien donné par Simon Cozens, et je n'ai pas trouvé cette remarque. ]

XML

Robin nous décrit la différence entre DOM et SAX (Document Object Model et Simple API for XML). Lorsqu'un parseur DOM analyse un document XML, il charge en mémoire la totalité du document sous forme arborescente. Or, dans de nombreux cas, le programme n'a besoin que de quelques éléments et de quelques attributs dans le lot. C'est pour cela qu'a été conçu SAX. Un parseur SAX fonctionne avec des callbacks, et le programme ne mémorise que ce dont il a besoin.
Lorsque les namespaces sont apparus, il a fallu trouver un moyen d'assurer l'unicité de chaque namespace. De nombreuses personnes ont eu l'idée d'utiliser un URL pour ce faire ("non, un URI" a précisé Antoine ; heureux homme qui sait distinguer les URI des URL et des URN !), car on sait comment rendre un URI unique. Mais lorsque cela a été mis en pratique, le commun des mortels, voyant un URI, a cherché à voir ce qu'il y avait à l'autre bout... et il n'y avait rien à l'autre bout de l'URI. Le malentendu a fait rage pendant un certain temps, au bout duquel les membres du groupe xml-dev se sont dit : "Si nous ne spécifions pas ce qui se trouve à l'autre bout de l'URI, quelqu'un comme Microsoft va le faire à notre place, et pondre quelque chose de tordu et propriétaire. Il vaut mieux prendre les devants, et spécifier quelque chose de sensé et ouvert." Et c'est ainsi qu'est apparu RDDL, qui n'a aucun intérêt technique ni conceptuel, mais seulement un rôle politique en quelque sorte.
On trouve vraiment de tout, dans XML. À un moment, Antoine a signalé que l'on pouvait spécifier des courbes de Bézier en XML ! [ Lorsque j'ai demandé des précisions à Robin, par la suite, il m'a rappelé que ce système procure beaucoup de fonctions graphiques, et pas seulement de simples courbes de Bézier : des animations, par exemple. ]
Moun's est toujours en train de travailler sur son parseur XML. Robin évoque les autres parseurs XML. Il y a expat, de James Clark, écrit en C et Perl. Il y en a un autre, en Java + Perl. Il en existe un troisième, en Perl pur, mais les performances sont lamentables. [ Ultérieurement, Robin m'a précisé que les performances avaient été nettement améliorées. Ce parser pur Perl est disponible dans SOAP::Lite. ]

Sujets techniques

Il paraît que les GAB (Guichets Automatiques Bancaires) de la prochaine génération fonctionneront sous IP. Cela nous semble paradoxal. Les protocoles auxquels les banquiers sont habitués (X25, par exemple), sont des protocoles fiables, avec la garantie d'un temps de réponse et plus généralement d'une qualité de service (aucune perte de données, etc). Tout le contraire de IP, qui est prévu pour s'accomoder des cas où des données sont égarées, et où aucun temps de réponse n'est garanti. Également, l'affichage sur les GAB sera spécifié en HTML. L'idée qui me vient à l'esprit est que les pages HTML affichées par les GAB comporteront des bannières provenant de Doubleclick.net. D'autres évoquent les boîtes de dialogue demandant de cliquer sur "OK" ou "Annuler" : comment faire sans la souris ?
La discussion enchaîne sur les OS de toutes les bornes automatiques, non seulement les GAB, mais aussi les distributeurs de billets de la SNCF, entre autres. Ces bornes fonctionnent en général sous Windows, parfois sous OS/2. D'où parfois des écrans bleus, ou des messages d'erreur du genre "clavier introuvable".
Les problèmes de sécurité. Certains Perl Mongueurs, qui la journée s'occupent de la sécurité du réseau de leur entreprise, ont du mal à faire digérer certains concepts à leurs administrés. L'un d'eux raconte que tous les PC ont un mot de passe BIOS, mais que la plupart des mots de passe réseau sont à blanc. Les administrés ne font pas la différence entre les données confidentielles stockées sur le PC (effectivement protégées par le mot de passe BIOS) et celles stockées sur un serveur (qui nécessitent un login réseau, indépendant du login BIOS).
Quelqu'un a également testé la qualité des mots de passe sur le réseau qu'il administre, pour détecter tous les mots de passe faibles (du genre prénom, date de naissance, "azer", "pre$ident", etc). Il ne s'agissait pas de pirater le mot de passe des utilisateurs, mais de conseiller aux quelques utilisateurs ayant un mot de passe trop faible d'en changer. Résultat : plusieurs milliers de mots de passe découverts. L'administrateur en question a abandonné l'idée de téléphoner aux "quelques" personnes concernées pour les conseiller.
Et comme nous avons parlé de programmes destinés à tester des mots de passe, nous avons bien sûr évoqué la bourde de Randal Schwartz, et ses démélés subséquents avec la justice.
À un autre moment de la soirée, il a été question des vrais pirates et des anti-pirates, notamment de Kevin Mitnick, et du quasi-autiste qui l'a pincé. Parmi les moyens mis en oeuvre pour coincer Kevin Mitnick, il y avait entre autres des ordinateurs connectés par un câble à sens unique, pour que l'imprimante de la machine réceptrice imprime de façon continue les logs de la machine émettrice.
Pour en revenir à l'administration réseau, il y a deux philosophies. La première, c'est de n'accorder les droits en écriture que lorsque c'est vraiment indispensable. L'inconvénient, c'est qu'il faut un certain temps pour répondre aux demandes (justifiées) des utilisateurs. L'autre philosophie consiste à mettre les droits en mise à jour à tout le monde. Nicolas (je crois), administrait un réseau, en appliquant consciencieusement la première philosophie. À cause des problèmes inévitables de réactivité, il a été remplacé dans cette tâche. Son remplaçant était adepte lui aussi de la première philosophie, au moins les premiers jours. Mais, pour répondre aux besoins de ses utilisateurs, il a adopté la seconde méthode. Et quelques jours plus tard, "C'est génial, vous avez récupéré 6 Go sur le disque !" suivi, quelque temps plus tard par : "Je ne retrouve plus ma base de données ! Qu'est-ce qui s'est passé !".
Parmi les sites de certification en ligne, il y a évidemment celui de Microsoft. Ceux qui l'ont essayé ont l'impression d'avoir détecté le comportement suivant : si vous commettez quelques erreurs sur un domaine particulier dans les premières questions, il semble que justement, comme par hasard, le questionnaire fait plus souvent appel à ce domaine-là qu'aux autres. Comme le hasard fait bien les choses !
De toute manière, comme le dit Brix, avec les logiciels Microsoft, et surtout avec Exchange, il y a des fois où il ne faut pas chercher à comprendre. Si une application ne fonctionne pas, ce n'est pas la peine de chercher à corriger. On revient quelque temps plus tard, et ça fonctionne parfaitement. D'ailleurs, en réponse à ma question, il avoue que parfois, il utilise des poulets égorgés pour traiter les problèmes, et que son bureau est aspergé de sang de poulet.
Dans le même ordre d'idée, "Sniper" raconte une anecdote véridique (parce que ce que disait Brix n'était pas entièrement vrai ?). Il y avait une machine où le drag'n drop ne fonctionnait pas. Pour je ne sais plus quelle raison, vraisemblablement pour corriger un problème qui n'avait aucun rapport, quelqu'un a modifié dans le BIOS les caractéristiques du disque dur. Et le drag'n drop s'est mis à parfaitement fonctionner. L'expérience était reproductible sur cette machine : toute modification du BIOS dans un sens invalidait le drag'n drop, toute modification dans l'autre sens le rétablissait.
Windows fait prendre de mauvaises habitudes. Il y a tellement de boîtes de confirmation pour un rien que l'on n'y prête plus attention. Ainsi, lorsque "Sniper" a installé Linux / Red Hat sur un PC la première fois, il a vu s'afficher une boîte de confirmation avec le message "initialiser les partitions en ext2fs ?". Il a répondu "OK" sans vraiment faire attention. Et il s'est aperçu trop tard que la véritable signification du message était "Voulez-vous formatter toutes les partitions ?". De plus, cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait de sauvegarde, la prochaine était prévue pour le surlendemain...
David a évoqué un programme d'obfuscation automatique. Son but est de résoudre le dilemme dans le cas où un programmeur est tenu de livrer ses sources, mais où il ne veut pas divulguer les algorithmes qu'il a utilisés. Le programme, appelé si je me souviens bien shroud, remplace tous les noms de variable nb_jours, compteur_maj et autres par a01, a02 et ainsi de suite (peut-être aussi les noms de fonction ?). De plus, il remplace les boucles while et les boucles for par des constructions basées sur des if et des goto. [ Apparemment, ce logiciel est disponible sous Windows. Quoique, certains contributeurs au forum Risks ont des doutes. Cela me rappelle également une anecdote montrant que même en livrant des exécutables, on risque de livrer un aperçu de l'algorithme utilisé. ]
Sur une machine *BSD (Free BSD il me semble), si vous obtenez un kernel panic, vous obtenez le prompt pour un débuggueur bas niveau, qui vous permet éventuellement d'investiguer les causes du plantage. Ou, si vous préférez, vous jouez au pendu avec le vocabulaire du kernel, c'est-à-dire les étiquettes de fonction !
Pour faire redémarrer un PC qui est tombé en carafe, il y a le bouton On/Off. Mais dans certains cas, cela ne fonctionne pas. On a beau appuyer sur Off puis sur On, la machine reste en carafe. En fait, comme le rappelle Artur, il faut laisser passer un certain temps entre l'extinction et la remise en route, pour que les condensateurs se déchargent, pour que les courants parasites cessent, entre autres phénomènes transitoires. Mais pour expliquer cela à un utilisateur, Artur utilisait des comparaisons anthropomorphiques, en disant que la machine avait besoin de se reposer, qu'il fallait qu'elle souffle un peu...
Brix, qui est originaire de la culture Windows, avoue qu'il ne connaît pas vi. Mais il est disposé à essayer un jour. Ce qui l'intéresse, entre autres, c'est la mise en relief de la syntaxe, ce qui est déjà disponible sous Sci-TE. Mais nous le rassurons, c'est disponible aussi avec la version vim de vi.
Un site que Brix pourra consulter avec intérêt, c'est celui de Jean-Christophe. Ce site comporte en effet une page dédiée à des conseils sur vi, et il y reprend notamment les divers trucs et astuces évoqués lors des réunions des Perl Mongueurs, et que j'ai consignés par écrit dans les précédents comptes-rendus. Bien entendu, il a cité BooK et moi-même parmi les contributeurs.

Divers

Lorsque nous avons évoqué la presse écrite, il a été très peu question de The Perl Journal. En revanche, BooK nous a apporté un exemplaire de 2600. Nous avons constaté avec un certain étonnement que c'est écrit dans un Anglais correct, p4s un 4ng14i5 tr4fiqu3 c0mm3 0n 4ur4it pu cr0ir3.
David a évoqué l'un des derniers journaux qu'il lit encore, Dr. Dobbs. Ce mois-ci, le casse-tête NP-complet consiste à envoyer 2 ambulances dans une ville style Manhattan, avec des rues formant un quadrillage, et à ramener des blessés à l'hôpital de façon optimale.
À l'époque où il était à New York, Robin fréquentait un café qui a un certain nombre de points communs avec la Taverne République. Il y a un rez-de-chaussée animé et bruyant, et un sous-sol calme, et les serveurs oublient que les clients du sous-sol ont parfois soif. Robin et ses collègues étaient alors confrontés à un grave dilemme. Fallait-il rester dans les moelleux et confortables fauteuils du sous-sol en crevant de soif, ou fallait-il monter au rez-de-chaussée pour passer commande, au prix d'un pénible effort (c'est-à-dire quitter le fauteuil) ? Ils ont trouvé la solution : il suffit de se procurer le numéro de téléphone du café, et de passer commande par téléphone en utilisant son portable !
L'un des gagnants du concours s'appelle Kalista (pseudonyme ou patronyme ?). Cela a conduit Moun's à demander ce que signifiait Kalista dans un contexte mythologique. J'ai répondu que je ne savais pas, mais qu'il y avait Callisto et Kalisti. Lors de la réunion, je n'ai pas pu donner de détail sur Callisto, mais ultérieurement j'ai pu trouver qu'il s'agissait d'une nymphe, une suivante d'Artémis, et qui a été séduite par Zeus (comme la plupart des nymphes, d'ailleurs). Quant à Kalisti, c'est associé à la cause de la Guerre de Troie. Ou plutôt à la cause de la cause de la Guerre de Troie. Cette guerre a été causée par l'enlèvement d'Hélène de Sparte (et qui est devenue Hélène de Troie suite à cela). Cet enlèvement a pour origine l'enchaînement de faits suivants. Lors d'un festin, Eris, la déesse de la discorde, a lancé une pomme d'or sur la table, qui devait revenir à la plus belle des déesses (Kalisti en Grec). Les prétendantes au titre étaient 3 : Héra, Aphrodite et je ne sais plus qui. Elles décidèrent de demander à un humain, un pâtre qui passait par là laquelle d'entre elles était la plus belle. Cet humain n'était autre que Pâris, le fils du roi de Troie. Pour influencer le choix de Pâris, chaque déesse a promis un cadeau. Notamment, Aphrodite a promis la plus belle femme du monde, et c'est elle qui a remporté la pomme d'or. Et Pâris est allé à Sparte chercher la plus belle femme du monde, sans se préoccuper de savoir à qui elle était mariée. Et maintenant, vous savez pourquoi l'un des romans de la trilogie Illuminati! s'appelle The Golden Apple.
Au cours de nos discussions, Stéphane a utilisé le mot "décade" en voulant dire une période de 10 ans. Robin (?) et moi avons réagi. Une période de 10 ans est une décennie, tandis qu'une décade représente 10 jours. Stéphane a voulu dire que le Français est une langue vivante, donc qui évolue. Mon opinion est que l'évolution est une bonne chose, à condition que cela enrichisse le langage. Je suis tout-à-fait d'accord pour emprunter un mot étranger pour désigner un concept auquel aucun mot français n'est associé. Ce n'est pas le cas pour la "décade". Dans ce cas, il existe déjà un terme pour désigner une durée de 10 ans. De plus, le concept de durée de 10 jours ne serait plus associé à un mot français et disparaîtrait alors du vocabulaire français. On aboutirait donc à un appauvrissement du langage. On peut d'ailleurs constater ce phénomène dans la presse écrite. De plus en plus, les articles ressemblent à de l'Anglais mal traduit. [ Un cas similaire est celui du verbe "fixer". De plus en plus souvent, j'entends dire "fixer un bug", dans le sens "éliminer un bug". Pour moi, "fixer" est à peu près synonyme de "attacher", et donc, "fixer un bug" reviendrait à s'arranger pour que le bug ne puisse pas être éliminé du programme. ]
"Sniper" a raconté un incident survenu à un de ses collègues. Il travaillait dans un site de traders. Un jour, il reçoit un coup de téléphone. C'est un utilisateur qui signale que son écran est en panne, et qu'il faut le remplacer. Le collègue de "Sniper" prononce alors la phrase qui tue : "Bon, je finis ce que je suis en train de faire et j'arrive." Quelques brefs instants plus tard, il entend du rafut à l'extérieur de la salle. Puis la porte s'ouvre violemment, et le moniteur d'un PC traverse la pièce en volant. Le collègue de "Sniper" a juste le temps de se protéger. Puis une fois le projectile à terre, il voit le trader de tout-à-l'heure, furibard, qui lui explique que, pendant qu'il attend, il est en train de perdre des millions. [ Je ne voudrais pas dire, mais si en quelques minutes, il perd des millions, pendant les quelques secondes qu'il a pris à téléphoner à l'informatique et à expliquer son problème, le trader a déjà perdu au moins le prix d'un PC de rechange, complet avec écran, clavier et souris. ]
Au sujet de cette profession d'excités chroniques, il paraît que dans les toilettes de Wall Street, le matin juste avant l'ouverture de la séance, on trouve tout l'attirail pour utiliser de la poudre blanche (pas du bicarbonate, ni du sucre en poudre). Il paraît que l'on trouve le même genre d'activité dans certaines équipes de télévision en France.
Au début de ce compte-rendu, j'ai été (ironiquement, bien sûr) politiquement correct. En fait, lorsque David a commandé son dessert, la carte comportait les termes "Nègre en chemise". Or, il paraît que cette mention, ou la mention "Tête de nègre" dans une boulangerie-pâtisserie, est illégale. De l'autre côté de l'Atlantique, l'une des manifestations les plus importantes du politiquement correct, c'était de désigner un être humain générique par he or she. Mais Brix a lu récemment un texte, où un utilisateur générique était désigné simplement par she. Il paraît que c'est la nouvelle façon d'être politiquement correct là-bas. Remarquez, si vous voulez une syntaxe lourde et maladroite, vous pouvez continuer à utiliser les horreurs du genre he or she, voire s/he.
Une autre plaie qui affecte le Français (et les autres langues), c'est la langue de bois. Heureusement, comme nous le rappelle David, nous avons le business loto ! Imprimez-vous une grille juste avant une réunion, et suivez attentivement la discussion. Lorsque votre grille contient une ligne complètement remplie, vous vous levez, et vous criez "Foutaises !". Existe aussi en Anglais.