Idéogrammes et plongée

Un historique de toutes nos réunions

Table des matières

mercredi 10 juillet 2013

La voix du secrétaire (Jean)

Présents à la réunion, en fonction de la disposition autour de la table :

Théo,
Jérôme,
Kai,
Laurent (B),
Guillaume,
Laurent (R),
Sébastien (Maddingue),
et moi.

Notons la présence de la compagne de Kai, Yuwen. Elle nous a quittés au bout d'un certain temps pour aller faire du shopping.

Nous avons mangé des salades de magrets, au chèvre chaud ou au Saint-Marcellin, du poulet au curry, une andouillette, une bavette et une cuisse de canard confite. Nous avons bu de la bière (Page 24, Petrus), du pastis, de la vodka, de la limonade, du vin et du Get 27. Je suis parti avant les desserts.

Nous avons parlé de Perl, Internet, informatique et points divers.

Perl

Comme c'est la première réunion après les Journées Perl, nous en avons fait le bilan, à l'intention de Jérôme qui n'a pas pu y participer. Les exposés étaient intéressants, l'organisation était bien faite, mais comme c'était en province, fatalement il y avait beaucoup moins de personnes qu'à Paris.
Et nous avons eu la chance d'assister à un spectacle son et lumière le samedi soir sur la place Stanislas. Les organisateurs ont bien fait les choses !
Laurent (B) est revenu à Paris dans le même train que Josette de O'Reilly. Mais ils n'étaient pas dans la même voiture. Qu'à cela ne tienne, une fois tous les voyageurs installés, après le démarrage du train, Laurent irait rejoindre Josette. Il s'est donc installé à sa place, puis a piqué un tout petit roupillon. À son réveil, il s'est rendu compte que le train était à un quart d'heure de sa destination et qu'il ne lui restait plus de temps pour rejoindre Josette. Ils se sont toutefois retrouvés sur le quai et ont réalisé que tous les deux avaient dormi durant quasiment tout le voyage.
Quoi de neuf dans Perl, à part cela ? J'ai à peine eu le temps de signaler que j'avais demandé à assurer la maintenance partagée des modules DateTime::Event::Sunrise et Astro::Sunrise et que je venais d'en diffuser une nouvelle version réglant un certain nombre de tickets CPAN dont ceux dont j'ai déjà parlé lors d'une précédente réunion, ainsi que d'autres datant parfois de 8 ans.
Kai a demandé des précisions sur une des discussions récentes de la liste, à propos du contrôle des RIB. Là aussi, la discussion a tourné court et Kai n'a donc rien appris sur ce sujet.

Internet

Nous avons évoqué l'ancêtre français d'Internet, le minitel. Comme le minitel a été mis en place par des ingénieurs télécom, plutôt que des informaticiens comme pour Arpanet, le minitel était basé sur une commutation de circuits, avec le réseau X25, par opposition à Internet, qui est basé sur un routage de paquets, avec TCP/IP.
D'autres français ont quand même joué un rôle moteur dans la mise au point d'Internet. Au début, Arpanet n'utilisait que des sessions entre machines, c'est-à-dire un protocole qui a conduit à TCP. En parallèle, des universitaires français ont développé un réseau informatique, Cyclades, dans lequel il n'était pas prévu d'établir de session entre machines. Plus tard, lorsque certains de ces universitaires sont allés travailler aux États-Unis sur Arpanet, ils ont suggéré de mettre au point un protocole inspiré de Cyclades, avec des paquets de données émis dans la nature et sans vérifier leur bon acheminement. Cela a donné l'autre pan de TCP/IP : UDP.
De la préhistoire, nous sommes passés à l'antiquité. Entre PHP et JavaScript, quel est le langage le plus ancien ? Et où se situe ASP par rapport à ces deux langages ? Au début, JavaScript ne s'appelait pas JavaScript, mais LiveScript. De plus, cela ne vient pas de Sun Microsystems, mais de Netscape. Cette boîte voulait définir un langage pour les serveurs web et c'est ainsi que LiveScript a été créé. Ultérieurement, ce même langage a été installé sur les clients web mais ce n'était pas sa vocation première.
Tiens, puisque nous parlions du serveur web de Netscape, pourquoi ne pas parler des autres serveurs antiques ? Il y a eu le serveur NCSA, le premier de tous. De nombreuses personnes ayant proposé des patchs pour ce serveur, il a été décidé de créer un nouveau serveur basé sur NCSA et intégrant tous les patchs, a patchy server en anglais. L'appellation est restée, mais avec l'orthographe Apache. Et avant que Microsoft propose IIS, deux autres boîtes ont voulu proposer leur serveur : Netscape, comme cela vient d'être dit et... O'Reilly, qui n'était pas simplement un éditeur de livres sur papier, mais qui voulait se lancer dans le service sur Internet.
Jérôme se rappelle encore de l'année 1994, où le nombre de serveurs web déployés en France n'atteignait même pas le nombre de 30 ! Le site de l'UREC (Unité Réseaux du CNRS) proposait une carte de France, représentant la localisation de ces différents serveurs et il était possible de cliquer dessus pour activer un lien vers tel ou tel serveur. Éh oui, c'était l'époque où l'on écrivait des « imagemap » dans les fichiers HTML.

Informatique

C'est non seulement la première réunion après les Journées Perl, c'est aussi la première réunion après le salon du Bourget. Cela a amené Jérôme à évoquer l'autre salon aéronautique, celui de Farnborough. Il se trouve que le site de Red Hat en Grande-Bretagne est voisin de l'aéroport de Farnborough. Farnborough étant le berceau de l'aéronautique anglaise, il y a même un vestige de hangar à dirigeables juste derrière le bâtiment de Red Hat. Si vous êtes dans un bureau du bon côté, vous avez vue sur la clôture de l'aéroport et au-delà, sur les pistes. Nul doute que le spectacle doit être intéressant lors du salon... Hélas, il ne faut pas compter aller travailler sur ce site à ce moment-là, tous les hôtels sont occupés par les exposants.
En France, une entreprise où il fait bon travailler pendant le salon du Bourget est Linkfluence. Ils ne sont pas aussi proches de l'aéroport du Bourget que ne l'est Red Hat pour Farnborough. En fait, ils sont situés au 37^e étage de la Tour Pleyel (également connue sous le nom de « Tour Siemens »), donc avec une vue imprenable sur le Bourget. [ À propos de Siemens, j'ai trouvé cet article un peu difficile à comprendre. Peut-être qu'avec s/ong>//g... ]
Pour en revenir à Red Hat, indépendamment des salons aéronautiques, Jérôme trouve que l'accès au site est malcommode pour quelqu'un qui vient de France. Les trains Eurostar ont maintenant pour terminus la gare de Saint Pancrace et Farnborough est desservi par la gare de Waterloo. Il faut donc prendre le métro pour passer de l'une à l'autre. Et comme si ce n'était pas suffisamment pénible comme cela, il y a une correspondance, car aucune ligne de métro ne dessert les deux gares. De plus, le métro londonien n'est pas fait pour les grands et Jérôme se cogne la tête une fois sur deux.
Il a été question d'une architecture de machine assez ancienne, nommée Connection Machines construites par Thinking Machines. Ces machines étaient basées sur des processeurs à 1 bit, mais les processeurs étaient reliés entre eux en réseau, avec une topologie en hypercube et leur nombre pouvait aller jusqu'à 65536. Un des concurrents de Thinking Machines était MasPar, qui exploitait des processeurs à 4 bits.
Il y a eu une discussion dont je n'ai retenu que des bribes. Il était question de machines prévues pour fonctionner en LAN et utilisées en MAN. Je n'ai pas eu de difficulté à interprêter ce nouveau sigle, Medium Area Network ou Mid-size Area Network, l'intermédiaire entre le LAN et le WAN. C'était la première fois que j'entendais ce sigle.
Il a été question d'un langage de programmation spécialisé pour les calculs sur GPU. Ce langage s'apppelle Harlan. C'est le prénom, avec une faute de frappe, du Colonel Sanders, le fondateur de la chaîne de restauration rapide Kentucky Fried Chicken. Et notons que les programmes écrits en Harlan sont habituellement stockés dans des fichiers avec l'extension .kfc.

Divers

Cela nous a amenés à évoquer la Place de la République. À un endroit particulier de cette place, on trouve côte à côte :
1. un Buffalo Grill,
2. un Hippotamus,
3. un McDonalds',
4. un KFC,
5. et un Quick.
Curieuse accumulation de chaînes de restauration en un même endroit ! Quelqu'un a dit « chaînes de restauration rapide », mais s'est fait rembarrer car les deux premiers restaurants font de la restauration normale.
Nous avons évoqué la numérotation des adresses dans les rues. Une méthode assez peu répandue en France consiste à prendre la distance en mètres entre l'extrémité de la rue et le bâtiment et à utiliser cela comme numéro de rue (bien sûr, il faut arrondir au nombre pair ou impair le plus proche, selon le côté de la rue). Sébastien peut nous présenter un cas qu'il connaît bien, la route des Dolines où se trouvent la plupart des entreprises de Sophia-Antipolis. Certaines adresses ont ainsi un numéro dépassant 3000, voire 4000.
Comme nous parlions des records de longueur des rues, j'ai cité la Yonge Street. C'est une rue orientée nord-sud, qui commence au bord du lac Ontario à Toronto. Elle traverse toute la ville et sa banlieue et aboutit à une route. La route continue vers le nord et dans l'agglomération suivante, reprend l'apppellation Yonge Street. Puis cela redevient une route, jusqu'à une nouvelle agglomération où elle reprend encore une fois le nom Yonge Street. Et ainsi de suite. Cela lui permet de détenir le record de longueur d'une rue.
Pour en revenir à Sophia-Antipolis, Sébastien et Jérôme évoquent les accès à cette zone. Soit vous arrivez par le nord, auquel cas c'est mal desservi, avec peu de voies d'accès. Soit vous arrivez par le sud, avec de nombreuses voies d'accès, mais il y a tellement de monde que vous passez votre temps dans des embouteillages.
Kai a évoqué la géographie et la toponymie de Taiwan. Sur cette île, le nom de la capitale signifie « nord de Taïwan » (Taipei, 台北), tandis qu'une autre ville porte le nom « sud de Taïwan » (Tainan, 台南), et une troisième le nom « est de Taïwan » (Taidong, 台東). Il semble qu'ils aient oublié d'en installer une à l'ouest. De même, nous dit Sébastien, le nom de Tokyo 東京 signifie « capitale de l'est », nom attribué lorsque le siège de l'empire a été transféré de l'ancienne capitale Kyoto vers Edo. Tokyo se prononce « Dongjing » en chinois, à rapprocher de Beijing 北京 (capitale du nord) et de Nanjing 南京 (capitale du sud). [ Merci à Kai de m'avoir fourni les idéogrammes en même temps que quelques rectifications. ]
Il a été question de l'histoire de la Chine et du Japon au millénaire dernier. C'étaient deux nations ouvertes et actives jusqu'au XV^e siècle pour la Chine et jusqu'au XVII^e siècle pour le Japon, puis elles se sont fermées sur elles-mêmes pendant plusieurs siècles. Dans le cas du Japon, l'isolement a pris fin lorsque le commodore Matthew Perry [ que j'ai abusivement confondu avec Oliver Hazard Perry, le héros de la bataille du lac Érié... ] a forcé le blocus en 1854. Cela a entraîné la fin du Shogunat et la restauration Meiji, qui a conduit au retour du Japon sur la scène internationale.
À propos de la Seconde Guerre Mondiale, nous notons que les succès initiaux des Japonais dans la Guerre du Pacifique étaient dûs en partie au fait que de nombreux officiers japonais avaient fait été formés dans des institutions militaires américaines comme West Point ou Annapolis. Quelqu'un fait remarquer a contrario que les succès japonais en 1905 à Tsushima et Port-Arthur étaient dûs au fait que les Japonais n'avaient pas étudié la stratégie chez les Russes.
Jérôme et Laurent (B) évoquent la papeterie de gros volume, Laurent parce qu'il a travaillé chez un papetier, producteur de bobines de papier (et non pas un commerçant au coin de la rue, qui tient une librairie-papeterie), Jérôme, parce qu'il a visité l'Est Républicain et vu les rotatives en fonctionnement il y a longtemps. [ Je n'ai pas pu intervenir à temps dans la conversation pour dire qu'à Nancy, plus de 9 ans avant les Journées Perl, j'avais eu droit à la même visite. ]
Guillaume nous a raconté quelques anecdotes sur son passe-temps, la plongée sous-marine. Il plonge dans d'anciennes carrières à ciel ouvert en Belgique. Tant que ces carrières étaient exploitées, il y avait des pompes pour drainer l'eau d'infiltration et l'eau de pluie qui menaçaient de remplir la carrière. Mais après l'arrêt de l'exploitation, le pompage a cessé et les carrières se sont remplies petit à petit. On se retrouve donc avec des trous d'eau pouvant aller jusqu'à 40 mètres de profondeur. Et c'est dans ces trous d'eau que les plongeurs s'entraînent, une fois que les piscines ne sont plus suffisantes. Notons qu'en raison de l'inertie thermique de l'eau, c'est aux mois de mars et d'avril que la température est la plus basse. Et compte tenu que le programme d'entraînement est calé sur l'année scolaire, cela signifie que les plongeurs du club de Guillaume ont plus souvent l'occasion de plonger dans l'eau froide que dans l'eau tempérée.
Guillaume pratique la plongée à la bouteille. Un accessoire indispensable de la bouteille est le détendeur, car dans la bouteille, l'air est comprimé à 200 bars environ, tandis que le plongeur a besoin d'un air à pression atmosphérique ou à la pression correspondant à la profondeur où il se trouve (soit une surpression de 4 bars pour 40 mètres d'eau). Compte tenu de la loi des gaz parfaits, la décompression du gaz s'accompagne d'une baisse de température, qui peut provoquer un givrage du détendeur. Et c'est le signe de problèmes à venir...
Pour pallier ces problèmes, les plongées d'entraînement se font en groupe, avec un moniteur par élève. D'autre part, l'une des premières choses que l'on apprend aux élèves est de lâcher son embout respiratoire pour le partager avec un autre plongeur. Néanmoins, malgré ces techniques, Guillaume se souvient d'épisodes où il a frôlé l'accident. Parfois, seul le moniteur a conscience du problème et déclenche la remontée rapide (sans toutefois confondre vitesse et précipitation). Et une fois revenus à la surface, le moniteur est choqué, tandis que l'élève reste calme et serein, sans s'être rendu compte de la gravité de la situation.
Guillaume ne pratique pas la plongée en apnée. Il s'agit d'un sport très différent de la plongée à la bouteille. Cela n'empêche pas Guillaume d'avoir une connaissance étendue de ce sport et de nous le décrire. Alors que les plongeurs à la bouteille pratiquent ce sport dans un but, disons, touristique, pour visiter les fonds sous-marins, les apnéistes sont entièrement focalisés sur les performances et les records. Ainsi, il existe des protocoles pour l'homologation des records en apnée. Une fois revenu à la surface, l'apnéiste doit prouver qu'il est encore en bonne forme et que la période prolongée d'apnée ne va pas lui faire perdre connaissance. Il doit alors effectuer quelques actions précises, sans l'assistance de quiconque. On trouve ainsi des situations paradoxales où, à l'occasion d'une compétition, un apnéiste remonte après sa plongée et effectue ses actions de contrôle. À ce moment-là, un de ses collègues de club, l'apnéiste chargé de veiller à ce qu'il n'arrive rien au compétiteur, le félicite avec une légère tape sur l'épaule. Du coup, l'apnéiste est disqualifié pour l'établissement de son record, tout en restant en course pour la compétition (ou l'inverse, Guillaume ne se souvient plus des détails).
Un exemple de différence notable entre la plongée à la bouteille et la plongée en apnée : lorsque vous arrivez à une certaine profondeur, vous constatez que la pression extérieure sur les tympans vous fait mal aux oreilles. Il faut donc compenser en augmentant la pression dans l'oreille moyenne. Cela se fait en soufflant d'une façon particulière qui permet de faire passer de l'air par les trompes d'Eustache jusqu'à l'oreille moyenne. Si vous avez une bouteille d'air comprimé sur le dos, c'est simple à faire, il suffit d'un peu d'entraînement. Mais si vous plongez en apnée, c'est plus difficile à faire avec le peu de marge de manœuvre que vous offrent vos réserves d'air stockées à pression atmosphérique dans vos petits poumons.
La plongée en apnée comporte cinq disciplines différentes avec un tableau de records différent pour chacune. Chez les hommes, ce sont cinq personnes différentes qui détiennent ces cinq records. Chez les femmes, c'est la même sportive, une russe, qui détient quatre des cinq records.
Guillaume nous évoque également l'une des personnalités de la plongée en apnée, Guillaume Nery. Il a récemment plongé dans un gouffre au large des Bahamas, le Dean Blue Hole. L'exploit est immortalisé par une vidéo. Guillaume attire notre attention sur la réalisation de cette vidéo. Jamais on ne voit de bulles sur l'image (sauf tout-à-fait à la fin). C'est donc que le cadreur, en l'occurrence la cadreuse, qui est aussi la compagne du plongeur, effectuait aussi la plongée en apnée, tout en filmant Guillaume Nery. [ En regardant la vidéo, j'ai l'impression qu'il y a plusieurs points de vue différents. Cela voudrait dire qu'il y avait en fait plusieurs cadreurs, ou qu'il y a eu plusieurs plongées, chacune tournée avec un positionnement différent de la caméra. Notons qu'il n'y a qu'une seule personne en dehors de Guillaume Nery qui soit créditée au générique de la vidéo. ]
Laurent (B) et Sébastien ont parlé d'un reportage de télévision, l'Aventure des Plantes. Laurent n'a pas eu le temps de regarder cette émission et il ne pense pas le trouver dans l'avenir. C'est dommage, lui répond Sébastien, car c'est une émission très intéressante. Et curieusement, elle n'est pas disponible en DVD. Le seul endroit où la trouver est le site de l'INA, qui indique comment la télécharger et ensuite, comment la graver sur DVD.
Des émissions sur les plantes, nous sommes passés aux émissions sur les animaux. Laurent (B) a cherché le nom d'un animateur d'émissions sur les animaux. Nous avons rapidement retrouvé Allain Bougrain-Dubourg. Peu de temps après, j'ai sorti le nom de Claude Darget, qui n'était pas animateur, mais réalisateur de l'émission La Vie des Animaux. J'ai également mentionné Claude Piéplu, qui commentait une émission d'ornithologie (vous savez... les Shadoks !). Et enfin, après plusieurs minutes d'interrogation, nous avons retrouvé l'animateur auquel Laurent pensait. Il s'agissait de Jacques Trémolin, qui intervenait dans les Visiteurs du Mercredi.
Je ne sais plus pourquoi, il a été question de la ligne de changement de date. Est-il possible de gagner du temps en sautant de part et d'autre de cette ligne ? Cela m'amène à évoquer Jules Verne et le Tour du Monde en 80 Jours [ Est-il nécessaire de mettre un avertissement spoiler pour ce qui va suivre ? ] Le coup de théâtre final repose sur le fait que Philéas Fogg, même s'il a vu 80 levers de soleil et 80 couchers de soleil, a effectué son tour du monde en seulement 79 jours, en raison du franchissement de la ligne de changement de date. Je trouve foireux cet artifice narratif. En effet, comment peut-on penser que lors de leur périple en Amérique, Philéas Fogg et ses compagnons de voyage n'aient jamais été confrontés à la date réelle et ne se soient jamais aperçus qu'elle différait de leur compte personnel ?
Un autre roman met à profit la ligne de changement de date, c'est l'Anneau-Monde de Larry Niven. Dans le premier chapitre, le héros fête ses 200 ans (merci les progrès de la médecine). Et pour que les festivités durent plus longtemps, il commence à faire la bringue à 0h01 heure locale juste à l'ouest de la ligne de changement de date, puis de temps en temps prend une cabine de téléportation pour aller un peu plus vers l'ouest, en s'arrangeant pour atteindre la ligne de changement de date de l'autre côté à 23h59 heure locale. Ainsi, sa journée anniversaire aura duré presque 48 heures. [ En fait, comme on l'a vu lors d'une réunion précédente, avec les états insulaires du Pacifique qui ont un fuseau horaire à UTC+13 ou UTC+14, le héros aurait pu faire durer la fête pendant 50 heures ] Je signale que dans la première édition du roman, Larry Niven avait fait une grossière erreur, en faisant voyager son héros dans le même sens que Philéas Fogg, ce qui aurait racourci sa journée anniversaire au lieu de la rallonger. L'erreur a été corrigée dès la deuxième édition du roman. [ Et il y a une troisième œuvre qui fait usage de la ligne de changement de date et dont j'ai oublié de parler en réunion. C'est Trouble With Time d'Arthur C. Clarke. En général, j'aime bien les romans et les nouvelles de Clarke, mais cette nouvelle-là, je la trouve encore plus tirée par les cheveux et encore plus invraisemblable que le roman de Jules Verne. ]
Les Mongueurs de Perl connaissent la ville de Perl, en Allemagne, voisine de Schengen et d'Apach. Nous connaissons aussi le café Perl à Lyon. J'ai découvert récemment une troisième homonymie. En fouillant dans les affaires de mon père, j'ai retrouvé une carte postale qu'un camarade lui avait envoyée à l'occasion des vacances de 1947. Et cette carte postale montre les Gorges du Perl à la Rochette. Laurent, un ancien de Grenoble, connaît bien la Rochette, c'est une commune d'Isère. Je lui réponds que j'ai regardé sur Internet et que j'ai vu plusieurs communes appelées « la Rochette ». Et celle qui m'intéresse se trouve en Savoie, ainsi que c'est mentionné sur la carte postale. D'autre part, l'homonymie avec Perl est à prendre en compte sous toutes réserves. Lors de mes recherches sur Internet, je n'ai pas trouvé mention d'un cours d'eau de ce nom. En revanche, j'ai trouvé la reproduction d'une carte postale un peu plus ancienne représentant « les Gorges du Per » (sans « l »). L'une des deux cartes postales doit avoir une faute de frappe, mais laquelle ?
Joël et Françoise nous ont évoqué leurs vacances en Turquie.
« C'était bien, il y avait de belles manifestations. »
En effet, la période où ils étaient là-bas était une période assez agitée sur le plan politique. Françoise fait remarquer que la situation est encore remuante en Turquie en juillet, mais plus personne n'en parle dans les media, qui n'ont d'yeux que pour l'Égypte et la Tunisie. Comme quoi, ce qu'ils racontent n'est pas forcément représentatif de la situation mondiale. D'autre part, elle nous présente les grosses différences entre l'actuel premier ministre de la Turquie, Erdoğan et le premier président turc, Mustapha Kemal Atatürk. L'un d'eux, devinez lequel, est universellement loué, l'autre est raillé. L'un a cherché à occidentaliser la Turquie, notamment en adoptant un style vestimentaire identique au nôtre, l'autre préfère des vêtements rappelant la tradition ottomane.