Avertissement : Ce qui suit est extrait du journal de David "D@vid" Elbez, livré sans modification et in extenso pour les journées (ou partie de journées) ayant trait à son voyage à Amsterdam pour la conférence YAPC::Europe::2001 en compagnie des Mongueurs de Perl de Paris.
Il n'y a pas d'horaire fixé pour le réveil ce matin mais cela ne nous empêche pas de nous retrouver au petit déjeuner pour deviser gentiment de ce qui sera notre dernier jour à Amsterdam. Par la même occasion Philippe nous raconte comment la soirée s'est prolongée la veille : apparemment il y a assez peu de lignes de code réellement écrites et ce serait plutôt des lignes d'un tout autre type qui auraient eu leur place (en exagérant juste pour le jeu de mot...).
Nous nous préparons alors à rendre nos chambres et à être présents au rendez-vous : vaguement autour de midi à la réception pour se rendre en ville rejoindre d'autres conférenciers dans un restaurant. Tout se déroule tranquillement, notre seule petite inquiétude est l'absence de nouvelles de Kai et Birgit. Ils sont au camping depuis le début du séjour et nous n'avons pas de moyen pratique de les informer de nos plans de l'après-midi. Enfin tout cela devrait s'arranger avec les portables (Kai a mon numéro).
Alors nous sommes prêts à l'heure dite et nous quittons définitivement l'hôtel pour suivre Redvers Davies (cf. la veille notamment) qui connait à peu près le chemin. Sur le chemin, nous nous arrêtons au camping dans un espoir (un peu désespéré...) de trouver Kai et Birgit. Nous ne pouvons chercher intensivement car le reste du groupe des conférenciers nous attendent à la station de métro.
Alors en remettant notre sort dans les circuits intégrés de petites machines, nous prenons la route du centre d'Amsterdam avec armes et bagages. Moyennement bien guidé par Redvers (mais guidés tout de même) nous arrivons au restaurant, sur les canaux, comme la fois d'avant un restaurant typique de la Hollande.
Il s'agit d'un chinois qui offre cette possibilité de commander plusieurs plats pour un certain nombre de personnes. Un plateau tournant est avantagement disposé au centre de la table et pour peu que le dit plateau face de temps en temps un angle de trois-cent-soixante degrés, tout le monde arrive à manger.
Lorsque nous arrivons il y a déjà deux grandes tables rempli de convives dont nous reconnaissons les visages (beaucoup de gens de london.pm et d'amsterdam.pm notamment).
C'est un moment très agréable où notre tablée (Michael Schwern est encore là, pour mon plus grand plaisir... cf. les jours d'avant) retrouve et hérite des caractéristiques vedettes de ces quatre derniers jours. Elle est cosmopolite mais nettement française dans mon entourage immédiat (parfait mélange), sympathique, décontractée et emprunte de ce caractère un peu exceptionnel qui est dû à la juxtaposition de gens d'horizons si différents.
Certes ils sont tous plus ou moins informaticiens, comme moi qui ne le suis qu'en diletante (enfin je dis cela pour les objectifs, pas le temps passé ...), mais ils se définissent par tellement d'autres composants. Après avoir roulé un peu ma bosse, c'est assurément dans le monde de l'informatique que j'ai trouvé le meilleur contenu, et le plus dense, sur le plan intellectuel.
Ce sont tous, nous sommes tous, des gens passionnés de nature et les gens passionnés, les vrais, pas les empruntés de circonstances, ont rarement une seule passion, d'où la très grande richesse intellectuelle de tous ces gens...
Pour placer la cerise sur le gateau de notre dessert, Kai et Birgit nous rejoignent et commandent à la hate de quoi manger. C'est bon, la fine équipe est au complet...
Pas pour longtemps, il est assez rapidement le temps de prendre une décision sur la suite des opérations. Nous en sommes finalement arrivés au moment où tout le monde se sépare, cette fois définitivement. Philippe et Briac veulent suivre Michael Schwern pour une session de programmation chez Ann Barcomb (cf. la veille pour le thème de la programmation et Ann). Briac de toutes les façons reste à Amsterdam pour une autre manifestation (HAL 2001, Hackers At Large) et vie donc sa vie à partir de ce moment-là, mais nous avons donné rendez-vous à Philippe vers 18h à la gare.
Lorsque tout le monde se sépare, nous redevenons des touristes tout ce qu'il y a de plus normaux. Nous sommes donc pris par les préoccupations de tous les touristes, en premier lieu : où poser la valise. La seule solution qui s'offre à nous est la consigne de la gare. Mauvaise idée. C'est un dimanche après-midi du mois d'août dans une capitale de l'Europe, autrement dit il y a autant de monde à cet endroit que sur les Champs-Elysées un lendemain de coupe du monde de football (au mètre carré...). Alors nous restons avec nos affaires sur les bras, ou aux bouts plus précisément. Chargés de la sorte, finis les rêves d'escapades vagabondes dans les recoins du centre d'Amsterdam.
Nous nous trouvons alors un gentil coin au bord des canaux où nous allons pouvoir tranquillement siroter nos bières (comment ça on peut pas siroter des bières... c'est du sirop de houblon. Si môssieu !), achetés avec les fonds de poches de toute la communauté des mongueurs présents.
Nous passons donc placidement les dernières heures dans cette ville, reprenant vite nos habitudes à discutailler d'un peu tout, principalement d'informatique, de Perl (ben tiens...), de langage (pas seulement informatique), de littérature (Tolkien a la part belle cet après-midi... Il faut dire que j'ai à qui parler avec Kai et Jean).
Un monsieur assis derrière moi, sans doute un peu seul, en nous interpelant nous aidera à garder le côté cosmopolite de l'ensemble de ce voyage.
Arrive l'heure du départ que nous devançons un petit peu, notamment parce que Birgit nous a convaincus de l'insigne importance de prendre un peu de marge. Nous retrouvons Philippe sur le quai, ravi de son après-midi chez Ann.
Le train arrive, nous montons. En route vers la France.
Le chant du retour a souvent des accents mélancoliques mais ça n'est pas le cas ici. Avec constamment la tête emplie de projets de toutes sortes, et notamment d'organiser la conférence l'année prochaine, nous n'avons pas trop le loisir, assez peu ludique finalement, de nous arrêter trop longtemps sur le passé. Alors nous continuons, tout comme nos discussions, de plus belle (quelles pies !!!).
Ceci est vrai pour moi, jusqu'au moment où mon corps, parent pauvre de la famille hétéroclite qui me constitue, me suggère de me reposer un peu. Je suis dans un train, c'est encore une des meilleures choses à faire, j'accède à sa demande.
Je me réveille juste à temps pour reprendre la conclusion de la discussion de Philippe et David. Il est question d'un nouveau projet, de la création d'un jeu... Qu'est-ce que je disais....? Toujours sur la brêche...
Nous arrivons donc dans ma ville chérie, mon aimée, qui a fait de moi l'enfant gâté qui a trouvé Budapest passable tout au plus, et n'a même pas regardé Amsterdam. Pour l'instant, seules Prague (Ah... Prague !!!) et Londres (mmmh !!! Mayfair mon fol amour !) ont trouvé grâce à mes yeux. (Mais nan ! J'ai aimé toutes les grandes villes où je suis passé, enfin... mais je veux dire qu'aucune sauf celles mentionnées ne supporte la comparaison plus de trente secondes...).
Nous nous séparons avec l'assurance pour certains d'entre nous de nos revoir bientôt lors d'une réunion la semaine prochaine.
Je suis chez moi très rapidement, moins d'une demi-heure après l'arrivée du train en gare. Que je n'entende pas parler de la qualité de vie des banlieusards et de leur pré-très-carré de verdure ou je me... marre !
Ici, mon lecteur mp3 diffuse toujours, pour m'accueillir, les meilleurs titres de Sinead O'Connor. L'immeuble n'a pas brûlé, l'appartement n'a pas été cambriolé, je n'ai pas laissé le fer à repasser allumé, et mon ordinateur, que j'ai bêtement laissé connecté à internet a résisté à tous les hackers de la planète (j'ai quand même quelques " hit " sur le pare-feu - firewall). Tout va bien donc, je suis chez moi après un beau week-end, je peux être content.